LA BOHÈME DE CHAÏM SOUTINE (1893-1943)
LA BOHÈME DE
CHAÏM SOUTINE (1893-1943)
" La bise contre leur poitrail siffle avec rage.
L’averse les inonde et pèse sur leur dos.
Eux, dévorent l’abîme et chevauchent l’orage.
Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.
Ils vont, par l’étendue ample, rois de l’espace.
Là-bas ils trouveront de l’amour, du nouveau.
Là-bas un bon soleil chauffera leur carcasse
Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.
Là-bas, c’est le pays de l’étrange et du rêve,
C’est l’horizon perdu par delà les sommets,
C’est le bleu paradis, c’est la lointaine grève
Où votre espoir banal n’abordera jamais.
Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu’eux,
Et le peu qui viendra d’eux à vous, c’est leur fiente.
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux."
Le poème le plus connu du recueil (et peut-être de la totalité de l'œuvre de Jean Richepin) est Les Oiseaux de passage, le dernier de la section Les Plantes, les Choses, les Bêtes. Il a en effet été adapté (et amputé) en chanson par Georges Brassens dans l'album Misogynie à part sorti en 1969.
Brassens adaptera aussi le deuxième poème de la troisième partie du recueil, Chanson des cloches de baptême, sous le titre Philistins.
LE QUARTIER DE MONTPARNASSE
L’Exposition universelle de 1889 et la vie artistique déjà si riche de Montmartre attirent de nombreux artistes qui vont choisir ce quartier populaire plus au centre de Paris et qui va devenir la plaque tournante de la modernité. Pablo Picasso y aménageait parmi les premiers. Montparnasse allait connaître son apogée dans les années 1920, les Années folles. Il était alors le cœur de la vie intellectuelle et artistique à Paris, avec ses cafés qui entreront dans l'histoire de l'art.
À cette époque, de nombreux artistes de pays très divers sont attirés par le rayonnement intact de Paris. Montparnasse, quartier encore relativement en friche, leur offre des ateliers à des loyers modiques et un environnement de cafés bon marché qui facilite la sociabilité, l'émulation et l'entraide. Les « Montparnos » vont rapidement y instaurer une atmosphère créative et libertaire, et attirer des commanditaires, pas uniquement français, à la recherche de talents nouveaux.
Dans cette communauté mondialisée qui formera l'École de Paris, la créativité était accueillie avec toutes ses bizarreries et provocations, chaque nouvelle arrivée étant accueillie comme la promesse d'un renouvellement artistique.
Quand Tsuguharu Foujita débarqua du Japon en 1913, ne connaissant personne, il rencontra Soutine que son ami Pinchus Krémègne avait fait venir de Lituanie, Modigliani qui habitait rue Falguière, Pascin et Léger pratiquement la même nuit, et en quelques semaines devint ami avec Juan Gris, Pablo Picasso et Henri Matisse.
HISTOIRE D'UN NOM
Le nom de ce quartier avait été donné par les étudiants voisins qui venaient déclamer des vers sur la butte formée par des remblais au XVIIe siècle, en référence au mont Parnasse, résidence des Muses de la mythologie grecque. La colline fut en partie arasée pour tracer le boulevard du Montparnasse au XVIIIe siècle, lieu de promenade alors à la périphérie de la ville. Dès la Révolution française, de nombreuses salles de danse et cabarets s'y installèrent.
Montparnasse est déformé en Montparno (« De Ménilmuche à Montparno ») dans le poème peu parnassien « Autre sonnet bigorne » de la nouvelle édition de La Chanson des Gueux de Jean Richepin en 1881 (et non dans la première de 1876 comme on l'affirme un peu vite). En 1901, dans L'argot au XXe siècle, Aristide Bruant et Léon de Bercy listent Montpar, Montparno, Montper, Montperno, Montpernasse.
BIOGRAPHIE DE SOUTINE
Chaïm Soutine (en yiddish : חײם סוטין) est un peintre juif biélorusse émigré en France, né en 1893 ou 1894 dans le village de Smilovitchi, à cette époque dans l'Empire russe, et mort le 9 août 1943 à Paris.
Il semble qu'il ait eu une enfance difficile dans les ghettos de l'ancienne Russie mais sa vie est mal connue avant son arrivée à Paris, probablement en 1912. Souvent décrit comme très timide voire insociable, il traverse plusieurs années de misère parmi la bohème de Montparnasse, la reconnaissance n'arrivant que dans les années 1920, après sa « découverte » par le collectionneur américain Albert Barnes.
Soutine a toujours entretenu des relations compliquées avec ses mécènes ainsi qu'avec l'idée même de succès ou de fortune. Quoique très tôt miné par l'ulcère à l'estomac qui devait l'emporter, il a peint énormément, habité par une énergie étonnante.
Son exigence l'a conduit en revanche à détruire beaucoup de ses œuvres. Les quelque cinq cents tableaux dont l'authenticité a été établie sont le plus souvent signés mais jamais datés.
Soutine, qui s'est très peu exprimé sur ses conceptions picturales, est l'un des peintres rattachés habituellement, avec Chagall ou Modigliani, à ce qu'il est convenu d'appeler l'École de Paris. Il se tenait cependant à l'écart de tout mouvement et a développé en solitaire sa technique et sa vision du monde.
Tout en se référant volontiers aux grands maîtres, à commencer par Rembrandt, et en se cantonnant à trois genres canoniques de la peinture figurative — portraits, paysages, natures mortes —, il a créé une œuvre singulière, difficilement classable. D'une palette vive et contrastée, violente même, qui peut rappeler celle d'Edvard Munch ou d'Emil Nolde, émergent des formes convulsives, des lignes tourmentées jusqu'à la déformation du sujet, suscitant une ambiance dramatique.
