PETER FALK (1927-2011) DE "COLOMBO" AUX BEAUX ARTS


 PETER FALK (1927-2011) 

DE "COLOMBO" AUX BEAUX ARTS





Imper beige miteux, démarche simiesque, cigare au bec, cheveux broussailleux exposés au vent -il roule toujours fenêtres ouvertes- lorsqu'il est au volant de sa "mythique" Peugeot 403 -véhicule d'ailleurs jamais fourni par Peugeot qui avait peur pour son image à l'époque- laquelle au gré des épisodes fait honneur aux voitures de collection, ou alors rappelle une entrée prochaine à la casse locale, il dénote fortement de l'environnement richissime de la société de la haute dans lequel vivent tous les meurtriers de la série. I

l a le don pour se faire sous-estimer et mésestimer de ces personnes, et le soulagement de leur première rencontre avec le lieutenant s'estompe généralement très vite lorsqu'ils comprennent que toutes ces petites questions et ces détails anodins en apparence peuvent les mener à leur perte. Généralement, lorsque cette évidence les frappe, Columbo les a déjà mordus et ne les lâchera plus.

Il n'est nul besoin de rappeler la multitude de séries policières existantes. Pourtant, certaines séries se distinguent de la masse par leur singularité, et Columbo fait clairement partie de cette catégorie. Totalement à part des autres productions du genre tant par son format que par ses lignes scénaristiques ou son personnage principal, il est incontestable que le fameux "lieutenant Columbo from LAPD, homicide" est totalement unique. Il est nécessairement l'atout principal de cette série, bien que l'intérêt global ne réside pas uniquement dans la qualité des prestations de Peter Falk en tant que Lieutenant Columbo. 

Considérant que chaque épisode débute par la réalisation du meurtre que Columbo sera chargé d'élucider et que l'identité du meurtrier est toujours connue du spectateur dès les premières minutes, la survie de cette série qui rompt habilement les codes du genre était logiquement subordonnée à d'autres éléments au-delà de l'unique qualité d'interprétation de Peter Falk.



Ainsi est-ce le cas de la réalisation qui tend parfois vers l'inventivité talentueuse autant qu'elle s'invite dans les strates de la commodité des réalisations hollywoodiennes habituelles. Car il existe une véritable disparité qualitative entre chacun des épisodes de la série, et ce sur tous les plans. Déjà, une large palette de réalisateurs différents s’affairent derrière la caméra, source d'évidentes différences de qualité dans la réalisation, mais globalement ceci est un des points les plus positifs de la série. 

Nous retrouvons ainsi un certain Steven Spielberg qui faisait ses armes lors du tout premier épisode de Columbo diffusé -et qui s'en tire avec les honneurs- mais au-delà de ce nom clinquant, certains épisodes consécutifs sont vraiment saisissants de maîtrise à ce niveau-là, sans compter des musiques qui généralement sont plutôt bien senties.



Il est à noter qu'il est impératif de séparer la série en deux époques distinctes, la production ayant été interrompue 11 années durant (reprise après l'échec cuisant de la série "Madame Columbo", Falk ne souhaitant plus à l'époque continuer Columbo ; les producteurs avaient alors tenté de mettre en scène sa femme si souvent mentionnée mais jamais filmée). Nous retrouvons ainsi l'âge d'or du Lieutenant dans cette première partie qui s'étale de 1968 à 1978. 

Toutefois, la qualité des épisodes souffre de disparités non négligeables, tant certains se révèlent passionnants alors que d'autres font planer une ombre d'ennui tout au long de l'enquête. Cet ennui relatif tient certainement à certains épisodes qui mettent en avant des personnages peu à l'aise dans leurs rôles, et donc peu convaincants, ainsi qu'une réalisation basique ou un scénario qui manquent sérieusement de créativité, ou plus simplement d'assaisonnement. 

Egalement, nous retrouvons parfois les mêmes acteurs dans différents rôles de meurtrier, allant jusqu'à trois rôles différents pour un même acteur, plusieurs années séparant généralement les épisodes en question.



Symboles de ces disparités qualitatives, certains épisodes sont de véritables bijoux sur tous les plans. Mais que dire du fond de la série ? Chacun des meurtriers, homme ou femme, appartient aux plus hautes strates sociales, que ce soit dans le domaine des affaires, du cinéma ou simplement de familles très fortunées. Columbo est donc l'homme qui applique la justice sur les riches, catégorie sociale généralement plutôt épargnée par les problèmes judiciaires. Un Robin Hood de la police ? 

