ANTON MENGS (1728-1779) LES LUMIÈRES ESPAGNOLES
ANTON MENGS
(1728-1779)
LE PEINTRE DES LUMIÈRES ESPAGNOLES
Apollon, Mnémosyne et les neuf muses (1760-61). Fresque, Villa Albani, Rome. Ou Le Parnasse. Mythologie grecque. Mnémosyne était la déesse de la mémoire. Elle fut aimée de Zeus et donna naissance à neuf muses représentant les arts : Calliope (poésie épique), Clio (histoire), Erato (poésie lyrique), Euterpe (musique), Melpomène (tragédie), Polymnie (rhétorique), Terpsichore (danse), Thalia (comédie), Urania (astronomie). La composition de Mengs place au centre Apollon, dieu de la musique et des arts, et Mnémosyne, assise, entourés des neuf muses. Mengs s'inspire beaucoup de Raphaël, en particulier pour les muses.
Ce jour de 1882, c’est Ernest Renan qui accueille pour le compte de l’institution le tout premier académicien à n’être pas né Français (mais Suisse), deux siècles et demi après la création de l’institution sous le patronage du Cardinal Richelieu. En réalité, Cherbuliez, dont la famille, protestante et d’origine lointainement française, avait fui en Suisse du temps de la révocation de l’Edit de Nantes, au XVIIe siècle, vient de se faire naturaliser Français. Un juste retour au bercail, ou une formalité obligée pour être éligible dans ce haut lieu de la distinction à la française ?
En 1882, Renan entame son discours d’un tonitruant : “Monsieur, nous savions ce que nous faisions en vous choisissant.” Puis poursuit : “Dans les temps les plus troublés, néanmoins, le patriote libéral trouve encore moyen de contribuer au bien de la patrie. Il y a toujours une France à aimer. Nous vous remercions, Monsieur, d’avoir fait revivre devant nous, en traits qui resteront, ce grand et noble caractère. Votre patriotique discours est un morceau digne d’être joint à tant d’excellentes pages qui, depuis longtemps, vous ont fait nôtre. Selon la lettre de la loi, vous n’êtes Français que depuis deux ans. Vous l’avez toujours été par votre talent ; vous l’avez été surtout depuis le jour où, sous le nom de Valbert, vous êtes devenu l’éloquent interprète de nos griefs, de nos froissements, de ce que nous avons à dire contre des attaques injustes et passionnées.” Ernest Renan en 1890.
Marie-Louise de Parme (1765). Huile sur toile, 152,1 × 110,5 cm, musée du Prado, Madrid. « Pendant de celui de Charles IV, prince des Asturies, ce portrait fut probablement réalisé simultanément en vue du mariage en 1765. Fils de Philippe de Bourbon, duc de Parme, et de Louise Isabelle de France, Marie-Louise est née à Parme en 1751 et morte à Rome en 1819, dix-sept jours avant son époux. La future reine est représentée dans un jardin, portant une élégante robe blanche avec l'insigne de l'ordre de la Croix Étoilée (Cruz Estrellada) attachée au bord du décolleté. Elle est parée de boucles d'oreilles et d'un collier de diamants. Dans la main droite elle tient deux œillets, dans la gauche un éventail et son bracelet est décoré d'un petit portrait en miniature. » (Notice musée du Prado)
RÉSUMÉ DE "L'APPEL DE LA TRIBU"
DE MARIO VARGAS LLORA
« L’appel de la tribu » dernier roman de Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature, aux éd. Gallimard
Dans Le poisson dans l'eau (Gallimard, 1995), la première partie de son autobiographie, Mario Vargas Llosa partageait avec ses lecteurs deux périodes décisives de son existence : d'une part, les années de son enfance, de son adolescence et de sa jeunesse, entre la maison d'Arequipa où il est né en 1936 et son premier voyage en Europe, en 1958 ; d'autre part, les trois années qu'il a consacrées à parcourir le Pérou, entre 1987 et 1990, en tant que candidat présidentiel. Avec L'appel de la tribu, il reprend d'une certaine manière ce récit et nous livre une autre partie de son autobiographie. Mais à la différence de la précédente, qui proposait un récit essentiellement factuel, il offre un autoportrait intellectuel dont le but est de nous aider à mieux comprendre ses positions politiques actuelles.
