HANS PURRMANN (1880-1966) L'AMI ALLEMAND D'HENRI MATISSE
HANS PURRMANN
(1880-1966)
L'AMI ALLEMAND D'HENRI MATISSE
La question est de celles qu'il a été longtemps malséant de poser en France, comme toutes celles qui portent sur cette époque : que s'est-il passé du côté des arts en France pendant l'Occupation ? Résistance ? Collaboration ? Retraite prudente ? On s'en tenait au plus simple, un peintre par attitude : Picasso pour la Résistance, Derain pour la collaboration, Matisse pour la retraite discrète. Hors champ, il y avait les exilés de New York : Breton, Duchamp, Ernst, Léger, Masson, Mondrian. Les rôles étaient répartis, l'histoire écrite.
Rien de tout cela n'est faux. Picasso était assurément le peintre tragique de Guernica, l'ermite de la rue des Grands-Augustins, l'incarnation du refus. Derain a fait en 1941 un désastreux voyage à Berlin, flanqué de Vlaminck, Van Dongen, Despiau, Belmondo et quelques autres. Matisse, âgé et malade, s'est tenu à l'écart dans son atelier niçois, comme Bonnard au Cannet ou Braque à Montsouris. Les exilés, surréalistes et abstraits, ont contribué à la formation de la première avant-garde artistique nord-américaine, l'expressionnisme abstrait de Pollock et Rothko. Mais les autres artistes, moins étudiés, moins illustres ? Et ceux qui étaient plus jeunes ? Et les marchands ? Et les musées ?
HANS PURRMANN CE PEINTRE ALLEMAND
Ce peintre allemand est né le 10 avril 1880 à Spire et décédé le 17 avril 1966 à Bâle.
1950: citoyen d'honneur de la ville de Spire
1965: La ville de Spire créé en son honneur, le Prix Hans Purrmann pour les Artistes des Arts visuels
Spire, ancienne ville impériale, est située au sud-est du Palatinat.
La cathédrale de Spire a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1981 au titre de monument majeur de l’architecture romane en Allemagne. Dédiée à Marie et à saint Étienne, la cathédrale fut édifiée en deux grandes phases : de 1025 à 1061 et de 1082 à 1106. Elle porta à sa perfection une structure de plan qui exerça une grande influence sur l’évolution de l’architecture romane aux 11ème et 12ème siècles. Cette structure se caractérise par une répartition équilibrée des massifs à l’est et à l’ouest ainsi que par l’agencement symétrique de quatre tours aux angles du corps du bâtiment formé par la nef principale et le transept.
LE RAGARD D'UN ALLEMAND SUR MATISSE
Hans Purrmann, peintre allemand (1880-1962), a été à la fois élève et ami de Matisse. Il écrit en 1922 un témoignage très intéressant,
ici traduit pour le première fois en totalité à partir de l’original allemand, sur l’atelier que Matisse a tenu de 1908 à 1912 à Paris, accueillant de nombreux jeunes peintres, notamment étrangers.
« Matisse avait une manière bien à lui de se pencher sur chaque cas ; il préconisait de partir de la tradition, il disait qu’essayer d’être intéressant à tout prix n’avait aucun sens, que l’originalité ne pouvait apparaître que sur fond de convention. «Ce n’est pas un crime que de s’en tenir à la nature, de vouloir en donner une image fidèle ; il faut s’y soumettre avant de prendre du recul pour mieux s’identifier à elle, voire pour la rendre plus belle ! Pour le dire autrement, il faut d’abord apprendre à marcher avant de se hisser sur la corde raide. Bien sûr, je crois être en mesure de vous dire si vous êtes sur la corde raide ou si vous êtes encore à terre ; mais en quoi cela vous avancerait-il ? c’est à vous de trouver votre propre équilibre. »
HANS PURRMANN (1880-1966)
BIOGRAPHIE DU PEINTRE HANS PURRMANN (1880-1966)
Hans Purrmann fait des études à l'école des Beaux-Arts de Karlsruhe de 1897 à 1899. Il poursuit sa formation artisitque à l'Académie des Arts de Munich de 1900 à 1905. Il séjourne à Paris de 1906 à 1914 où il était un élève et ami d'Henri Matisse. Il fut influencé par l'expressionnisme pictural allemand et le fauvisme de Matisse. Il rencontre d'autres artistes français et étrangers notamment au Café du Dôme.
