LA LÉGENDE DE SIMON VOUET (1590-1649)

 

LA LÉGENDE DE 

SIMON VOUET (1590-1649)



Le règne de Louis XIII commence sous la régence de sa mère, Marie de Médicis (1610–1617), dont il se défait brutalement à seize ans en faisant assassiner son favori Concini. Dès lors, il exerce le pouvoir personnellement, mais s’appuie de plus en plus sur son principal ministre, le cardinal de Richelieu (nommé en 1624).

Le règne est marqué par une volonté de centralisation de l’autorité royale et de soumission des nobles frondeurs. Richelieu lutte également contre le protestantisme politique, avec notamment le siège de La Rochelle (1627–1628), tout en maintenant la liberté de culte accordée par l’édit de Nantes.



Sur le plan international, la France entre dans la guerre de Trente Ans (1635) pour affaiblir la maison d’Autriche. L’État se renforce, mais les tensions sociales et religieuses restent vives.

Louis XIII est un roi secret, pieux et mélancolique, peu à l’aise avec le pouvoir, ce qui renforce le rôle du ministre.

À sa mort en 1643, son fils Louis XIV n’a que cinq ans : s’ouvre alors la régence d’Anne d’Autriche, dans un royaume centralisé mais encore instable.




L'ART SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIII

Le style Louis XIII marque une étape charnière de l’histoire de l’art français, annonçant le passage du maniérisme de la Renaissance au classicisme du règne de Louis XIV.

Ce style, qualifié de préclassique, se développe en France au début du XVIIe siècle et se distingue par la sobriété de ses lignes, la rigueur de ses formes et la prédominance des éléments architecturaux inspirés de l’Antiquité. Le style Louis XIII réalise une synthèse harmonieuse entre les apports décoratifs de la Renaissance et l’influence des modèles antiques, tout en préparant l’avènement du classicisme français.


En architecture et dans le décor intérieur, le style Louis XIII privilégie l’ordre, la symétrie et l’utilisation de lignes droites, donnant naissance à des espaces élégants et structurés. Les décors et mobiliers de cette période, souvent réalisés en bois sombre, présentent des motifs géométriques, des colonnes doriques et des ornements sobres mais raffinés.

De remarquables exemples de l’art Louis XIII sont visibles dans les châteaux et demeures historiques de Normandie, région riche en patrimoine architectural et décoratif du XVIIe siècle




L'ART VU PAR BLAISE PASCAL

L'influence de Pascal dans le monde artistique est indéniable. Une contribution qui mérite d'être examinée de plus près dans cet épisode. Le philosophe n’a-t-il pas écrit dans ses Pensées : « Quelle vanité que la peinture, qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire point les originaux. » Pourtant, c’est aussi lui qui invente une certaine conception de la subjectivité, en faisant du moi un nom : on parle désormais du moi, on dit le moi, quand bien même celui-ci serait haïssable, écrit Pascal.

Ce moi ne se dissout plus totalement dans une identité sociale, dans un rôle familial, il existe comme individu à part entière. Quelle influence Pascal a-t-il pu avoir sur la représentation artistique à la fois des espaces et des individus ? Les Pensées ont-elles guidé les pinceaux des artistes autrement ?




L'ART VU PAR RENÉ DESCARTES

Le premier écrit du jeune Descartes, l'abrégé de musique (1618), exprime déjà un refus de l'idée antique d'harmonie et une rupture avec le néoplatonisme de la renaissance qui attribuait un pouvoir magique à la musique.

Les recherches de Descartes sur la gamme naturelle le montrent soucieux de ramener les accords musicaux à un mécanisme dont d'habiles praticiens pourront tirer des effets. Cette vision technique, contemporaine de la naissance de l'opéra, conduit à relativiser le jugement de gout et se prolongera, en 1637, par la dévalorisation de l'affectivité. La perception, conçue comme lecture codifiée du monde, déréalise l'objet et interdit toute ontologie des formes.



La peinture hollandaise du dix-septième siècle illustre cette définition de l'image comme cryptogramme. Une telle dévitalisation du monde donne la primauté à l'adresse de l'artiste dans l'œuvre. Descartes substitue ainsi à l'émotion esthétique devant la beauté des choses, l'admiration pour la libre invention d'un agent (humain ou divin).

Ce renversement trouve son accomplissement dans l'éthique cartésienne : la fermeté dont un homme est capable, dans la libre conduite de ses actions, est, pour l'acteur, source de joie, et, pour le spectateur, la seule source authentique d'émerveillement.




BIOGRAPHIE DE SIMON VOUET

Du Soleil Italien à la Gloire Française

Simon Vouet est bien plus qu'un peintre du XVIIe siècle ; il est le pivot artistique qui a fait basculer la France de la rigueur maniériste vers la somptuosité baroque. Son histoire est celle d'un prodige, d'un voyageur infatigable et d'un visionnaire qui a changé le visage de l'art français.

La légende commence à Paris, où le jeune Simon, fils d'un peintre, révèle un talent précoce. À seulement 14 ans, il part pour l'Angleterre pour gagner sa vie comme portraitiste. Mais son destin est au Sud. À 22 ans, il embarque pour un voyage qui façonnera son art : il sera absent de France pendant 15 ans.



Il s'installe en Italie, d'abord à Venise où il s'imprègne de la couleur et de la lumière de Véronèse et du Tintoret. Puis, il gagne Rome, capitale des arts. Sa réputation explose. Il devient le peintre à la mode, recevant d'importantes commandes pour les églises et les palais des cardinaux.