Ainsi, Vargas Llosa nous invite à découvrir les sept auteurs qui l'ont marqué, depuis le marxisme le plus orthodoxe vers le libéralisme, et dont il commente et analyse les oeuvres. Il s'agit d'Adam Smith, de José Ortega y Gasset, de Friedrich August von Hayek, de Sir Karl Popper, de Raymond Aron, de Sir Isaiah Berlin et de Jean-François Revel. Comme on pouvait s'y attendre d'une figure de l'envergure de Mario Vargas Llosa, l'approche est passionnée et brillante, et nous révèle de nouveaux aspects de la pensée de ces philosophes, ainsi que la trajectoire vitale et intellectuelle du grand romancier péruvien.
Marie-Josèphe de Lorraine, archiduchesse d'Autriche (1767). Huile sur toile, 128 × 98 cm, musée du Prado, Madrid. « Marie-Josèphe (1751-1767) était la fille de l'empereur François 1er et de son épouse Marie-Thérèse. Elle fut d'abord promise à Fernando IV de Naples, mais paraissant trop jeune, elle fut remplacée par sa sœur Marie-Caroline en vue de la future union dynastique. » (Notice musée du Prado)
Mario Vargas Llosa élu :
faut-il être Français pour mériter l'Académie française ?
Avec l'élection de Mario Vargas Llosa à l'Académie française ce 25 novembre, c'est un écrivain péruvien, naturalisé espagnol, et qui n'écrit pas en français, qui devient immortel. Un comble ? Dix-neuf autres académiciens qui n'étaient pas nés Français jalonnent l'histoire de l'institution.
Un Péruvien naturalisé citoyen espagnol a été élu au fauteuil 18 à l’Académie française, ce 25 novembre 2021. Qui plus est un auteur, prix Nobel de littérature 2010, dont l'œuvre s’est toujours écrite en espagnol. Ce n’est pas tant parce qu’il est étranger que la candidature de Mario Vargas Llosa à l’Académie française fait figure d’exception. Mais plutôt parce que celui qui succède à Michel Serres, mort en juin 2019, a 85 ans. Soit dix de plus que la limite officielle. Etre étranger, en revanche, n’outre-passe pas le règlement de cette institution pourtant typiquement française, qui précise : "aucune condition de titres ou de nationalité ne figure dans les statuts". Alors même que tout un pan de son histoire se noue justement autour de l’idée de la grandeur de la France, et d’un prestige hexagonal.
L'ayant emporté sur une petite dizaine d’autres candidatures, Mario Vargas Llosa n'est tout à fait le premier étranger parmi les immortels. Le 25 mai 1882, la séance était publique, sous la coupole du quai Conti, face au Louvre sur la rive gauche à Paris, lorsqu’un certain Victor Cherbuliez devenait académicien. Son nom ne vous dit sans doute rien : écrivain et critique littéraire, ce natif de Genève (en 1829) est largement tombé dans l’oubli. Mais pas l’académicien qui se chargera de le consacrer dans un discours d'hommage au nouveau venu, comme le veut la procédure très ritualisée qui a toujours cours.
Giacomo Casanova (1760-68). Huile sur toile, collection Bignami, Gênes. Portrait présumé de Giacomo Casanova (1725-1798) à l'âge d'environ 35 ans. Grand séducteur, espion, diplomate, mais surtout écrivain, Casanova laisse en particulier des Mémoires exceptionnels.
L'INFLUENCE DE RAPHAEL (1483-1520)
Jusqu'à l'académisme du 19e siècle, Raphaël incarnera le modèle pictural dominant. Il faut attendre les impressionnistes pour que le culte des formes méticuleusement dessinées, fussent-elles atténuées par le sfumato, laisse place à des taches de couleur qui lient la composition sans séparer personnages et paysage. Mais le plus bel hommage qui fut rendu au génie de Raphaël est bien celui-là. Les artistes de la fin du 19e siècle songent, non à surpasser, mais à dépasser Raphaël de deux façons : en retrouvant la fraîcheur naïve et la peinture narrative du Moyen Âge (ce sont les préraphaélites) et en remettant en cause la forme parfaite censée donner une vision idéale de la réalité (ce sont les impressionnistes).
