LOUIS-ÉMILE ADAN (1839-1937) OU LE BEAU À LA FRANÇAISE
LOUIS-ÉMILE ADAN (1839-1937)
OU LE BEAU À LA FRANÇAISE
Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu'elle soigne, puis son perroquet ; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit.
Cela n'est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste. Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même."
GUSTAVE FLAUBERT
POURQUOI CE LIVRE "UN COEUR SIMPLE" ?
Gustave Flaubert, lorsqu’il écrit “un cœur simple”, est en proie à des difficultés personnelles et professionnelles. En 1876, il est en écriture de ce qui deviendra un de ses chefs-d’oeuvre : ” Bouvard et Pécuchet”. Il écrit d’autre part un triptyque dans lequel apparait ce texte. Ces contes vont lui autoriser une respiration dans cette période compliquée pour lui.
Une histoire simple, par Gustave Flaubert
Dans la Normandie du XIXème siècle, Flaubert invite ses lecteurs à découvrir Félicité, une servante de cinquante ans, dévouée à la famille chez laquelle elle officie. Ce n’est pas juste son existence de domestique que conte l’auteur, mais une vie de femme avec ses joies, ses peines, ses désillusions. Tout au long du récit, cette femme va montrer un attachement profond aux enfants de Mme Aubain, pour laquelle elle travaille.
Paul et Virginie vont être choyés par Félicité, jusqu’à ce que les études les éloignent de la maison, au grand dam de la domestique. Elle va ensuite reporter toute son affection sur son neveu Victor, qui aura la mauvaise idée de disparaitre lors d’un voyage au long cours, avant que ne décède Virginie. Tout l’univers de la servante s’effondre alors.
Victor avait rapporté d’un de ses périples un perroquet, Loulou, qu’il a laissé en garde à sa tante. Celle-ci, souffrant d’une grande solitude, s’est occupée de l’oiseau comme d’un enfant. Tant et si bien que lorsque le volatile meurt, quelques temps après que Félicité soit devenue sourde à la suite d’une angine, c’est un nouveau cataclysme qui s’abat sur elle. Sa patronne disparait alors, la laissant toute seule dans cette grande maison qui ne cesse de se délabrer.
Félicité va alors se tourner vers la foi, qui va provoquer chez elle, à son dernier souffle, l’apparition du Saint-Esprit sous la forme d’un gigantesque perroquet.
Un coeur simple : une étude sociologique bien ficelée
Au travers des péripéties de la vie de Félicité, Gustave Flaubert tient à dépeindre une société où la beauté d’une personne n’est pas forcément le trait de son caractère le plus remarquable. Madame Aubain, bourgeoise déchue de Pont-L’évêque, héberge sous son toit un modèle de gentillesse, en la personne de sa servante. Celle-ci s’évertue à faire rutiler le luxe d’une demeure qui part en décrépitude.
On découvre également que c’est une déception amoureuse qui la fait entrer au service de sa patronne, à l’âge de 18 ans. Tout l’amour que la domestique a dans le cœur, elle va le donner aux enfants. Elle va considérer Paul et Virginie comme ses propres petits. Félicité voue à cette famille qui l’a recueillie, quand elle était au comble du désespoir, une reconnaissance infinie.
Elle veille sur tous ses membres comme s’il s’agissait de sa propre lignée. Diverses aventures vont se produire, tout au long du récit, qui vont démontrer, si besoin était, l’attachement de Félicité aux enfants. Le départ de Paul va bouleverser la servante, qui va alors se consacrer entièrement à Virginie. C’est en conduisant la demoiselle au catéchisme que Félicité va découvrir la foi.
Mais bientôt, la jeune fille part étudier chez les Ursulines, à Honfleur. Un déchirement pour la domestique qui a tant besoin de s’occuper de quelqu’un pour exister. Alors, elle va prendre sous sa protection son neveu Victor, un aventurier, un grand voyageur qui ne reviendra pas d’un de ses nombreux périples. Et puis ce sera au tour de Loulou, le perroquet de Victor, puis Mme Aubain de s’en aller pour de bon.
