L'ART DU PORTRAIT D'APRÈS AUGUSTE HERBIN (1882-1960)

 

L'ART DU PORTRAIT 

D'APRÈS AUGUSTE HERBIN (1882-1960)




La Maladie et la Mort font des cendres

De tout le feu qui pour nous flamboya.

De ces grands yeux si fervents et si tendres,

De cette bouche où mon coeur se noya,


De ces baisers puissants comme un dictame,

De ces transports plus vifs que des rayons,

Que reste-t-il ? C'est affreux, ô mon âme !

Rien qu'un dessin fort pâle, aux trois crayons,


Qui, comme moi, meurt dans la solitude,

Et que le Temps, injurieux vieillard,

Chaque jour frotte avec son aile rude...


Noir assassin de la Vie et de l'Art,

Tu ne tueras jamais dans ma mémoire

Celle qui fut mon plaisir et ma gloire !


Charles BAUDELAIRE 

(1821-1867)

Le portrait 




DU PORTRAIT POÉTIQUE AU PORTRAIT PEINT

Ce genre particulier apparaît dès l'Antiquité chez des historiens comme Tite-Live et Tacite, quoiqu'il ne connaisse ses plus importants développements qu'à partir du XVIe siècle. Le portrait acquiert son statut d'outil de description narrative dans les Essais de Montaigne où l'auteur s'emploie à se décrire lui-même et examine le déplacement de la représentation de l'individu du mode pictural au mode discursif.

Pouvant être réalisé en prose ou en vers, ses objectifs varient selon le contexte socioculturel, sociopolitique, historique ou encore selon l'intention du portraitiste (l'homme de lettres): il existe des portraits fictifs qui ne se réfèrent à aucun individu réel; mais aussi des portraits réalistes représentant des personnalités historiques. Le portrait est donc un genre qui oscille entre réalité et fiction, entre éloge et satire, entre portrait fidèle et portrait plus sommaire (par exemple les caricatures journalistiques ou même les types théâtraux). Il existe toutefois un portrait intermédiaire qui décrit avec retenue les défauts et les qualités du modèle.

Le genre littéraire du portrait évolue à travers les siècles grâce aux hommes de lettres, aux critiques littéraires et aux théoriciens de la littérature, acquérant de nouvelles caractéristiques, renouvelant ou brisant les codes traditionnels de son élaboration. 




LE PORTRAIT EN PEINTURE

L’une des particularités du portrait en peinture est qu’il n’existe pas à proprement parler de technique consacrée pour ce type de portraits d'Auguste Herbin. Une multitude de techniques peuvent ainsi être mises en œuvre pour les portraits et l’artiste pourra privilégier aussi bien lapeinture à l’huile que l’acrylique selon son inspiration et ses envies.

De même, la réalisation d’un portrait se prête à tout type de support, qu’il s’agisse d’une toile, d’une fresque ou encore d’un bois.

Quelle que soit la technique privilégiée par Auguste Herbin, l’un des critères de choix pour qualifier une œuvre reste la ressemblance avec son modèle. L’objectif de tout peintre est que le sujet de sa création soit reconnaissable.

L’un des défis majeurs sera de parvenir à retranscrire le plus fidèlement possible la personnalité du modèle, son caractère et son apparence générale. En d’autres termes, un artiste digne de ce nom saura tout à fait illustrer les émotions qui l’animent concernant la personne qu’il peint.




HISTORIQUE DU PORTRAIT EN PEINTURE 

XIVe - XVe siècle : la naissance du portrait

En peinture, la représentation de personnes identifiables apparaît tardivement. Au XIVe siècle, les peintres italiens, comme Giotto di Bondone, commencent à individualiser leurs personnages. Progressivement, les commanditaires des œuvres religieuses apparaissent dans les compositions. Mais ce n’est qu’au début du XVe siècle que le portrait s'érige en genre autonome. Il se développe principalement à Florence et en Flandres. En Italie, les personnalités sont le plus souvent peintes en buste. Le fond évolue rapidement : d’abord neutre ou décoratif, dans la tradition gothique, il représente ensuite un intérieur ou encore un paysage. De leur côté, les primitifs flamands peignent leurs sujets avec un grand réalisme. A la suite de Jan Van Eyck, ils les placent dans leur cadre domestique.




XVIe siècle : le développement du portrait de cour

Au XVIe siècle, Venise impose un style international au portrait, grâce à Giorgione et à Titien, qui peint aussi bien François Ier que Charles Quint. Car cet art se transforme, à cette époque, essentiellement en art de cour. De grands peintres le pratiquent, sans toutefois s’y consacrer exclusivement. D’autres en font leur spécialité, jusqu’à devenir parfois « peintre du roi ». Au XVIIe siècle, Petrus Paulus Rubens et surtout Antoon Van Dyck, en Angleterre, rénovent les formules du portrait du prince. Ils lui apportent une vivacité parfois absente des tableaux d’apparat. La pose se diversifie. L’ensemble de la composition concourt à mettre en valeur les qualités du monarque. En Angleterre, l’engouement pour le portrait se renforce au point que les riches marchands n’hésitent plus à en commander. La mode s’étend dans toute l’Europe, y compris en France, où cette pratique n’est pourtant pas classée par l’Académie parmi les genres nobles (que sont la peinture d’histoire, la peinture mythologique ou les allégories).




