PIERRE AUGUSTE COT (1837-1883)
PIERRE AUGUSTE COT (1837-1883),
UN PEINTRE ACADÉMIQUE DÉNIGRÉ ?
LA FOIRE AUX VANITÉS ("VANITY FAIR")
Il s'agit de l'un des plus grands classiques du roman anglais. Le XIXe siècle britannique est divisé entre Dickens et Thackeray comme le nôtre entre Balzac et Stendhal. Thackeray (1811-1863) est l'égal de Stendhal et La Foire aux Vanités (1848), son chef-d'œuvre.
Il y utilise un style humoristique ou ironiquement épique pour donner l'un des plus grands romans de satire sociale en langue anglaise. La thèse fondamentale du livre est que, dans la société occidentale, le seul moyen d'arriver, si l'on est sans naissance ni fortune, est de violer tous les principes moraux que la société fait semblant de respecter.
La question qu'il pose donc est : qui faut-il blâmer, ces aventuriers, ou le système qui les rend nécessaires ? Le personnage principal est une femme hypocrite, ambitieuse et sans scrupules : on assiste à son ascension au sommet de la société et à sa chute. Autour d'elle s'agite, dans une immense fresque, la " Foire aux Vanités ".
UN ART INTEMPOREL
Nous pouvons aujourd’hui dépasser ces outrances et apprécier Monet, Van Gogh et Bouguereau. Une exposition Bouguereau ou de Pierre Auguste COT organisées à Paris, au Petit Palais, en 1984, a permis de sortir ces grands peintres de l’oubli. Le public des musées apprécie les œuvres de COT, même si la critique reste très réservée.
Faut-il s’en étonner ? Le public est toujours ravi lorsqu’il s’agit d’idéaliser le présent ou le passé par des figures mythologiques, des femmes ravissantes, des enfants sans le moindre défaut. Cet art intemporel correspond à l’une de nos aspirations profondes : le bonheur. Il subsiste aujourd’hui avec des artistes comme Vladimir Volegov, Steve Hanks et bien d’autres. L’art étant par essence le domaine de la subjectivité, moquer le goût du public revient à nier sa liberté de choix. Si le négativisme nihiliste de l’art contemporain éblouit la critique, il ne représente, comme au temps de Pierre Auguste COT, que la pointe de l’iceberg, de petites expériences pour la plupart sans avenir.
BIOGRAPHIE de PIERRE AUGUSTE COT (1837-1883)
Pierre Auguste Cot étudie à l'École des beaux-arts de Toulouse, puis de Paris, où il est l'élève de Léon Cogniet, Alexandre Cabanel et William Bouguereau les plus grands artistes de l’académisme
L’académisme représente à la fin du 19e siècle l’essentiel du marché de l’art. Les innovations artistiques apparues à partir des années 1860, principalement l’impressionnisme, n’intéressent qu’une petite élite de connaisseurs.
Le postimpressionnisme se heurte parfois à une incompréhension totale, à telle enseigne que Van Gogh meurt dans la pauvreté en 1890. William Bouguereau, en poursuivant la grande tradition artistique occidentale qui avait pris naissance avec Giotto, au 13e siècle, était apprécié de tous ceux qui pouvaient s’offrir un portrait, une scène de genre ou même une scène mythologique ou religieuse.
Bouguereau est un grand artiste, un dessinateur exceptionnel, au niveau des plus grands de l’art occidental, un technicien de premier ordre qui possède l’art de la composition et celui de l’harmonie chromatique. Son option résolument conservatrice – ne pas s’immiscer dans les innovations de son époque – lui vaudra les sarcasmes de l’intelligentsia.
Les intellectuels les plus clairvoyants dans le domaine artistique vont se faire un plaisir de moquer ce peintre si apprécié de tous ceux qui se gaussent des impressionnistes. Ainsi, à propos du salon de 1875, Émile Zola considère-t-il les toiles de Bouguereau et Cabanel comme « le triomphe de la propreté en peinture, des tableaux unis comme une glace, dans lesquels les dames peuvent se coiffer ». Octave Mirbeau, fervent défenseur des impressionnistes, suggère un nouveau lieu pour la peinture académique : « Pourquoi n’exposerions-nous pas dans les égouts ? […] On pourrait bien y accrocher du Bouguereau, ce semble. »
En 1863, il expose ses premières œuvres au Salon de Paris. Devenu populaire à la fin des années 1870, il fait partie des jurys du Salon de Paris et du prix de Rome. Il jouissait de la protection du sculpteur Francisque Duret, dont il épousera la fille. Il a travaillé avec William Bouguereau. Il a remporté de nombreux prix et médailles, et en 1874, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.
