VITTORIO MATTEO CORCOS (1859-1933)
VITTORIO MATTEO CORCOS (1859-1933)
CE TOSCAN QUI AIMAIT LA MER
Sur un mur à côté de l'étrange mausolée qui domine le val de Bisenzio, le promeneur ou le touriste en Toscane peut lire peut lire : "Je voudrais avoir ma tombe là-haut, au sommet du Spazzavento (le pointu et rageur), pour lever de temps en temps la tête et cracher dans le courant froid de la tramontane". Cette phrase, dont Malaparte avait demandé qu'elle soit gravée en guise d'épitaphe, témoigne de son attachement ambigu pour la Toscane qui lui a donné le jour et qui est le sujet de ce livre.
Sacrés Toscans est l'un des livres les plus célèbres et des plus savoureux de Malaparte, écrit tardivement, en 1955.Ces qualités qui font des Toscans les meilleurs fils de l'Italie, Malaparte va les définir, traçant par contraste et comme en creux le portait des autres Italiens...
Maniant avec verve l'érudition et l'ironie, nous menant de Pérouse chez ces fous de Florentins en passant par Prato, sa ville natale, écorchant les pisans, moquant les siennois, vantant les belles Livournaises, nous initiant au vol des poulets à Campi, Curzio Malaparte nous donne une chronique étourdissante de gaieté.
UNE IDÉE DE ROMANCIER ITALIEN
Curzio Malaparte, né Curt Erich Suckert, né le 9 juin 1898 à Prato, en Toscane, et mort le 19 juillet 1957 à Rome, est un écrivain, cinéaste, journaliste, correspondant de guerre et diplomate italien. Il est surtout connu en Europe pour deux ouvrages majeurs : "Ces sacrés Toscans" et "Deux chapeaux de paille d'Italie".
UNE IDÉE DE PEINTURE
Vittorio Matteo Corcos (1859-1933) est un peintre portraitiste italien.
Vittorio Matteo Corcos commence ses études artistiques à Livourne dans une école privée, puis continue à l'Académie du dessin de Florence avec Enrico Pollastrini, où il se lie d'une amitié durable avec Italo Nunes Vais . Il les poursuit à Naples, de 1878 à 1879, dans l'atelier de Domenico Morelli dont il devient l'un des meilleurs élèves et dont le style, fortement empreint de recherches formelles et de références littéraires, notamment l'œuvre de Lord Byron, exerce une grande influence sur le jeune Vittorio Matteo. Il peint à cette période L'Arabo in preghiera acquis par le roi Umberto I., tableau marquant un tournant dans sa production picturale.
En 1880, il séjourne à Paris où il signe un contrat avec Goupil & Cie, société d'édition, galeriste et marchand d'art, géré à cette époque par Théo Van Gogh. Il fréquente irrégulièrement l'atelier de Léon Bonnat, le portraitiste des présidents du Conseil de la IIIe République, où il rencontre des personnalités artistiques telles Boldini, De Nittis et peut-être les frères Filippo Palizzi et Giuseppe Palizzi ainsi que Meissonier, Zola, Edmond de Goncourt, Daudet, Degas et Manet.
Il s'oriente alors vers une peinture proche de celle de ses compatriotes empreinte d'une majesté formelle inspirée par les recherches de la photographie contemporaine, et il réalise surtout des portraits plein d'acuité de femmes, élégamment vêtues, des scènes de genre, caractérisés par un coup de pinceau fluide, des couleurs brillantes. Son œuvre est appréciée et, durant sa période parisienne, il expose au Salon de 1881, 1882 et 1885.
Il retourne dans son pays natal en 1886 et participe, la même année à Livourne, à une exposition collective où exposent, entre autres, des peintres du mouvement Macchiaioli. De confession juive, Vittorio Matteo Corcos se convertit au catholicisme et épouse à Florence, en 1887, Emma Ciabatti, la Gentile Ignota, veuve de Giovanni Pascoli. Le couple s'établit dans la capitale toscane et sa femme l'introduit dans les cercles littéraires où il fait la connaissance de Giosuè Carducci et de Gabriele D'Annunzio. Il collabore avec le magazine Il Marzocco fondé par Angiolo Orvieto. (Il avait déjà publié en 1884 la nouvelle Mademoiselle Le Prince dans le journal Fanfulla della Domenica). En raison de sa fréquentation du milieu intellectuel florentin, il est un portraitiste très recherché par les riches familles nobles de la région.
En 1896, au Festival d'Art et Fleurs il expose son tableau Sogni, qui pour l’expression du modèle fait sensation; les critiques indiquent que le tableau marque le passage de la culture du xixe siècle à celle plus moderne du xxe siècle voyant dans ce portrait l’illustration de femmes qui revendiquent un esprit libre. L'image est devenue célèbre et a été utilisée pour plusieurs couvertures de livres.
