GEORGES BRAQUE (1882-1963) « LA PEINTURE EN FORMES ET EN COULEURS »
GEORGES BRAQUE
(1882-1963)
« LA PEINTURE EN FORMES
ET EN COULEURS »
Les courants se multiplient et se renouvellent rapidement à partir du 20e siècle. Ils coexistent souvent et beaucoup d'artistes peuvent être classés dans plusieurs courants successifs. Ainsi, l'œuvre de Pablo Picasso se caractérise par des phases successives (postimpressionnisme, primitivisme, fauvisme, cubisme, surréalisme) mais ce grand artiste peut aussi concomitamment puiser à différentes sources.
Il n'est pas possible, dans ce cadre d'initiation, d'être exhaustif. Ce n'est même pas souhaitable, tant on risque de se perdre dans les expériences aléatoires. Le culte de l'innovation étant permanent, il convient de garder une distance par rapport à cette soif de nouveauté, pas toujours désintéressée, mais aussi de laisser agir en toute liberté sa subjectivité.
Dans la première moitié du 20e siècle, les mouvements artistiques les plus importants sont l'expressionnisme, le cubisme, le surréalisme et le courant réaliste américain. Ils exercent une influence transversale, tant sur l'art figuratif que non figuratif. Après la seconde guerre mondiale, il est plus difficile de discerner ce qui compte vraiment pour le futur car nous manquons de recul. Mais il ne faut jamais perdre de vue que l'on peut toujours chercher à exprimer quelque chose : le réalisme et l'exploration du moi subsistent. Ce sont des valeurs sûres. Quant aux expérimentations plus ou moins provocatrices, il faudra encore bien des décennies de décantation pour que transparaisse ce qui importe.
FORMATION DE GEORGES BRAQUE
À l’âge de 8 ans, la famille de Braque quitte Argenteuil pour Le Havre.
À l’âge de 11 ans, en 1893, Braque entre à l’école des beaux-arts.
À l’âge de 18 ans, il vient à Paris pour commencer son apprentissage de peintre-décorateur chez Roney, un ami et ancien employé de son père. Cette expérience a joué un rôle important pour sa création.
À 21 ans, il s’inscrit à l'académie Humbert, pour y étudier les beaux-arts.
Premier succès : le début de la carrière du jeune artiste est difficile . En 1906, mécontent de son travail, Braque détruit ses toiles présentées pour sa première à l'exposition au XXIIe Salon des indépendants. Il commence une nouvelle série pendant son voyage à l’Estaque, en 1907, à son retour à Paris, il rencontre un véritable succès et vend tous ses tableaux. C'est aussi en 1907 qu'il rencontre Picasso, devant Les Demoiselles d'Avignon. De là naît une amitié et un partenariat de travail.
BRAQUE CÔTÉ FAMILLE
13 mai 1882, Georges Braque naît dans une famille d'artisans. Son père et son grand-père ont exercé le métier de peintre en bâtiment. L'univers artisanal, la culture populaire, la poésie des objets quotidiens vont nourrir l'iconographie de ses tableaux.
À l’âge de 26 ans, en 1908, il rencontre Octavie , dite "Marcelle" Lapré, la future madame Braque. C’est Picasso qui présente Marcelle à Georges. Elle devient d’abord son modèle, puis sa compagne, enfin sa femme en 1926. Ils n'auront pas d'enfants.
CARACTÈRE DE LA PEINTURE DE GEORGES BRAQUE
Braque expérimente tout. Il cherche toujours à renouveler sa peinture. Avec Picasso, il invente le cubisme. Il est aussi le père des papiers collés.
Au début de son art, sa peinture est fauviste, il suit l'art d'Henri Matisse et d'André derain. Dès 1907, après avoir vu la rétrospective consacrée à Paul Cézanne, il change sa façon de peindre. Il géométrise les formes tout en cherchant à représenter les différents côtés d'un même objet. C'est le début du cubisme géométrique. Sa rencontre avec Picasso va le conforter dans ses nouvelles recherches.
