HAROLD HARVEY (1874-1941) "ITINÉRAIRE D'UN ENFANT GÂTÉ"
HAROLD HARVEY (1874-1941)
"ITINÉRAIRE D'UN ENFANT GÂTÉ"
" Le temps n'efface pas la trace des grands hommes,
et la vertu brille même parmi les morts. "
- Euripide -
L'UN DES PLUS GRANDS DU CINÉMA FRANÇAIS
Comme Lelouch, Jean-Paul Belmondo est à un carrefour de sa vie et de sa carrière. Il a quelque peu abandonné le cinéma pour se consacrer davantage au théâtre. Lelouch lui permet de renouer avec le 7e art et lui offre ce qui sera son dernier grand rôle.
Car Belmondo a envie de retrouver de grandes émotions du cinéma. "Depuis quelque temps déjà, je voulais sortir de l’emploi qui avait été le mien au cinéma pendant des années, explique-t-il. À un moment donné, il faut laisser l’habit au vestiaire, sinon on n’existe plus. Il n’y a plus que l’habit. J’ai tourné une page aujourd’hui. Et Dieu sait si j’ai pris mon pied à me pendre sous des hélicos, à faire le con en voiture. Maintenant, ça c’est fini. J’aimerais qu’il y ait des auteurs, des scénaristes, des écrivains qui pensent à moi pour d’autres rôles, d’autres histoires." [Entretien avec Jean-Pierre Lavoignat, juin 1988]
Ça tombe bien, il y a justement Lelouch qui a besoin de lui et qui lui a concocté un rôle sur mesure. Ce sera la première fois que Belmondo, 55 ans, jouera le rôle d’un homme dans la cinquantaine.
"J’ai besoin d’être tout le temps rattaché, même par un fil très mince, à une réalité, explique Claude Lelouch dans la plaquette d’accompagnement du film. Aucun de mes films n’est tiré d’un livre ou d’une œuvre préexistante. Finalement, ce sont plus des films interview que des films d’auteur. Je n’ai jamais cessé d’être un reporter de ma fiction. 'Itinéraire' aurait pu s’appeler 'Partir-Revenir'. J’avais envie de filmer l’itinéraire complexe d’un homme qui ne sait où aller. C’est un des thèmes du film. Jean-Paul est le contraire de notre société organisée. Totalement disponible, il arrive dans un aéroport et peut s’offrir le luxe d’aller là où les avions partent."
LE PLUS PROLIFIQUE DU CINÉMA FRANÇAIS
Claude Lelouch est né le 30 octobre 1937. C’est son père qui lui offre sa première caméra après son échec au baccalauréat. Ainsi, il pourra se faire la main et devenir caméraman d’actualité.
Il commence sa carrière en tournant des reportages, passe le Rideau de fer, tourne secrètement la vie quotidienne en URSS. Le film, "Quand le rideau se lève", lui donne les moyens de ses ambitions. Mais quelle ambition? Celle de devenir réalisateur de fictions. Un virus qu’il attrape sur le tournage de "Quand passent les cigognes" de Mikhaïl Kalatozov. "J’ai su dès ce jour-là que la caméra était l’acteur invisible, mais principal de tous les films de l’histoire du cinéma et en particulier de tous mes films", précise le réalisateur.
En 1960, Claude Lelouch se lance donc dans la production de son premier long métrage, autoproduit, "Le propre de l'homme". C’est mauvais, rejeté par la critique, mais c’est formateur. Il fonde sa propre maison de production, Les Films 13 et tourne des scopitones, ancêtres des clips, pour Sylvie Vartan, Dalida, Nougaro, Johnny Hallyday et Sheila.
Lelouch devient un vrai réalisateur avec "Un homme et une femme", sorti en 1966. C’est le début d’une formidable ascension pour ce jeune réalisateur de 29 ans. A partir de là, il n’arrêtera plus.
En 1988, il a 51 ans. Pour "Itinéraire d'un enfant gâté", son trentième film, il s’en donne à cœur joie en dirigeant Belmondo, Richard Anconina et sa femme Marie-Sophie Lelouch. "Plus j’avance plus je suis attiré par la direction d’acteur. Car je me suis rendu compte que le plus beau mouvement de caméra du monde ne valait pas l’émotion que peut dégager un acteur".
A travers les traits de Belmondo, le réalisateur explore un cheminement, un parcours, des sentiments. Cinquante ans dans la vie d’un homme, curieux, attentif à tous les hasards et prêt pour toutes les aventures. Un homme qui aime la vie mais qui déteste la sienne. Un vrai sujet de film.
DU CINÉMA À LA PEINTURE
Harold Harvey (1874–1941) était un peintre de l'école de Newlyn qui a peint des scènes de pêcheurs, d'agriculteurs et de mineurs de Cornouailles de la classe ouvrière et des paysages de Cornouailles.
Il est né à Penzance et formé à la Penzance School of Arts sous Norman Garstin et à l'Académie Julian à Paris (1894–1896).
SA FORMATION
Harold Charles Francis Harvey est né de Mary Bellringer Harvey et Francis McFarland Harvey le 20 mai 1874 à Penzance. Son père était employé de banque. Durant sa jeunesse, il a été scolarisé à domicile. De 1894 à 1896, il étudie l'art à l'Académie Julian à Paris auprès de Norman Garstin. En 1896, il étudie à la fois à l'Académie Delécluse et à l'Académie Colarossi.
Avant 1911, Harvey vivait à Penzance. En 1911, Harvey épousa sa collègue artiste Gertrude Bodinnar. Ils se sont rencontrés pour la première fois lorsque Gertrude a posé pour Harvey. Elle a découvert qu'elle avait un talent artistique et est devenue une artiste à part entière dans un large éventail d'arts visuels et textiles.