En 1904, peintre renommé, il exécute en Allemagne le portrait de Guillaume II, de son épouse et de nombreuses personnalités allemandes. Marguerite de Savoie, épouse d'Humbert Ier d’Italie, Amélie d'Orléans, dernière reine du Portugal sont les autres têtes couronnées que Vittorio Matteo Corcos immortalise.
Son autoportrait est admis, en 1913, dans la collection des autoportraits du corridor de Vasari de la Galerie des Offices à Florence.
BRÈVE HISTOIRE DE LA TOSCANE
1 - Des étrusques aux communes
La Toscane correspond plus ou moins à l'ancienne Etrurie du VIIe siècle avant notre ère.
Le peuple de la région, les étrusques, fut battus par une nouvelle cité en pleine ascension : Rome.
Sous les romains et après le nouvel ordre d’Auguste au VII è av JC, la région de l’Etrurie comprend aussi une partie de l'Ombrie et du Latium.
Dioclétien apporta des légères modifications territoriales, la région prend le nom de Tuscia et d'Ombrie (lire aussi : les étrusques)
Après la chute de Rome, la Toscane est occupée par les Lombards dans la seconde moitié du Vè siècle, ils y fondent le Duché de Tuscia.
Les carolingiens s'installèrent à partir de 774, la région pris le nom de Toscane avec Lucques comme capitale.
A la mort de Bonifacio II en 1052, le pouvoir passa à sa femme, Béatrice de Lorraine, puis à sa fille Mathilde "la Grande Contesse", qui organisa dans le château de Canossa la rencontre entre Grégoire VII et l'empereur Eric IV en 1077.
Avant sa mort en 1115, la contesse Mathilde céda toutes ses possessions à l'Église, engendrant une série de revendications de la part des Empereurs du Saint Empire Romain Germanique.
En effet, L'Empire envoya en Toscane une série de ses représentants. Mais à cette époque de nombreuses villes toscanes prennent position contre les deux contendenti, le Pape et l'Empereur. Elles se déclarèrent indépendantes et commencèrent à résister.
C’est ainsi que naquirent les Communes toscanes, devenues ensuite des royaumes et puis de véritables États (Florence, Sienne, Pise, Lucques, etc.).
Ce sont elles qui firent la véritable histoire de la Toscane, jusqu'à la seconde restauration des Medicis en 1530.
2 - Restauration et Médicis
La restauration par Charles V marqua la fin du régime républicain à Florence, elle donna le jour à un État régional.
Cette nouvelle organisation s’opposa à de profondes racines dans la ville et dans la région, en rejetant définitivement l'esprit particulariste qui dominait dans la république florentine de 1527-1530.
Ce fut Alexandre de Médici, duc de Florence dès 1532, qui oeuvra à éradiquer les dernières forces des anciens seigneurs qui soutenaient la république déchue.
Après l' assassinat de ce dernier en 1537, Cosimo augmenta sa puissance politique en maintenant formellement en vie quelques centres républicains, mais en les vidant de fait et en soustrayant leur contrôle à toutes les grandes familles.
3 - Le duché de Toscane
Cosimo Ier obtient du Pape Pie V en 1569 le titre de Grand duc de Toscane.
Il consolidation le pouvoir de Florence sur l'ensemble de la région, gagnant la guerre contre Sienne (1554-1555) et intervenant sur la politique interne de Lucques (1546).
En effet, bien que la république de Lucques conserva son autonomie, elle resta contrainte à l’isolement en restant exclut de la région florentine comme Massa et Carrara, Piombo, l'État des Garnisons et le comté de Pitigliano.
Sur le reste de la région, la domination de Cosimo s'instaura sans plus de subtilité, avec une structure centralisée, même si juridiquement et administrativement le territoire était divisé entre "État ancien" (Florence et ses territoires) et "État nouveau" (Sienne).
4- Stagnation de la Toscane et l'occupation étrangère
Après la mort du Grand duc, Ferdinand I (1587-1609), repris la politique énergique de Cosimo I, et la Toscane se montra influente sur la politique européenne, en faisant face à l'hégémonie espagnole, grâce à un rapprochement avec la France (la fille de François, Marie, épousa Henri IV).
Entre 1609 et le 1670, le grand duché traversa une phase de stagnation et un fort affaiblissement sur le plan international. L'Espagne pris le contrôle de la politique étrangère du grand duché. Sur le plan économique, l'évidente phase de régression s'accentua sous les deux grands ducs qui suivirent, Cosimo III (1670-1723) et Gian Gastone (1723-1737).
Avec l’extinction de la dynastie des Médicis, la région fut assignée d'abord (1718) à Charles, au fils de Philippe V d'Espagne, et passa ensuite sous la domination de Francesco Stefano de Loraine (1737-1765), mari de la future impératrice Marie-Thérèse.
