BERTHE MORISOT (1841-1895) UNE VIE POUR LA PEINTURE
BERTHE MORISOT
UNE VIE POUR LA PEINTURE
« Je ne crois pas qu'il y ait jamais eu un homme traitant une femme d'égale à égal, et c'est tout ce que j'aurais demandé, car je sais que je les vaux. » Berthe Morisot cofondatrice et doyenne du mouvement d'avant-garde que fut l'impressionnisme.
LES YEUX D'ELSA
A la gloire de la femme aimée, Aragon, le dernier poète courtois, a composé ses plus merveilleux poème " Ma place de l'étoile, à moi, est dans mon cœur, et si vous voulez connaître le nom de l'étoile, mes poèmes suffisamment le livrent. " Pétrarque a chanté Laure, Ronsard Hélène, Lamartine Elvire, c'est à Elsa qu'Aragon donne ses poèmes qui sont au nombre des plus beaux chants d'amour qu'un poète ait écrits.
Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés
Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure
Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé
Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche
Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux
L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages
Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août
J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes
Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa
Louis Aragon
Extrait de "Les Yeux d'Elsa"
UNE PERSONNALITÉ HORS NORME
Au sein du groupe impressionniste,
elle suscite l'admiration et le respect de ses pairs.
À sa table se réunissent son beau-frère Édouard Manet qui est le plus mondain, Edgar Degas, le plus ombrageux, Pierre-Auguste Renoir, le plus sociable, et Claude Monet, le plus indépendant du groupe. Stéphane Mallarmé l'introduit auprès de ses amis écrivains.
Les étapes de la carrière de Berthe Morisot ne sont pas très marquées, car elle détruit toutes ses œuvres de jeunesse. C'est à peine si l'on discerne une influence d'Édouard Manet ou de Pierre-Auguste Renoir vers la fin de sa vie2.
Berthe Morisot est une « rebelle ». Tournant le dos très jeune à l'enseignement académique, elle fonde avec Claude Monet, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Camille Pissarro, Edgar Degas le groupe d'avant-garde les « Artistes Anonymes Associés », qui va devenir la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs regroupant des impressionnistes. Sa volonté de rupture avec les traditions, la transcendance de ses modèles, et son talent font d'elle « la grande dame de la peinture » selon l'historienne Anne Higonnet.
QUI ÉTAIT BERTHE MORISOT,
QUELQUES MOTS SUR SA BIOGRAPHIE ?
Au début des années 1850, Edme Tiburce Morisot, démis de ses fonctions par le nouveau régime impérial, s'installe avec sa famille à Passy près de Paris et intègre, dans la capitale, d'abord le Crédit foncier, puis en 1855, la Cour des comptes. Berthe et ses sœurs reçoivent une instruction soignée dans des établissements parisiens très réputés : le Cours Lévi et plus tard celui ouvert en 1853 rue de Verneuil par Mlle Adeline Desir. Leur mère leur fait également donner des leçons de piano.
La mère des sœurs Morisot leur avait offert des leçons de peinture pour faire une surprise à son mari qui, lui-même, avait étudié l'architecture et était amateur d'art. Selon les souvenirs rapportés par Tiburce, le jeune frère de neuf ans, l'enseignement de Geoffroy-Alphonse Chocarne, dans le style néo-classique, ne plaisait pas du tout aux jeunes filles.
Et comme l'École des beaux-arts n'était pas ouverte aux femmes, Madame Morisot trouva un autre professeur, Joseph Guichard, dont Edma et Berthe apprécièrent beaucoup l'enseignement. C'est le père qui rapporte les propos enflammés que Joseph Guichard tenait à son épouse sur le talent de ses filles :
« Avec des natures comme celle de vos filles, ce ne sont pas des petits talents d'agrément que mon enseignement leur procurera ; elles deviendront des peintres. Vous rendez-vous bien compte de ce que cela veut dire ? Dans le milieu de la grande bourgeoisie qui est le vôtre, ce sera une révolution, je dirais presque une catastrophe. Êtes-vous bien sûre de ne pas me maudire un jour ? ».
Cependant, après avoir rencontré les copistes au Louvre, notamment Fantin-Latour qui s'enthousiasmait pour Boisbaudran et ses méthodes originales, Edma et Berthe demandèrent à Guichard des leçons de peinture en plein air. Guichard les confia au paysagiste Achille Oudinot qui les confia à son tour à son ami Corot.
La famille Morisot loua une maison à Ville-d'Avray, pendant l'été, pour que les jeunes filles puissent peindre auprès de Corot, qui devint bientôt un familier de leur domicile parisien rue Franklin. Comme il était opposé à toute forme d'enseignement traditionnel, on ne sait pas si Corot donna souvent des leçons aux jeunes filles, et dans quel lieu1. On remarque néanmoins que Berthe tient de lui sa palette claire et son goût pour les traces apparentes de pinceaux, ou pour les petites études de paysages.
QUE RETENIR DE L'OEUVRE DE BERTHE MORISOT
Un peu à l'écart du groupe impressionniste, comme le remarque Paul Valéry dans un texte publié à l'occasion de la rétrospective de 1941 au musée de l'Orangerie, se tient une dame : Berthe Morisot. Dans cet écart, fait de modestie et de contraintes liées à son identité de femme, tiennent toute l'ambiguïté et les défis de ce statut nouveau : être femme et peintre.
