LA VIE AU FÉMININ SELON JOHN SINGER SARGENT (1856-1925)
LA VIE AU FÉMININ
SELON JOHN SINGER SARGENT
(1856-1925)
“Quarante ans, c'est la vieillesse de la jeunesse, mais cinquante ans, c'est la jeunesse de la vieillesse.”
VICTOR HUGO
SYNOPSIS DU FILM "ET DIEU CRÉA LA FEMME" Souvent considéré comme l’œuvre précurseuse de la Nouvelle Vague française, Et Dieu créa la femme de Roger Vadim est en tout cas l’un des films les plus importants pour ce qu’il dit de la place de la figure féminine dans le cinéma français, et ce qu’il annonce d’une époque, que celle des années 60-70.
"À Saint-Tropez, une jeune orpheline, Juliette, évolue parmi trois hommes qui la convoitent : Michel, qui travaille avec sa famille sur un carénage ; son frère Antoine, plus aventureux ; et un quinquagénaire étranger, Carradine, promoteur et directeur de boîte de nuit qui veut bâtir un casino sur la plage."
Date de sortie du film de Roger Vadim : 28 novembre 1956 (France)
CRITIQUE DU FILM
"ET DIEU CRÉA LA FEMME"
La Nouvelle Vague est un mythe dont les cinéastes actuels aiment s’inspirer et dont les cinéphiles raffolent, et pour cause, c’est une des périodes les plus riches en terme de mutation et de changement d’un art tout entier. Une ère de liberté symbolisée par une libération des représentations des corps à l’écran, et en particulier ceux des femmes, souvent tabous et mal vus auparavant.
Cette période que le cinéma français chérit tant est ancrée dans la réalité, les cinéastes ne veulent plus faire semblant mais filmer la vie telle qu’elle est, que ce soit en captant une femme nue ou en montrant la jeunesse de l’époque, cette nouvelle génération pleine d’énergie et d’idées.
Avec Et Dieu créa la femme, Vadim fait de Brigitte Bardot l’icône d’un temps moderne et affranchi. Si les États-Unis avaient Marylin Monroe à ce moment là, la France a fait de Bardot son icône et le monde l’enviait. Le film fait alors éclore une actrice et une vision de la beauté des femmes que l’on ne doit plus cacher, que l’on a le droit de montrer. Dès l’ouverture du film, on aperçoit les courbes de Bardot, si bien que ce film sera très mal perçu par la société de l’époque.
Le titre en dit d’ailleurs long sur l’état des positionnements des années 50 quant aux femmes, comme si avant ce film, la femme était une figure cachée, que l’on connaissait mais dont on ignorait tout, une sorte d’île mystérieuse infranchissable, un jardin secret. Et soudain, Vadim mettait la lumière sur le deuxième sexe.
FORT EN THÈME
Rien qui enlève et brille de loin.
FORT EN THÈME
Vous aviez l'âge où flotte encore
La double natte sur le dos,
Mais où l'enfant qu'elle décore
Sent le prix de pareils fardeaux ;
L'âge où l'œil déjà nous évite,
Quand, sous des vêtements moins courts,
Devant sa mère, droit et vite,
On va tous les matins au cours ;
Où déjà l'on pince les lèvres
Au tutoiement d'un grand garçon,
Lasse un peu des tendresses mièvres
Pour la poupée au cœur de son.
Alors mon idéal suprême
N'était pas l'inouï bonheur,
En aimant, d'être aimé moi-même,
Mais d'en mourir avec honneur,
De vous arracher votre estime
Sous les tenailles des bourreaux,
Dans un martyre magnanime,
Car les enfants sont des héros !
Si les enfants ont l'air timide,
C'est qu'ils n'osent que soupirer,
Se sentant le cœur intrépide,
Mais trop humble pour espérer.
Comme un page épris d'une reine,
Je n'avais d'autre ambition
Que de ramasser dans l'arène
Votre gant au pied d'un lion.
Mais une demoiselle sage
Ne laisse pas traîner son gant.
Le vôtre, un jour, sur mon passage
Échappa de vos doigts pourtant.
