LA VIE EST UNE QUESTION DE COULEURS AVEC VLADIMIR MUKHIN
LA VIE EST UNE QUESTION
DE COULEURS
AVEC VLADIMIR MUKHIN
Cher frère blanc,
Quand je suis né, j’étais noir,
Quand j’ai grandi, j’étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.
Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.
Alors, de nous deux,
Qui est l’homme de couleur ?
Léopold Sédar Senghor (1906-2001)
Léopold Sédar Senghor (Joal, Sénégal, 9 octobre 1906 – Verson (Caen), France, 20 décembre 2001) était un poète, écrivain et homme politique sénégalais. Symbole de la coopération française en Afrique pour les uns ou du néo-colonialisme français pour les autres. Il a été le premier président du Sénégal (1960-1980). Senghor fut aussi le premier Africain à siéger à l’Académie française.
Léopold Sédar Senghor naquit le 9 octobre 1906 à Joal, petite ville côtière située au sud de Dakar, Sénégal. Son père, Basile Diogoye Senghor, était un commerçant catholique appartenant à la bourgeoisie sérère, une ethnie minoritaire au Sénégal. Originaire de Djilor, sa mère, Gnilane Ndiémé Bakhou, que Senghor appelle dans Élégies « Nyilane la douce », appartient à l’ethnie sérére et à la lignée « tabor ».
C’est la troisième épouse de Basile Senghor. Elle eut six enfants, dont deux garçons. Le prénom sérére Sedar de Senghor signifie « qu’on ne peut humilier ». Son prénom « Léopold » lui fut donné par son père en souvenir de Léopold Angrand riche commerçant mulâtre amis et employeur ponctuel de son père. Senghor commença ses études au Sénégal, d’abord chez les Pères du Saint-Esprit à Ngazobil, puis à Dakar au collège-séminaire et à l’école laïque. Il est déjà passionné de littérature française. Une fois son baccalauréat en poche, il obtint une bourse pour poursuivre ses études supérieures en France.
Senghor arrive en France en 1928. Cela marquera le début de « seize années d’errance », selon ses dires. Il sera tout d’abord étudiant à la Sorbonne mais très vite découragé, il poursuivra en hypokhâgne et khâgne à Louis-le-Grand où il prépare le concours d’entrée à l’École normale supérieure. Il y côtoie Paul Guth, Henri Queffélec, Robert Verdier et Georges Pompidou avec qui il se liera d’amitié.
Il y rencontre également Aimé Césaire pour la toute première fois. Après un échec au concours d’entrée, il décide de préparer l’agrégation de grammaire. Pour l’agrégation, il fait une demande de naturalisation. Il obtient l’agrégation de grammaire en 1935, après une première tentative non couronnée de succès.
Contrairement à ce qui est souvent dit, Senghor n’a pas été le premier Africain agrégé. En réalité, le premier Sénégalais reçu à Normale Sup est Omar Diop Blondin qui fut notamment l’un des acteurs du film « La Chinoise » de Jean-Luc Godard.
BIOGRAPHIE DE VLADIMIR MUKHIN
Vladimir Mukhin est l'un des plus grands artistes russes figuratifs. Né en 1952 en Russie, Vladimir Mukhin est un membre de l'Union des Artistes Russes depuis 1985.
Il a reçu le titre d'Artiste émérite de la Fédération de Russie en 1999. En 2004, il a reçu la médaille d'argent de l'Académie russe des Beaux-Arts pour ses réalisations durables dans les arts décoratifs et fine.
Il a exposé ses peintures dans plus de 85 expositions nationales et internationales depuis 1975.
Plusieurs de ses oeuvres ont été acquises par différents musées de la Russie.
Ses oeuvres ont été achetées par des collectionneurs d'art sérieux fines du monde entier.
Vladimir Mukhin occupe une place unique dans le monde de l'art. Sa toile est obsédante, exubérante, et poétique et peintures ont bénéficié d'appel dans le monde entier.
Les sources de son inspiration se trouvent dans la culture populaire russe et la peinture d'icônes avec des significations symboliques et métaphoriques. Il redécouvre une utilisation libre et dynamique de la couleur.
Son travail est remarquable non seulement par l'exposition d'un professionnalisme absolu inconditionnel et de la maturité, mais il est très convaincante par le fait que Vladimir est un poète, et ses visions artistiques peuvent être considérés comme de la poésie dans les couleurs et les formes.
