CHARLES SPENCELAYH (1865-1958) UN REGARD SINGULIER SUR LES BLESSURES DU TEMPS

CHARLES SPENCELAYH 

(1865-1958) 

UN REGARD SINGULIER SUR LES BLESSURES DU TEMPS





Si je mourais là-bas sur le front de l’armée

Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée

Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt

Un obus éclatant sur le front de l’armée

Un bel obus semblable aux mimosas en fleur


Et puis ce souvenir éclaté dans l’espace

Couvrirait de mon sang le monde tout entier

La mer les monts les vals et l’étoile qui passe

Les soleils merveilleux mûrissant dans l’espace

Comme font les fruits d’or autour de Baratier


Souvenir oublié vivant dans toutes choses

Je rougirais le bout de tes jolis seins roses

Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants

Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses

Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants


Le fatal giclement de mon sang sur le monde

Donnerait au soleil plus de vive clarté

Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l’onde

Un amour inouï descendrait sur le monde

L’amant serait plus fort dans ton corps écarté


Lou si je meurs là-bas souvenir qu’on oublie

— Souviens-t’en quelquefois aux instants de folie

De jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur —

Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheur

Et sois la plus heureuse étant la plus jolie

 

Ô mon unique amour et ma grande folie



Si je mourais là-bas...

Guillaume Apollinaire





Guillaume Apollinaire (1880-1918) est un poète et écrivain français, il est l'un des plus grands poètes du début du 20ème siècle. Il a écrit quelques romans et nouvelles érotiques. Il était adepte du calligramme, du cubisme et du surréalisme dont il a forgé le nom. Apollinaire a été influencé par la poésie symboliste dans sa jeunesse. Il se caractérisait entre la modernité et la tradition, il s'agissait pour lui de suivre le mouvement du temps et non du passé ou du futur.

Si je mourais là-bas est un poème tiré du recueil Poèmes à Lou écrit en 1915. Il est le fruit d'une relation brève et ardente avec Louise de Coligny-Châtillon, une belle aristocrate rencontrée à Nice en 1914. Le poète imagine sa mort sur le front et en fait part à sa bien-aimée.

Ce poème est un hommage à Lou, une lettre pour qu'elle ne l'oublie pas et pour lui montrer et lui prouver tout l'amour qu'il a pour elle s'il était amené à mourir pendant la guerre. 

La vieillesse est un naufrage. Pour que rien ne nous fût épargné, la vieillesse du maréchal Pétain allait s’identifier avec le naufrage de la France.




LA BIOGRAPHIE DE CHARLES SPENCELAYH

Charles Spencelayh (1865-1958) était un portraitiste anglais dans le style académique.

Spencelayh est né à Rochester dans le Kent, et a d’abord étudié à l’Ecole de Formation National d’Art, South Kensington.

Il a montré son travail au Salon de Paris, mais la plupart de ses expositions avaient lieu en Grande-Bretagne.

Entre 1892 et 1958, il expose plus de 30 tableaux à la Royal Academy, y compris « Pourquoi la guerre » (1939), qui a remporté «Image de l’année» de la Royal Academy.

Il était également un membre fondateur de la Société royale des peintres miniatures.

Beaucoup de ses sujets étaient des scènes domestiques, peintes avec un détail presque photographique, comme « The Laughing Parson » (1935) et « sa ration quotidienne » (1946) .

Il a également peint des natures mortes, y compris des sujets «pommes» (1951).

Spencelayh était un des artistes favoris de la reine Mary, qui était une collectionneuse passionnée de son travail.




"POURQUOI LA GUERRE ?" 

L'HISTOIRE QUI À BOULVERSÉ LA PEINTURE DE CHARLES SPENCELAYH

La notion de guerre totale qualifie un conflit armé qui mobilise toutes les ressources disponibles de l'État, sa population autant que l'économie, la politique et la justice. Elle ne concerne plus uniquement des objectifs militaires (Ziel) mais, souvent source d'union sacrée entre tous les partis politiques, elle cherche à atteindre des buts de guerre (Zweck) en l'ensemble de la société ciblée et de ses moyens. Pour mobiliser et détruire la totalité des ressources du belligérant adverse, elle provoque des malheurs combinées civiles autant que militaires, impose une gestion étatisée et centralisée, et par le contrôle de l'arrière et des opinions publiques au moyen en particulier de la propagande, s'assure du soutien de tous les secteurs de la population (enfants, femmes, etc.). 




Le théoricien prussien Carl von Clausewitz définit ce modèle-type de conflit (« absoluter Krieg », la « guerre absolue ») autour de l'impossibilité conceptuelle de « limiter » la guerre : la logique de radicalisation du duel entre deux forces conduit, en théorie, le politique, à mobiliser l'ensemble des forces possibles. Toutefois, ce modèle théorique d'un état de conflit absolu est toujours, en pratique, limité par des facteurs comme l'intervention d'autres États, l'évolution des situations conflictuelles (qui sont des processus et non des modèles) et les calculs du politique (liés par exemple à la paix à venir) : la guerre absolue ne serait donc qu'un modèle limite, auquel aucun cas « normal » observé ne correspondrait.



Le concept a été utilisé pour décrire, voire pour concevoir stratégiquement, des phases de guerre observées aux siècles suivants : certaines situations (conflit mondial ou guerre civile sans tiers, pendant une durée telle que la guerre semblait devenir un état permanent, conduits avec une idéologie et des moyens radicalisant) ont concrètement entraîné des mobilisations totales, parfois revendiquées. 