Il a créé des natures mortes, des nus, des portraits et des paysages surtout dans le midi et le Sud ensoleillé. Son œuvre consiste à près de 1400 peintures à l'huile, 400 aquarelles, et de nombreuses illustrations ainsi que quatre sculptures.
De 1908 à 1910, Hans Purrmann fait plusieurs voyages en Allemagne avec Matisse et fréquente son Académie des Arts.
Pendant l'entre-deux-guerres, il séjourne à diverses reprises en Italie (notamment à la Villa Romana de Florence qu'il va diriger) et en France. Il réside également à Berlin et à Langenargen sur le lac de Constance.
Hans Purrmann a peint des paysages et des natures mortes, des nus et des portraits.
"Quoique son œuvre soit plus réaliste, son goût pour l'arabesque, l'utilisation des couleurs pures et l'arrangement ornemental des éléments décoratifs font de Purrmann un digne suiveur de Matisse"1.
"IL EST GRAND TEMPS DE REPLACER MATISSE
DANS L'HISTOIRE" (CLAUDINE GRAMMONT)
À la tête du musée Matisse de Nice, Claudine Grammont publie le dictionnaire de référence sur l'artiste. Entretien sur un géant du XXe siècle
"Il n'est surtout pas connu de la même manière en France qu'aux États-Unis. Outre-Atlantique, Henri Matisse est bien plus célèbre que dans sa patrie d'origine. D'ailleurs, nous avons beaucoup de visiteurs américains [au musée Matisse]. Ses œuvres importantes sont aux États-Unis, au MoMA à New York, à la Barnes Foundation de Philadelphie, à Baltimore, Chicago, tout comme en Russie, essentiellement dans les Musées de L'Hermitage et Pouchkine. Les grands collectionneurs de Matisse se trouvent dans ces deux pays. L'État français ne s'est vraiment intéressé à l'artiste qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ; les œuvres étaient déjà parties, et trop chères pour la France. Autre raison de cette méconnaissance : il n'y a pas de musée Matisse à Paris – et seulement deux en France, à Cateau-Cambrésis, dans le Nord, son lieu de naissance, et à Nice – comme pour Picasso. Et Picasso, on en parle abondamment, Matisse beaucoup moins, alors que ce sont deux artistes contemporains et qui ont la même importance." CLAUDINE GRAMMONT
"Il y a une citation d'Aragon que j'aime beaucoup : « L'optimisme de Matisse est un cadeau pour notre monde malade. » Aujourd'hui, cette phrase est toujours vraie. Son œuvre est fondamentalement optimiste et profondément ouverte : elle s'appuie sur la connaissance et l'assimilation de nombreuses cultures occidentales et extra-occidentales. Je connais peu d'artistes ayant une telle capacité de métissage. C'est une œuvre qui, de ce fait, est réellement toujours très actuelle. La grande expo des gouaches découpées à la Tate Modern Gallery de Londres, en 2014, a attiré foule de visiteurs. Matisse ne nous permet pas d'oublier les affres de notre monde, mais il nous rend capables de nous alléger. Il nous invite à une sorte d'ascèse. Matisse est vraiment un artiste humaniste, libre-penseur ; il ne s'implique pas dans un combat politique comme Picasso. L'art pour lui n'a pas cette vocation. Et c'est la raison pour laquelle beaucoup de critiques des années 60 et 70 l'ont attaqué, parce qu'à l'époque le monde de l'art était très impliqué dans les causes politiques. Pour avoir une valeur artistique, il fallait avoir un ancrage idéologique."
