AVEC EDGARD MAXENCE (1871-1954) TOUT EST SYMBOLE !
AVEC EDGARD MAXENCE (1871-1954) TOUT EST SYMBOLE !
Première version :
Sonnet allégorique de lui-même
La Nuit approbatrice allume les onyx
De ses ongles au pur Crime, lampadophore,
Du Soir aboli par le vespéral Phoenix
De qui la cendre n'a de cinéraire amphore
Sur des consoles, en le noir Salon : nul ptyx,
Insolite vaisseau d'inanité sonore,
Car le Maître est allé puiser de l'eau du Styx
Avec tous ses objets dont le Rêve s'honore.
Et selon la croisée au Nord vacante, un or
Néfaste incite pour son beau cadre une rixe
Faite d'un dieu que croit emporter une nixe
En l'obscurcissement de la glace, décor
De l'absence, sinon que sur la glace encor
De scintillations le septuor se fixe.
Version définitive :
Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,
L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
Que ne recueille pas de cinéraire amphore
Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx
Aboli bibelot d'inanité sonore,
(Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.)
Mais proche la croisée au nord vacante, un or
Agonise selon peut-être le décor
Des licornes ruant du feu contre une nixe,
Elle, défunte nue en le miroir, encor
Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe
De scintillations sitôt le septuor.
Le Sonnet en X est un sonnet de Stéphane Mallarmé qu'on peut lire dans ses Poésies publiées en 1899. Deux versions en sont connues. La première version comporte le titre Sonnet allégorique de lui-même, tandis que la seconde n'en a plus.
On a pris l'habitude, du fait de l'emploi remarquable de rimes rares en ix et ixe, de le désigner comme Sonnet en X, ou Sonnet en yx.
Le titre de la première version est au premier abord tout aussi énigmatique que le texte : « allégorie de lui-même » est une allusion au fait que ce sonnet n'est fondé que sur deux rimes, du point de vue phonétique, les unes en "-ix", les autres en "-ore", quand les sonnets traditionnels sont fondés sur cinq rimes.
QUI ÉTAIT MALLARMÉ, CE POÈTE ?
À partir de 1885, de plus en plus de jeunes artistes se rendent aux « mardis de Mallarmé », une réunion hebdomadaire dans l'appartement du poète. Ce genre de réunions hebdomadaires chez des écrivains ou poètes sont courantes au xixe siècle, mais dans les années 1880-1890, les « mardis » imposent peu à peu leur influence, et deviennent l'un des principaux lieux d'élaboration du symbolisme. L'influence croissante de ces réunions participe à scinder les décadents et les symbolistes : les décadents autour de Verlaine, les symbolistes autour de Mallarmé.
Les deux camps s'opposent stylistiquement, mais aussi socialement et géographiquement : les décadents, sur la rive gauche, sont plutôt issus des classes populaires ; les symbolistes, sur la rive droite, sont issus de la noblesse ou de la bourgeoisie. Des écrivains, musiciens et artistes français et étrangers s'y retrouvent, réunis par leur admiration commune pour leur « Maître », Mallarmé. Durant ces réunions, ce sont surtout les divagations de Mallarmé qui captivent l'auditoire, et l'écrivain Francis de Miomandre décrit « cette sorte d'aura qui émanait de sa personne inspirée et rayonnait sur ses disciples interdits et muets »30.
Ce mutisme désole Mallarmé qui aimerait discuter au lieu de monologuer, mais les « disciples » entretiennent strictement leur silence et critiquent sévèrement ceux qui se permettent d'interrompre ou de faire des remarques à leur « Maître »32. En 1885, la mort de Victor Hugo inspire à Mallarmé son essai Crise de vers, où il imagine un renouveau de la poésie après la mort de celui qui, selon lui, « était le vers personnellement, [qui] confisqua chez qui pense, discourt ou narre, presque le droit à s'énoncer »33. Mallarmé devient un modèle pour les poètes modernes, qui revendiquent ses valeurs poétiques et s'en inspirent, voire les imitent.
QU'EST-CE QUE LE SYMBOLISME FRANÇAIS ?
Le symbolisme est un mouvement artistique européen qui se développe dans les années 1870 et qui atteint son apogée dans les années 1890. Il apparaît d'abord en poésie avant de gagner la peinture, la musique et le théâtre.
Il est difficile de définir clairement un style symboliste, puisque le mouvement a réuni de nombreuses tendances différentes. Un certain nombre de thèmes sont cependant communs à tous les artistes : un fort pessimisme, une attirance pour le rêve et l'ésotérisme, et une atmosphère générale de mélancolie. Le symbole de la femme fatale, très souvent interprété par les symbolistes, s'accompagne d'une forte misogynie dans le mouvement. Enfin, la recherche d'une synthèse des arts donne lieu à de nombreux échanges entre des artistes de différents domaines, et le symbolisme se répand dans tous les genres.