Le couple marié vivait à Newlyn à Maen Cottage. Les amis des Harveys comprenaient Laura Knight, Harold Knight, Annie Walke et le père Bernard Walke de l'église St Hilary.
Tard dans sa vie, il se convertit au catholicisme. Il mourut à Newlyn le 19 mai 1941 et fut enterré à Penzance au cimetière St Clare. Gertrude a vécu dans leur cottage jusqu'en 1960, date à laquelle elle a emménagé dans une maison de retraite de St Just. Elle est décédée six ans plus tard.
LA CARRIÈRE D'HAROLD HARVEY
Après avoir terminé ses études à Paris, Harvey retourne à Penzance et commence à travailler avec Norman Garstin. Ses œuvres comprenaient des paysages et des décors de vie de sa Cornouailles natale, des thèmes religieux et des intérieurs. Il a utilisé des peintures à l'huile et à l'aquarelle.
De 1909 à 1913, il est associé de la Royal Cambrian Academy of Art de Conwy et, en 1910, il est membre de la South Wales Art Society.
À partir de 1910 environ et jusqu'au début des années 1930, il était membre de la Newlyn Society of Artists, en particulier avec des artistes de la vallée de Lamorna.
En 1920, Harvey et son meilleur ami Ernest Procter ont créé l'école Harvey-Procter à Newlyn, Cornwall.
POURQUOI LA PEINTURE D'HAROLD HARVEY EST SAUVAGE ?
Les Cornouailles du Royaume-Uni ressemblent sur mille aspects à notre Bretagne. Ses paysages, sa musique ou son patrimoine sont très similaires. Le comté est une petite parenthèse dans la région du Royaume-Uni.
Plus de six millions de passagers traversent chaque année la Manche. À ceux-là s'ajoute le transport des marchandises. Pour le commandant à bord, cette mer est un terrain complexe de navigation. Près de quatre heures de voyages suffiront pour apercevoir la côte britannique.
Direction le cap sud-ouest de l'Angleterre. La côte sauvage de Cornwall se révèle. Déjà, on se croirait à Belle-Île-en-Mer. Pour Robin Shail, la géologie tient un grand rôle dans cette ressemblance. Sur les roches, on peut distinguer les plaies. Pendant la révolution industrielle, la pierre enrichit la région. L'activité minière a fait vivre beaucoup de Corniques. Si aujourd'hui, l'exploitation n'est plus d'actualité, les ressources sont toujours là.
À l'intersection entre l'Irlande, l'Écosse et la Bretagne, les Cornouailles sont une belle région. Ils sont riches en patrimoine culturel.
POURQUOI "ITINÉRAIRE D'UN ENFANT GATÉ" ET UNE ÉVASION SAUVAGE CIMÉMATOGRAPHIQUE ?
Sam Lion a été élevé dans le milieu du cirque puis a du faire une reconversion forcée comme chef d'entreprise. Mais la cinquantaine passée, il se lasse de ses responsabilités et de son fils, Jean-Philippe, dont la collaboration ne lui est pas d'un grand secours. Il décide d'employer les grands moyens et de disparaître en Afrique. Mais son passé va l'y rattraper en la personne d'Albert Duvivier, un de ses anciens employés...
UN FILM SUR L'ÉDUCATION : "Tu vas apprendre à dire bonjour"
La leçon du Maître commence par le B.A-B.A : « Apprendre à dire bonjour »...Et là accrochez-vous !
Le regard de chien battu d’Anconina vaut tous les cours d’art dramatique du monde au moment où il balance sa première réplique, un timide « bonjour » qui fait répondre à Bébel « nannn, là t’as l’air de me dire au revoir ! »
Mais le summum du jeu d’acteur et de la drôlerie du scénario est atteint lorsque l’on passe à la deuxième partie de la leçon : « Ne jamais avoir l’air étonné ».
Est-ce que Belmondo et Lelouch ont caché le dialogue à Anconina avant la prise ? Je me le demande à chaque fois que je revois cette scène car la tête qu’il fait lorsque Belmondo sort sa première phrase est tout simplement UNIQUE !
Il faut dire que le coup de « petit pompiste » est une sacrée trouvaille...
A regarder en entier et jusqu’à la fin pour apercevoir aussi Daniel Gélin en patron de bar crado inquiet qui écoute aux portes...
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Morricone : Thème du Cinéma Paradiso (Renaud Capuçon)
https://youtu.be/Cj7miUnCojQ
En 1990, Cinema Paradiso remporte l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, Ennio Morricone écrit une musique de film inoubliable pour le film, voici la merveilleuse interprétation de Renaud Capuçon.
1/ Synopsis du film
Alfredo vient de mourir. Pour Salvatore, cinéaste en vogue, c'est tout un pan de son passé qui s'écroule. On l’appelait Toto a l'époque. Il partageait son temps libre entre l'office où il était enfant de chœur et la salle de cinéma paroissiale, en particulier la cabine de projection où régnait Alfredo...
2/ Une musique composée par Morricone
Ennio Morricone, né le 10 novembre 1928 à Rome et mort le 6 juillet 2020 dans la même ville, est un compositeur, musicien, producteur, arrangeur et chef d'orchestre italien.
Il est mondialement connu pour ses musiques de films pour lesquelles il est considéré comme un des meilleurs compositeurs. Entre les années 1960 et 2020, il a composé plus de 500 musiques pour le cinéma et la télévision, dont beaucoup pour son ami Sergio Leone. En 2007, il est récompensé par un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière...
3/ Une interprétation
Renaud Capuçon commence l'étude du violon à quatre ans au conservatoire de sa ville natale. A quatorze ans, il intègre la classe de Gérard Poulet au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, dont il sort trois ans plus tard couronné de deux premiers prix, en violon et en musique de chambre.
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