Oh ! Ce fut bien involontaire !
Mais j'en frémis. Comment laisser
Sous vos yeux votre gant par terre,
Quand je n'avais qu'à me baisser ?
C'était au parloir du collège,
Pas un lion sur mon chemin.
— « Allons, courage ! » me disais-je,
Le devoir me poussait la main ;
Mais mon trouble demandait grâce
Au défi de ce gant perdu,
Et c'est le dernier de ma classe,
Madame, qui vous l'a rendu.
Poème de René-François Sully Prudhomme.
Poète français (Prix Nobel de littérature en 1901) né le 16 mars 1839 à Paris, René-François Sully Prudhomme est décédé le 6 septembre 1907 à Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine.
ET DIEU CRÉA LA FEMME,
LA NOUVELLE VAGUE EN ACTION
Souvent considéré comme l’œuvre précurseuse de la Nouvelle Vague française, Et Dieu créa la femme de Roger Vadim est en tout cas l’un des films les plus importants pour ce qu’il dit de la place de la figure féminine dans le cinéma français, et ce qu’il annonce d’une époque, que celle des années 60-70.
La Nouvelle Vague est un mythe dont les cinéastes actuels aiment s’inspirer et dont les cinéphiles raffolent, et pour cause, c’est une des périodes les plus riches en terme de mutation et de changement d’un art tout entier. Une ère de liberté symbolisée par une libération des représentations des corps à l’écran, et en particulier ceux des femmes, souvent tabous et mal vus auparavant. Cette période que le cinéma français chérit tant est ancrée dans la réalité, les cinéastes ne veulent plus faire semblant mais filmer la vie telle qu’elle est, que ce soit en captant une femme nue ou en montrant la jeunesse de l’époque, cette nouvelle génération pleine d’énergie et d’idées.
Avec Et Dieu créa la femme, Vadim fait de Brigitte Bardot l’icône d’un temps moderne et affranchi. Si les États-Unis avaient Marylin Monroe à ce moment là, la France a fait de Bardot son icône et le monde l’enviait. Le film fait alors éclore une actrice et une vision de la beauté des femmes que l’on ne doit plus cacher, que l’on a le droit de montrer. Dès l’ouverture du film, on aperçoit les courbes de Bardot, si bien que ce film sera très mal perçu par la société de l’époque.
Le titre en dit d’ailleurs long sur l’état des positionnements des années 50 quant aux femmes, comme si avant ce film, la femme était une figure cachée, que l’on connaissait mais dont on ignorait tout, une sorte d’île mystérieuse infranchissable, un jardin secret. Et soudain, Vadim mettait la lumière sur le deuxième sexe.
Loin des mensonges hollywoodiens et du superficiel, la Nouvelle Vague, rend honneur à celles et ceux qui font son cinéma et qui jouent comme ils vivent, sincèrement, librement, sans artifice. Le cinéma de ces années-là, vit, respire. La preuve en est dans les dialogues que les acteurs portent. La répartie, le goût des mots, des jeux, tout est choisi et interprété avec un sens que l’on retrouve plus difficilement aujourd’hui.
À VINGT ANS
"A vingt ans, la volonté est reine ; à trente,
c’est l’esprit ; à quarante, le jugement."
BENJAMIN FRANKLIN
À VINGT ANS
À vingt ans on a l'œil difficile et très fier :
On ne regarde pas la première venue,
Mais la plus belle ! Et, plein d'une extase ingénue,
On prend pour de l'amour le désir né d'hier.
Plus tard, quand on a fait l'apprentissage amer,
Le prestige insolent des grands yeux diminue,
Et d'autres, d'une grâce autrefois méconnue,
Révèlent un trésor plus intime et plus cher.
Mais on ne fait jamais que changer d'infortune :
À l'âge où l'on croyait n'en pouvoir aimer qu'une,
C'est par elle déjà qu'on apprit à souffrir ;
Puis, quand on reconnaît que plus d'une est charmante,
On sent qu'il est trop tard pour choisir une amante
Et que le cœur n'a plus la force de s'ouvrir.
