LE PRINTEMPS DE LA PEINTURE FRANÇAISE AVEC CLAUDE VIGNON (1593-1670)

 

LE PRINTEMPS 

DE LA PEINTURE FRANÇAISE 

AVEC CLAUDE VIGNON (1593-1670)




Déjà la terre avait avorté la verdure

Par les sillons courbés, lors qu’un fâcheux hiver

Dissipe les beautés, et à son arriver

S’accorde en s’opposant au vouloir de nature,


Car le froid ennuyeux que le blé vert endure,

Et le neige qui veut en son sein le couver,

S’oppose à son plaisir afin de le sauver,

Et pour, en le sauvant, lui donner nourriture.


Les espoirs de l’amour sont les blés verdissants,

Le dédain, les courroux sont frimas blanchissants.

Comme du temps fâcheux s’éclôt un plus beau jour,


Sous l’ombre du refus la grâce se réserve,

La beauté du printemps sous le froid se conserve,

L’ire des amoureux est reprise d’amour.


(Le Printemps, l'Hécatombe à Diane et les Stances)

Théodore Agrippa d' Aubigné



Véritable énigme sur le plan historique, Le Printemps désigne le recueil des poésies de jeunesse d'Agrippa d'Aubigné (sonnets de l'Hécatombe à Diane, odes, stances, etc.). C'est le fils aîné rejeté par son père au profit du cadet, Les Tragiques, mais un fils néanmoins sauvé de l'oubli, puisque le poète aura conçu dans le secret de son cabinet ce recueil profondément remanié au cours des années et laissé inachevé à sa mort en 1630. 

En restituant pour la première fois les différents états du recueil (dernier Printemps, Printemps tardif et Printemps précoce), sans chercher à le restaurer comme l'avaient fait ses précédents éditeurs depuis 1874, cette édition se veut la plus fidèle possible à la vérité des manuscrits.





Agrippa d’Aubigné est surtout connu pour les Tragiques, poème héroïque de plus de 9 000 vers, inspiré par les persécutions subies par ses coreligionnaires. Il le remanie plusieurs fois de 1577 à 1623, date de l’édition augmentée publiée à Genève.

Les Tragiques sont l’œuvre d’une vie, l’épopée de la guerre, des persécutions et de la foi. Dans une langue d’une rare violence, d’Aubigné peint les misères endurées en ces temps de guerres de religion dont il se sent moralement contraint de témoigner. En fait, le poème est une vision prophétique nourrie de la Bible, un parcours initiatique qui, de la fresque des souffrances présentes aboutit au ravissement des derniers vers, au triomphe et à la gloire de Dieu.

Les Tragiques ne sont vraiment connus qu’au XIXe siècle.




LE POIDS DE LA FAMILLE MÉDICIS AU XVIIe SIÈCLE

La famille Médicis, une des plus puissantes et influentes familles de l'époque de la Renaissance, a grandement soutenu les artistes et la production artistique au XVIIe siècle. 

Ils ont commandé de nombreuses œuvres d'art, sponsorisé des artistes talentueux et favorisé le développement de la peinture comme forme d'expression artistique.

Certains artistes ont bénéficié du patronage des Médicis, tels que Sandro Botticelli, Michel-Ange, Léonard de Vinci et bien d'autres. 

Ces artistes ont créé des œuvres remarquables sous l'égide de la famille, contribuant ainsi à l'essor de la peinture de la Renaissance.

Les Médicis ont également encouragé l'émergence de nouveaux styles et techniques artistiques, ainsi que la promotion d'artistes prometteurs. 

Leur influence dans le domaine de l'art a perduré tout au long du XVIIe siècle, laissant une empreinte durable sur l'histoire de la peinture.