En quelque sorte, bien qu'au lieu de voler leur argent, il vole leur innocence présumée en dévoilant leur crime qu'ils pensaient parfait. Mais Columbo le sait, rien n'est jamais parfait, surtout en matière de meurtre. Ainsi s'attache-t-il aux moindres détails qui se révéleraient sans importance s'il ne s'agissait de sa perspicacité légendaire à mettre bout à bout tous ces détails pour articuler clairement les ficelles de la réalisation du crime.

Son flair est infaillible, et il met constamment mal à l'aise les coupables à chaque fin de conversation, aime à les surprendre, à leur faire imaginer qu'il a besoin d'eux pour son enquête, ce qui n'est pas hypocrite finalement car il cherche simplement à confirmer ses soupçons dès les début de l'enquête. Ainsi sait-il généralement lors de sa première rencontre avec une personne si elle a quelque chose à se reprocher, et personne ne l'a encore vu se tromper... 

Mais quel spectacle délectable de voir le tueur jouer la comédie de l'épleuré (on dit éploré de nos jours, mais l'ancienne écriture "épleuré" me convient mieux...), avec à ses côtés un Columbo faussement triste, conciliant et peu percutant, voire très naïf, de voir leur sourire lors du départ du Lieutenant, pensant qu'ils ont réussi le crime parfait. Mais pour Columbo, la perfection n'existe pas, et chacun des meurtriers va comprendre plus ou moins vite qu'il va falloir se méfier de ce flic rabougri.




BIOGRAPHIE

Peter Falk, né Peter Michael Falk le 16 septembre 1927 à New York et mort le 23 juin 2011 à Beverly Hills (Californie), est un acteur et producteur américain.

Il est principalement connu pour avoir incarné le lieutenant Columbo dans la série télévisée homonyme de 1968 à 2003. Il fut également un des acteurs fétiches du réalisateur John Cassavetes, dont il fut par ailleurs un ami proche. Le 25 juillet 2013, il obtient son étoile au Hollywood Walk of Fame à titre posthume.



Enfance et études

Peter Michael Falk naît le 16 septembre 1927, dans le Bronx à New York, d'un père et d'une mère d'origine hongroise.

Atteint d’une tumeur maligne (rétinoblastome) à l’âge de trois ans, il perd son œil droit et doit porter un œil de verre. La légende veut que, lorsqu'il était enfant, il retira son œil pour l’offrir à un arbitre de baseball en lui lançant : « Tu en as plus besoin que moi ! ».

Il entre à l’Ossining High School à New York où il fait ses études secondaires. Il y connaît sa première expérience sur les planches, remplaçant au pied levé un acteur malade dans le rôle d’un détective. Après l'école secondaire en 1945-1946, il travaille pendant dix-huit mois comme cuisinier dans la marine marchande, puis intègre l’université de Syracuse où il obtient en 1951 une licence (bachelor of arts) de sciences politiques à la New School of Social research puis en 1953 une maîtrise (master of arts) en administration publique.

Il échoue lors d’un entretien d’embauche à la CIA et entre en 1953 à la direction du Budget du Connecticut (Connecticut state budget bureau) comme conseiller à la productivité (management analyst).




Début de carrière

À 29 ans, après avoir suivi des cours de théâtre avec Eva Le Gallienne à Westport et débuté avec les Mark Twain Maskers en 1955, il abandonne son travail, s'installe à New York pour devenir comédien. Il joue sur scène en 1956 Dom Juan de Molière suit quelques cours en 1957 avec Jack Landau et Sanford Meisner. Il fait sa première apparition à l’écran en 1957 dans un épisode de la série Robert Montgomery présente sur NBC.

Après être passé par d’autres émissions télévisées, dont Studio One et Kraft Television Theatre, il fait ses premiers pas au cinéma en tournant sous la direction de Nicholas Ray dans le drame La Forêt interdite (1958). Très vite, il décroche un rôle important dans le drame policier, The Secret of the Purple Reef de William Witney, avant de tenir le rôle principal de Kid Twist, dans Crime, société anonyme de Stuart Rosenberg (1960). Ce film lui vaut une première nomination aux Oscars dans la catégorie « meilleur acteur de second rôle ». Il est aussi remarqué pour des rôles secondaires dans la série Les Incorruptibles.