Il remplit sa tapisserie et des peintures avec des anges, des artistes de cirque, des amants, et les animaux, la création de poèmes lyriques qui proclament la beauté de toutes les créations, ainsi que sa foi inébranlable en l'existence des miracles et dans la sagesse infinie du Créateur
POURQUOI LE NOIR ET LE BLANC
NE SONT PAS DES COULEURS ?
Comme le prouve chaque arc-en-ciel, le noir ne fait pas partie du spectre visible des couleurs. Toutes les autres couleurs sont des reflets de la lumière, sauf le noir. Le noir est l’absence de lumière. Contrairement au blanc et aux autres teintes, le noir pur existe dans la nature en l’absence totale de lumière.
Certains considèrent que le blanc est une couleur, car la lumière blanche réunit toutes les nuances du spectre visible. Et beaucoup considèrent le noir comme une couleur, parce qu’il faut combiner d’autres pigments pour le créer sur le papier. Mais d’un point de vue technique, le noir et le blanc ne sont pas des couleurs, ce sont des nuances. Parce qu’ils modifient les couleurs. « Et pourtant ils fonctionnent comme des couleurs. Ils évoquent des émotions. Une nuance peut être la couleur préférée d’un enfant », explique le graphiste Jimmy Presler.
Le noir est-il l’absence de couleur ?
En science, le noir est l’absence de lumière. La couleur est une caractéristique de la lumière. Mais un objet noir ou des images noires imprimées sur du papier blanc sont faits de pigments, et non de lumière. Les artistes doivent donc utiliser leur couleur la plus foncée pour se rapprocher du noir.
Un blanc ou un noir véritable est rarissime.
Ce que vous voyez comme un pigment de couleur noire ou une lumière de couleur blanche contient, en réalité, diverses couleurs claires ou foncées. Rien ne peut être blanc pur ou noir pur, sauf la lumière du soleil non filtrée ou les profondeurs d’un trou noir.
LA COULEUR EN MUSIQUE
Imaginez voir des couleurs lorsque vous entendez de la musique : ce fut le cas pour Vincent Van Gogh, Franz Liszt, ou encore Duke Ellington, car ils étaient synesthètes… Mais quel est ce mystérieux phénomène neurologique ?
https://youtu.be/Bu_63AO_shY
Musique et couleur sont inextricablement liées, et ce de différentes manières : cinéma, concert... Mais pour certains, ces sens sont unis en une seule et singulière expérience : la synesthésie ( « syn » et « aesthesis » signifiant “ensemble” et "sens"en grec ). Des personnes qui "goûtent" un mot, "sentent" une couleur, ou encore "voient" un son.
Près de 4% de la population serait concernée, et particulièrement les gauchers, par l'une des 80 formes de synesthésie repérées. Parmi ces formes, la chromesthésie est stimulée par les sons et les notes musicales, qui font apparaître formes, couleurs et textures dans le champ de vision du synesthète (ou comme le décrivent certains, « l’œil mental »).
De nombreuses études démontrent que les synesthètes sont dès leur jeunesse attirés par les activités artistiques, et bon nombre d'artistes se sont exprimés sur leur synesthésie ou sont soupçonnés de l'avoir été : Baudelaire, Rimbaud, Matisse, Nabokov, Van Gogh, Stevie Wonder, Billy Joel, Duke Ellington, Eddie Van Halen, Pharell Williams, et Kanye West.
De nombreux compositeurs et musiciens classique ont également évoqué leur synesthésie, soit précisément ou par inadvertance dans leur correspondance, comme Alexander Scriabine, Franz Liszt, Jean Sibelius, György Ligeti, Nikolai Rimsky-Korsakov, Itzhak Perlman, Olivier Messiaen, et Leonard Bernstein.
IL ÉTAIT UNE FOIS LA MUSIQUE...
La première reconnaissance de la synesthésie remonte à la fin du XVIIe siècle, mais il faut attendre le XIXe siècle pour que la science s'intéresse réellement à ce phénomène jusque-là méconnu et largement réfuté. Un intérêt lié à la fascination exercée alors par les expériences artistiques multisensorielles telles que le Gesamtkunstwerk (oeuvre d'art totale) de Wagner : une œuvre d'art multidisciplinaire et « complète ».
Chaque manifestation de ce phénomène est unique, et bien qu'une personne dotée de la chromesthésie verra toujours les mêmes couleurs pour les mêmes sons, ces couleurs diffèrent d'une personne à l'autre, ce qui complique toute étude comparative. Alors que Ligeti voit les accords majeurs dans une teinte rouge et rose, et les accords mineurs dans une teint verte et marron, Rimsky-Korsakov voit plutôt la tonalité de do majeur en blanc, et si majeur en bleu métallique. Quant à Duke Ellington, le ré évoque pour lui une toile à sac bleue, et le sol un satin bleu-clair.
