PHILIP de LASZLO (1869-1937) UN ARTISTE CITOYEN DU MONDE
PHILIP de LASZLO
(1869-1937)
UN ARTISTE CITOYEN DU MONDE
Philip de László (1869-1937) peintre britannique d'origine hongroise
Né Fülöp Elek Laub, il était le fils aîné d'un modeste tailleur d'origine juive de Budapest du nom de Laub. Il change son nom de Laub en László en 1891.
L'HISTOIRE DES JUIFS EN HONGRIE
L’histoire des Juifs en Hongrie remonte au xie siècle, certaines références et des découvertes archéologiques attestant d'une présence antérieure. Cette communauté, qui eut à lutter contre la discrimination tout au long du Moyen Âge a représenté jusqu'à 5 % de la population hongroise au début du xxe siècle et a joué un rôle dans les domaines des sciences, des arts et de l'économie.
Aujourd'hui, entre 50 000 et 100 000 Juifs vivent en Hongrie, pour la plupart à Budapest. Le taux de mariages mixtes est d'environ 60 %. Il existe de nombreuses synagogues en service en Hongrie, y compris la synagogue de la rue Dohány, la plus grande synagogue d'Europe et la deuxième plus grande au monde, après la synagogue Emanu-El de New York.
L'ÉMANCIPATION DES JUIFS DE HONGRIE
ET SES CONSÉQUENCES
Après 1848, les écoles se multiplient et, après 1860, elles proposent un enseignement en hongrois
En 1867, l'empereur François-Joseph émancipe tous les Juifs de l'Empire austro-hongrois. Grâce à cette émancipation, les Juifs peuvent développer leurs activités dans tous les domaines : industrie, commerce, arts et sciences, professions libérales. Ils jouent un rôle important dans l’avènement de la modernité en Hongrie. « En 1868 se tient un congrès des juifs de Hongrie qui entérine la tripartition de la communauté entre orthodoxes, « néologues » (les juifs de progrès) et parti médian ».
DE L'OCCUPATION ALLEMANDE
En 1920, le pays dirigé par le conservateur Miklós Horthy, promulgue la première législation anti-juive de l'Europe d'après-guerre. Il s'agit de l'adoption d'un numerus clausus. Ces lois sont renforcées en 1938. Elles limitent les droits civiques et les libertés des Juifs. Entre 1938 et 1940, la Hongrie, alliée de l'Allemagne hitlérienne récupère par les arbitrages de Vienne une partie des territoires perdus en 1920 lors du Traité du Trianon. Ils englobent des minorités juives. Si on les ajoute à la population juive de la Hongrie de 1920, en tout 725 000 juifs vivaient en Hongrie en 1941.
La loi anti-juive de 1941 calquée sur celles de Nuremberg, a comme conséquence d’intégrer les juifs convertis au christianisme, soit 58 320 personnes. Cette loi définit les Juifs comme formant une race, interdit les mariages entre Juifs et non-juifs, l'accès aux Juifs à la fonction publique, des quotas pour d'autres professions.
Le droit hongrois ne s’applique pas de la même manière à tous ces juifs : bien qu'étant pour la plupart magyarophones, ceux qui jusqu'en 1938-40 avaient été tchécoslovaques ou roumains deviennent apatrides. La moitié des 725 000 juifs hongrois de 1941 (y compris les 58 320 devenus chrétiens), restés citoyens de la Hongrie en 1918-1920, est soumise à diverses restrictions et persécutions, mais le régent Horthy refuse de livrer cette population aux nazis.
En revanche l’autre moitié, apatride, est soumise au décret du 12 juillet 1941 stipulant qu'ils doivent être recensés et que la police doit les expulser. 27 000 d’entre eux sont divisés en deux groupes : l’un, jugé apte au travail, est envoyé, lors de l'opération Barbarossa, sur le front de l’Est et en Serbie occupée pour y servir l’armée hongroise où froid, sous-alimentation et manque de soins en font mourir 14 000 ; l'autre est livré à l'Allemagne nazie qui les regroupe à Kamenetz-Podolsk où ils sont exterminés par les Einsatzgruppen ; par ailleurs, l'armée hongroise en tue 3 500 autres à Novi Sad en Serbie occupée en janvier-février 1942.
