LA RESILIENCE DE ARTÉMISIA GENTILESCHI (1593-1653)
LA RESILIENCE
DE ARTÉMISIA GENTILESCHI
(1593-1653)
QU'EST CE QUE LA RÉSILIENCE ?
En psychologie, la résilience désigne la capacité d'une personne à surmonter un traumatisme, une adversité grave ou un stress prolongé, puis à se reconstruire et à continuer à vivre de manière épanouie malgré ces épreuves.
UNE TENTATIVE DE DÉFINITION DE LA RÉSILIENCE
C’est un processus dynamique qui permet de :
1. Résister à la destruction face à un choc (deuil, violence, catastrophe, etc.).
2. Rebondir en trouvant des ressources internes ou externes.
3. Transformer la souffrance en force, parfois avec une croissance personnelle (on parle alors de *growth post-traumatic*).
LES FACTEURS QUI FAVORISENT LA RÉSIDENCE
1- Interne :
- Estime de soi, optimisme, humour.
- Capacité à donner du sens à l’épreuve.
- Flexibilité psychologique (s’adapter au changement).
2- Externe :
- Soutien social (famille, amis, thérapeute).
- Environnement stable (école, communauté).
- Rituels ou croyances (spiritualité, art, engagement).
LES DEUX INVENTEURS
A - Boris Cyrulnik (neurologue français) : Il a montré que la résilience dépend aussi des interactions sociales.
"On ne devient pas résilient tout seul. C’est une danse entre soi et son environnement." Boris Cyrulnik
Boris Cyrulnik est un neurologue, un psychiatre et un éthologue français (né en 1937).
Il est un survivant de la Shoah (enfant caché pendant la Seconde Guerre mondiale), son parcours personnel a influencé ses recherches.
Boris Cyrulnik a popularisé le concept de résilience en France à partir des années 1990.
B - Ann Masten (psychologue américaine) : Elle parle de "magie ordinaire" pour décrire les ressources simples qui aident à rebondir.
"La résilience ne provient pas de qualités rares et exceptionnelles, mais de la magie quotidienne des ressources humaines ordinaires." Ann Masten
Ann S. Masten est une psychologue américaine renommée, spécialisée dans le développement de l'enfant et la psychologie clinique. Elle est particulièrement connue pour ses travaux sur la résilience chez les enfants et les adolescents, notamment dans des contextes de vulnérabilité (pauvreté, traumatismes, catastrophes naturelles, etc.).
QUI ÉTAIT L'ARTISTE ARTÉMISIA GENTILESCHI ?
Artemisia Gentileschi (1593-1653) est une figure majeure de l'art baroque italien et l'une des premières femmes peintres à avoir acquis une reconnaissance significative dans un domaine alors dominé par les hommes.
Née à Rome, elle a été formée par son père, Orazio Gentileschi, lui-même peintre, et a rapidement développé un style distinct et puissant.
Artemisia Gentileschi incarne la résilience à travers son art et sa vie personnelle. Elle a surmonté de nombreux défis, notamment un viol commis par son professeur, Agostino Tassi, et un procès très médiatisé qui a suivi.
Ces expériences traumatisantes ont profondément influencé son travail, qui explore souvent des thèmes de force féminine, de vengeance et de justice.
Artemisia Gentileschi est connue pour son utilisation dramatique du clair-obscur, une technique popularisée par Caravage, et pour ses compositions dynamiques et émotionnellement chargées.
Ses personnages féminins sont souvent représentés comme des figures fortes et déterminées, défiant les stéréotypes de l'époque.
Artemisia Gentileschi a laissé un héritage durable en tant que pionnière pour les femmes artistes. Sa vie et son œuvre continuent d'inspirer des générations d'artistes et de féministes, démontrant comment l'art peut être un moyen de surmonter l'adversité et d'affirmer son identité.
QUELLE EST LA OU LES SOURCES DE CRÉATION ENTRE LE CARAVAGE ET ARTÉMISIA ?
La violence comme source de création chez Le Caravage (1571–1610) et Artemisia Gentileschi (1593–1654) s’explique par leur recours à des esthétiques dramatiques, leurs expériences personnelles, et leur volonté de bousculer les conventions artistiques de leur époque. Leur usage de la violence n’est pas gratuit : il sert à révéler des vérités humaines, sociales et artistiques.