Chronique d’une vie pas si ordinaire dans Un coeur simple
Finalement, à force de voir la mort frapper autour d’elle, Félicité s’est retrouvée seule. Elle s’est alors tournée vers le seul espoir qui lui restait : la foi. La servante va se réfugier dans la prière comme si cela pouvait constituer un abri indestructible pour la protéger. Peu à peu, isolée du monde par une surdité qui empirait de jour en jour, Félicité a fini par glisser dans une agonie qui l’a emportée.
Son amour des autres lui a fait vivre une belle existence, à la fin de laquelle elle s’est retrouvée désespérément seule. A tel point que sa dernière vision aura été un perroquet démesuré pour symboliser le Saint-Esprit. Au fond, cette domestique a donné tellement d’amour à ceux qui l’entouraient qu’elle souhaitait simplement être accueillie au paradis. Pour y retrouver, elle en était certaine, tous ceux qu’elle avait si humainement accompagnés.
BIOGRAPHIE DE LOUIS-ÉMILE ADAN
Louis Adan naît le 26 mars 1839 dans l'ancien 2e arrondissement de Paris. Il est fils de l'artiste peintre Hippolyte Benjamin Adan (Paris, 1797 - Courbevoie, 1876) — élève de Paul Delaroche — et d'Émilie Delarémanichère (Paris, 1813 - Courbevoie, 1885).
Le 26 novembre 1867, il épouse à la mairie du 10e arrondissement de Paris Marion Adèle Binoche (La Nouvelle-Orléans, 1843 - Paris, 1923), une cousine par alliance, fille de rentiers.
Il entre aux Beaux-Arts de Paris comme élève de François-Édouard Picot et d'Alexandre Cabanel.
Son atelier se situe 75, rue de Courcelles à Paris. Il peint des paysages, des scènes de genre, des natures mortes et des aquarelles. Il illustre aussi plusieurs éditions, notamment Un Cœur simple de Gustave Flaubert, les Fables de La Fontaine et de Florian, et les Œuvres complètes d'Alphonse Daudet.
En 1870, il exécute une composition monumentale représentant la Trinité en gloire installée en 1892 dans le chœur de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Courbevoie. C'est sa seule œuvre religieuse connue.
Il expose au Salon de 1863 jusqu'à sa mort. Il y obtient une troisième médaille en 1875, une deuxième médaille en 1882, une médaille d'or en 1888 et le prix Bonnat en 1931.
Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1892.
Il meurt le 5 février 1937 dans le 8e arrondissement de Paris et est inhumé dans la même ville au cimetière du Père-Lachaise (69e division).
Deux de ses cousins paternels sont également artistes peintres : Louis Félix Adan (Paris, 1825 - 1892) et Eugène Xavier Adan (Paris, 1826 - 1884).
Sa sœur Marie Adan (Paris, 1846 - 1922) épouse le 11 avril 1872 à Courbevoie le peintre Alexis Douillard (Nantes, 1835 - Meudon, 1905).
LE PRIX BONNAT EN 1931
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Cote, prix et estimation de l’artiste Léon Bonnat
Prix pratiqué pour un dessin ou une aquarelle : 200 – 400 €
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Léon Bonnat est né en 1833 à Bayonne. Il déménage à Madrid entre 1846 et 1853 afin de commencer son apprentissage de la peinture. En 1854, il arrive finalement à Paris et devient l’élève de Léon Cogniet en intégrant l’École des Beaux-Arts de Paris.
Après de nombreuses tentatives, il ne réussira pas à obtenir le prix de Rome, mais en 1857, il en obtient la deuxième place grâce à son œuvre « Résurrection de Lazare ». On lui attribuera une bourse la même année pour quand même aller à Rome pendant trois ans, ce qui lui permettra d’étudier les techniques de Titien notamment.
À la suite de ce voyage, il va abandonner ses sujets historiques et religieux pour peindre des portraits et scènes de genre. Il va voyager dans toute l’Italie dans les années 1860 puis en Grèce et au Moyen-Orient la décennie suivante. De fait, il peindra rapidement quelques scènes orientalistes.