Il apparaît ensuite dans un épisode de la série Alfred Hitchcock présente puis dans un épisode de La Quatrième Dimension (1961). Il joue cette même année dans la comédie de Frank Capra Milliardaire pour un jour (1961). Nommé une seconde fois aux Oscars, il commence à attirer l’attention du public et des professionnels. Il tourne ainsi consécutivement trois comédies : Un monde fou, fou, fou, fou de Stanley Kramer en 1963, Les Sept Voleurs de Chicago de Gordon Douglas en 1964 et La Grande Course autour du monde de Blake Edwards en 1965. Mais c'est grâce à la télévision qu'il va devenir une star mondiale.



Columbo

Le 20 février 1968, l'inspecteur Columbo, policier un peu brouillon mais enquêteur de génie, vêtu d'un imperméable fatigué, évoquant fréquemment sa femme qu'on ne voit jamais, débarque sur le petit écran sous les traits de Peter Falk, à l'occasion d'un téléfilm, Prescription : Murder. Le succès va inciter les producteurs à créer, en 1971, une série qui va s'étendre sur sept saisons. Le personnage va désormais marquer la carrière de l'acteur au point de faire passer au second plan tous ses autres rôles. Pendant trente-cinq ans, Peter Falk va tourner dans soixante-neuf épisodes, en réaliser un (Une ville fatale en 1972), en scénariser un autre (Le Meurtre aux deux visages en 1993) et en produire ou co-produire vingt-trois (de 1989 à 2003). La dernière enquête de Columbo date de 2003 avec l'épisode Columbo mène la danse. 




Au sujet de sa voiture

Dans un reportage de TV Magazine publié en mars 2000, la journaliste Elisabeh Perrin recueille les propos de l'acteur dans sa villa californienne. Il raconte avoir trouvé sa Peugeot abandonnée sur un parking des studios Universal. Délaissant une cinquantaine de voitures trop lustrées qui se trouvaient à l'étage supérieur, il choisit celle qui correspondait mieux à son vieil imperméable, à l'étage inférieur. Devant la désapprobation des producteurs, il leur expliqua « qu'un flic, même à Los Angeles, ne gagne pas beaucoup et qu'il doit donc faire avec son salaire ». La Peugeot 403 décapotable, modèle 1959, était la voiture personnelle de Roger Pierre qu'il avait amenée lors d'un déplacement aux États-Unis. La production rachète donc le véhicule de Roger Pierre puis s'en procure d'autres exemplaires qui illustreront par la suite d'autres épisodes de la série. À cause de son mauvais entretien, cette voiture "exotique" (les Peugeot étaient pourtant importées aux États-Unis, mais en petit nombre) lui cause des problèmes à chaque épisode. Aujourd'hui les cabriolets 403 Peugeot sont, du fait de leur rareté, des voitures de collection très recherchées. 




Au sujet de sa femme

« La veuve la plus célèbre du monde restera à jamais anonyme », écrit Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret dans Le Post en hommage, après la mort de l'acteur. Elle est évoquée dans chaque épisode mais n'apparaît jamais à l'écran. Il est dit d'elle qu'elle fait un régime, aime la musique, les mots croisés, la peinture, le sport et les produits de beauté.




Au sujet de son imperméable

Selon l'acteur, interrogé par Télérama en 1998, il aurait acheté son imperméable en 1966 à New York sur la 57e rue, un jour de pluie. Il s'agit en fait d'une gabardine. Il la porte en toute occasion dans tous les épisodes, même par forte chaleur. C'est à l'intérieur de ses poches qu'il cherche ses notes et ses œufs durs. Dans un hommage à l'acteur disparu, l'article du journaliste Samuel Douhaire pour Télérama est titré Peter Falk, imper et trépasse. 



Au sujet de son chien

Il s'agit d'un Basset hound. Il fait son apparition à la deuxième saison de la série. Selon Richard Levinson et William Link, les fondateurs de la série, « Scène après scène il demeurait complètement inerte ». Lorsque le premier chien est mort, la rédaction a dû maquiller le suivant pour le rendre plus jeune. Peter Falk, d'abord réticent, l'adopte très vite et l'appelle le chien.