Autoportrait (1744)
Pastel sur papier, 55,5 × 42,5 cm
Gemäldegalerie, Dresde
L’INFLUENCE DE TITIEN (1488-1576)
La célébrité de Titien s'étend à l'Europe entière. Les plus grandes familles deviennent ses commanditaires, à commencer en Italie par les Farnèse. Il travaille pour Alessandro Farnèse (1468-1549), élu pape en 1534 sous le nom de Paul III. Les Habsbourg, qui règnent sur le Saint Empire romain germanique, font appel à lui. L'empereur Charles Quint lui demande en 1548 de venir à Augsbourg, en Bavière, où se tient une importante diète (assemblée de l'aristocratie). Titien a déjà 58 à 60 ans et fera ce voyage, très long pour l'époque. Il est chargé de réaliser les portraits des participants à la diète et en particulier de Charles Quint lui-même. Le roi Philippe II d'Espagne (1527-1598), successeur de Charles Quint, devient ensuite le principal commanditaire de l'artiste.
Autoportrait (1773)
Huile sur bois, 56,5 × 43 cm
Staatliche Museen, Berlin
BIOGRAPHIE DE ANTON MENGS (1728-1779)
À son époque, Anton Mengs passe pour le plus grand peintre d'Europe. Il semble catalyser les aspirations des premiers néo-classiques qui, à la suite de Winckelmann, prônent le retour à la « manière simple et noble du bel antique », au beau idéal, à la pureté de la statuaire grecque et au dessin de Raphaël.
On le tient généralement pour le véritable réformateur de la peinture corrompue par le goût baroquisant et rococo. Né en Bohême, c'est en 1741 qu'il se rend pour la première fois à Rome, où il entre dans l'atelier de Marco Benefial. Puis il exerce son activité pendant deux ans à Dresde, où il est au service d'Auguste III.
De retour à Rome, il noue une amitié, riche de conséquences pour son art, avec Winckelmann. Ses grandes décorations à l'église Sant'Eusebio, à la villa Albani (Le Parnasse, terminé en 1761), traduisent en termes figuratifs les idées du théoricien allemand ; aussi lui valent-elles bientôt une renommée internationale. Charles III d'Espagne lui offre de décorer le palais royal de Madrid.
En 1771, Mengs est élu prince de l'Académie de Saint-Luc, institution qui désire marquer ainsi sa volonté de rupture avec la tradition baroquisante. En 1772, Mengs est occupé à décorer la salle des Papyrus à la Bibliothèque vaticane, et, en 1773, il travaille pour la cour d'Espagne. C'est au cours de ce second séjour dans ce pays qu'en 1774, à la suggestion de Francisco Bayeu, il appelle à Madrid le jeune Goya qu'il charge d'exécuter des cartons de tapisseries.
Charles III d’Espagne (1761). Huile sur toile, 151,1 × 109 cm, musée du Prado, Madrid. Charles III (1716-1788) fut roi d'Espagne de 1759 à sa mort. « Le souverain porte une somptueuse tenue militaire de gala. Sur la poitrine apparaissent les colliers de la Toison d'or, du Saint-Esprit et de San Genaro. Le portrait comporte plusieurs accessoires mettant en évidence la majesté du monarque : le bâton de commandement dans la main droite et, sur la table, la cape royale d'hermine décorée des symboles héraldiques : châteaux, lions et fleurs de lys. » (Notice musée du Prado)
Charles III D'ESPAGNE(1759-1788)
Duc de Parme et de Plaisance, roi de Naples et de Sicile, fils de Philippe V et d'Élisabeth Farnèse. Successeur de son demi-frère Ferdinand VI, il est le meilleur représentant du despotisme éclairé en Espagne.
