LE GÉNIE DE MICHEL-ANGE BUONARROTI (1475-1564)

 

LE GÉNIE DE MICHEL-ANGE BUONARROTI (1475-1564)



« Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des HerculesSe mêler à des Christs, et se lever tout droitsDes fantômes puissants qui dans les crépusculesDéchirent leur suaire en étirant leurs doigts... »

 (Baudelaire, « Les Phares », Les Fleurs du mal, Section Spleen et Idéal, VI)

 



ANALYSE DU QUATRAIN DE BAUDELAIRE

Dans ce quatrain, Baudelaire célèbre la force des personnages de Michel-Ange. Ce quatrain est composé de quatre alexandrins, donnant ainsi un rythme très lent. Dans ce quatrain, on peut apercevoir des vers conclus par des rimes croisées. On a alors une impression de marche très lente et solennelle, car les rimes se complètent.

Le quatrain se présente tout d’abord comme une métonymie de l’artiste Michel-Ange avec le groupe nominal : « lieu vague », le référant à une grande ouverture d’esprit, à un souvenir ou à un rêve. L’artiste fait signe vers l’Idéal. Dans ce même vers, le verbe conjugué au présent « voit » nous donne une impression de tableau qui se forme, qui se dessine en même temps que le lecteur découvre les mots du poète. 

Le groupe nominal « des Hercules » met en lumière la présence d’hommes au physique athlétique, à un physique rappelant la force d’un guerrier grec. Cette métaphore permet alors de faire la louange de ces hommes, puisque l’artiste les valorise et les élève au même stade qu’Héraclès. L’allitération en « l » provoque un son doux à l’oreille et apaisant. De ce fait, dès le premier vers, le poète obtient l’attention du lecteur, qui est charmé par les images et les sons proposés.




Dans le deuxième vers, ces hommes au physique athlétique sont assimilés au Christ avec l’expression suivante : « se mêler à des Christs ». Les personnages mis en scène, qu’il s’agisse d’Hercules ou de Christs, sont toujours des martyrs. L’artiste leur donne ainsi un pouvoir divin, les rendant immensément puissants. L’expression « se lever tout droits » met en avant la lutte de ces hommes contre leur fardeau éternel qu’est la mort en se levant de leurs tombes. Le pronom indéfini « tout » accentue l’ardeur des mouvements de ces corps pourtant morts. On assiste alors à leur renaissance. Dans ce vers, l’allitération en « s » donne cette fois-ci un son désagréable à l’oreille, pouvant rappeler le vent. Ainsi, une profonde obscurité funeste se mêle à la renaissance de ces morts, en opposition avec une antithèse qui accentue la lumière de la divinité.



Puis, dans le vers 3, le registre fantastique est mis en avant. En effet, le groupe nominal « des fantômes puissants » marque la force incroyable, voire surhumaine, des morts, grâce à l’adjectif qualificatif « puissants ». Ces hommes sont impressionnants, intimidants. Le nom commun « crépuscules » fait partie du champ lexical des ténèbres. En effet, cela prouve et accentue la profonde noirceur de la nuit suivant le crépuscule, amenant les morts à se réveiller. Le registre fantastique met ici en relief la position de ces hommes, confrontés entre la vie et la mort. Ceux-ci sont perdus et font penser à des soldats privés de leur liberté de vivre.



Enfin, dans le vers 4, une assonance en « an » se présentant de manière douce à l’oreille permet de rythmer et d’adoucir les vers, comme si les maux s’apaisaient petit à petit. Cependant, l’allitération en « r » contraste avec l’assonance précédente. Ainsi, celle-ci rappelle le désespoir des hommes au corps herculéen en étant perdus par leur fardeau. Cette allitération marque un rugissement de ces morts pour mettre en lumière leur profonde colère. 

Le nom commun « suaire » faisant partie du champ lexical de la mort met en avant la condamnation mortelle des âmes damnées. Marqué par le verbe brutal « déchirent » suivi par l’expression « étirant leurs doigts », le dernier vers soulève l’idée du registre épique puisque cette expression démontre la rébellion de l’armée des morts afin de lutter contre leur fardeau éternel qu’est la mort, pour apaiser leurs maux et retrouver la voie de l’espoir, leur phare.

Pour conclure, ce quatrain insiste sur l’idée d’un rôle fondamental de l’artiste, ici Michel-Ange. Le poète se sert de Michel-Ange pour dealer ses mots, sources de réconfort et d’apaisement des cœurs.




EN QUOI MICHEL ANGE BUONARROTI (1475-1564) EST UN GÉNIE ?

« Si vous saviez combien de travail a été nécessaire, vous ne qualifieriez pas cela de génie. » MICHEL-ANGE

Cette citation de Michel-Ange reflète parfaitement sa philosophie et son approche du travail artistique. Bien qu'il soit souvent considéré comme un génie, Michel-Ange lui-même mettait l'accent sur l'effort, la persévérance et le labeur acharné qui se cachaient derrière ses œuvres magistrales. Pour lui, le "génie" n'était pas simplement un don inné, mais le fruit d'un travail incessant et d'une passion dévorante pour l'art.

Michel-Ange croyait que le talent ne suffisait pas. Il disait souvent que l'art exigeait une discipline rigoureuse, une étude constante et une volonté de fer. Sa citation révèle une humilité remarquable pour un artiste de son calibre, soulignant que ses réalisations étaient le résultat d'un effort colossal plutôt que d'une simple inspiration divine.