XVIIIe siècle : l’âge d’or

Au XVIIIe siècle, le portrait connaît un âge d’or. Si les grands continuent à commander leur portrait, l’intimité, la sensibilité gagnent leurs lettres de noblesse. Les représentations de la famille et de l’enfance se multiplient. La représentation des gens de théâtre devient aussi un thème de prédilection. Une approche plus psychologique des individus voit également le jour. Aux côtés de la peinture, la mode du portrait au pastel connaît un essor sans précédent, sous l’influence de Quentin de La Tour. Celui-ci ne traite souvent que la tête du modèle qui, quelle que soit sa condition sociale, est toujours représentée de façon expressive et fouillée.




XIXe siècle : le déclin

Au début du XIXe siècle, tous les grands peintres font des portraits, quels que soient leur style ou leurs thèmes favoris. Le portrait à l'huile connaît un succès jamais atteint et les formats s’agrandissent. Mais la révolution picturale que voit naître la fin de ce siècle modifie également l’intérêt et la nature même du genre. Si les artistes continuent à réaliser des portraits, l’objectif s’est déplacé. Le genre devient un prétexte, un moyen comme un autre de déterminer l’attitude du peintre vis-à-vis du monde réel, de la société et de l'art. C’est que la photographie permet dorénavant d’enregistrer une image fidèle du sujet et bouleverse profondément l’art de la figuration.




BIOGRAPHIE D'AUGUSTE HERBIN (1882-1960)

Auguste Herbin, peintre français né en 1882 et mort en 1960, est un des artistes précurseurs de l'art abstrait. D'abord d'obédience impressionniste, il expose au Salon des Indépendants en 1906. 

Entre 1940 et 1950, il crée ce qu'il nomme son "alphabet plastique" : 26 couleurs, chacune associée à des formes géométriques, créant ainsi une langue nouvelle calquée sur le langage commun. Il peint alors ses toiles à partir d'un mot, qu'il traduit dans ce nouvel alphabet. 

Parmi les premiers peintres à développer une véritable synesthésie musicale, comme le fera aussi Kandinsky, Herbin associe les couleurs à des sonorités musicales, composant alors ses toiles comme une symphonie. 

Ses oeuvres obéissent donc à une esthétique structurée et précise, sans pour autant être figées, puisqu'elles éveillent chez le spectateur un subtil mélange des sens. 

Herbin se lie d'amitié avec Picasso, Braque et Juan Gris en 1909 et développe donc un style plus cubiste. 

En 1912, il expose à la Section d'Or et, en 1917, il signe un contrat avec Léonce Rosenberg pour la Galerie de L'Effort Moderne. 

En 1931, il fonde en collaboration avec Georges Vantongerloo, le groupe Abstraction-Création. Sa peinture se fait de plus en plus géométrique et colorée. Atteint d'hémiplégie, Herbin apprend à peindre de la main gauche. 

Sa série de tapisseries originales est aujourd'hui exposée dans les plus grandes capitales mondiales et Herbin jouit d'une reconnaissance internationale.



UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Camille Saint-Saëns - Le Carnaval des animaux

https://youtu.be/7SjagpXeNhM




Le Carnaval des animaux, Suite de facéties musicales et brillantissime exercice d’écriture musicale,  destinée à quelques amis musiciens, a été composé par Camille Saint-Saëns en février de l'année 1886 (sa mère meurt quelques mois plus tard), après une tournée à Berlin, Kassel, Prague, qui ne s'est pas toujours bien passée en raison de son antiwagnérisme virulent.

Il se détend dans un village proche de Vienne en Autriche, et boucle ce chef-d'œuvre de musique et d'humour en quelques jours. Un projet auquel il aurait déjà pensé pour ses élèves de l'école Niedermeyer.

Il s'agit d'une suite de 14 mouvements de courte durée (quelques dizaines de secondes pour les plus courts, 6 ou 7 minutes pour les rares plus longs), s'inspirant chacun d'un animal et jouant avec virtuosité avec des citations facétieuses.

L'instrumentation est originale : 2 pianos, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse, flûte, clarinette harmonica (célesta) et xylophone. L'orchestration est différente pour chaque mouvement, l'orchestre étant au complet pour le dernier mouvement.




VOUS AVEZ BON GOÛT !​ 

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​


CULTURE JAI 

(​L'Histoire de l'Art​ en Musique)

https://vincentdelaplageculturejai.blogspot.com/

LES LUMIÈRES DE VERSAILLES

​(Histoire Moderne en Musique)​

https://leslumieresdeversailles.blogspot.com/

SING SANG SUNG  

(Pop anglaise traduite)​

https://singsangsungenglishmusic.blogspot.com/

CINÉ CINÉMA 

 (Netflix)​

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