LE STYLE LOUIS XIII

Le style Louis XIII apparaît sous Henri IV. Paris devient alors la capitale de la création française, le pays rentre dans une ère de prospérité et de faste artistique et le roi veille à la création d'une manufacture de tapisserie aux Gobelins, dans un atelier de tenture alors installé sur la Bièvre. On multiplie les expériences artistiques et les recherches stylistiques sont diverses : on s’inspire du baroque italien, mais aussi des meubles flamands, on aime passionnément les grandes cheminées toutes de pierre sculptée, mais aussi les décors entièrement peints. Précédant l’arrivée au pouvoir de Louis XIV, cette période de mutation politique donne un art à la mesure de son tempérament : brillant et multiple.

Après le foisonnement de la Renaissance, l'ornementation devient plus dépouillée, parfois géométrique. Parmi les éléments distinctifs du style Louis XIII, figurent les sculptures en pointes de diamants et croix de Malte. L'usage du tour, dont la mécanique s'est perfectionnée, est important : colonnes en torsades, en balustre ou en chapelet forment les piètements des tables, cabinets, chaises à dos, chaises à bras, dont les accotoirs s'animent d'une tête de femme sculptée dans la masse, de mufle de lion ou de petits personnages. Les bobines et les toupies sont des attributs décoratifs très présents, les armoires et bahuts reçoivent des pieds en formes de sphères aplaties.



Les sièges ont des garnitures de tapisserie ou de velour façonné, venus ou inspirés d'Italie, tel le velours de Gêne. On aime le vert et le rouge. On trouve également des garnitures en cuir, toujours maintenues par de larges clous ronds en fer forgé à la main ou en bronze doré ou argenté.

Les bois massifs indigènes, le chêne et le noyer sont très employés. On commence à recourir à des bois d'importation tel l'ébène utilisé souvent en placage épais ; ou le gaïac antillais dont la texture se prête bien au tournage.




BIOGRAPHIE DE CLAUDE VIGNON (1593-1670)

Claude Vignon était un artiste peintre français né en 1593 et décédé en 1670. Il était connu pour ses portraits, ses peintures religieuses et ses compositions mythologiques.

 Vignon était principalement actif à Paris et était l'un des artistes les plus en vue de son époque. Il a été influencé par les styles baroque et classique, et ses œuvres combinent souvent réalisme et expressivité. 




Certaines de ses peintures les plus célèbres incluent "Le Christ mort soutenu par des anges" et "L'Adoration des mages". 

Vignon a également été un portraitiste très recherché, et ses portraits ont capturé l'apparence physique et la personnalité de ses sujets avec précision. 

Son talent et son succès en tant qu'artiste ont contribué à faire de lui l'une des figures majeures de la peinture française du XVIIe siècle.




L'INFLUENCE DU CARAVAGE CHEZ VIGNON

Le Caravage, de son vrai nom Michelangelo Merisi da Caravaggio, a eu une influence majeure sur la peinture au XVIIe siècle en Italie et dans d'autres parties de l'Europe.

Son style réaliste, son utilisation dramatique de la lumière et de l'ombre, ainsi que ses sujets controversés ont marqué un tournant dans l'histoire de l'art.

L'une des principales influences du Caravage dans la peinture du XVIIe siècle réside dans sa technique du clair-obscur, qui consiste à faire briller une source de lumière sur des sujets dans une ambiance sombre. Cette technique donne une profondeur et un réalisme saisissant aux peintures, en créant des contrastes intenses entre la lumière et l'ombre. 

De nombreux artistes ont adopté cette technique dans leurs propres œuvres, contribuant ainsi à l'évolution du style baroque dans la peinture.




En outre, le Caravage a également influencé les sujets représentés dans la peinture du XVIIe siècle. Il a souvent peint des scènes de la vie quotidienne, des personnages populaires et des scènes bibliques d'une manière réaliste et non idéalisée. 

Ses sujets, qui incluent des prostituées, des mendiants et des criminels, ont été considérés comme scandaleux et provocateurs à l'époque. Cependant, son approche réaliste a inspiré de nombreux artistes à représenter des sujets similaires dans leurs propres œuvres, explorant ainsi des thèmes plus audacieux et plus humains.