Pierre Auguste Cot a eu, entre autres, pour élèves Ellen Day Hale (1855-1940) et Anna Klumpke.
Il est enterré dans la division 19 du cimetière du Père-Lachaise, dans la même tombe que Francisque Duret.
UNE DIVERSITÉ RARE POUR UN VIRTUOSE
DE L'ART DE PEINDRE
Allégories, scènes mythologiques et religieuses, portraits, scènes de genre, nus, Pierre Auguste COT peut tout faire en peinture. Il s’appuie sur le dessin, comme les grands classiques, et respecte la rigueur chromatique de l’académisme : pas de contrastes violents, pas de couleurs vives. Les contours doivent être nets et la touche parfaitement lissée. La création est réalisée en atelier, contrairement à la méthode des impressionnistes consistant à travailler sur le motif, c’est-à-dire face au sujet à peindre, fut-il extérieur comme un paysage.
Les œuvres de Pierre Auguste COT constituent un échantillon à peu près représentatif des 826 tableaux peints. Comme on le verra, COT est principalement un peintre de la féminité. Quelques dessins permettent d’apprécier le don exceptionnel de l’artiste dans ce domaine.
LA MISE À L'INDEX PAR L'INTELLIGENTSIA
L’art occidental, axé sur la représentation, va devenir à partir de la fin du 19e siècle, un art de la perception. Il ne s’agit plus de formaliser sur le support une image du réel mais de proposer une image puisée dans la subjectivité de l’artiste. Tout est alors permis puisqu’aucun critère objectif ne permet de faire un tri entre les charlatans et les artistes disposant, a minima, d’une technicité professionnelle. Le mot d’ordre est l’innovation constante, l’avant-gardisme. Les courants succèdent aux courants.
Pierre Auguste COT grand peintre de la représentation, sera discrédité jusqu’à la fin du 20e siècle par une critique intellectualisante, érigeant l’avant-gardisme en impératif catégorique. Aimer Pierre Auguste COT était donc synonyme d’ignorance, voire de vulgarité.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Haydn, Symphony No. 94 in G Major (Surprise) Second Movement: Andante
https://youtu.be/VOLy6JxEDLw
Haydn (1732-1809) forme avec Mozart et Beethoven la première Ecole de Vienne. Son influence sur la musique allemande est considérable, et pas seulement auprès de ses élèves. Il fixe le cadre classique des grands genres comme la symphonie et le quatuor, et pose les bases de ce qui deviendra l’orchestration romantique du XIXème siècle.
Joseph Haydn a des origines hongroises du côté de son père. A vingt ans, après un apprentissage musical en partie autodidacte, il compose déjà des symphonies. En accédant au statut de Maître de Chapelle juste après son mariage, il s’installe de façon durable dans une situation matérielle confortable. Mais le prince Esterhazy est très exigeant. Haydn doit composer, en grande quantité, des œuvres exclusives pour la cour, symphonies, quatuors, opéras, même des pièces pour baryton, sorte de viole de gambe pratiquée par le prince. La vie à Eisenstadt l’isole de l’extérieur. Il en souffre, mais ce confort lui permet de travailler, chercher, et développer son art.
Il enseigne un temps à Beethoven et surtout à Mozart qu’il est l’un des premiers à apprécier à sa juste valeur de génie, et avec lequel il se lie d’amitié. Considéré à tort comme le père de la symphonie – il en compose 104 - il porte néanmoins ce genre à son plus haut niveau par ses innovations : introduction lente, mouvements lents en variations, développement du menuet, plan en quatre mouvements. De même, il transforme le quatuor, jusque là considéré comme une pièce de divertissement, en une œuvre musicale à part entière. Traversé par le mouvement pré-romantique Sturm und Drang, il tend à une certaine expression dramatique dans sa musique.
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