Poème de René-François Sully Prudhomme.
Poète français (Prix Nobel de littérature en 1901) né le 16 mars 1839 à Paris, René-François Sully Prudhomme est décédé le 6 septembre 1907 à Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine.
QUI EST JOHN SINGER SARGENT (1856-1925) ?
Élève de Carolus-Duran, de Léon Bonnat et d'Adolphe Yvon, il étudie à l'École des beaux-arts de Paris. Il est ami ou proche de grands artistes de l'époque, comme Claude Monet, Paul Helleu, Albert Besnard, Gabriel Fauré ou encore Edmund Gosse.
Sargent est particulièrement connu pour son habileté dans les portraits, caractérisés par un style sophistiqué, une virtuosité visuelle et une certaine audace théâtrale. Il réalise sur commande des portraits d'hommes et de femmes les plus célèbres, riches ou puissants d'Europe ou des États-Unis, comme ceux de l'académicien Édouard Pailleron et de son épouse, Auguste Rodin, John D. Rockefeller, Robert Louis Stevenson, ou encore ceux des présidents, Theodore Roosevelt et Woodrow Wilson.
Au cours de sa carrière, il composa environ neuf cents toiles et plus de deux mille aquarelles, ainsi que d'innombrables croquis et dessins. Son œuvre documente ses voyages à travers le monde, de Venise au Tyrol, de Corfou au Moyen-Orient, ou encore du Montana à la Floride.
Il fut actif en France et en Angleterre et peignit des compositions à personnages, compositions religieuses, scènes de genre, figures, portraits, intérieurs, paysages, marines, des compositions murales, à la gouache, à l'aquarelle. Ce fut aussi un dessinateur. Il est proche du courant de l'impressionnisme américain.
L'ŒUVRE DE JOHN SINGER SARGENT
L’œuvre peint de John Singer Sargent comporte environ 900 toiles et 2000 aquarelles. Il faut y ajouter un grand nombre de dessins. Sargent est un grand virtuose de l’art de peindre qui s’inspire pour ses portraits de Vélasquez, Van Dyck et Gainsborough.
Comme tous les grands portraitistes, il sait flatter ses modèles et mettre à leur service toutes les ressources de sa maîtrise technique. Il devint ainsi le portraitiste de la haute société française, anglaise et américaine qui restait attachée à son classicisme.
Mais ses dons exceptionnels lui permettaient d’explorer d’autres domaines, à une époque où l’impressionnisme bouleversait les repères esthétiques. Il fut l’ami de Monet et vint à Giverny. Ses paysages et même certains portraits en pied de la période française portent l’influence des impressionnistes ainsi que ses aquarelles qui constituent une partie tout à fait remarquable de son œuvre.
Après un succès considérable de son vivant, si l’on excepte les inévitables réticences des fanatiques de l’avant-gardisme, Sargent fut discrédité par le conformisme des critiques d’art des années 1920 et 1930.
L’époque était à la transgression (on y est encore !) et il fallait donc dévaloriser le savoir-faire des grands artistes du passé. Ainsi, dans les années 1930, Lewis Mumford évoquait « la vacuité fondamentale de l’esprit de Sargent » et « la méprisante et cynique superficialité d’une grande partie de son travail ».
Ces outrances d’intellectuels à la recherche d’une réputation peuvent aujourd’hui être reléguées au magasin des accessoires surranés. Depuis les années 1960, l’œuvre de Sargent a fait l’objet de plusieurs grandes expositions dans les musées les plus prestigieux, en particulier la National Gallery of Art de Washington et la National Gallery de Londres.
LA VIEILLESSE
“La tranquillité est le lait de la vieillesse."
JEFFERSON
LA VIEILLESSE
Viennent les ans ! J'aspire à cet âge sauveur
Où mon sang coulera plus sage dans mes veines,
Où, les plaisirs pour moi n'ayant plus de saveur,
Je vivrai doucement avec mes vieilles peines.
Quand l'amour, désormais affranchi du baiser,
Ne me brûlera plus de sa fièvre mauvaise
Et n'aura plus en moi d'avenir à briser,
Que je m'en donnerai de tendresse à mon aise !
