LOUISE BRESLAU (1856-1927) DE L'IMPRESSIONNISME AUX ANNÉES FOLLES
LOUISE BRESLAU
(1856-1927)
DE L'IMPRESSIONNISME
AUX ANNÉES FOLLES
Louise Breslau, Autoportrait, 1891, Strasbourg, musée d'art moderne et contemporain
"Monsieur Sariette, archiviste-paléographe, est le « parfait bibliothécaire » de la bibliothèque du baron d’Esparvieu, près de Saint-Sulpice, dont les précieuses collections encyclopédiques sont tenues à jour par ses héritiers.
Le bibliothécaire, petit, frêle, chauve, craintif, vit seul et pauvrement. Il consacre sa vie à ses livres qu’il protège d’un amour jaloux et il ne déteste rien tant que prêter des volumes. Il est fier de son catalogue et surtout de son classement très compliqué qu’il est le seul à comprendre.
Mais voilà que la bibliothèque est bouleversée chaque nuit, que des volumes précieux de façon inexplicable. Monsieur Sariette en perd l’appétit et le sommeil. Quand il retrouve, chez son Viel ami antiquaire, un des livres perdus, il le tue."
LA RÉVOLTE DES ANGES d'Anatole France
QUI ÉTAIT ANATOLE FRANCE ?
François-Anatole Thibault, dit Anatole France, est un nouvelliste, critique et romancier français.
Fils d'un libraire qui compte parmi ses clients les frères Goncourt et d'autres écrivains célèbres, Anatole France fait des études assez médiocres au collège Stanislas et semble avoir toujours manifesté le désir d'écrire.
Il obtient son premier succès littéraire en 1881, avec "Le Crime de Sylvestre Bonnard", roman où apparaît, pour la première fois dans son œuvre, le personnage de l'érudit enfermé (ou réfugié ?) dans sa bibliothèque, distrait, lunaire, aimable et souvent naïf.
Le style d'Anatole France, que conspuent les Surréalistes, lesquels, trop politiquement marqués, ne pardonnent pas au romancier ses prises de position anti-bolcheviques, est fin, léger en surface, spirituel, "classique" certes mais toujours porteur d'un humour qui sait se faire soit naïf et simple, soit au contraire noir et féroce.
Louise Breslau, Chez soi, 1885, Rouen, musée des beaux-arts
La tétralogie de l'"Histoire contemporaine", qui regroupe les quatre romans dont M. Bergeret est le héros, et qui présente un juste panorama de la France sous la IIIème république (et tout particulièrement pendant l'Affaire Dreyfus), tient plutôt de l'humour noir et tranquille.
Cet humour culmine avec "L'Île des Pingouins" (en 1892) où Anatole France imagine un érudit plutôt distrait qui débarque sur une île entièrement peuplée de pingouins. Il les baptise, ce qui provoque un grand remue-ménage au Paradis chrétien.
Il est élu à l'Académie française en 1896.
Dans "Les dieux ont soif", en 1908, Anatole France, républicain solidement anti-clérical, fait le procès des excès de la Terreur, qu'il impute d'ailleurs non pas tant à la Révolution elle-même qu'à la désespérante nature humaine.
Il reçoit le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre en 1921.
En contradiction avec ses dispositions testamentaires, des obsèques nationales ont lieu à Paris le 18 octobre 1924, après quoi il est inhumé à Neuilly-sur-Seine, auprès de ses parents.
Louise Breslau, Portrait de Mlle Adeline Poznanska , 1892, Paris, musée d'Orsay
BIOGRAPHIE DE LOUISE BRESLAU
(Munich, 1856 - Paris, 1927)
De santé fragile, Louise Breslau bénéficie d'une éducation générale au couvent puis prend ses premières leçons de dessin entre 1874 et 1876 auprès du portraitiste et peintre de genre suisse Eduard Pfyffer (1836-1899).
A l'âge de dix-neuf ans, elle décide de poursuivre sa formation à l'étranger. «Je pressentis tout de suite qu'à Paris, je trouverai les moyens d'apprendre.» écrit-elle. Elle décide de s'inscrire à l'Académie Julian, qui propose un enseignement alternatif à celui de l’École nationale des beaux-arts, encore fermée aux femmes.
Studieuse et ambitieuse, elle passe aux yeux de ses camarades pour l'élève la plus prometteuse et la plus talentueuse de l'atelier, comme en témoigne sa grande rivale Marie Bashkirtseff (1858-1884) dans son journal.