Conseillé par des ministres compétents (Esquilache, Aranda, Floridablanca, Campomanes), il réalise d'importantes réformes économiques (abolition des douanes intérieures, colonisation de la sierra Morena, liberté de commerce avec l'Amérique, etc.) et culturelles (stimulation de la recherche scientifique et de l'enseignement après l'expulsion des jésuites [1767]...
À l'extérieur, rompant avec la politique de neutralité de Ferdinand VI, il s'allie à la France contre la Grande-Bretagne par le pacte de Famille (1761), qui l'entraîne dans la guerre de Sept Ans (1762) puis dans la guerre de l'Indépendance américaine (1779) au cours de laquelle il reprend Minorque (1782).
Le Prince des Asturies, futur Charles IV d’Espagne (1765). Huile sur toile, 152 × 111 cm, musée du Prado, Madrid. « Fils de Charles III et de Maria Amalia de Sajona, Charles IV est né à Portici en 1748 et s'est marié avec Marie-Louise de Parme en 1765. Il succède à son père sur le trône d'Espagne en 1788. Destitué en 1808 et prisonnier de Napoléon durant des nombreuses années, il meurt à Naples en 1819 sans avoir revu l'Espagne. Mengs cherche savamment à mettre en évidence le personnage en détachant sa silhouette de l'arrière-plan et en le plaçant nettement au premier plan. Il obtient ainsi un portrait qui évoque clairement les compositions de Vélasquez quand il représente les autrichiens en tenue de chasse. Ce portrait est le pendant de celui de Marie-Louise de Parme, les deux ayant probablement été réalisés simultanément en vue du mariage en 1765. » (Notice musée du Prado)
UNE TENTATIVE DE DESPOTISME ÉCLAIRÉ À MADRID
Floridablanca (1728-1808) un partisan éclairé des réformes
Successivement membre du Conseil de Castille, ambassadeur à Rome puis Premier ministre du roi Charles III, le comte de Floridablanca est le principal représentant en Espagne du « despotisme éclairé », en vogue à la fin du XVIIIe siècle dans les principaux royaumes d'Europe continentale.
Le comte José Monino y Redondo de Floridablanca (1783, Goya, musée du Prado)José Moñino y Redondo naît à Murcie le 21 octobre 1728. Après des études de droit, il entre au Conseil de Castille, le gouvernement du roi Charles III, fils et successeur de Philippe V de Bourbon.
Le jugement de Pâris (1757). Huile sur toile, 226 × 296 cm, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. Mythologie grecque. Pâris, fils du roi de Troie Priam, gardait les troupeaux sur le mont Ida. Trois déesses apparaissent : Aphrodite, Héra et Athéna. Elles cherchent un juge, sur les conseils de Zeus, pour les départager dans un concours de beauté. Héra promet à Pâris la souveraineté sur l'Asie et l'Europe, Athéna, la gloire des guerriers, et Aphrodite la main de la plus belle des femmes. Ce fut à cette dernière que Pâris offrit la pomme d'or (la pomme de la discorde) qui devait revenir à la plus belle. Mais, jalouses de n'avoir point été choisies, Athéna et Héra témoignèrent à l'avenir, d'une haine farouche à l'égard du Troyen Pâris et protégèrent les Grecs.
Le président du Conseil, le comte Pedro d'Aranda, ayant décidé d'expulser les Jésuites en avril 1767, il est envoyé en ambassade à Rome à charge d'obtenir la dissolution de la Compagnie de Jésus. C'est chose faite après force discussions et menaces le 21 juillet 1773. Ce succès lui vaut le titre de comte de Floridablanca (on écrit aussi Florida Blanca) et la présidence du Conseil.
Le nouvel homme fort du gouvernement renouvelle le pacte de famille qui lie le roi d'Espagne à son lointain cousin, le roi de France Louis XV. Il mène à l'extérieur comme à l'intérieur une politique d'ouverture conforme à l'esprit des « Lumières » et du despotisme éclairé.