Longtemps connue comme le modèle préféré d'Édouard Manet, son beau-frère, et longtemps demeurée à l'ombre de ses confrères impressionnistes, Berthe Morisot fut pourtant considérée par eux comme leur égale. C'est la place que le musée Marmottan Monet à Paris a voulu mettre en évidence du 8 mars au 1 er juillet 2012, plus de cinquante ans après la dernière rétrospective parisienne qui lui fut consacrée et dix ans après celle de Lille.
Possesseur de la plus importante collection d'œuvres de l'artiste, le musée Marmottan Monet était sans doute le plus apte à retracer ce parcours, en quelque cent cinquante œuvres (peintures, aquarelles et dessins), venues également de musées internationaux et de collections privées.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Jean Ferrat - Les yeux d'Elsa
https://youtu.be/7vMXF7S8WbY
Jean Tenenbaum, alias Jean Ferrat, naît le 26 décembre 1930, en région parisienne. Cadet d’une fratrie de quatre enfants, il vit une enfance modeste aux côtés d’un père joaillier et d’une mère fleuriste.
Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, le père de Jean Ferrat est déporté.
Contraint de subvenir aux besoins de la famille, l’adolescent quitte l’école pour travailler.
Dans les années 50, il intègre une troupe de théâtre et réalise ses premières chansons. Passionné de poésie, il s’inspire des œuvres d’Aragon pour écrire ses musiques. Sa première composition « Les yeux d’Elsa », paru en 1956, sera interprétée par Jean Claveau, un chanteur très populaire à cette époque.
En 1958, il enregistre un premier 45 tours et fait la rencontre de Christine Sèvres, une jeune interprète, qui deviendra bientôt son épouse.
En 1959, il connaît son premier succès avec le titre « Ma môme ». Deux ans plus tard, il est engagé pour accompagner, pendant six mois, la chanteuse Zizi Jeanmaire, sur la scène de l’Alhambra.
En 1962, il publie un nouveau disque et reçoit, à cette occasion, de nombreuses distinctions : Prix de la SACEM, prix de la société des auteurs et prix de l’Académie nationale du disque. La même année, il enregistre l’album « Nuit et brouillard », dans lequel il évoque la déportation. La qualité de cet opus lui vaudra le prix de l’Académie Charles Cros.
En 1967, de retour d’un long voyage à Cuba, l’artiste publie un album, riche d’influences musicales nouvelles, dont seront extraits les titres « Santiago » et « Guerillos ».
En 1971, il enregistre le célèbre album « Ferrat chante Aragon » et chante, dans la foulée, le titre « Aimer à en perdre la raison », l’un de ses plus grands succès. Reconnu et apprécié dans le monde, Jean Ferrat se produira, cette année-là, douze jours sur la scène du Palais des sports avant d’entamer une tournée en Europe, Afrique du Nord et au Canada.
Lassé de cette vie de saltimbanque, il choisira, l’année suivante, de mettre un terme à sa carrière. En octobre 1972, Jean Ferrat offre, à son public, un ultime récital, sur la scène du Palais des sports.
En 1975, au terme de quatre années sabbatiques, Jean Ferrat fait son retour sur scène, avec l’album « La femme est l’avenir de l’homme ». Ecoulé à 500 000 exemplaires, cet opus lui offrira une nouvelle reconnaissance de ses pairs et du public.
À la fin des années 80, l’artiste choisit de réenregistrer l’essentiel de ses cent treize compositions pour sauvegarder toutes les bandes. En 1980, la publication de l’intégrale de ses titres en douze volumes lui vaudra le « Diamant de l’année » pour l’ensemble de son œuvre. À 44 ans, il enregistre également « Le Bilan », un album intimiste, fruit d’une maturité artistique et personnelle.
En 1981, déchiré par la disparition de son épouse Christine Sèvres, Jean Ferrat fuit la scène puis réapparaît, en 1985, avec un album poignant baptisé « Je ne suis qu’un cri ».
En 1990, la SACEM lui remet sa médaille d’or. L’année suivante, il réalise un album engagé baptisé « Dans la jungle ou dans le Zoo ». Ce titre métaphorique compare la société capitaliste à une jungle et le communisme à un zoo…
En 1991, il publie une intégrale qui fait état de ses créations entre 1961 et 1991. Disque de platine, cet album s’exporte également au Canada où il entamera une longue tournée.
Depuis 1995, date à laquelle fut rééditée l’intégrale « Ferrat Aragon », nous n’avions plus de nouvelles de cet infatigable compositeur et interprète. L’artiste publie « Ferrat en scène », un album acoustique, florilège de ses plus grands succès enregistrés sur scène, en 1991.
Le poète mythique Jean Ferrat est décédé samedi 13 mars 2010 à l'âge de 79 ans.
Plus de 5000 personnes ont rendu hommage à l'artiste lors de ses obsèques, dans son village ardéchois d'Antraigues-sur-Volane
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
CULTURE JAI
(L'Histoire de l'Art en Musique)
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LES LUMIÈRES DE VERSAILLES
(Histoire Moderne en Musique)
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SING SANG SUNG
(Pop anglaise traduite)
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