La première reconnaissance de la synesthésie remonte à la fin du XVIIe siècle, mais il faut attendre le XIXe siècle pour que la science s'intéresse réellement à ce phénomène jusque-là méconnu et largement réfuté. Un intérêt lié à la fascination exercée alors par les expériences artistiques multisensorielles telles que le Gesamtkunstwerk (oeuvre d'art totale) de Wagner : une œuvre d'art multidisciplinaire et « complète ».
Chaque manifestation de ce phénomène est unique, et bien qu'une personne dotée de la chromesthésie verra toujours les mêmes couleurs pour les mêmes sons, ces couleurs diffèrent d'une personne à l'autre, ce qui complique toute étude comparative. Alors que Ligeti voit les accords majeurs dans une teinte rouge et rose, et les accords mineurs dans une teint verte et marron, Rimsky-Korsakov voit plutôt la tonalité de do majeur en blanc, et si majeur en bleu métallique. Quant à Duke Ellington, le ré évoque pour lui une toile à sac bleue, et le sol un satin bleu-clair.
La musique et la couleur, une amitié de longue date
On cherche à lier musique et couleur depuis le XVIIe siècle. Le scientifique Isaac Newton fut convaincu dès 1665 de l'existence d'une fréquence commune entre les couleurs et les sons, et le romancier et théoricien Goethe déclare que « la couleur et le son ont la même source [...] mais coulent dans des conditions différentes ».
Les couleurs sont souvent utilisées pour qualifier la musique et même ses genres, tels que l'oeuvre Rhapsody in Blue de Gershwin et le Blues ; la musique est même décrite depuis des siècles avec un langage coloré tel que « brillant », « clair », et « sombre ». Concernant la théorie musicale, la terminologie souligne de nombreux liens avec celle de la couleur, notamment la gamme chromatique, mot dérivé du grec « khrōma », signifiant « couleur »…
On associe souvent les tons aigus avec des couleurs plus claires et vives, et les tons graves avec des couleurs sombres. Ceci pourrait indiquer l'existence d'une simple association naturelle et instinctive entre les tons et les couleurs chez chaque auditeur.
Les timbres instrumentaux sont également associés - inconsciemment - à des teintes ; c'est ainsi que les cuivres évoquent des couleurs « chaudes » et les bois des couleurs plus naturelles et « pastorales ».
La peinture avec le son ou la composition avec la couleur ?
« Un compositeur de symphonie a devant lui toutes les notes de l'arc en ciel », a déclaré Leonard Bernstein. Mais le fait de savoir qu'un compositeur est synesthète invite-t-il à une nouvelle analyse de leur musique ? S'il est difficile de dire que les compositeurs synesthètes « composent avec les couleurs» , la synesthésie d'un compositeur est un élément primordial de leur idiolecte, leur langage propre. En étudiant l'usage par un compositeur de sa propre synesthésie, il est possible de mieux comprendre son style de composition.
Le compositeur et pianiste hongrois Franz Liszt a sans doute rendu perplexe plus d'un musicien lors d'une répétition en 1842 lorsqu'il a demandé à l'orchestre de Weimar de jouer « un peu plus bleu, s'il vous plait » et « moins rose ». Richard Wagner, un autre synesthète soupçonné, a brusquement quitté une répétition de Tristan et Isolde, se plaignant du fait que les couleurs étaient tout simplement « incorrectes ».
Alors que certains compositeurs préfèrent garder leur synesthésie dissimulée et loin de toute association à leur musique, pour d'autres ce phénomène devient essentiel à leur identité artistique. Olivier Messiaen, par exemple, voyait des couleurs lorsqu'il écoutait le chant des oiseaux, élément qui fascinera longtemps le compositeur. Curieusement, les couleurs qu'il évoque sont souvent identiques aux couleurs du plumage de l'oiseau en question.
Le compositeur lui-même résume parfaitement sa synesthésie dans une conversation avec le journaliste Claude Samuel : « J'essaie de traduire les couleurs à travers la musique ». Il utilise même les couleurs comme indications musicales dans l'espoir de pleinement transmettre ses propres sensations et expériences.
Le compositeur Alexandre Scriabine, très probablement synesthète, fut profondément préoccupé par l'association de la couleur à la musique. Il a même développé un clavier émetteur de couleurs qu'il a nommé la Tastiera per Luce (‘clavier de lumières'), conçu précisément pour l'accompagnement visuel d'une œuvre. P
rométhée ou le Poème du feu pour orchestre, piano et clavier Luce, est un parfait exemple du regard porté par le compositeur sur la rencontre entre la musique et les couleurs : selon lui « la couleur souligne la tonalité ; elle rend la tonalité plus évidente ».
