"MEN IN BLACK" AVEC PETER FRANCHOYS (1606-1654)
"MEN IN BLACK"
AVEC
PETER FRANCHOYS (1606-1654)
“Le noir est une couleur en soi, qui résume et consume toutes les autres.” Henri Matisse
LA COULEUR NOIRE EN VÉRITÉ
Le noir est bel et bien une couleur. Après l’exclusion du noir et du blanc suite à l’étude du spectre par Newton, il est à nouveau évident que, culturellement, le noir et le blanc sont des couleurs.
Mais comment appréhender le noir dans le cadre des modes vestimentaires au cours de l’histoire ? On ne trouve guère aujourd’hui d’amateur d’élégance classique dont les préférences sartoriales s’organisent autour du noir.
Au contraire, c’est une couleur qui fait plutôt figure aujourd’hui de repoussoir. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi et le smoking montre que le noir peut aussi trouver sa place dans le registre de l’élégance contemporaine.
LES ORIGINES DU NOIR
Le symbolisme de la couleur noire paraît évident tant, aux travers des cultures et des âges, elle a été évocatrice de la mort. Pourtant, son histoire est plus riche et compliquée que cela.
Couleur de l’origine primordiale, de la nuit et de la terre fertile, le noir est aussi la couleur de ce qui est brûlé. Le noir de charbon restera d’ailleurs longtemps la source de cette couleur (à côté du noir de bitume, ou du noir de fumée). Parce qu’il est fortement associé au processus de calcination, le noir est associé dès l’antiquité et durant le Moyen-Age à la symbolique du travail (le blanc pour la prière, le rouge pour le combat). La Révolution Industrielle ne démentira pas cet aspect.
Les couleurs ne sont pas seulement des nuances spectrales : matité ou brillance ont été des variables tout aussi importantes pour les définir, surtout à une époque où les possibilités techniques de teinture étaient limitées.
Il n’est pas inutile à cet égard de rappeler l’étymologie des termes de couleur. En latin, il y avait deux termes, pour le noir mat, ater (qui a donné « atroce ») et niger pour le noir brillant. Il en était de même pour le blanc mat, c’est-à-dire neutre, avec albus (qui a donné « album », au sens de pages vierges) à côté de candidus, blanc brillant et lumineux (ce qui donnera « chandelle », le fameux « candidat », à l’origine vêtu d’une toge blanche. En italien candeggiare signifie blanchir).
Plus intéressant encore : black, « bleu » et « blanc » partagent la même racine germanique ! En effet, en haut allemand, on oppose swarz (noir terne) et blach (noir lumineux) aux côtés de wiz (blanc mat) et blank (blanc lumineux). En moyen-anglais, la même opposition existe entre swart et blaek, wite et blank.
Tout cela remonte à une racine indo-européenne liée au feu. Or le feu est ambivalent : il est à la fois lumineux et possède un effet de noircissement. Cela explique que la racine *bhel ait à la fois produit une série « lumineuse » (blue, blank, blond, bleach, blaze, blemish, blind …) et une série « sombre » (black, et avec évolution du /b/ vers /f/ : « fulminer », « flagrant », « flambé », « flambeau »…).
Dans cet état de la langue, «le paramètre de la luminosité est plus important que celui de la coloration. Le lexique cherche d’abord à dire si la couleur est mate ou brillante, claire ou sombre, dense ou diluée, ensuite seulement à déterminer si elle s’inscrit dans la gamme des blancs, des noirs, des rouges, des verts (…). C’est là un fait de langue et de sensibilité d’une importance considérable. » (Pastoureau, Noir, pp. 37-38)
LE NOIR ET LA TEINTURE
Passons sur la symbolique du noir dans la culture médiévale (le corbeau « divin, guerrier et omniscient »; l’héraldique et le sens de ses emblèmes; la symbolique de la chevalerie) et la théologie chrétienne (le diable, souvent rouge et noir, et le bestiaire qui lui est associé; les discussions médiévales sur la couleur comme émanation divine ou comme matière terrestre). Notons cependant que les moines favorisent le vêtement noir comme emblème de leur humilité, même s’il s’agit en réalité d’abord de sombre, du brun ou du gris, car une véritable teinture noire est très difficile à obtenir. Les moines de Cîteaux choisiront, quant à eux, le blanc, en une symbolique différente arborant une pureté qui put passer pour de la prétention.