Sur les conseils de ses professeurs Rodolphe Julian (1830-1907) et Tony Robert Fleury (1837-1911), elle présente un Portrait de Groupe au Salon de 1879, qui fait d'elle « une des victorieuses du salon de 1881 » (Hoschedé), puisqu'une mention honorable lui est attribuée par le jury.
Par la suite, elle se voue presque exclusivement au portrait et notamment à la représentation de ses proches comme Chez Soi (Rouen, musée des beaux-arts) qui représente sa mère et sa sœur Bernhardine.
En 1887, elle participe à l'Exposition Universelle en tant que représentante de la Suisse et se voit attribuer une médaille d'or, qui lui assure la réputation d'une artiste officiellement reconnue. Bien vite, les commandes privées de membres de la noblesse ou de bourgeois fortunés se multiplient.
Très prisée pour son aptitude à restituer les caractéristiques physiques et psychologiques de ses modèles, Louise Breslau exécute, le plus souvent au pastel, nombre de portraits d'enfants. Ainsi, en 1892, réalise-t-elle le Portrait de Mlle Adeline Poznanska (Paris, musée d'Orsay), œuvre précédée de nombreuses études variant poses et attitudes, qu'elle expose au Salon la même année. Alors que l’État achète plusieurs œuvres à Louise Breslau, il lui remet en 1901 la légion d'honneur, ce qui fait d'elle la première artiste étrangère à la recevoir.
Les Infirmières
Breslau Marie-Louise-Catherine (1856-1927)
Vizzavona François Antoine (1876-1961)
Au moment où la guerre éclate, Louise Breslau, qui vit depuis quarante ans en France, prend fait et cause pour son pays d'adoption. Alors qu'elle cherche à prendre activement part au devoir patriotique, elle s'emploie à réaliser une galerie de portraits de soldats appelés au front afin de les offrir à leurs familles.
De 1915 à 1917, elle exécute plusieurs dessins d'infirmières de la Croix Rouge. En 1921, elle fait le Portrait d'Anatole France (Versailles, musée national des châteaux de Versailles et du Trianon), écrivain alors au sommet de sa gloire, dont elle fait la connaissance vers 1890.
Breslau Louise (1856-1927)
Anatole-François Thibault, dit Anatole France (1844-1924)
A la fin de sa vie, elle s'adonne davantage au genre de la nature-morte. Alors qu'elle meurt en 1927 à l'âge de soixante-dix ans, Madeleine Zillhardt (1863-1950), sa compagne depuis 1885, s'attache à défendre au mieux les intérêts de l'artiste en faisant don de l'essentiel de ses œuvres aux musées français et en publiant des écrits sur Breslau ou de Breslau.
Deux expositions commémoratives en 1928 à l’École nationale supérieure des beaux-arts et en 1929 au musée des beaux-arts de Genève rendent hommage à l'artiste. Si l'œuvre de celle-ci est ensuite tombée dans l'oubli, elle a été mise en valeur en 2005-2006 dans une une exposition intitulée Louise Breslau, dans l'intimité du portrait, organisée par le musée des beaux-arts de Dijon.
LES ANNÉES FOLLES, UNE PARENTHÈSE ENCHANTÉE
Au sortir de la Première Guerre mondiale, une fois les soubresauts du retour à la paix – et l’épidémie de grippe espagnole – surmontés, les peuples éprouvés par les atrocités subies semblent vouloir les oublier en s’étourdissant dans la fête, avant que les années 1930 ne les ramènent à la réalité.
L’explosion créative qui anime les sociétés occidentales durant les années 1920 est indéniable. En France, cette « parenthèse enchantée », plus complexe qu’il n’y paraît, est qualifiée d’Années folles.
Outre-Atlantique, on parle de Roaring Twenties (« Les Années vingt rugissantes ») en référence au lion de la Twentieth Century Fox.
Partout la vitesse, le mouvement, la nouveauté sont à l’ordre du jour, dans une volonté frénétique d’oublier la guerre. En littérature, le dadaïsme, apparu en 1916, puis le surréalisme, sont nés en réaction aux horreurs de la guerre, vue comme la conséquence de la société bourgeoise.