OCCUPATION ET DÉPORTATION DES JUIFS HONGROIS
Le 12 mars 1944, le gouvernement hongrois envisage de sortir de la guerre et de demander un armistice séparé. Les nazis décident d'occuper la Hongrie une semaine plus tard. Horthy peut rester régent mais il doit nommer un nouveau premier ministre favorable aux Allemands, Döme Sztójay, ancien ambassadeur de Hongrie. En même temps la « solution finale » y est organisée.
Tous les Juifs sont désormais concernés, qu'ils soient apatrides ou citoyens. De nombreux notables juifs, arrêtés à Budapest et ailleurs, sont détenus en otages. : des milliers meurent. Le 20 mars un conseil juif (Judenrat) est constitué à Budapest sur l'ordre d'Adolf Eichmann venu en personne superviser les opérations de déportation. Dirigé par Samuel Stern, il est chargé d'appliquer les ordres des autorités allemandes et hongroises.
En juin 1943, Mohammed Amin al-Husseini demande d'« envoyer les Juifs de Hongrie dans des camps de concentration en Pologne plutôt que de les laisser trouver l'asile en Palestine ». Un an plus tard, le 25 juillet 1944, il écrit au ministre des Affaires étrangères son opposition à la délivrance de sauf- conduits pour 900 enfants juifs et 100 adultes pour être transférés hors de Hongrie et réitère sa demande .
Du 20 mars au 15 mai 1944, les Juifs hongrois sont isolés dans des ghettos. Le ghetto peut être un ancien quartier à majorité juive mais parfois il s'agit juste d'entrepôts ou d'usines où les conditions de vie sont très dures. Les Allemands prévoient de réaliser leur déportation dans six « opérations de nettoyages » correspondant à six zones d'opérations anti-juives. Les actions sont menées conjointement par la police hongroise, les « Croix-fléchées » et les SS. Les opérations débutent le 16 avril 1944.
Environ quatre convois sont organisés chaque jour. 440 000 juifs sont ainsi déportés vers Auschwitz et les autres camps d'extermination pendant plusieurs mois à travers 148 trains de marchandises contenant des Juifs entre le 14 mai et le 8 juillet. Chaque convoi met quatre jours pour aller de Budapest à Auschwitz, et autant pour son retour à vide. Ces opérations sont stoppées en raison des difficultés logistiques le 7 juillet 1944. Les Juifs de Budapest sont encore épargnés à ce moment, en raison de la présence en ville des ambassades et légations des pays neutres, observateurs gênants.
OCCUPATION ET DÉPORTATION DES JUIFS HONGROIS
Cependant le 15 octobre 1944, après le coup d’État des Croix fléchées soutenues par Adolf Eichmann sous les ordres de Heinrich Himmler (chef de la SS), l’ancien régime dictatorial hongrois jugé trop « modéré » à l’égard des Juifs, est remplacé par le parti le plus violent, le plus radical et le plus antisémite de Hongrie, mené par le fasciste et nazi hongrois Ferenc Szálasi. 1944 est la dernière année de la guerre, où les Allemands battent en retraite sur tous les fronts ; la partie est perdue pour le Reich.
Pourtant, l'opiniâtre et impitoyable Eichmann décide de déporter un maximum de Juifs afin de les exterminer avant la victoire des Alliés. Le génocide organisé entame alors une course contre la montre jusqu’au tout dernier instant. Plusieurs milliers de Juifs sont assassinés, aussi dans les rues de Budapest, noyés dans les eaux glaciales du Danube et abattus dans l'ouest du pays. Les Croix fléchées cantonnent 70 000 Juifs de Budapest dans un minuscule ghetto. D'autres sont livrés aux Allemands.