Les teinturiers ont revendiqué un épisode de la vie de Jésus non présent dans les textes canoniques : son apprentissage encore enfant chez un teinturier de Tibériade où il aurait accompli des miracles après avoir malencontreusement mélangé les cuves de couleurs. Évocation de la Transfiguration, cette légende rappelle également à quel point les teinturiers avaient besoin de reconnaissance et de légitimité.
Métier réglementé à l’extrême, la teinte des étoffes est soumise à un cloisonnement spécialisé. Les teinturiers ne sont en effet autorisés qu’à traiter certaines couleurs : les teinturiers de bleu (guède) ne sont pas ceux de rouge (garance).
Pour le noir, les matières riches en oxyde de fer (écorces et racines de noyer, aulne, châtaignier) servent au mordançage des étoffes, c’est-à-dire à faire accrocher les couleurs. On utilise différentes techniques (la limaille de fer mélangée à du vinaigre, le charbon de bois, le mordançage préalable avec du bleu…), avec des effets plus ou moins heureux car les substances sont soit corrosives, soit ne tiennent pas durablement. L’utilisation de noix de galle est la seule façon d’obtenir un vrai noir profond.
UNE COULEUR MORALE
A partir du XIVe siècle, le noir devient à la mode. Symbole d’intégrité et de dignité, couleur de la rigueur, de la vertu, du refus de toute ostentation, le noir devient la couleur de choix des hommes de pouvoir : juriste, magistrats, universitaires…
Le noir « devient le signe distinctif d’un statut particulier et d’une certaine morale civique » (p. 115).
Les couleurs bariolées sont incompatibles avec un tel statut. Les couleurs sont d’ailleurs souvent signes de ségrégation sociale, certaines étant réservées, selon les villes, aux prostituées, aux Juifs, aux jongleurs, aux musiciens, aux lépreux ou aux mendiants.
Signe de leur infériorité de caste dans des sociétés très rigidement hiérarchisées, les marchands fortunés se voient même parfois interdire les étoffes d’un rouge ou d’un bleu trop éclatant. Ils se tourneront alors vers le noir, signe de probité, et par leur demande permettront le développement de teintures dont la qualité ne cessera de s’améliorer.
Le souci moralisateur et de marqueur social converge avec les lois somptuaires visant à limiter les importations coûteuses, causes d’endettements importants et de hausse des prix. Le noir participe ainsi d’un ordre social où chaque couleur a sa place. Même les princes finiront par s’y mettre, à l’image de Philippe le Bon (1396-1467).
Le gris connaitra lui aussi, par contrecoup, une grande vogue tout au long du XVe siècle, doté de connotations de joie et d’espoir.
Le siècle des Lumières verra le triomphe de la couleur et l’éclipse du noir.
Il reviendra cependant en force dans le vestiaire masculin au XIXe. Le romantisme, avec la célébration de thèmes nocturnes, gothiques et fantastiques, contribuera à redonner du panache au noir au début du XIXe siècle. Mais c’est surtout la révolution industrielle qui verra l’avènement de l’acier et du charbon, du bitume et du pétrole.
Le paysage urbain se modifie, se charge de suie et de fumée. Le noir devient un véritable uniforme, la couleur obligatoire de la vie publique, de l’employé comme du dandy (à commencer par Brummell lui-même).
Musset s’en lamentera dès 1836 et Wilde se plaint en 1891 de ce « noir uniforme que l’on porte de nos jours, une couleur morne, terne et déprimante, dépourvue d’une quelconque beauté » (p. 199).
LE NOIR CONTEMPORAIN : ENTRE CHIC ET BANALITÉ
Le noir a été progressivement évincé de la vie sociale au bénéfice du bleu au début du XXe siècle. C’est au point que le noir est devenu un temps le symbole des marges : comme emblème anarchiste ou signe de ralliement des voyous en « blouson noir », il a signalé un décalage affiché envers les normes sociales.
De manière plus violente encore, la chemise noire fut aussi l’uniforme des milices fascistes et de la SS. Mais, comme le remarque Pastoureau, « le noir rebelle et transgressif s’est beaucoup atténué, sinon galvaudé » (p. 214).
Il note même que le costume gothique noir accompagné de piercings adolescents n’est plus guère remarquable : « Mieux vaut aujourd’hui pour un jeune rebelle se montrer en habits du dimanche ou en costume de premier communiant : il se distinguera davantage. Le noir vestimentaire n’a plus rien d’agressif ni de tabou ».