Un artiste reconnu de son vivant
À l’époque, il est largement connu pour ses portraits de personnalités, tant des intellectuels comme Victor Hugo, que des politiciens comme Léon Gambetta. Il est aussi un professeur reconnu : entre 1888 et 1905, il est nommé chef de l’atelier de peinture de l’École des Beaux-Arts de Paris et nombreux de ses élèves sont aujourd’hui encore reconnus pour leurs habilités. Entre 1900 et 1922, il dirige les musées nationaux et en octobre 1900, il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur.
Entre Néo-classicisme et peinture académique
Léon Bonnat est connu pour avoir fait le lien entre la fin du néo-classicisme et l’apothéose de la peinture académique. Bonnat est tout d’abord influencé par les grands maîtres espagnols du musée du Prado comme Ribera et Vélasquez. On retrouve dans ses peintures la lumière caravagesque et de grandes émotions sur le visage de ses protagonistes. De fait, il se place alors en avant-garde de la peinture française dans les années 1850. Pendant cette période, il utilise une palette de couleurs aux tons terreux et une couche de peinture ne laissant pas transparaître les coups de pinceau.
Dans les années 1860, sa peinture et sa technique évoluent vers des formes différentes, notamment en grattant la peinture, en utilisant une spatule pour l’appliquer sur la toile. De plus, il utilise le colorisme afin de mélanger les couleurs fondamentales pour faire ressortir certains éléments de ses tableaux. Il s’agit alors de son insertion dans la peinture académique et peint de fait des sujets historiques, religieux et des portraits.
Une reconnaissance internationale encore aujourd’hui
De manière générale, le prix de chaque œuvre dépend du sujet peint. Les scènes religieuses de son début de carrière sont estimées en moyenne à hauteur de 5 000 €, même si dans le passé certaines études ont été vendues pour quelques dizaines de milliers d’euros. La maison ArtCurial a adjugé en octobre 2017 l’œuvre « Apothéose d’un Saint » pour 5 200 €.
Les portraits, eux sont estimés entre 3 000 € et 6 000 € en moyenne. Mais certaines ventes aux enchères peuvent réserver des surprises. La maison Sotheby’s a ainsi adjugé « L’Italienne » en février 2019 pour 10 331 €.
Enfin, les paysages sont les plus cotés sur le marché. Ils sont estimés entre 5 000 € et 30 000 €. La maison Sotheby’s a adjugé en mai 2017 l’œuvre « View of Jerusalem » pour 29 250 €.
Reconnaître la signature de Léon Bonnat
Léon Bonnat fait partie de ces nombreux artistes qui ne signaient pas la totalité de leurs œuvres. Cependant, un exemple de sa signature vous est présenté ci-dessous afin de vous faire une première idée. Quelques variantes existent : n’hésitez pas à contacter un de nos experts pour authentifier une signature de manière formelle.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
J.S. Bach: Invention in A minor /
Tepfer: Improvisation in Bb minor
https://youtu.be/lUaicpDKLqs
Le compositeur, pianiste et codeur Dan Tepfer utilise les idées animatrices en musique de J.S. Bach pour ses propres improvisations et riffs ludiques sur son dernier album, intitulé "Inventions/Reinventions". Dan Tepfer interprète à la fois J.S. Les inventions en deux parties de Bach et ses propres réinventions uniques, en studio...
Dan Tepfer est un compositeur et pianiste américain de jazz.
Dan Tepfer nait à Paris en 1982. Ses parents sont américains, son père est un biologiste et sa mère une chanteuse à l'Opéra de Paris, dont le père, Chuck Ruff, était pianiste de jazz, Dan Tepfer commence l'étude du piano classique à six ans au conservatoire municipal du 12e arrondissement « Paul Dukas », et très vite se met à improviser.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
CULTURE JAI
(L'Histoire de l'Art en Musique)
https://vincentdelaplageculturejai.blogspot.com/
LES LUMIÈRES DE VERSAILLES
(Histoire Moderne en Musique)
https://leslumieresdeversailles.blogspot.com/
SING SANG SUNG
(Pop anglaise traduite)
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