Son talent est si reconnu qu'il est élu Président de l'Académie de Saint-Luc à Rome en 1624. C'est l'apogée de sa carrière italienne. Ses œuvres, comme La Vierge apparaissant à saint Bruno, sont d'une puissance dramatique et d'une maîtrise technique qui le placent au sommet.



Le secret de sa gloire romaine : Vouet maîtrisait parfaitement le langage du Caravage, le fameux "clair-obscur", mais il l'adoucissait. Il prenait la dramatique des contrastes et y ajoutait une élégance et une sensibilité colorée qui séduisaient la clientèle aristocratique.


Le Retour du Héros : La Fondation du "Baroque à la Française"

En 1627, sur ordre du roi Louis XIII, Simon Vouet est rappelé en France. Le monarque, conseillé par le puissant Cardinal de Richelieu, veut un artiste de stature internationale pour incarner la grandeur du royaume.

Le retour de Vouet est un événement. Il débarque à Paris avec la science picturale italienne dans ses bagages, mais avec une ambition nouvelle : créer un style national. Il est nommé "Premier Peintre du Roi" et inonde la cour de commandes.

La décoration du Château de Saint-Germain-en-Laye (aujourd'hui disparue) et surtout, des tableaux d'autel monumentaux comme Le Martyre de saint Eustache (vers 1639) pour la basilique Saint-Eustache à Paris. Cette œuvre résume son génie : la force théâtrale du baroque, la composition dynamique, les couleurs riches et une émotion palpable.


L'Atelier et la Graine des Grands Maîtres

La véritable légende de Vouet ne tient pas seulement à ses œuvres, mais à son atelier. C'est une "fabrique de génies". Il dirige le plus important atelier de Paris, où se forment et travaillent les artistes qui domineront la prochaine génération :

· Charles Le Brun : Le futur directeur de l'Académie royale et maître d'œuvre de Versailles.

· Eustache Le Sueur : Célèbre pour sa série sur la Vie de saint Bruno.

· Pierre Mignard : Le grand rival de Le Brun.

Vouet n'était pas un maître jaloux ; il transmit son savoir, sa méthode de composition et son goût pour les décors fastueux. Il fut le sèmeur sans lequel le jardin de la peinture française n'aurait pas été aussi luxuriant.


La Chute et l'Oubli Relatif

La légende a aussi son ombre. À la mort de Louis XIII et de Richelieu, le vent tourne. Un jeune rival, fraîchement arrivé d'Italie, connaît un succès foudroyant : Nicolas Poussin. Le goût change, on lui préfère un style plus classique, plus sévère.

Vouet, associé à la génération précédente, voit sa gloire pâlir. Il meurt en 1649, quelque peu éclipsé. Pendant des siècles, son œuvre, trop associée à la "décorazione", fut considérée comme inférieure au classicisme "intellectuel" de Poussin.


La Redécouverte et la Légende Réhabilitée

Il a fallu attendre le XXe et le XXIe siècle pour que Simon Vouet soit pleinement réhabilité. Les grandes expositions rétrospectives ont remis en lumière son importance cruciale.


En quoi réside sa légende aujourd'hui ?

· Il fut un pont artistique : Le premier à avoir assimilé le baroque italien et à l'avoir acclimaté au goût français, créant une synthèse unique.

· Il fut un fondateur : Son atelier a été le creuset de l'école française du Grand Siècle.

· Il fut un maître de la couleur et de la composition : Ses toiles débordent de vie, de mouvement et d'une sensualité chatoyante.

Simon Vouet n'est pas le peintre d'un seul chef-d'œuvre, mais l'architecte d'une renaissance. Sa légende est celle d'un alchimiste qui a transformé le feu baroque italien en un or français, raffiné et majestueux. Sans lui, il n'y aurait peut-être pas eu de Le Brun, et donc pas de Versailles tel que nous le connaissons. Il est, à juste titre, le père oublié puis retrouvé de la peinture française du Grand Siècle.




UNE MUSIQUE AU BONHEUR CONTAGIEUX

Idomeo de Campra, ouverture

https://music.youtube.com/watch?v=VPF31PN45Oc&si=AXjZtK8vajTwCp5k



Idoménée est un opéra créé par André Campra sur un livret d'Antoine Danchet. L'opéra fut représenté la première fois à Paris, le 12 janvier 1712. Plus tard, Mozart s'en inspira fortement pour créer son propre opéra, Idomeneo, re di Creta.

Contemporain et rival d’André Cardinal Destouches, André Campra occupe une place de premier ordre tant sur la scène lyrique française qu’en ce qui concerne la musique religieuse. Voici un aperçu en 5 morceaux du talent de ce grand musicien.

Maître de musique à Notre-Dame de Paris, puis à l’Académie royale ou encore sous-maître de musique à la chapelle royale de Versailles, il occupe des postes clés qui lui donnent une influence considérable sur le monde musical français, à l’instar de compositeurs tels que Jean-Baptiste Lully, Michel-Richard de Lalande ou Marc-Antoine Charpentier.




VOUS AVEZ BON GOÛT !​ 

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​


CULTURE JAI 

(​L'Histoire de l'Art​ en Musique)

https://vincentdelaplageculturejai.blogspot.com/

LES LUMIÈRES DE VERSAILLES

​(Histoire Moderne en Musique)​

https://leslumieresdeversailles.blogspot.com/

SING SANG SUNG  

(Pop anglaise traduite)​

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CINÉ CINÉMA  

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