Son interprétation permet à Peter Falk de remporter de nombreux Emmy Awards et Golden Globes. Le succès mondial de la série est dû essentiellement à ses prestations d’acteur et ses mimiques devenues mythiques. En France, l'aura de la série est encore renforcée par le doublage du personnage par Serge Sauvion. En tout, Columbo aurait attiré plus de deux milliards de téléspectateurs à travers le monde. Dans son livre, l'acteur déclare : « Dieu ne destine aucun homme à être connu par deux milliards de ses semblables. ». 



Autres rôles

Peter Falk ne délaisse pas pour autant le cinéma, avec une prédilection pour les films d'auteurs. En 1970, il tourne Husbands qui marque le début d'une longue collaboration avec John Cassavetes (Une femme sous influence en 1974, Mikey and Nicky en 1976, Big Trouble en 1985). La complicité entre les deux hommes éclipse leur concurrence en tant qu'acteurs, ce dont témoigna Peter Falk : « John raflait tous les rôles que je voulais. Il bossait sur tous les projets télévisés. 

Deux ou trois gars comme lui raflaient tout pendant que le reste d'entre nous attendait et récupérait les miettes. » La collaboration avec John Cassavetes sur le tournage d'Husbands, film qui narre une histoire d'amitié entre quatre hommes, n'est pas simple, comme l'avoua Peter Falk : « J'étais très contrarié. Je ne comprenais rien à ce que John faisait ou à ce qu'il voulait. » 

Et concernant la méthode de travail du réalisateur Cassavetes, il précisa : « L'un des soucis que John avait avec les acteurs, c’est qu'il voulait qu'ils se débarrassent de leur expérience, de leur technique, de tout ce qu'ils savaient et de tout sur quoi ils s'appuyaient. » Restera de cette aventure humaine une amitié indéfectible avec les autres acteurs principaux du film, John Cassavetes et Ben Gazzara.

En 1987, il est le grand-père narrateur de la comédie The Princess Bride de Rob Reiner. Il tourne également deux fois sous la direction de Wim Wenders : en 1987 dans Les Ailes du désir et en 1993 dans Si loin, si proche !.

En 2000, il incarne le père de David Paymer dans Enemies of Laughter de Joey Travolta. En 2002, il est à l'affiche d’Undisputed, drame sur l'univers de la boxe en milieu carcéral réalisé par Walter Hill, dans lequel il tient le rôle de Mendy Ripstein, un vieux gangster qui organise un combat entre Wesley Snipes et Ving Rhames.




Fin de vie

En 2003, à la suite de l'arrêt définitif de Columbo, l'acteur plonge dans une dépression qui révèle la maladie d’Alzheimer dont il souffre déjà depuis quelques années.

En 2005, il joue néanmoins aux côtés de Laura San Giacomo et David Paymer dans la comédie de Jeff Hare, Checking Out, puis en 2007 dans Next de Lee Tamahori, avec Nicolas Cage, Julianne Moore et Jessica Biel.

À partir de 2008, il est victime de crises de démence régulières ; l’une d’elles est médiatisée par un paparazzi qui le photographie gesticulant et interpellant des passants à voix haute dans une rue de Beverly Hills réputée pour sa dangerosité. L’une de ses deux filles adoptives, Catherine Falk, détective privée et assistante de post-production, dépose, à la fin de 2008, une demande de mise sous tutelle de son père, requête tout d'abord rejetée par le tribunal. Le 1er juin 2009, le tribunal de Los Angeles prononce finalement la mise sous curatelle et son épouse est nommée curatrice.




UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Feel The Sounds of "Colombo"

https://youtu.be/Ayzx9ZFBGKA



Colombo est la capitale économique du Sri Lanka et sa plus grande ville par le nombre d'habitants.

Située sur la côte occidentale de l'île, elle jouxte Sri Jayawardenapura Kotte, la capitale administrative. Elle compte 561 314 habitants ; la population de la région métropolitaine de Colombo (composée des districts de Colombo, Gampaha et Kalutara) est estimée à 5 648 000 habitants, pour une superficie de 3 694 km.

Le nom Colombo, attribué par les Portugais à leur arrivée sur l'île en 1505, dérive probablement du toponyme Kolon Thota (en cingalais classique : « port sur la rivière Kelani »). Une autre hypothèse le fait dériver du nom cingalais Kola-amba-thota (en cingalais : « port de la mangue »), qui aurait été altéré par les Portugais en l'honneur de Christophe Colomb.


VOUS AVEZ BON GOÛT !​
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​

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