UNE IDÉE DE MUSIQUE COLORÉE
Les Danses polovtsiennes - Borodine
https://youtu.be/JI2qT7s_Ryw
Rompant avec le divertissement de ballet du XIXe siècle, Fokine utilise le corps de ballet comme un soliste, lui confiant une gestuelle spécifique à base de pas de caractère. L'interprétation de Bolm est mémorable et l'œuvre reste au répertoire des Ballets russes jusqu'en 1929.
C’est en 1869 que Borodine décide de composer un opéra qui s’inspire de l’ancienne Russie. L’œuvre reste inachevée à sa mort, mais les Danses polovtsiennes issues de l’opéra sont jouées de son vivant. En effet, Borodine redouble d’efforts pour les terminer : elles seront jouées pour la première fois avec succès le 27 février 1879. L’opéra, quant à lui, sera terminé par les compositeurs Rimski-Korsakov et Glazounov.
Le mardi 18 mai 1909, le journal Le Figaro annonce le programme, pour le premier concert des Ballets russes, dont "Le Prince Igor, scènes chantées et les Danses polovtsiennes de l’opéra de Borodine".
Des danses authentiquement russes ?
Dans le livret, il s’agit de danses sauvages d’une tribu nomade du XIIe siècle sur les bords de la mer Noire. Les danses sont exécutées dans le camp des Polovtsiens, alors que leur chef, le khan Kontchak, retient prisonnier le prince Igor.
Le public parisien croit, lors de la première du ballet de Diaghilev, voir les danses russes anciennes les plus authentiques ! La chorégraphie est en réalité créée de toutes pièces par Michel Fokine, le chorégraphe de Diaghilev. Fokine dit qu’il "visualisait tout clairement" avant de partir en répétition donner des indications aux danseurs, qu’il met en mouvement collectivement pour l’occasion, sans véritable soliste désigné.
Les artistes qui entourent Diaghilev prennent en fin de compte plutôt appui, pour leur mise en scène, sur le témoignage du peintre américain George Catlin (1796-1872), qui publie en 1842 ses souvenirs illustrés de huit années passées chez les Peaux-Rouges d’Amérique. Il décrit en particulier la Danse du Scalp chez les Sioux, dont "aucune description ne pourrait donner plus qu’une faible idée de l’impression terrifiante de ces danses, qui se déroulent au cours de la nuit sombre, au flamboiement des torches".
Déroulé des Danses polovtsiennes
Dans l’opéra, les Danses polovtsiennes apparaissent à la fin de l’acte II et sont accompagnées d’un chœur. Cependant, elles sont régulièrement données en concert dans une version exclusivement instrumentale, où les instruments remplacent les voix. Le début de l’acte II est également introduit par un chœur suivi d’une Danse des jeunes filles polovtsiennes, souvent associée en concert aux Danses polovtsiennes finales.
Cette pièce est composée d’une succession de danses. La première, la Danse ondulante des jeunes filles, commence par une courte introduction jouée à la flûte, à laquelle répond la clarinette. Puis vient le thème chanté à l’unisson par le chœur des jeunes filles (joué au hautbois dans la version instrumentale, relayé par le cor anglais, puis par les cordes), sur ces paroles nostalgiques : "Vole sur les ailes du vent, tu es en terre natale, notre chanson de naissance. Là, où nous t’avons facilement chantée, où nous étions tous si libres avec toi."
Après cette danse féminine vient la Danse sauvage des hommes, plus rapide, caractérisée par un thème très sinuant, joué dans le registre aigu par les vents. Les cuivres interviennent ensuite fortissimo. La Danse générale fait entendre avec force les percussions, qui ponctuent un nouveau thème joué à contretemps. Une partie centrale, apaisée, fait entendre les voix de femmes qui alternent avec une voix d’homme (jouées par les cordes, hautbois et clarinettes dans la version instrumentale), avant la reprise marquée des percussions.
La Danse des garçons et la deuxième Danse des hommes se succèdent ensuite, avant la reprise de la Danse ondulante des jeunes filles, combinée avec celle des garçons. La fin des Danses polovtsiennes voit se répéter la Danse des garçons et la deuxième Danse des hommes, avant que n’éclate une Danse générale reprenant les thèmes entendus précédemment dans l’introduction et la Danse sauvage des hommes.
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