QUI ÉTAIT MICHEL ANGE BUONARROTI  (1475-1564) ?

Michelangelo Buonarroti, plus connu sous le nom de Michel-Ange, était un artiste italien de la Renaissance, né le 6 mars 1475 à Caprese (près d'Arezzo, en Toscane) et mort le 18 février 1564 à Rome. Il est considéré comme l'un des plus grands artistes de tous les temps, excellant dans plusieurs disciplines : la sculpture, la peinture, l'architecture et la poésie.


QUELQUES SCULPTURES

David (1501-1504) : Une statue en marbre de 5,17 mètres représentant le héros biblique David, symbole de la force et de la beauté humaine.

La Pietà (1498-1499) : Une sculpture mariale située dans la basilique Saint-Pierre de Rome, représentant la Vierge Marie tenant le corps du Christ après sa crucifixion.


QUELQUES PEINTURES

Le plafond de la chapelle Sixtine (1508-1512) : Une fresque monumentale représentant des scènes de la Genèse, dont la célèbre Création d'Adam.

Le Jugement dernier (1536-1541) : Une fresque située sur le mur de l'autel de la chapelle Sixtine, représentant le retour du Christ et le destin des âmes.




EN ARCHITECTURE

Il a supervisé la construction de la basilique Saint-Pierre à Rome, notamment en concevant son dôme emblématique. Il a également travaillé sur des projets comme la bibliothèque Laurentienne à Florence.


EN LITTÉRATURE

Michel-Ange a écrit de nombreux sonnets et poèmes, souvent inspirés par ses réflexions sur l'art, la vie et la spiritualité.



Michel-Ange est connu pour son style puissant et expressif, marqué par une maîtrise exceptionnelle de l'anatomie humaine et une capacité à transmettre des émotions intenses. Son travail a eu une influence majeure sur l'art occidental et continue d'inspirer les artistes à travers les siècles.

Il était également un homme complexe, souvent décrit comme solitaire et tourmenté, mais profondément dévoué à son art. Sa vie et son œuvre incarnent l'idéal de la Renaissance, alliant humanisme, science et spiritualité.


UN POÈME DE MICHEL ANGE 

"LE CRÉATEUR FACE À LA CRÉATION"


Dans ce labeur, un goitre m’est venu,

Comme l’eau en fournit aux chats de Lombardie

À moins que ce ne soit de quelque autre pays,

Car, à force, mon ventre au menton s’est collé.

.

La barbe au ciel, je sens mon cerveau sur l’échine

Et me voilà doté d’un torse de harpie,

Pendant que, sur ma face dégouttant,

Le pinceau me transforme en riche pavement.

.

Les reins me sont rentrés dedans la panse,

Mon cul, par contrepoids, en croupe s’est changé,

En vain j’avance en aveugle mes pieds.

.

J’ai par devant l’écorce qui s’allonge

Et, par derrière, elle se tend, se plisse,

Me recourbant comme un arc de Syrie.

.

Ainsi de mon esprit

Les jugements sont-ils fallacieux, contournés :

Sarbacane tordue ne tire jamais droit.

.

Ma peinture défunte,

Ami, défends-la donc, et mon honneur aussi,

Car la place et mauvaise, et je ne suis pas peintre.




UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Élégie Opus 24 Gabriel Fauré

https://youtu.be/bM-3EXEaVYI?si=LIheOSEwAVI3VMEZ




L’Élégie, en ut mineur opus 24 de Gabriel Fauré est une œuvre composée en 1880 pour violoncelle et piano, puis orchestrée par le compositeur.

« Selon toute vraisemblance, l'oeuvre fut donnée en première audition privée avant sa publication, le 21 juin 1880 lors d'une des soirées que donnait Saint-Saëns dans son domicile de la Rue Monsieur-le-Prince. Une lettre de Fauré à Julien Hamelle datée du 24 juin 1880 mentionne en effet que son «morceau de violoncelle» fut joué à titre privé chez Saint-Saëns et reçut un accueil très favorable. »



VOUS AVEZ BON GOÛT !​ 

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​


CULTURE JAI 

(​L'Histoire de l'Art​ en Musique)

https://vincentdelaplageculturejai.blogspot.com/

LES LUMIÈRES DE VERSAILLES

​(Histoire Moderne en Musique)​

https://leslumieresdeversailles.blogspot.com/

SING SANG SUNG  

(Pop anglaise traduite)​

https://singsangsungenglishmusic.blogspot.com/

CINÉ CINÉMA  

(Netflix)​

https://cinecinemavincent.blogspot.com/


#culturejaiflash

#leslumièresdeversailles

#SingSangSung

#cinésérie #cinécinéma

#jaimelhistoire

#uneespérancehumaine

#labeauteduvivant

#artmoderne

#peinturefigurative

#photosinstantannees

#lhumourenpolitique

#amusezvous

#lamusiquequejaime

#unjourunlivre


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MARCEL-CLÉMENT (1873-1950), UN ARTISTE PEINTRE ONIRIQUE

LE TITIEN (1488-1576) ET LE MANIÉRISME

GUSTAVE MADELAIN [1867-1944] CE PEINTRE QUI A RÉSISTÉ À L'ÉCOLE DE PARIS