LE FAUVISME (1900-1910)
Le fauvisme se situe dans la continuité du postimpressionnisme et du symbolisme particulièrement en ce qui concerne l’utilisation de la couleur. Van Gogh, Gauguin et Cézanne avaient ouvert la voie. Le fauvisme veut s’affranchir du rôle descriptif de la couleur. Par ailleurs, l’espace pictural est libéré des contraintes antérieures et peut subir des distorsions. Le fauvisme est une étape vers le cubisme et l’abstraction.
Les trois principaux fauves sont Henri Matisse (1869-1954), André Derain (1880-1954) et Maurice de Vlaminck (1876-1958). Dès 1901, Derain et Vlaminck commencent à travailler ensemble, mais c’est à l’occasion du Salon d’Automne de 1905 que le critique Louis Vauxelles utilise le terme fauves pour caractériser leurs audaces chromatiques (couleurs vives, volonté d’accentuer les contrastes violents pour s’opposer à la quiétude impressionniste, dissociation de la couleur et de son objet).
Il ne faut pas méconnaître le côté naïvement idéologique qui est à l’origine du fauvisme : Le jeune Vlaminck (il a 24 ans en 1900) était un sympathisant anarchiste et il semblait vivre la création artistique comme un substitut de l’action révolutionnaire : « Ce que je n’aurais pu faire dans la société qu’en jetant une bombe, j’ai tenté de le réaliser dans la peinture en employant de pures couleurs… afin de recréer un monde libéré ». Au demeurant, cette violence adolescente débouchera sur des productions hardies qui constituent une transition vers le cubisme et l’expressionnisme puis l’abstraction, comme le montrent les exemples suivants.
LE FAUVISME POUR GEORGES BRAQUE
En 1905, Braque découvre la peinture fauviste. Ce mouvement artistique, né en 1905, est un véritable hymne à la couleur ! Le dessin est simplifié et les couleurs éclatantes sont utilisées de manière libre, posées par tâches ou en aplats. « La peinture fauve m’avait impressionné, se souvient Braque, parce qu’elle avait de nouveau, et cela me convenait à mon âge, j’avais vingt-trois ans ». (Cité dans Dora Vallier, L’intérieur de l’art. Braque, la peinture et nous, Paris, Seuil, 1982).
LES ANNÉES 14-18 ET L'ENTRE DEUX GUERRES
En 1914, la guerre est déclarée, Braque et son ami peintre Derain sont mobilisés. En 1915, il est gravement blessé et il ne peut reprendre les pinceaux que vers 1917.
À partir de 1918, Braque et Picasso ne travaillent plus ensemble, chacun poursuit son chemin. Braque évolue vers le style plus coloré, plus figuratif.
Vers 1930, il travaille sur les plusieurs séries aux thèmes classiques (sujet de la mythologie grecque). Puis, jusqu'à 1938, il peindra beaucoup de natures mortes décoratives. Sa palette devient beaucoup plus vive.
DERNIÈRES ANNÉES DE GEORGES BRAQUE
Pendant l’occupation allemande, Braque et sa femme restent à Paris. En 1945, il est atteint d'une grave maladie, qui l’empêche de peindre pendant plusieurs mois. L’ambiance de la guerre se reflète dans la série des Billards et des Ateliers, toiles aux tons sombres et aux couleurs éteintes.
En 1948, Braque gagne le Grand Prix de la peinture à la Biennale de Venise.
Durant ces dernières années, il revient très souvent sur les thématiques des oiseaux et du paysage.
En 1953, il peint les fameux oiseaux du plafond de la salle Henri II, au Louvre. Il devint ainsi le premier peintre représenté au Louvre de son vivant.
Le 31 août 1963, Georges Braque décède à Paris.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Gershwin : Ouverture cubaine (Orchestre national de France)
https://youtu.be/DGINA91JODY
L'Orchestre national de France placé sous la direction de Dalia Stasevska joue l'Ouverture cubaine composée par George Gershwin en 1932.