Enfin, le Caravage a également eu une influence majeure sur le choix des médiums et des techniques utilisés par les artistes du XVIIe siècle. 




En opposition à la traditionnelle technique du dessin préparatoire, il a peint directement sur la toile avec des coups de pinceau rapides et expressifs. 

Cette approche spontanée et vivante a inspiré de nombreux artistes à expérimenter de nouvelles techniques et à observer directement le sujet.

En somme, l'influence du Caravage dans la peinture du XVIIe siècle est indéniable. Son style réaliste, sa technique du clair-obscur et ses sujets controversés ont marqué un tournant dans l'histoire de l'art, contribuant à l'émergence du style baroque et à l'évolution de la peinture.




MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Michel Corrette - Motet à Grand Chœur "Laudate Dominum" 

(D'après le Printemps de Vivaldi) (c.1770)

https://youtu.be/nbH9BDJNDOo




Fils de l'organiste Gaspard Corrette et de Marguerite Thérèse Vérard, Michel Corrette quitte Rouen en 1720 pour poursuivre une formation qui avait sans doute été commencée par son père, organiste de l'église rouennaise de Saint-Herbland et ami de Jacques Boyvin, titulaire de l'orgue de la cathédrale de Rouen. En 1726, il se présente au concours pour le poste d’organiste de l’église Sainte-Madeleine en la Cité ; les trois concurrents ont joué également bien, mais le poste est confié à Thoutain. Corrette gagne alors sa vie comme professeur de musique et il publie dès 1727 ses premiers recueils de sonates (flûte, violon, cuivres et aussi musette, vielle à roue qui deviennent à la mode). En 1728, il est l’un des premiers musiciens français à éditer des concertos, d’après le modèle à ritournelle de Vivaldi.

Le 8 janvier 1733, il épouse Marie-Catherine Morize, dont il aura deux enfants. À cette époque, il vient d’être engagé comme chef d’orchestre dans les foires parisiennes de Saint-Laurent (en automne) et de Saint-Germain (début février jusqu’aux Rameaux) où les théâtres qui amusaient le public avaient pris le nom d’« opéra comique ». Corrette y crée ses fameux concertos comiques : composés sur des thèmes populaires, ils servaient de divertissements dansés entre les pièces de théâtre, le plus souvent en un acte. La série des 25 concertos comiques se continuera jusqu’en 1773.





Le Concerto turc est composé en 1742 à l'occasion de la venue à Paris de l'ambassadeur ottoman Yirmisekizzade Mehmed Saïd Pacha, grand amateur de culture française.

Devenu organiste de Sainte-Marie du Temple, il publie en 1737 son Premier Livre d’Orgue, qui sera suivi en 1750 et en 1756 par un Second et un Troisième Livres. Il est ainsi au service des prieurs du Temple, issus de la famille royale : successivement le chevalier d’Orléans, le prince de Conti (prieur de 1749 à sa mort en 1776) et le duc d’Angoulême. La page de titre de son Premier Livre de Noëls (1741) le présente comme organiste de la Maison professe des Jésuites, c’est-à-dire l’église Saint-Louis, où la musique était très appréciée. 

Le musicien quittera cette tribune en 1762, lors de l’expulsion de la Compagnie. Michel Corrette est donc l'un des organistes les plus en vue de Paris : il restera en poste au Temple de Paris jusqu’à ce que la Révolution française désaffecte l’église en 1791. Corrette a publié le dernier livre d’orgue de l’Ancien Régime : les Pièces pour l’orgue dans un genre nouveau (1787).