CLAUDINE GRAMMONT
"À cette époque, Matisse a été fustigé comme tenant de la tradition française, l'incarnation d'un art bourgeois. Or il y a l'artiste et le mythe que l'on crée autour, ce que l'histoire en fait. Avant 1914, Matisse est l'artiste de l'avant-garde ; puis, dans les années 20, ce sont les surréalistes qui tirent à boulets rouges sur lui. Il n'est plus le fauve d'avant 14, mais « le petit chat qui avance à reculons », comme le qualifie Picasso. Il incarne le retour de l'ordre, il est critiqué pour des raisons stratégiques par la bande à Breton. Mais, dans les années 40, renversement de situation : il devient un artiste phare aux États-Unis. Alfred J. Barr, le directeur du MoMA, ne propose pas un Matisse qui clôt le XXe siècle, mais, au contraire, un créateur qui inaugure une nouvelle page de l'histoire de l'art." CLAUDINE GRAMMONT
"D'une certaine manière, oui. La dernière grande monographie consacrée à Matisse était celle de Pierre Schneider, parue en 1984 chez Flammarion. Après, il y a surtout des catalogues d'expositions et la biographie d'Hilary Spurling traduite en plusieurs langues. Nous avons voulu un ouvrage de synthèse qui réunisse les plus grands spécialistes, mais aussi de jeunes chercheurs, afin de renouveler les points de vue, ce qui est très difficile pour un tel artiste : il faut ne pas prendre ce qui a été publié pour acquis. La forme même du dictionnaire permet un vagabondage très libre, ce qui correspond à la vie même de Matisse, qui voyage beaucoup, ne se fixe jamais très longtemps à un endroit et dont l'œuvre est souvent mobile, aérienne, allégée." CLAUDINE GRAMMONT
"Il n'a pas une image d'intellectuel. Pourtant, il lit beaucoup, parce qu'il est insomniaque. Il a une bibliothèque, une vraie, qui correspond à celle de l'honnête homme. Il connaît les auteurs classiques, il est proche de certains écrivains comme Apollinaire ou Baudelaire, et aussi Mallarmé, même s'il ne l'a jamais croisé. Plus tard, il aura une rencontre décisive avec Aragon, décisive parce qu'elle aura lieu pendant la guerre. Aragon écrira en 1971 Henri Matisse, roman, assemblage d'écrits et d'images, dont le premier texte date de 1943 et montre un Matisse solide au milieu du conflit – sa femme et sa fille Marguerite, sans qu'il le sache à l'époque, auront une activité de résistance, seront arrêtées, la seconde sera même torturée par la Gestapo." CLAUDINE GRAMMONT
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Concert "Musique romantique allemande"
- Maîtrise Notre-Dame de Paris -
https://youtu.be/lbeNtN2l67I
Parmi les maîtres de chapelle de Notre-Dame de Paris, on doit citer, aux XIIe et XIIIe siècles, les polyphonistes Léonin et Pérotin, l'organiste et compositeur Arnoul Gréban (maître du chœur vers 1450) ou encore les compositeurs Antoine Brumel (maître vers 1500) et Henri Frémart (de 1625 à 1640). Jean Veillot (maître de 1640 à 1643) et Pierre Robert (1653-1663) dirigèrent ensuite la chapelle royale. André Campra, maître de 1694 à 1700, entrera lui aussi au service du roi. Après lui, on relève les noms de Jean-François Lalouette (1700-1727), Louis Homet (1734-1748), Jean-Baptiste Guilleminot-Dugué (1770-1792, avec une interruption entre 1786 et 1787), Jean-François Lesueur (1786-1787), Pierre Desvignes (1802-1827), Jehan Revert (1959-1991), etc.
En 2002, la maîtrise de Notre-Dame de Paris est lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour le chant choral, décerné en partenariat avec l’Académie des beaux-arts. Ce prix récompense notamment la qualité du projet pédagogique de la maîtrise et son investissement pour la transmission du chant choral.
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