À partir du 20 octobre, les rafles commencent. Fin octobre, 35 000 Juifs de plus, hommes, femmes et enfants sont déportés par les gardes Croix fléchées. Les rafles se multiplient et à partir du 20 novembre 1944, les Juifs sont acheminés à pieds à 200 kilomètres de Budapest vers la frontière autrichienne lors des marches de la mort dont même les soldats allemands les accompagnant se plaignent des conditions épouvantables dans lesquelles elles se déroulent, surtout au vu de la population non-juive.
Il faut attendre l'occupation de Budapest par les armées armées soviétiques et roumaines, les 18 janvier 1945 à Pest et 13 février à Buda, pour que les persécutions prennent fin. En tout, en tenant compte des Juifs apatrides des territoires annexés en 1938-40, plus d'un demi-million - 564 500 - Juifs de Hongrie ont perdu la vie.
Parmi ceux qui ont survécu aux camps nazis, on trouve Elie Wiesel, écrivain et prix Nobel de la paix en 1986 et Imre Kertész, prix Nobel de littérature en 2002.
BIOGRAPHIE DE LASZLO, CET ARTSITE PEINTRE
Philip de László (1869-1937)
peintre britannique d'origine hongroise
Né Fülöp Elek Laub, il était le fils aîné d'un modeste tailleur d'origine juive de Budapest du nom de Laub. Il change son nom de Laub en László en 1891.
Philip Alexius de László étudia à Budapest avec Bertalan Székely et Károly Lotz, à Munich à l'Académie royale des arts de Bavière, puis à Paris, à l'Académie Julian. Il établit sa réputation de portraitiste dans les années 1890, en Hongrie, en Autriche et en Allemagne et obtint sa première commande d'un portrait pour la cour de Bulgarie à 24 ans. Il travailla d'abord à Munich, puis à Budapest et à Vienne. Il fut anobli par l'empereur et roi François-Joseph en 1912 et s'appela désormais Philip Alexius de László de Lombos.
En 1900, il épousa Lucy Madeline Guinness ; tous deux étaient amants depuis 1892, mais la famille de la jeune fille réussit longtemps à empêcher le mariage. Le couple eut six enfants dont plusieurs contractèrent mariage au sein de l'aristocratie anglaise. Il orienta son activité vers l'Irlande et l'Angleterre. Il s'installa à Londres en 1907 et devint le peintre préféré de l'aristocratie, considéré comme le successeur naturel de John Singer Sargent.
Le roi Édouard VII l'agrégea à son ordre dynastique, l'Ordre royal de Victoria. Il peignit de nombreux portraits de membres de la famille royale britannique. En 1908, il fut invité aux États-Unis pour peindre à la Maison-Blanche un portrait du président Theodore Roosevelt. Il obtint la nationalité britannique en 1914.
En 1917, il fut arrêté et emprisonné pendant un an par les autorités Britanniques pour suspicion d'intelligence avec l'ennemi, sous prétexte qu'il avait correspondu avec sa mère et son frère ; on lui reprochait aussi son anoblissement par le souverain Hongrois François-Joseph et le simple fait qu'il avait réalisé le portrait du comte Berchtold, ministre des affaires étrangères de la monarchie austro-hongroise, particulièrement haï par le gouvernement britannique.
Il fut libéré pour raisons de santé et interné dans une maison de repos. Il ne fut réhabilité qu'en 1919. Après la Première Guerre mondiale, il redevint l'un des portraitistes en vue en Europe. Au terme de sa carrière, il aura peint plus de 2 700 portraits.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Moses Mendelssohn, juif et allemand
(le grand-père philosophe de Félix Mendelssohn)
En ces temps de retour du fanatisme, la figure de Moses Mendelssohn 1729-1786, tête de file du mouvement des Lumières juif la Haskala né à Berlin dans le sillage de l' Aufklärung , les Lumières allemandes, nous interpelle avec une urgence redoublée. Comme d'ailleurs la Haskala elle-même, ou tout simplement les Lumières, qu'elles soient juives, allemandes ou françaises.