Corrette, qui occupe ces fonctions officielles d’organiste, est aussi un compositeur fécond, et l’ensemble de son œuvre nous fait mieux comprendre la pratique musicale et l’évolution du goût à Paris à son époque. Si l’on prend l’exemple de ses ouvrages pour le clavecin, on voit que son Premier Livre (1734) est encore proche de Couperin (suites de danses avec des titres), mais les huit livres suivants, intitulés Les Amusements du Parnasse (de 1749 à 1772) montrent une progression qui commence par une méthode pour débutants (Livre I) pour s’orienter vers des variations des thèmes de concertos comiques (Livre II), puis vers des transcriptions d’airs célèbres (Livre III, IV, VI), et enfin des transcriptions de marches militaires, et de romances à la mode (Livre VIII) – on remarque que les livres V et VII sont perdus. Il faut ajouter à cela de belles Sonates pour clavecin avec accompagnement de violon (1742), et des Divertissements pour clavecin ou pianoforte (1779) qui vont jusqu’à utiliser des clusters (coups canons dans le Combat naval).

Corrette fut aussi un grand pédagogue, comme en témoignent ses méthodes instrumentales. Il suffit d’en voir la liste pour comprendre qu’à l’instar des encyclopédistes, il voulait codifier et divulguer l’ensemble des pratiques musicales de son temps. Ses livres d’accompagnement (Le Maître de clavecin, 1753 et Les Prototypes, 1754) ont eu un énorme succès, si l’on en juge par le nombre d’exemplaires que l’on trouve dans les grandes bibliothèques.




Corrette organisait chez lui à partir de 1748 des concerts hebdomadaires où il se produisait avec ses élèves et des amateurs doués, tels que le prince d’Ardore ou le musicographe allemand Marpurg. Cela lui permettait aussi de vendre des partitions et de diffuser de la musique italienne dont il fut un fervent défenseur.

Corrette a obtenu des privilèges pour éditer non seulement ses propres œuvres, mais celle de musiciens de son choix et en particulier des maîtres italiens. C’est dans le cadre de ces concerts privés qu’il faisait jouer ses Concertos pour orgue ou clavecin (parmi les tout premiers concertos pour clavier en France, en 1756) et ses nombreuses sonates et concertos pour toutes sortes d’instruments, y compris la viole d'Orphée, instrument qu’il invente pour utiliser les violes délaissées en les montant avec des cordes métalliques ! (1773).

Sa musique religieuse (motets, messes, psaumes) a presque complètement disparu, sauf le Psaume Laudate Dominum, constitué par Corette à partir du Printemps de Vivaldi (1765), les III Leçons de Ténèbres (1784) et les Quatre messes à deux voix égales (1788) qui ont été publiées de son vivant.

Dans son grand âge, Corrette continue à s’intéresser aux évènements qui bouleversent son pays, et il publie des œuvres révolutionnaires qui sont hélas perdues. Il meurt à 87 ans le 21 janvier 1795.



Michel Corrette, qui a été injustement méconnu, tient une place unique dans la musique du xviiie siècle français. Il aura été à la fois le serviteur des plus grands personnages de l’État (les prieurs du Temple au xviiie siècle sont des princes de sang) et un artiste qui s’intéresse à la chanson populaire et aux émois de la population (par exemple, en 1783, il célèbre le premier vol aérien avec la cantate Le Globe volant !). 

Il est à la fois un défenseur du répertoire français (vaudevilles, airs à la mode) et un propagateur de la musique italienne. Toujours à l’affût des nouveautés de la vie musicale parisienne, il en saisit le meilleur et il en fait son bien, avec une gaîté inaltérable et un humour plein d’esprit. 

Bien que savant et même érudit, il compose une musique agréable qui apparemment n’a d’autre prétention que d’être bien composée et de vouloir plaire à ces amateurs de plus en plus nombreux qui veulent jouer de la musique : à cette époque l’art n’appartient plus seulement aux professionnels mais devient accessible aux nombreux dilettantes, issus aussi bien de la noblesse, de la bourgeoisie que de nouvelles classes moyennes. Avec Michel Corrette, nous retrouvons une musique heureuse et joyeuse, tout à fait dans l’esprit du siècle de Louis XV.




VOUS AVEZ BON GOÛT !​ 

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​


CULTURE JAI 

(​L'Histoire de l'Art​ en Musique)

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​(Histoire Moderne en Musique)​

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