IMPRESSION NEIGEUSE D'ALFRED SISLEY (1839-1899)
IMPRESSION NEIGEUSE
D'ALFRED SISLEY
(1839-1899)
– Ouvrez, les gens, ouvrez la porte,
je frappe au seuil et à l’auvent,
ouvrez, les gens, je suis le vent,
qui s’habille de feuilles mortes.
– Entrez, monsieur, entrez, le vent,
voici pour vous la cheminée
et sa niche badigeonnée ;
entrez chez nous, monsieur le vent.
– Ouvrez, les gens, je suis la pluie,
je suis la veuve en robe grise
dont la trame s’indéfinise,
dans un brouillard couleur de suie.
– Entrez, la veuve, entrez chez nous,
entrez, la froide et la livide,
les lézardes du mur humide
s’ouvrent pour vous loger chez nous.
– Levez, les gens, la barre en fer,
ouvrez, les gens, je suis la neige,
mon manteau blanc se désagrège
sur les routes du vieil hiver.
– Entrez, la neige, entrez, la dame,
avec vos pétales de lys
et semez-les par le taudis
jusque dans l’âtre où vit la flamme.
Car nous sommes les gens inquiétants
qui habitent le Nord des régions désertes,
qui vous aimons – dites, depuis quels temps ? –
pour les peines que nous avons par vous souffertes.
Décembre
(Les hôtes)
Émile Verhaeren
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d'Anvers (Belgique) le 21 mai 1855 et mort accidentellement à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d'expression française.
Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale proche de l'anarchisme lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l'effort humain.
CE QUI C'EST PASSÉ DANS LA VIE
D'ÉMILE VERHAEREN ?
En 1914 la Première Guerre mondiale éclate et, malgré sa neutralité, la Belgique est occupée presque entièrement par les troupes allemandes. Verhaeren se réfugie en Angleterre. Il écrit des poèmes pacifistes et lutte contre la folie de la guerre dans les anthologies lyriques : La Belgique sanglante, Parmi les Cendres et Les Ailes rouges de la Guerre.
Sa foi en un avenir meilleur se teint pendant le conflit d'une résignation croissante. Il n'en publie pas moins dans des revues de propagande anti-allemandes et tente dans ses conférences de renforcer l'amitié entre la France, la Belgique et le Royaume-Uni. Le 27 novembre 1916, il visite les ruines de l'abbaye de Jumièges. Le soir, après avoir donné une nouvelle conférence à Rouen, il meurt accidentellement, ayant été poussé par la foule, nombreuse, sous les roues d'un train qui partait.
Le gouvernement français veut l'honorer en l'ensevelissant au Panthéon, mais la famille refuse et le fait enterrer au cimetière militaire d'Adinkerque. En raison du danger que représentait l'avancée des troupes, ses restes ont encore été transférés pendant la guerre à Wulveringem avant d'être en 1927 définitivement enterrés dans son village natal de Saint-Amand où depuis 1955 un musée, le musée provincial Émile Verhaeren, rappelle son souvenir.
QUI ÉTAIT ALFRED SISLEY CE PEINTRE IMPRESSIONNISTE ?
Alfred Sisley, de nationalité britannique, naît à Paris le 30 octobre 1839. Son père, originaire de Manchester, dirige dans la capitale française une entreprise commerciale spécialisée dans le commerce international de fleurs artificielles. Le futur grand peintre impressionniste passe toute son enfance à Paris et il vivra presque toute sa vie en France.
En 1857, cependant, son père l'envoie à Londres pour parfaire son anglais et suivre des études de commerce international. Il doit en principe reprendre l'entreprise familiale. Mais le jeune homme s'intéresse beaucoup plus à la peinture anglaise qu'aux techniques commerciales. Il fréquente les musées londoniens et se passionne pour les grands paysagistes anglais du 19e siècle : John Constable (1776-1837), Richard Bonington (1802-1828), William Turner (1775-1851).
Alfred Sisley revient en France dans le courant de l'année 1860. Il doit alors faire comprendre à ses parents son attirance pour la peinture. L'aisance financière familiale facilite beaucoup l'orientation vers la vie artistique. Tout en continuant à vivre chez ses parents, Sisley s'inscrit en 1861 à l'École des Beaux-arts de Paris. Son professeur sera Charles Gleyre (1806-1874), peintre suisse appartenant aux courants académique et orientaliste. Aux Beaux-arts, Sisley rencontre Auguste Renoir (1841-1919), Claude Monet (1840-1926) et Frédéric Bazille (1841-1870).
Les leçons de Gleyre sont indispensables, mais les quatre jeunes gens ont des ambitions novatrices qui trouvent leurs racines dans la peinture anglaise de Constable et Turner, que Sisley connaît bien, et dans le courant réaliste français, dont l'École de Barbizon constitue l'épicentre. Il n'est question que de travailler sur le motif, c'est-à-dire de sortir de l'atelier pour aller peindre des paysages en plein air. Ainsi feront-ils, à partir de 1863, dans les environs de Paris : forêt de Fontainebleau, Chailly-en-Bière, Barbizon, Marlotte. Les grands paysagistes de l'École de Barbizon, en particulier Corot (1796-1875) et Daubigny (1817-1878), sont alors les références principales de Sisley.