Réduite au seul niveau tactique, cette conception a donné lieu à la recherche de l’anéantissement pur et simple par la bataille décisive, comme celle de Verdun par exemple, mais sans prendre en compte la dimension des autres facteurs et leviers stratégiques disponibles. À l'inverse, Erich Ludendorff a élargi la notion théorique jusqu'à remettre en cause la primauté du politique sur le militaire dans La Guerre totale (1935), s'appuyant sur l’expérience de la Première Guerre mondiale. 



Il y affirme que l'« esprit du peuple » s'exprime au plus haut point par la guerre, lorsque ses buts (Ziel) lui sont révélés, ce qui doit entraîner la soumission de tous au militaire, et justifie des mesures violentes contre les opposants à la guerre (juifs, catholiques et socialistes). Cette soumission du politique au militaire est complètement opposée à la conception de Clausewitz. Toutefois, en novembre 1918, Ludendorff comme Hindenburg et le reste de l'état-major du Reich refusent d'assumer la défaite et deviennent du jour au lendemain de fervents partisans de la soumission du militaire au politique, déléguant aux civils la signature du traité de Versailles et les laissant endosser les conséquences.

Au-delà de la levée en masse, des réquisitions ou des destructions de masse qui existent dans d'autres situations de conflit, une « stratégie totale » combine l'ensemble des moyens rassemblés, coordonnés et réorientés par le pouvoir politique. Celui-ci conçoit et conduit « la mission et la combinaison des diverses stratégies générales, politiques, économiques, diplomatiques et militaires ». Il est donc impossible de réduire le concept à des aspects strictement militaires.



Économiquement, pendant la guerre totale, c'est l'État qui planifie et réorganise la production en réquisitionnant les ressources et en finançant par un déficit massif. Il organise le remplacement, dans la production, des soldats par des femmes ou des migrants. Cela a pu influencer les politiques d'après guerre, d'un point de vue théorique comme pratique (Schacht, Keynes comme Jean Monnet ont été des praticiens de l'économie de guerre).

D'un point de vue politique, pour George L. Mosse, à l'issue de la Première Guerre mondiale, guerre totale par excellence, la brutalisation des sociétés a été la matrice des totalitarismes. 




UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Sabine Devieilhe chante Haendel : Giulio Cesare in Egitto, HWV 17, Acte II : 

"Se pietà di me non senti" ("Si tu n'as pas pitié de moi")

https://youtu.be/ppAUohisvG8



Sabine Devieilhe s'associe à l'ensemble Pygmalion et Raphaël Pichon pour un enregistrement poignant et personnel, réalisé dans les conditions tendues de la pandémie, de musique sacrée et profane de Bach & Haendel.

"Nous voulions vraiment transmettre l'idée de l'émotion humaine qui dépasse parfois notre compréhension, et qui crée une musique d'un drame extraordinaire. Ce genre d'émotion se retrouve dans la musique profane, comme l'opéra, autant que dans la musique sacrée. Je voulais pour le démontrer à travers la musique de Bach et de Haendel." – Sabine Devieilhe



Georg Friedrich Haendel, compositeur allemand naturalisé britannique en 1726 (Halle 1685 - Londres 1759)

Georg Friedrich Haendel (Händel) est un compositeur anglais d’origine allemande du 18ème siècle. Admiré du public, fréquentant l’élite intellectuelle et sociale de son époque, ce compositeur prolixe d’opéras et d’oratorios, apparaît à la fois comme un des derniers humanistes de la Renaissance, mais aussi comme un représentant du siècle des Lumières en Europe. Il laisse une œuvre immense et variée, d’une grande spiritualité.

Malgré la réticence de son père, qui l’espère juriste, Haendel étudie la composition et joue de plusieurs instruments. Organiste  de la cathédrale de Halle, mais avide de nouveaux horizons, il se rend à Hambourg, puis voyage 4 ans en Italie, rencontre mécènes et musiciens dans de nombreuses villes, où il compose beaucoup d’œuvres religieuses et développe ses dons de mélodiste.



Installé à Londres, Haendel mène une vie de compositeur-chef d’orchestre-impresario et fait représenter bon nombre de ses opéras au King’s Theater  ; quelques échecs et cabales lui font abandonner cette voie pour se consacrer à la composition d’oratorios, dans lesquels il excelle : il s’inspire de thèmes bibliques ou de personnages historiques.

Travailleur acharné au caractère impétueux, Haendel se présente comme l’homme qui synthétise l’art européen de l’époque : influencé par des cultures diverses (Allemagne, Italie, France et Angleterre), il écrit une musique inventive, aux formes nobles, majestueuses et à l’harmonie  sensuelle. Il magnifie l’oratorio, et la musique dans ses opéras  exprime parfaitement les nuances d’une dramaturgie psychologique  pour laquelle Haendel s’impose, annonçant ainsi les œuvres de Haydn  et Mozart.




​VOUS AVEZ BON GOÛT !​
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​

CULTURE JAI (​L'Histoire de l'Art​ en Musique)
LES LUMIÈRES DE VERSAILLES
​(le meilleur du Château de Versailles)​
SING SANG SUNG  (English music translated)​
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