Bienheureux les enfants venus sur mon chemin !
Je saurai transporter dans les buissons l'école ;
Heureux les jeunes gens dont je prendrai la main !
S'ils aiment, je saurai comment on les console.
Et je ne dirai pas : « C'était mieux de mon temps. »
Car le mieux d'autrefois c'était notre jeunesse ;
Mais je m'approcherai des âmes de vingt ans
Pour qu'un peu de chaleur en mon âme renaisse ;
Pour vieillir sans déchoir, ne jamais oublier
Ce que j'aurai senti dans l'âge où le cœur vibre,
Le beau, l'honneur, le droit qui ne sait pas plier,
Et jusques au tombeau penser en homme libre.
Et vous, oh ! Quel poignard de ma poitrine ôté,
Femmes, quand du désir il n'y sera plus traces,
Et qu'alors je pourrai ne voir dans la beauté
Que le dépôt en vous du moule pur des races !
Puissé-je ainsi m'asseoir au faîte de mes jours
Et contempler la vie, exempt enfin d'épreuves,
Comme du haut des monts on voit les grands détours
Et les plis tourmentés des routes et des fleuves !
Poème de René-François Sully Prudhomme.
Poète français (Prix Nobel de littérature en 1901) né le 16 mars 1839 à Paris, René-François Sully Prudhomme est décédé le 6 septembre 1907 à Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Schubert Rosamunde Overture
https://youtu.be/eweNfeaztoY
Rosamunde, Op. 26, D 797, est une musique de scène en une ouverture et dix parties (dont quatre chantées) composée par Franz Schubert en 1823. La pièce est tombée dans l'oubli mais la musique, en particulier celle de l'ouverture, reste une des plus populaires du compositeur...
Franz Schubert, né le 31 janvier 1797 à Lichtental (dans la banlieue de Vienne) et mort le 19 novembre 1828 à Vienne, est un compositeur autrichien.
Compositeur emblématique de la musique romantique allemande, il est reconnu comme le maître incontesté du lied. Il s'est particulièrement consacré à la musique de chambre, et a aussi écrit de nombreuses œuvres pour piano, une dizaine de symphonies, ainsi que de la musique chorale et sacrée.
Bien qu'il soit mort précocement, à 31 ans, Schubert est l'un des compositeurs les plus prolifiques du XIXe siècle. Le catalogue de ses œuvres compte plus de mille compositions, dont une partie importante est publiée après sa mort et révèle des chefs-d'œuvre qui contribuent à sa renommée posthume.
RENAISSANCE
En Afrique noire la coutume présente la vie tel que :
“Toute naissance est la renaissance d’un ancêtre.”
RENAISSANCE
Je voudrais, les prunelles closes,
Oublier, renaître, et jouir
De la nouveauté, fleur des choses,
Que l'âge fait évanouir.
Je resaluerais la lumière,
Mais je déplierais lentement
Mon âme vierge et ma paupière
Pour savourer l'étonnement ;
Et je devinerais moi-même
Les secrets que nous apprenons ;
J'irais seul aux êtres que j'aime
Et je leur donnerais des noms ;
Émerveillé des bleus abîmes
Où le vrai Dieu semble endormi,
Je cacherais mes pleurs sublimes
Dans des vers sonnant l'infini ;
Et pour toi, mon premier poème,
Ô mon aimée, ô ma douleur,
Je briserais d'un cri suprême
Un vers frêle comme une fleur.
Si pour nous il existe un monde
Où s'enchaînent de meilleurs jours,
Que sa face ne soit pas ronde,
Mais s'étende toujours, toujours...
Et que la beauté, désapprise
Par un continuel oubli,
Par une incessante surprise
Nous fasse un bonheur accompli.
Poème de René-François Sully Prudhomme.
Poète français (Prix Nobel de littérature en 1901) né le 16 mars 1839 à Paris, René-François Sully Prudhomme est décédé le 6 septembre 1907 à Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine.
Commentaires
Enregistrer un commentaire