Mais les toiles de Soutine se signalent plus encore par un travail en épaisseur qui pousse toujours plus loin l'expérience de la peinture en tant que matière, dans le sillage d'un Van Gogh et ouvrant la voie aux expériences artistiques de la seconde moitié du XXe siècle.
Les couleurs flamboyantes et l'aspect torturé de ses œuvres les ont souvent fait rapprocher de l'expressionnisme, bien qu'elles soient déliées de leur époque et ne traduisent aucun engagement. Dans les années 1950, les expressionnistes abstraits de l'École de New York reconnaissent en Soutine un précurseur.
Dans cette œuvre à l'esthétique déroutante, certains commentateurs ont voulu voir le miroir de la personnalité de son auteur, dont la vie — avec ses zones d'ombre et même ses légendes — se prêtait à revivifier le mythe de l'artiste maudit : il s'agissait d'expliquer la manière du peintre par sa maladie, ses inhibitions, ses difficultés matérielles ou d'intégration sociale, voire une forme de folie.
Mais un tel lien de cause à effet n'a rien d'évident. Si on peut déceler une influence de ses origines et de son vécu, ce serait plutôt sur le rapport de Soutine à la peinture elle-même.
Il s'est en tout cas donné tout entier à son art comme s'il y cherchait une forme de salut.
L'IMPORTANCE DES MÉCÈNES
Albert Barnes (Albert Coombs Barnes), né le 2 janvier 1872 à Philadelphie et mort le 24 juillet 1951 (à 79 ans) à Phoenixville en Pennsylvanie dans un accident de voiture, est un médecin, chimiste, inventeur et riche collectionneur d'art américain.
Dès 1910, il consacre une partie de sa fortune à l'édification de ce qui deviendra une importante collection d'art, principalement constituée d'œuvres de peintres français ou installés en France, depuis les impressionnistes jusqu'aux artistes de l'entre-deux-guerres. Au départ, il est conseillé par le peintre américain William Glackens qui vivait en partie à Paris, et à qui Barnes confie la somme de 20 000 dollars pour acheter des toiles dans la capitale française. Glackens lui ramène vingt toiles à Philadelphie, qui constituent l'origine de sa collection. En 1912, Barnes est à Paris, il rencontre Gertrude Stein qui lui présente Henri Matisse et Pablo Picasso.
Durant les années 1920, ses contacts à Paris sont les marchands d'art Paul Guillaume et Ambroise Vollard ; ce dernier lui cède Les Joueurs de cartes de Paul Cézanne pour la somme record, à l'époque et pour un peintre moderne, de 250 000 dollars. Eugène Druet, autre marchand, lui vend en 1921 quatre toiles de Robert Lotiron sur le thème de Dieppe. En juin 1923, il visite le musée des Beaux-Arts de Grenoble, premier musée d'art moderne en France.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
SCRIABINE CONCERTO POUR PIANO
https://youtu.be/eY2Vsl3n3AM?si=ulT2spwDtp0ccMXP
Le Concerto pour piano en fa dièse mineur, op. 20 est une œuvre du compositeur russe Alexandre Scriabine, composée en 1896.
Il fut créé le 23 octobre 1897 à Odessa par le compositeur lui-même, sous la direction de Vassili Safonov.
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Alexandre Scriabine (1871-1915) est l'un des représentants les plus importants de la musique moderne et de l'avant-garde musicale à l'aube de la Première guerre mondiale, et il est souvent considéré comme l'un des compositeurs les plus marquants du début du XXe siècle.
Personnalité singulière, animée par un refus de toute référence au folklore russe (notion pourtant essentielle chez ses contemporains Balakirev ou Rimsky-Korsakov), Scriabine a accompagné son œuvre d'une philosophie et d'une religiosité profondément marquées par le symbolisme de Baudelaire en France et de Konstantin Balmont dans l'Empire russe.
Ses pièces, presque toutes pour piano (à l'exception de six opus pour orchestre), évoluent progressivement d'un style proche de Chopin, Liszt et Wagner à une esthétique individuelle, dont le premier aboutissement est l'accord mystique ou « synthétique » qu'on retrouve dans Prométhée et Vers la flamme en 1911.
Cet accord n'est lui-même qu'une ouverture au Mystère, auquel Scriabine travailla de 1903 jusqu'à sa mort et dont il ne reste que des fragments inachevés, récupérés et réorganisés par Alexander Nemtin.
Les quelques traces de ce Mystère, œuvre multimédia qui aurait dû être le cœur d'une vaste cérémonie mystique, représentent sans doute l'aboutissement harmonique auquel Scriabine était parvenu, et dans lequel il aurait pu continuer à écrire sans sa mort accidentelle à l'âge de 43 ans.
Longtemps incompris des critiques et du public, ce mystique de l'extase influencé par la théosophie et la synesthésie musique-couleurs, inventeur du clavier à lumières, laisse une œuvre profondément originale d'où se détachent un corpus imposant de dix sonates pour piano, trois symphonies, deux poèmes symphoniques (Poème de l'extase et Prométhée ou le Poème du feu) et de nombreuses pièces pour piano au style atypique.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
CULTURE JAI
(L'Histoire de l'Art en Musique)
https://vincentdelaplageculturejai.blogspot.com/
LES LUMIÈRES DE VERSAILLES
(Histoire Moderne en Musique)
https://leslumieresdeversailles.blogspot.com/
SING SANG SUNG
(Pop anglaise traduite)
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CINÉ CINÉMA
(Netflix)
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