Le 16 août 1932, Gershwin présentait sa Cuban Ouverture (d’abord simplement intitulée Rumba) au Lewisohn Stadium : Albert Coates y dirige le New York Philharmonic Orchestra. Longtemps connue sous le titre de Rumba, l’œuvre résulte de vacances passées à La Havane : Gershwin y aurait mené « la grande vie » en compagnie d’un ami, Emil Mosbacher, et un orchestre de rumba serait venu jouer sous les fenêtres de sa suite à l’Hôtel Almendares, ce qui aurait fasciné le compositeur, comme on peut en entendre l’écho dans cette Ouverture cubaine : variété des percussions (maracas, bongos, etc.) et efficacité rythmique éblouissante.
Les œuvres et la personnalité de George Gershwin témoignent de ce que furent les années folles d'un peuple qui a perdu à jamais son regard d'enfant. Il serait donc vain de chercher à savoir si le compositeur a « fait école ». En réalité, il incarne une certaine réussite « made in U.S.A. » de la première moitié du xxe siècle, ses compositions musicales sont autant de bandes sonores illustrant le monde dans lequel il vécut : de la conquête de Cuba aux prémices de la Seconde Guerre mondiale, en passant par les rampes de Broadway et les projecteurs d'Hollywood.
De la célèbre Rhapsody in Blue à Porgy and Bess, du Concerto en fa à Un Américain à Paris, Gershwin est un compositeur classique, n'en déplaise à quelques musicologues grincheux. Mais il a commis le crime, impardonnable aux yeux de certains, de composer des centaines de chansons à succès, et de produire des dizaines de revues musicales et de films qui firent courir un public populaire. Il vécut libre, riche, heureux. Sa mort, aussi tragique qu'absurde, ressemble à celle d'un héros de Francis Scott Fitzgerald.
Jacob Gershovitz est né le 26 septembre 1898 à Brooklyn, de parents juifs russes fraîchement émigrés de Saint-Pétersbourg. Il est élevé dans le ghetto new-yorkais du Lower East Side, dans le grouillement passionné de vies que l'on recommence. Champion de patin à roulettes, excellent joueur de base-ball, cancre et chahuteur en classe, son éducation se fait dans la rue. Dès l'âge de six ans, on l'aperçoit, bien loin de chez lui, du côté de la 125e Rue, écoutant avec passion les premiers airs du jazz et du ragtime. Il apprend les rudiments du piano sur un vieil instrument acheté pour son frère Ira, l'intellectuel de la famille. Il mêle Chopin, Liszt, Rubinstein, Debussy, Wagner et Scott Joplin, passe ses soirées aux concerts les plus variés.
À l'âge de seize ans, il informe sa mère qu'il a trouvé un poste de « démonstrateur de chansons » chez un éditeur de Tin Pan Alley, quartier de Manhattan où surgit la pop musique. Il y restera un an, faisant la connaissance des futurs rois du « show-biz », comme son excellent ami Fred Astaire. Il idolâtre le compositeur Jerome Kern (Show Boat) et Irving Berlin (Alexander's Ragtime Band). Et, en 1919, la chance survient : Al Jolson, célèbre chanteur, s'empare de Swanee, qu'il vient d'écrire. Une année plus tard, Jacob Gershovitz devient George Gershwin... et millionnaire.
Musicalement, ses qualités d'improvisateur et de mélodiste de génie continuent à surpasser ses connaissances en harmonie et en contrepoint. Un promoteur musical, Paul Whiteman (qui se dit le Roi du jazz) lui commande une pièce concertante, et lui adjoint un orchestrateur, Ferde Grofé. La création de Rhapsody in Blue a lieu le 12 février 1924. Certains critiques iront jusqu'à affirmer qu'il est un compositeur plus important que Stravinski... De fait, il vient d'ouvrir la porte à un nouveau genre, le jazz concerto, dont le chef-d'œuvre, le Concerto en fa, sera créé à Carnegie Hall, le 3 décembre 1925. À vingt-sept ans, il est le plus célèbre des compositeurs américains.
Commentaires
Enregistrer un commentaire