Le symbolisme apparaît à la fin du xixe siècle, alors que l'Europe connaît un essor scientifique et industriel important, qui entraîne un recul de la spiritualité. Dans les années 1870, une partie de la jeune génération artistique, qui ne se retrouve pas dans ce contexte social et rejette le naturalisme, rejoint le décadentisme porté par Paul Verlaine. Puis, à partir de 1885, de plus en plus de ces poètes quittent le décadentisme pour rejoindre la sphère d'influence de Stéphane Mallarmé, dont le style poétique est à la base des théories symbolistes.
En 1886 sont publiés plusieurs textes fondateurs pour le mouvement, écrits par Teodor de Wyzewa, René Ghil et Jean Moréas, dont le « manifeste symboliste » paru dans Le Figaro impose durablement son nom au mouvement. Ces différents textes participent à élaborer le style symboliste : opposition au naturalisme, intérêt pour la métaphysique, poésie obscure et difficilement compréhensible, culte de « l'Idée » et de la suggestion. Une culture symboliste se met en place, fondée notamment sur Les Poètes maudits de Verlaine et À rebours de Joris-Karl Huysmans, avec pour principaux modèles Verlaine, Mallarmé, Charles Baudelaire, Richard Wagner, Odilon Redon, Félicien Rops, Pierre Puvis de Chavannes et Gustave Moreau. Par la suite, entre 1886 et 1890, les revues dédiées au symbolisme se multiplient, et publient d'autres manifestes, dont des manifestes picturaux.
Celui du critique d'art Gabriel-Albert Aurier, paru en 1891, fait de Paul Gauguin le « fondateur » du symbolisme en peinture, bien que d'autres peintres aient élaboré des théories similaires avant lui, notamment les Nabis et Émile Bernard. Cette profusion de manifestes donne lieu à des querelles d'artistes, qui cherchent à s'imposer comme inventeurs : Gauguin et Bernard en peinture, Gustave Kahn et Marie Krysinska en poésie.
Dans les années 1890, le symbolisme atteint son apogée en Europe. Il se répand dans tous les domaines artistiques : roman, peinture, sculpture, musique, théâtre, et obtient du crédit auprès des critiques et de la presse. Joséphin Péladan, écrivain très en vue dans les milieux symbolistes, met en place une série d'expositions entre 1892 et 1897, les Salons de la Rose+Croix, qui réunissent des artistes complètement représentatifs du mouvement. L'influence de Péladan se fait sentir dans toute l'Europe, et principalement en Belgique, aux Pays-Bas, en Scandinavie et en Finlande.
Le symbolisme s'estompe à partir de 1900. Verlaine meurt en 1896, puis Mallarmé, Gustave Moreau et Puvis de Chavannes en 1898, et la plupart des jeunes poètes délaissent voire rejettent le symbolisme. Néanmoins, des peintres modernes comme Piet Mondrian, Pablo Picasso et František Kupka, ainsi que les surréalistes, sont très influencés par le symbolisme.
BIOGRAPHIE D'EDGARD MAXENCE
Élève de Jules-Élie Delaunay et de Gustave Moreau à l'École des beaux-arts de Paris, Edgard Maxence expose à partir de 1894 au Salon des artistes français. Après diverses mentions et une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1900, il reçoit une médaille d'or en 1914.
Son goût pour les scènes médiévales idéalisées et leur esthétique symboliste lui valent d'être invité à exposer au Salon de la Rose-Croix de 1895 à 1897. Sa technique allie une pâte relativement épaisse et maçonnée à une certaine pureté des lignes. Comme Armand Point, il utilise la tempera (Les Fleurs du lac, 1900) ou les fonds d'or qui accentuent l'aspect primitif de scènes mystiques en dépit du traitement réalistes des visages (Concert d'anges, 1897, Beauvais, musée départemental de l'Oise), mais il utilise aussi la cire mélangée à l'huile. Son succès l'incitera à multiplier les portraits et paysages d'inspiration symboliste bien après l'extinction de ce mouvement.
Edgard Maxence a notamment dessiné les cartons de trois grandes mosaïques murales ornant la Basilique Notre-Dame-du-Rosaire de Lourdes.
Chevalier de la Légion d'honneur en 1900, il est élevé au grade d'officier en 1927. Il est élu à l'Institut en 1924.
L'INFLUENCE DES NABIS
Dès 1888, le symbolisme trouve un pendant en peinture avec le groupe des Nabis, des étudiants de l'Académie Julian qui rejettent autant l'art académique que l'impressionnisme. Se retrouvant à Pont-Aven, ils expérimentent des manières de peindre complètement nouvelles pour l'époque, et cherchent surtout un retour de la spiritualité en art. Nabi signifie prophète en hébreu ; ils choisissent le nom de leur groupe probablement d'après Les grands initiés d'Édouard Schuré, ouvrage ésotérique paru en 1889 et très diffusé parmi les artistes symbolistes. Cependant leurs contemporains ne les appellent pas Nabis, mais « symbolistes » ou « idéalistes »50.