D’où la violence extrême du tract publié le 18 octobre 1924, dans lequel André Breton écrit notamment : « Loti, Barrès, France, marquons tout de même d'un beau signe blanc l'année qui coucha ces trois sinistres bonhommes : l'idiot, le traître et le policier. Ayons, je ne m'y oppose pas, pour le troisième, un mot de mépris particulier. Avec France, c'est un peu de la servilité humaine qui s'en va. Que ce soit fête le jour où l'on enterre la ruse, le traditionnalisme, le patriotisme, l'opportunisme, le scepticisme, le réalisme et le manque de cœur ! »
Sans aller à ces excès, l’époque se caractérise par la recherche d’exotisme et de renouveau. L’arrivée des soldats américains et des Harlem Hellfighters (le 369e régiment d'infanterie, composé de soldats noirs) fait découvrir le jazz en France. En décembre 1917, le Casino de Paris rencontre un immense succès populaire avec la revue Laisse-les tomber ! qui renouvelle le genre en mettant en avant la danse et le chant, au détriment des numéros relevant du cirque.
Louise Breslau, HENRY DAVISON
La figure de la meneuse de revue culmine quelques années plus tard avec Joséphine Baker, arrivée en 1925 et devenue une star en quelques semaines. Notons aussi qu’en 1921, l’auteur antillais René Maran obtient le prix Goncourt avec Batouala, un roman dénonçant les méfaits du colonialisme et annonçant la « négritude ».
Paris attire également de nombreux artistes étrangers qui affluent vers Montparnasse, Montmartre étant devenue trop populaire. L’École de Paris rassemble des peintres aussi divers que Chagall, Picasso, Soutine, Van Dongen ou le Japonais Foujita. En littérature, Hemingway ou Joyce font la gloire de la capitale.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Mendelssohn : "Elias" sous la direction de Daniele Gatti
https://youtu.be/pduEw6cn5N0
Felix Mendelssohn Compositeur, pianiste et organiste, chef d’orchestre (Hambourg 1809 - Leipzig 1847) Compositeur précoce, pianiste et organiste prolifique, chef d’orchestre international, Felix Mendelssohn est une personnalité incontournable de l’ère Romantique qui a contribué à tous les genres musicaux : musique de chambre, musique symphonique et musique pour chœur.
Enfant prodige, Felix Mendelssohn est rapidement remarqué pour ses talents musicaux, et en particulier concernant le violon, le piano ainsi que la composition. Lors de son passage à Paris, il étudie la musique de Wolfgang Amadeus Mozart et de Jean-Sébastien Bach, deux compositeurs par lesquels il restera fortement influencé tout au long de sa carrière. A l'âge de 16 ans, il compose l’Octuor à cordes en mi bémol majeur, l’un des premiers du genre, démontrant à son public un talent de composition incontestable.
Malgré une carrière écourtée, Mendelssohn a atteint un grand et rapide succès partout en Europe en tant que compositeur, et plus particulièrement en Angleterre, où sa musique est grandement appréciée par la Reine Victoria et le Prince Albert. Parmi ses contemporains tels que Franz Liszt, Richard Wagner, et Hector Berlioz, Mendelssohn fait figure de défenseur d’une musique dite « conservatrice » ; il fonde en 1843 le Conservatoire de Leipzig, lequel devient un véritable bastion de cette musique.
Au-delà de son activité de compositeur, Mendelssohn est également célèbre pour avoir mené la redécouverte au 19ème siècle de la musique baroque, et en particulier des œuvres de Jean-Sébastien Bach et de Georg Friedrich Haendel. Dans cette optique, il a dirigé la Passion selon St Mathieu de Bach à Berlin (la première représentation depuis la mort du compositeur en 1750), et Israël en Égypte de Haendel à Düsseldorf.
Louise Breslau, Intérieur d'une salle à manger : homme assis, et femme debout
L'Ochestre national de France dirigé par Daniele Gatti interprète l'oratorio "Elias" de Felix Mendelssohn. Avec en solistes Lucy Crowe, Christianne Stotijn, Rainer Trost et Michael Nagy. Enregistré le 27 juin 2014 au Festival de Saint-Denis.
Avec Berlioz, Mendelssohn est l’un des grands compositeurs du 19e siècle à s’intéresser au genre de l’oratorio. Le succès qu’il rencontre avec Paulus en 1836 l’encourage à poursuivre dans cette voie. Elias est créé le 26 août 1846 à Birmingham avec pas moins de 396 musiciens. L'enthousiasme du public est considérable. Selon la musicologue Hélène Cao, quatre airs et quatre choeurs auraient été bissés. Plus encore, « Elias restera l'oratorio le plus populaire en Angleterre après Le Messie de Haendel».
Divisée en deux parties, l’œuvre reprend l’histoire du prophète Elie, du roi d'Isaraël Achab et de son épouse, la princesse Jézabel, histoire contée dans Le Premier Livre des rois de L’Ancien Testament. Après Elias, Mendelssohn composera un dernier oratorio, Christus, mais il n’aura pas le temps de le terminer.
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