La prééminence grandissante du bleu a limité le noir à des usages très spécifiques, de plus en plus formels. L’influence du smoking et du queue-de-pie a contribué à établir le noir comme la couleur formelle par excellence et, notre époque contemporaine ayant en grande partie perdu l’usage de ces tenues de cérémonie, il semble en être restée l’idée que le noir est une couleur « chic ». Elle ne l’est, cependant, que dans le cadre d’un smoking.
Autrement, sa dimension cérémonielle la réserve justement à des fonctions bien précises : service (chauffeur, domestique, garde du corps) ou recueillement funèbre. Confondre les deux, c’est confondre l’élégance vestimentaire personnelle avec une tenue imposée et impersonnelle. C’est même risquer le faux-pas sartorial et laisser croire que l’on officie comme vigile ou majordome.
Depuis la fin du XXe siècle, le noir s’est banalisé dans le vêtement. Le sombre en général est dominant et le noir, comme dilué dans ces nuances ternes, semble avoir perdu une bonne part de sa puissance symbolique, hormis en de rares occasions. Les rues sont inondées d’un flot assez anonyme où dominent le noir et autres teintes sombres, notamment anthracite et marine. Dans l’élégance masculine, si l’anthracite perdure, le noir profond a perdu sa superbe et n’existe plus guère que comme appoint ou parement, notamment marié au gris clair.
L’histoire des couleurs nous rappelle malgré tout que rien n’est jamais définitif et qu’en dépit du poids symbolique de la culture, de lentes modifications finissent par avoir des effets souvent imprévisibles.
Il semble cependant qu’à l’heure actuelle, la tendance de l’élégance contemporaine chez les hommes soit plutôt, après des décennies de conservatisme chromatique, de redécouvrir les couleurs les plus vives, les contrastes et la richesse des nuances.
"LA PETITE ROBE NOIRE" (PARFUM DE GUERLAIN)
Quel est le rapport entre robe noire et coco Chanel ?
La petite robe noire est un type de vêtement féminin dont la création est attribuée habituellement à Coco Chanel en 1926. Il se présente sous la forme d'une robe courte et légère dont les lignes sont simples et la couleur sombre.
Qui porte la petite robe noire ?
Dior, Saint Laurent ou encore Alaïa créent ainsi leur propre version de la petite robe noire qui est parallèlement adoptée par des égéries françaises et américaines telles qu'Edith Piaf, Catherine Deneuve et Marilyn Monroe.
Qui chante la petite robe noire Guerlain ?
Une ambiance parisienne chic, une bande sonore entrainante, un tube musical interprété par Nancy Sinatra : pas étonnant que le film publicitaire de l'eau de parfum La Petite Robe Noire de Guerlain soit devenu la pub préférée des Français en 2012 !
Qui est le nez chez Guerlain ?
Seul le nez actuel de la marque échappe à cette règle. Il s'appelle Thierry Wasser et est considéré comme étant une sorte de fils spirituel pour la famille Guerlain. Il doit son salut à son talent et ne l'a pas obtenu par le sang. Ainsi, il apparaît comme étant le digne successeur à une success story hors du commun.
LE NOIR EN ASIE "BLACK OPIUM"
(PARFUM D'YVES SAINT LAURENT)
Quelle odeur a le black opium ?
Le cœur de « Black Opium » s'articule autour d'un élégant bouquet de fleurs blanches où l'on retrouve notamment le jasmin et la fleur d'oranger. Le fond laisse un sillage à la fois boisé et sensuel, car il conjugue le patchouli, la vanille et le bois de cèdre.
Qui porte le black opium ?
Le parfum Black Opium s'adresse aux jeune femmes charismatiques et rebelles qui souhaitent vivre leur envie et assumer pleinement leur originalité.
Quelle différence entre opium et black opium ?
Davantage un parfum estival, Yves Saint Laurent Floral Shock mélange subtilement les notes de l'opium, avec un côté plus floral. Il représente indéniablement des notes de poire fruitée qui s'estompent pour laisser les notes de freesia et du golden gardénia s'entrechoquer.
Pourquoi l'appelle-t-on opium noir ?
Black Opium s'inspire du film à succès Opium de 1977 et vise à toucher un nouveau public plus jeune, selon les dirigeants de L'Oréal. La nouvelle version devrait contenir le premier parfum floral au café, une référence à l'addiction, un thème clé du parfum original.
Quelles célébrités portent de l'opium noir ?
Black Opium n'est pas seulement porté par Edie Campbell, Zoe Kravitz, Arina Sheldon, Jourdan Dunn et de nombreuses autres célébrités, mais c'est aussi un parfum intemporel que tout amateur de parfum devrait avoir.