Un de leurs membres, Maurice Denis, ancien élève de Gustave Moreau et influencé par Puvis de Chavannes et Redon, publie en 1890 une définition du symbolisme en peinture, qu'il nomme « néo-traditionnisme », dans le journal Art et critique. Il s'y oppose à la peinture telle qu'elle est enseignée par les maîtres académiques — il cite William Bouguereau et Ernest Messonier —, et prend comme modèles « les symboles des Phéniciens et des Indous […] les nus de Chavannes, de Michel-Ange, les scènes passionnelles de Rodin »5. Paul Gauguin, plus âgé que les Nabis d'une vingtaine d'années, s'intéresse à leurs théories et exerce sur eux une forte influence, mais ne fait pas partie du groupe.
En 1889, il organise avec des peintres de l'École de Pont-Aven une exposition au Café Volpini, à Paris. Plus tard, en 1896, le critique d'art André Mellerio considère que cette exposition marque le début du « mouvement idéaliste » en peinture.
Le principal manifeste du symbolisme en peinture date de 1891 : le critique Gabriel-Albert Aurier publie, dans le Mercure de France, un article qu'il intitule « Le symbolisme en peinture : Paul Gauguin »52. Entre 1889 et 1891, Gauguin fréquente assidûment les milieux symbolistes parisiens, où il se fait connaître comme « le » peintre symboliste auprès des critiques.
Aurier souligne dans son article la rupture de Gauguin, et des jeunes artistes modernes en général, avec l'impressionnisme qui ne vise selon lui que « l'imitation de la matière »3,54 : « Donc, qu'on invente un nouveau vocable en iste […] pour les nouveaux venus à la tête desquels marche Gauguin : synthétistes, idéistes, symbolistes, comme il plaira »3. Le manifeste d'Aurier présente Gauguin comme le seul créateur du symbolisme pictural, en prenant l'exemple de son tableau La lutte de Jacob avec l'ange, peint en 1888 et décrit en détail au début de son article.
Or Gauguin aurait pris pour modèle les Bretonnes dans la prairie d'Émile Bernard, un jeune peintre présent à Pont-Aven et ayant lui aussi participé à l'exposition Volpini, qui l'aurait conseillé sur l'usage de la couleur. Aurier ne fait aucune mention de Bernard dans son manifeste. Furieux, le jeune peintre rompt avec Gauguin et les milieux symbolistes, et ne cesse de revendiquer son rôle à la fois d'inventeur du symbolisme en peinture et de chef de file de l'École de Pont-Aven. Camille Pissarro, ancien mentor de Gauguin, regrette son orientation vers le symbolisme, jugeant qu'il suit une mode pour obtenir le succès, en trahissant la cause de l'impressionnisme.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Arnold Schoenberg : "La Nuit transfigurée"
https://youtu.be/NA50DcC34G4
Dans la matinale de France Musique, Li-Kung Kuo (violon), Anastasia Karizna (violon), Manuel Vioque-Judde (alto), Tanguy Parisot (alto), Jérémie Billet (violoncelle) et Adrien Bellom (violoncelle) interprètent un extrait de "La Nuit transfigurée" d'Arnold Schoenberg.
Arnold Schoenberg Compositeur autrichien, naturalisé américain (Vienne, 1874 – Los Angeles, 1951)
Compositeur, peintre et théoricien, Arnold Schoenberg a toujours considéré sa musique comme l’héritière authentique de la tradition classique et romantique allemande. Celui qui proclamait : « il y a encore beaucoup de bonnes musiques à écrire en do majeur » fut pourtant l’initiateur d’une révolution atonale sans précédent.
Compositeur autodidacte, Arnold Schoenberg fait ses armes en arrangeant et en orchestrant des opérettes et des chansons populaires. A partir de 1894, il bénéficie des conseils d’Alexander Zemlinsky - son futur beau frère - qui lui enseigne l’art du contrepoint. Fasciné par la musique de Richard Wagner et de Johannes Brahms , Arnold Schoenberg compose des œuvres de jeunesse dans la tradition romantique allemande. De cette époque, il laisse notamment l’une de ses pièces maîtresses – La nuit transfigurée – composée alors qu’il n’a que 26 ans.
Une fois franchi le tournant décisif vers l’atonalité, Arnold Schoenberg entame une période de création intense où il amène l’émancipation de la dissonance à son paroxysme. C’est dans cette période dite d’« atonalisme libre » que s’inscrivent le mélodrame Erwartung et Pierrot Lunaire. Au début des années 1920, le compositeur met au point le dodécaphonisme sériel qu’il applique dans ses œuvres jusqu’à pousser le procédé à sa plus extrême virtuosité.
Exilé à Paris puis aux Etats-Unis où il se consacrera à l’enseignement jusqu’à la fin de sa vie, Arnold Schoenberg fut conscient d’avoir opéré une rupture musicale avec le passé même s’il restait persuadé d’être un conservateur qu’on avait forcé à devenir révolutionnaire.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
CULTURE JAI
(L'Histoire de l'Art en Musique)
https://vincentdelaplageculturejai.blogspot.com/
LES LUMIÈRES DE VERSAILLES
(Histoire Moderne en Musique)
https://leslumieresdeversailles.blogspot.com/
SING SANG SUNG
(Pop anglaise traduite)
https://singsangsungenglishmusic.blogspot.com/
CINÉ CINÉMA
(Netflix)
https://cinecinemavincent.blogspot.com/
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