Sous la nouvelle dynastie, le grand duché, même réduit à l’état de province de l'Empire d’Autriche, bénéficia des réformes éclairées des Habsbourgs : abolition des taxes douanières et forte stimulation de l'agriculture toscane.
5 - La Toscane au XIXe siècle
Elisa Bonaparte, grande duchesse de ToscaneOccupée par la France en 1799, elle est ensuite reconquise par les Autrichiens, la Toscane fut assignée, sur la base du traité de Lunéville, à Ludovic de Bourbon (1801-1803), avec la dénomiantion de royaume d'Etrurie.
Mais, sous l’annexion à l'Empire napoléonien (1807), elle fut reconstituée en grand duché pour Elise Bonaparte Baciocchi (1809-1814).
La domination napoléonienne porta des réformes et améliorations administratives jusqu'en 1814, lorsque, après une brève occupation de la part des troupes de Murat, le congrès de Vienne rendit le grand duché à Ferdinand III.
Sous Léopold II (1824-1859), malgré les pressions réactionnaires de l'Autriche, le climat tolérant fit de la Toscane un refuge pour les exilés politiques des autres États italiens, et le centre d'un mouvement libéral réformateur.
En 1848, après l'instauration du régime constitutionnel, la grand duc Léopold II dut permettre la participation de ses troupes régulières et de volontaires à la première guerre d'Indépendance contre l'Autriche. Après la faillite de la campagne militaire, cependant, on eut même dans cette région se montrer d'un fort mouvement démocratique et un nouveau ministère demanda la convocation d'une assemblée constituante nationale à Rome. Après l'intervention des armées autrichiennes (Juillet 1849), se produisit une rupture entre modérés et la grand duc, avec le développement des groupes de Mazzini.
Avec la guerre de 1859, la domination de Leopold subit une crise définitive, qui le força à l’exil (27 avril 1859), pendant qu'à Florence le gouvernement provisoire d'Ubaldino Peruzzi offrit la région à Vittorio Emanuele II. Vittorio Emanuele accepta, pour des raisons de politique internationale, suite à l'armistice de Villafranca, il imposa la monarchique sabauda, définie le 15 Mars 1860 par plébiscite qui choisit Vittorio Emanuele II.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Francis Poulenc
- Concert Champêtre -
https://youtu.be/QmSQBYLx0vo
Francis Poulenc (1899-1963) compositeur français
Auteur de près de 200 mélodies, il s’illustre aussi dans d’autres genres (opéra, musique d e chambre, œuvres pour piano, un opus important de musique sacrée ), et laisse des écrits qui témoignent de l’attachement qu’il porte à la langue.
Poulenc découvre le piano grâce à sa mère, qui lui parle des classiques, et grâce au pianiste Ricardo Viñes, son mentor spirituel, qui l’initie à la musique de son temps (Claude Debussy, Eric Satie, Manuel de Falla …). Viñes lui permet de s’introduire dans les cercles artistiques du moment, où il fréquente par exemple Jean Cocteau et Max Jacob. C’est notamment la découverte d’Igor Stravinski qui sera déterminante pour sa carrière de compositeur.
Au tout début de sa carrière, Poulenc prend part à la création du Groupe des Six (en référence au Groupe des Cinq russes), composé d’Arthur Honegger, Darius Milhaud, Georges Auric, Louis Durey et Germaine Tailleferre : ces compositeurs s’assemblent pour réagir contre le romantisme, le wagnérisme, et dans une moindre mesure, l’impressionnisme. Même s’il reste autodidacte en grande partie, Poulenc étudie la composition avec Charles Koechlin dans les années 1920, et découvre le style de Gabriel Fauré dont Koechlin était l’élève. Entre commandes et inspirations plus personnelles, Poulenc crée aléatoirement ballets, parfois non dénués d’humour (Les Animaux modèles, 1942), œuvres religieuses (Messe en sol majeur, 1937) ou œuvres instrumentales (Concert champêtre pour la claveciniste Wanda Landowska (1928), Sinfonietta, 1947). Il reste très attaché à la voix qu’il met en avant dans ses nombreuses mélodies mais aussi dans des opéras, comme Les Dialogues des Carmélites (1957) ou La Voix humaine (1958).
Poulenc fait alterner dans ses pièces un grand sérieux, qui semble aller de pair avec sa foi profonde, et un sens prononcé de l’amusement et de la fantaisie. La diversité de ses créations souligne un style assuré et inspiré, qui rend compte de l’éclectisme esthétique dans le traitement de l’orchestre et de la voix, tout en restant bien ancré dans la tonalité/modalité.
Commentaires
Enregistrer un commentaire