En 1866, Sisley épouse Marie-Eugénie Lescouezec, une modiste parisienne originaire de Toul. Trois enfants, Pierre, Jeanne et Jacques naîtront de cette union. Renoir peindra vers 1868 un tableau représentant le couple Sisley (en réalité, la femme n'est sans doute Mme Sisley mais plutôt un modèle).
La même année deux de ses toiles représentant des rues de Marlotte sont acceptées au Salon officiel. Jusqu'en 1870, Sisley partage son temps entre son atelier parisien et des séjours dans la campagne de l'Île-de-France. A Paris, il retrouve ses amis impressionnistes au café Guerbois, devenu le lieu de rencontre des artistes. La faillite de son père, du fait de la guerre franco-prussienne de 1870, va modifier radicalement ses conditions de vie. Ne vendant que très peu de tableaux, il vivait jusqu'alors avec aisance sur la fortune familiale. Il quitte Paris et s'installe à Louveciennes. La campagne alentour l'inspire et de nombreux tableaux de paysages, enneigés ou non, sont réalisés au cours des années suivantes.
Ayant rencontré le marchand d'art Paul Durand-Ruel (1831-1922), un débouché commercial s'offre à lui. Durand-Ruel achètera des centaines de tableaux à Sisley jusqu'à sa mort, mais la situation financière du peintre restera toujours précaire. Il ne fut pas de son vivant considéré comme un grand peintre impressionniste. Le prix de ses œuvres s'en ressentait.
En 1874, il fonde avec Monet, Renoir, Pissarro, Degas et Berthe Morisot, la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs qui a pour objectif de permettre aux impressionnistes d'exposer librement sans passer par le salon officiel organisé par l'Académie des Beaux-arts, héritière de l'ancienne Académie Royale de peinture et de sculpture. La même année, en avril, la première exposition impressionniste est organisée à Paris et Sisley fait partie des exposants. Mais son travail ne suscite que peu de réactions.
De juillet à octobre 1874, Sisley voyage en Angleterre : Londres, Hampton Court, Molesey. Il réalise plusieurs tableaux des lieux visités.
En 1875, le peintre quitte Louveciennes pour Marly-le-Roi où il restera jusqu'à 1878. Il participe aux deuxième et troisième expositions impressionnistes en 1876 et 1877. En 1878 et 1879, il réside à Sèvres. Enfin, en 1880, il s'installe à Moret-sur-Loing toujours en Île-de-France, et y restera jusqu'à la fin de sa vie. La campagne environnante lui inspirera des tableaux considérés aujourd'hui comme des chefs-d'œuvre, mais qui ne trouvaient pas preneur à l'époque.
Avec l'aide de ses amis impressionnistes et de Paul Durand-Ruel, Sisley va commencer à organiser des expositions personnelles. Celles-ci permettent au peintre de se faire connaître et, si tout se passe bien, de conquérir un public. La première a lieu en 1881, à l'initiative de Renoir, dans les locaux parisiens du journal La Vie moderne. Quatorze paysages de Sisley sont exposés. Une seconde exposition personnelle a lieu en 1883 dans la galerie parisienne de Paul Durand-Ruel. Mais le succès ne vient pas.
Sisley continue à produire et à exposer jusqu'à sa mort, tant en France qu'à l'étranger. Durand-Ruel présente ses toiles à New York dans des expositions collectives et dans une exposition particulière en 1889. Sisley expose également à Bruxelles. En 1888, par arrêté du Ministère de l'Instruction publique, l'État français achète Matinée de septembre (1887) pour un prix de 1000 francs.
La reconnaissance artistique de Sisley apparaît ainsi peu à peu dans la dernière décennie du siècle. Mais il faudra attendre le 20e siècle pour qu'il soit considéré comme l'un des grands paysagistes du 19e siècle.
La fin de la vie du peintre est extrêmement douloureuse. Sa femme meurt d'un cancer en octobre 1898. Atteint de la même maladie, l'artiste est trop faible pour assister à ses obsèques. Son état s'aggrave en janvier 1899 et il fait venir Claude Monet qu'il charge de s'occuper de ses enfants. Il décède le 29 janvier dans sa maison du 19 rue Montmartre à Moret-sur-Loing.
Quelques mois plus tard, en mai 1899, Monet organise une vente de tableaux de Sisley à la galerie Georges Petit à Paris. Le succès est enfin au rendez-vous.
QUEL EST LA SYMBOLIQUE DU BLANC ?
Voici une idée tout à fait moderne et heureusement révolue… le blanc ne serait pas une couleur ! A cela deux raisons.