Tout change avec l'accession au trône du faible Charles IV, en 1788, et la Révolution française, l'année suivante. Craignant la contagion révolutionnaire, le comte de Floridablanca durcit sa politique. Désavoué, il doit rendre la présidence du Conseil au comte d'Aranda, lequel est presque immédiatement évincé par son protégé, l'ineffable Godoy (25 ans).
Marie-Louise de Parme, Princesse des Asturies (1765). Huile sur toile, 48 × 38 cm, musée du Prado, Madrid. Ce tableau inachevé de la jeune princesse à l'âge de 15 ans est une étude.
Dépossédé de ses titres et de ses honneurs, Floridablanca est enfermé à la citadelle de Pampelune jusqu'à ce que lui soit accordé en 1796 la « paix de Basile » et qu'il soit réhabilité par Ferdinand VII. Il retourne alors à Murcie, sa ville natale, au couvent franciscain.
En 1808, après l'élimination de Godoy et la déposition des Bourbons, on le nomme à la présidence de la Junte centrale, qui tente de rassembler les Espagnols en guerre contre l'occupant français. les Français. Obligé de se replier avec la Junte à Séville, c'est là qu'il meurt le 30 décembre 1808. Ayant rang d'Infant d'Espagne, il est inhumé dans la chapelle royale de Séville.
Autoportrait (1779)
Huile sur bois
Staatlichen Museen, Berlin
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Talestri, Reine des Amazones de Marie-Antoinette de Bavière
https://youtu.be/gpLO5HgL5lM
Marie-Antoinette de Bavière (1724-1780), était une princesse de Bavière, mais aussi une compositrice, chanteuse, joueuse de clavecin et mécène, connue notamment pour ses opéras Il trionfo della fedeltà (Dresde, été 1754) et Talestri, regina delle amazoni (1760). Elle fut régente de Saxe de 1763 à 1768.
Talestri, Reine des Amazones met en scène la guerre entre les hommes et les femmes, chez les Amazones qui ont juré la mort des hommes après avoir subi leurs vicissitudes, jusqu’à ce que l’amour s’en mêle, au coeur même de leur Reine, et que la vertu et le courage du prince scythe et de son compagnon ne les incitent à changer leurs lois…
Portrait de Johann Joachim Winckelmann (1774-76). Huile sur bois, 67 × 53 cm, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) est un historien de l'art allemand et un archéologue, grand helléniste et l'un des des fondateurs de l'archéologie scientifique. Son influence a été déterminante sur l'évolution de la peinture vers le néoclassicisme à la fin du 18e siècle. Raphael Mengs était un adepte des idées de Winckelmann.
Ce personnage de Talestri, reine rationnelle et bienveillante, pourrait ressembler beaucoup à Marie-Antoinette de Bavière. Le livret est original et audacieux car les compositrices étaient habituellement restreintes au répertoire « décent » mais niais des pastorelles, d’autant plus que c’est la compositrice elle-même qui prit la plume (et offrit son livret aussi au compositeur Ferrandini qui en tira un autre opéra).
Dans les opéras des 17e et 18e siècles sur le sujet des amazones, écrit par des hommes, ces guerrières sont toujours vues du point de vue masculin comme des ennemies à conquérir ou à abattre, qui perdent leur pouvoir en se mariant. Ici, Maria-Antonia Walpurgis, qui travailla avec son mari sur des réformes politiques, nous montre l’opéra du point de vue des femmes, surtout de Talestri, qui s’affirme comme reine et ne perd pas son pouvoir en se mariant après avoir aboli les lois extrêmes de son royaume pour parvenir à la réconciliation des deux peuples ennemis.
La musique, qui signe la bascule entre le baroque et le classique, a une vivacité et un sens dramatique remarquable, avec de nombreux récits accompagnés par l’orchestre et des airs poignants.
Persée et Andromède (1773-76). Huile sur toile, 227 × 154 cm, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. Les figures de cette composition néoclassique, un chef-d'œuvre de l'artiste, sont inspirées d'exemples antiques tels que l'Apollon du Belvédère, statue du 4e siècle avant J.-C.
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