LE SMOKING POUR FEMME D'YVES SAINT LAURENT
Dans la collection automne-hiver de 1966, Yves Saint Laurent introduit la pièce la plus iconique de son style : le smoking. À l’origine, c’est un vêtement d’homme réservé au fumoir, pièce à laquelle il doit son nom puisque la veste qu’on y portait servait à protéger l’habit de l’odeur du cigare. Le vêtement, de part son usage, était alors exclusivement masculin.
Le smoking Saint Laurent n’est cependant pas la copie d’une pièce masculine. Yves Saint Laurent utilise les codes tout en les adaptant au corps féminin.
"Pour une femme, le smoking est un vêtement indispensable avec lequel elle se sentira continuellement à la mode car c’est un vêtement de style et non un vêtement de mode. Les modes passent, le style est éternel." Yves Saint Laurent
BIOGRAPHIE DE FRANCHOYS
Peter Franchoys (1606-1654) artiste peintre flamand né le 20 octobre 1606 à Malines.
Formé par son père Lucas Franchoys, il voyage en France en 1631, où l'on a des traces de lui à Paris et notamment à Fontainebleau.
Il rentre à Malines en 1635, où il devient membre de la milice en 1646 et est reçu comme franc-maître à la guilde de Saint-Luc locale en 1649. Ignatius Croon (en) y est son élève.
Cornelis de Bie indique dans le Gulden Cabinet que Peter Franchoys a été l'élève de Gerard Seghers à Anvers. Il a par la suite été actif à Bruxelles, où il a travaillé pour le gouverneur des Pays-Bas méridionaux, l'archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg.
Son petit frère Lucas Franchoys est également un peintre qui a eu du succès.
Peter Franchoys meurt le 11 août 1654.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
"LES GRANDS MOTETS" de MONDONVILLE
(Magnus Dominus)
https://youtu.be/QVjcv-s8zsY?si=2DUvCfuAbATBjAE-
Il s'installe à Paris vers 1731, publie deux recueils de musique instrumentale en 1733 et 1734 (sonates pour violon avec basse continue, opus 1 ; sonates en trio pour deux violons ou flûtes et basse continue, opus 2). Il fait un bref séjour à Lille, où il compose ses premiers motets, puis revient à Paris.
Il entre au Concert spirituel en 1738 comme violoniste. L'année suivante, il est musicien du roi et, en 1744, il occupe les fonctions de sous-maître de la chapelle royale.
En 1755 Mondonville succède à Royer et dirige le Concert spirituel où ses motets sont très appréciés, aussi bien les motets pour choeur (Dominus regnavit, Jubilate Deo, Magnus Dominus, Lauda Jerusalem, Cantate Dominum, etc.) que ceux pour soliste (Regina coeli, Simulacra gentium). Il écrit beaucoup pour le théâtre, notamment le ballet héroïque Le Carnaval du Parnasse (1749) et les opéras-ballets, Bacchus et Érigone, Vénus et Adonis, Titon et l'Aurore (1753). En 1752, lors de la Querelle des bouffons, il prend vigoureusement parti pour la musique française et représente le « coin du roi ».
De 1755 à 1762, il est le directeur du Concert spirituel. En même temps que compositeur religieux, il se révèle comme compositeur d'opéras et de ballets, et obtient deux succès importants avec le ballet héroïque Le carnaval de Parnasse (1749) et surtout avec l'opéra Titon et l'Aurore (1753), par lequel il affirme, aux côtés de Rameau, les traditions de la tragédie lyrique française. Toutefois son Thésée (1765) est un échec: on lui reproche d'avoir utilisé le livret de Quinault déjà mis en musique par Lully. Il compose également trois oratorios: Les israélites au mont Horeb (1758), Les fureurs de Saül et les Titans.
Dans le domaine instrumental, Mondonville réalise d'intéressantes expériences tendant à élaborer un traitement instrumental de la voix (concert de violon avec voix sur des textes de psaumes, 1747).
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
CULTURE JAI
(L'Histoire de l'Art en Musique)
https://vincentdelaplageculturejai.blogspot.com/
LES LUMIÈRES DE VERSAILLES
(Histoire Moderne en Musique)
https://leslumieresdeversailles.blogspot.com/
SING SANG SUNG
(Pop anglaise traduite)
https://singsangsungenglishmusic.blogspot.com/
CINÉ CINÉMA
(Netflix)
https://cinecinemavincent.blogspot.com/
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