La première est d'origine scientifique. Quand Isaac Newton décomposa au XVIIe siècle le spectre de l'arc-en-ciel, il fut décrété que le blanc ne faisait pas partie des couleurs – même sanction pour son acolyte le noir. La deuxième raison remonte à l'époque où le papier devint le principal support d'impression et que le blanc fut assimilé à l'absence de couleur.
Jadis en effet, l'incolore équivalait à ce qui ne contient pas de pigments, c'est-à-dire à la teinte du support utilisé : le gris de la pierre, le marron du bois, le beige du parchemin, l'écru de l'étoffe…
Depuis, les physiciens ont tranché : le blanc est bien une couleur à part entière ! Ouf ! Bien que dans nos expressions actuelles, le symbolisme du manque et de l'absence perdure : une page blanche, une voix blanche, une nuit blanche, une balle à blanc, un chèque en blanc, avoir un blanc.
Finalement, cette réhabilitation du blanc n'est qu'un retour légitime au système antique, qui rappelons-le, reconnaissait le blanc, le noir et le rouge comme les 3 couleurs de base. Autant dire que pour nos ancêtres, ne pas reconnaître le blanc comme une couleur aurait été une aberration !
Par contre, ce qui était important pour eux, c'était de distinguer - à l'instar du noir - le brillant du mat. En latin on avait : albus pour le blanc mat (donnant albâtre et albumine) et candidus pour le blanc brillant (le candidat au vote qui revêt sa robe blanche éclatante). Dans les langues anciennes germaniques : blank pour le brillant, adopté en français suite aux invasions barbares et weiss pour le mat, toujours présent en allemand.
La plus ancienne, l'universelle
Malgré ces récents débats, le blanc est de toutes les couleurs celle qui conserve le symbolisme le plus constant à travers les temps. Et aussi à travers les continents. Que ce soit en Europe, en Asie ou en Afrique, à l'Antiquité ou au XXIe siècle, le blanc représente l'innocence, la virginité, la pureté, la propreté.
Est-ce l'influence du rendu uniforme et monochrome des étendues de neige dans les champs ? De cette impression de sérénité et de paix absolue ? Quoi qu'il en soit, la colombe blanche et le drapeau blanc sont des symboles de paix.
Pour des raisons d'hygiène, des siècles durant, seules les étoffes blanches étaient dignes de toucher le corps. Et de nos jours, bien que l'on admette de se glisser dans des draps violets, d'enfiler de la lingerie noire et de s'essuyer avec des serviettes de toilette bleues, le blanc reste l'indéfectible couleur hygiénique. Comme on le voit dans l'électroménager (réfrigérateur, lave-linge…) et la salle de bain (baignoire, lavabo…).
Le blanc de la vie
Le blanc de la naissance et de la mort, du berceau et du linceul. Symbole de virginité et d'innocence (le bébé), mais aussi de vieillesse et de sagesse (le vieillard aux cheveux blancs). En Asie et en Afrique, c'est même la couleur du deuil.
Le blanc de la lumière divine. Dieu représenté par une lumière blanche, ses anges vêtus de blanc, l'Immaculée Conception, les rois de droit divin et leurs attributs blancs : Henri IV, son panache et son cheval blanc, Louis XVI, son étendard, son écharpe et sa cocarde.
Le blanc de l'origine du monde et du transcendant. Le big bang imaginé comme un éclat de lumière blanche, les fantômes dessinés en blanc, en écho au monde des morts… La boucle est bouclée.
De la vie à la mort, pureté et propreté, que d'exigences pour notre blanc. Parfois, nous le voudrions même plus blanc que blanc !
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Mozart: Piano Concerto K.466, Natasa Veljkovic, Predrag Gosta, Makris Symphony Orchestra, Live
https://youtu.be/gLso3UpSBNc
Wolfgang Amadeus Mozart est né le 27 janvier 1756 à Salzbourg. Enfant surdoué, et compositeur hors pair, le jeune prodige a fait naître bien des mythes autour de sa personne. Comment ne pas fantasmer sur la personnalité de Mozart ? Enfant prodige, mort prématurément à 35 ans, frivole et capricieux… Le génie de la musique suscite encore aujourd’hui l’intérêt de nombreux chercheurs et la fascination du grand public.
Non Mozart et Salieri n’étaient pas ennemis (ils ne s’aimaient pas trop, c’est différent) Le musicien italien était juste un peu jaloux. Quand l’empereur commande à Salieri Cosi Fan Tutte, il est incapable de le composer. Mozart prend le relais et écrit l’oeuvre que l’on connaît aujourd’hui.
Se faire “doubler” de la sorte par un jeune compositeur qui, parfois, n’en fait qu’à sa tête, peut déplaire, mais jamais les deux hommes se sont livrés bataille. A l’enterrement de Mozart, une poignée de personnes assiste à la cérémonie parmi lesquelles : Salieri.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
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