La Haskala naquit en Europe de l'Est à un moment où hommes d'État et intellectuels non juifs s'interrogeaient sur la possibilité d'une amélioration de la condition des Juifs, dans un climat de relative ouverture. Mais les recherches les plus récentes démontrent que les forces modernisatrices qui apparurent alors au sein du monde juif n'étaient pas seulement importées de l'extérieur, qu'elles se développèrent parallèlement à l'intérieur d'une société juive elle aussi en mouvement
FÉLIX MENDELSSOHN UN MUSICIEN ALLEMAND QUI EST DEVENU ANGLAIS POUR FUIR L'ANTISÉMITISME
Felix Mendelssohn est un brillant musicien, mais aussi un excellent dessinateur. Enfant, il se distingue dans toutes les activités (natation, équitation, échecs, piano, dessin, etc.), et bien qu’il ait choisi la musique pour métier, il n’abandonne pas pour autant ses crayons et ses pinceaux.
En 1829, après ses années de formation musicale et intellectuelle, Mendelssohn part en voyage à travers l’Europe : Angleterre, Ecosse, France, Italie et Suisse. Il relate chacun de ses périples dans de longues lettres adressées à ses proches et agrémentées de nombreux dessins.
« Je veux dessiner chaque jour, afin d’emporter avec moi les croquis des endroits dont je désire conserver le souvenir », (Lettres inédites de Mendelssohn, traduites par Abraham-Auguste Rolland, Lettre XXIII, Rome, le 1er mars 1831). Dessin daté du 2 août 1829, pendant son séjour en Ecosse. Extrait du journal de Mendelssohn.
FÉLIX MENDELSSOHN
CHOISIT DE S'ÉTABLIR AU ROYAUME UNI
Felix Mendelssohn - Symphonie n°3 "Ecossaise"
https://youtu.be/15sOFCbSCK0
ÉMIGRATION DES JUIFS VERS L'ANGLETERRE.
Émigration des Juifs fuyant l'Europe occupée vers le Royaume-Uni
L'émigration des Juifs fuyant l'Europe occupée vers le Royaume-Uni se déroule à partir de 1933, après l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler, le Royaume-Uni étant une destination importante. Certains arrivent avec des visas de transit, ce qui signifie qu'ils ne doivent rester en Grande-Bretagne que temporairement en attendant d'être acceptés par un autre pays.
D'autres entrent dans le pays en obtenant un emploi ou grâce à l'aide d'un garant, ou encore lors de l'opération Kindertransport, qui consiste a donner des emplois dévalorisant de main-d'œuvre en échange de la nationalité. Environ soixante-dix mille réfugiés juifs sont acceptés en Grande-Bretagne au moment du début de la Seconde Guerre mondiale, le 1er septembre 1939. Pendant la guerre, on compte dix mille personnes supplémentaires.
POLITIQUE DU ROYAUME-UNI
Vers 1937, à mesure que le nombre de personnes cherchant à immigrer en Grande-Bretagne augmente, le gouvernement britannique impose des normes plus strictes à ceux qu'il admet. L'une de ces normes est que les réfugiés doivent posséder 50 ₤ (soit 2 910 $ en 2015) déposés dans une banque à l'étranger.
Or, en Allemagne, il est alors illégal de détenir des devises étrangères. Cette exigence peut néanmoins être levée, en fonction de la formation ou de l'éducation de la personne concernée.
George Rublee, le directeur du Comité des réfugiés juifs nouvellement formé, ainsi que Leonard Montefiore et Neville Laski, présidents du Conseil des députés des Juifs britanniques, rencontrent des représentants du gouvernement britannique en avril 1933 pour élaborer un plan qui permette au pays d'accueillir des réfugiés.
La communauté juive déclare qu'elle fournira une assistance aux réfugiés juifs, notamment un logement, un accès à l'instruction et une formation professionnelle, ainsi que de l'argent à des milliers de personnes à la fin de 1939, éliminant ainsi tout fardeau financier sur le gouvernement dans le soutien des nouveaux arrivants.
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