Pour Le Caravage, la violence comme révélateur de réalité. En effet Le Caravage révolutionne la peinture par son naturalisme brutal et son clair-obscur théâtral, qui magnifient la violence pour en faire un outil de vérité.
On notera chez Le Caravage une sorte de Violence sacrée qui dans des œuvres comme "Judith décapitant Holopherne" (1599) ou "David avec la tête de Goliath" (1606), la cruauté devient un moyen de représenter le drame biblique avec une intensité psychologique inédite. Le sang, les expressions de souffrance ou de détermination créent une tension entre sacré et profane.
Avant tout pour Le Caravage la violence est autobiographique.
Le Caravage, homme violent (il a tué un homme lors d’une rixe en 1606), projette ses démons dans ses tableaux. Dans "David avec la tête de Goliath", la tête coupée de Goliath est souvent interprétée comme un autoportrait, symbole de sa culpabilité et de sa propre chute.
La violence comme outil de réalisme dans la peinture du Caravage qui rejette l’idéalisation maniériste pour montrer la laideur et la brutalité du monde, choquant ainsi les commanditaires religieux (certaines œuvres furent refusées pour leur crudité.
D'un autre côté pour Artemisia Gentileschi la violence comme vengeance et émancipation
Artemisia, formée par l’école caravagesque, reprend le thème de la violence mais y ajoute une dimension féministe et autobiographique, notamment après son viol par Agostino Tassi (1611) et le procès humiliant qui suivit.
Artemisia Gentileschi travaille les héroïnes vengeuses. Par exemple ses versions de "Judith décapitant Holopherne" (1612–1613) sont encore plus sanglantes que celles du Caravage. Judith et sa servante y sont représentées comme des femmes déterminées, unies dans l’acte meurtrier – une métaphore de la résistance féminine face à la violence masculine.
Cette Violence est cathartique pour Artemisia, peignant des scènes de vengeance lui permet de sublimer son trauma. Contrairement au Caravage, dont la violence semble souvent auto-destructrice, la sienne est transformative : elle affirme son pouvoir d’artiste et de femme.
Chez Artemisia Gentileschi les corps sont souffrants ou héroïques.
Dans "Suzanne et les vieillards" ou "Cléopâtre", elle montre des femmes confrontées à la violence masculine, mais dotées d’une force intérieure. Son réalisme caravagesque devient un langage politique.
Pourquoi la violence est créatrice chez eux ? D'un côté chez Le Caravage, la violence est un miroir de la condition humaine, un outil pour capturer la vérité dans toute son horreur. De l'autre côté chez Artemisia Gentileschi, tout devient une arme de revendication, un moyen de renverser les rapports de pouvoir.
Tous deux utilisent la violence pour défier les attentes artistiques et sociales de leur temps, faisant d’elle un moteur d’innovation esthétique et un langage de libération. Leur héritage influence encore aujourd’hui la représentation de la souffrance et de la résistance dans l’art.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
La cantate BWV 197 de J.S. Bach
https://youtu.be/eSK59rdcSBQ?si=TbsfCqNyG81A-azu
Gott ist unsre Zuversicht, (Dieu est notre espérance) (BWV 197), est une cantate religieuse de Jean-Sébastien Bach composée à Leipzig en 1728 pour un mariage. Le nom des heureux époux n'est pas parvenu à la postérité.
Le texte est de Martin Luther pour le 5e mouvement et de Georg Neumark pour le 10e mouvement. Le reste est d'un auteur inconnu. Il s'agissait à l'origine d'une cantate de NoëlEhre sei Gott in der Höhe BWV 197a écrite à Leipzig en 1728 dont la musique est aujourd'hui perdue. Cette cantate de mariage a été chantée à Leipzig en 1736 -1737.
Le thème du choral s'inspire du psaume « Wer nur den lieben Gott läßt walten ». Cette composition de Georg Neumark (1621-1681) fut d'abord imprimée au « Fortgepflantzter Musikalisch-Poetischer Lustwald » à Iéna en 1657 mais on retrouve l'origine du texte et de la mélodie à Kiel en 1641.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
CULTURE JAI
(L'Histoire de l'Art en Musique)
https://vincentdelaplageculturejai.blogspot.com/
LES LUMIÈRES DE VERSAILLES
(Histoire Moderne en Musique)
https://leslumieresdeversailles.blogspot.com/
SING SANG SUNG
(Pop anglaise traduite)
https://singsangsungenglishmusic.blogspot.com/
CINÉ CINÉMA
(Netflix)
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