COMMENT HENRI MATISSE EST DEVENU LE CHEF DE FIL DU FAUVISME ?
COMMENT HENRI MATISSE EST DEVENU LE CHEF DE FIL DU FAUVISME ?
Le Fauvisme s’est construit autour de son chef de file, Henri Matisse. Ainsi, tout commence lorsqu’il passe l’été 1904 avec Paul Signac qui lui enseigne les principes du néo-impressionnisme et de la division de la couleur. De cet enseignement, Matisse tire un engouement pour l’utilisation de la couleur, qu’il transmet à son ami André Derain durant l’été qu’ils partagent, en 1905 à Collioure, dans le Sud de la France.
Comment une crise d'appendicite a changé le destin d'Henri Matisse ?
A quoi tient le destin d’un des plus grands artistes français du XXe siècle ?
Sans doute à une banale crise d’appendicite ?
Le futur clerc de notaire ne s’intéresse pas aux musées parisiens
A l’époque, Matisse se destine à devenir clerc de notaire. Fils de grainetiers de Bohain (Nord), il ne peut reprendre l’affaire familiale car il est trop fragile physiquement pour tirer des charrettes remplies de sacs de graines. Le futur peintre se décide alors à faire des études de droit pour devenir clerc de notaire. Il passe un an comme étudiant à Paris sans visiter un seul musée, preuve de son désintérêt pour l’art. Jusqu’au jour où son ventre lui joue des tours.
« Une crise d’appendicite le bloque dans son lit plusieurs semaines. Et c’est là qu’il a la révélation. Son voisin a une boîte de peinture, il trouve ça très bien et il en veut une aussi. Sa mère veut bien lui en acheter mais son père refuse. En 1890, la peinture n’est pas considérée comme une occupation pour un jeune homme de la campagne », raconte Patrice Deparpe, directeur du musée Matisse du Cateau.
1. Dix ans de grosse galère avant de percer
« En 1903, à 33 ans, Matisse est au fond du trou. Il est prêt à arrêter la peinture et à aller travailler dans une usine textile. Il va alors se promener au musée des Beaux-Arts de Lille avec son père et tombe sur les tableaux de Goya. Il se dit alors que "si un artiste est capable d’inventer ce nouveau type de langage, je dois pouvoir faire la même chose". Ça le conforte dans sa volonté de devenir artiste et il décide de rester peintre. Au fond du trou, il réussit à rebondir », poursuit Patrice Deparpe.
Quelques mois plus tard, Matisse fait une visite qui va changer sa vie. Sensibilisé à l’art décoratif depuis toujours via une longue lignée familiale de tisserands, Matisse découvre Saint-Tropez et la lumière du Sud en 1904. La couleur pure guidera son art désormais. Un an plus tard, au salon d’automne de Paris, ses tableaux et ceux d’autres peintres de sa lignée, où les couleurs sont posées en aplat sur les toiles, font scandale. Un critique d’art s’exclame même « C’est Donatello chez les fauves ! ». Le fauvisme est né. Matisse en deviendra le chef de file et ne galérera plus jamais de sa vie. Tout ça grâce à une simple crise d’appendicite…
Autour d’Henri Matisse se forme un groupe de peintres (notamment Georges Braque, Henri Manguin, Charles Camoin) passionné par cette utilisation de la couleur pure.
Ainsi, ils exposent ensemble au Salon d’Automne de 1905. C’est à cette occasion que naît le terme de « Fauves » pour les désigner, et par extension le « Fauvisme ».
En effet, le critique d’Art Louis Vauxcelles déclara dans un article, à propos d’une sculpture qui se trouvait dans la salle VII où exposait le groupe de peintres : « Au centre de la salle, un torse d’enfant et un petit buste en marbre, d’Albert Marque, qui modèle avec une science délicate. La candeur de ces bustes surprend au milieu de l’orgie des tons purs : Donatello chez les fauves. » Le terme fut ainsi repris par les artistes.
2. Le règne de la couleur :les principes du Fauvisme
Pour les Fauves, la couleur prime sur le dessin, ainsi que sur la réalité. Cette façon de penser la peinture sera d’ailleurs une constante pour Matisse tout au long de son œuvre. Dans un tableau fauviste, les couleurs sont vives, exacerbées, mais surtout, utilisées pures – c’est-à-dire qu’elles ne sont pas ou peu mélangées entre elles sur la palette. Cette façon de peindre est non conventionnelle pour l’époque.
De plus, caractéristique encore plus choquante pour la période, le peintre ne respecte plus la réalité observable mais bien une réalité intérieure, picturale, puisque le choix des couleurs est arbitraire : les arbres peuvent ainsi être rouges, bleus, ou la peau verte…
La touche, elle, est très variable selon les artistes ou même les tableaux, à l’image de Derain qui s’essaye aux aplats mais aussi au pointillisme. La majorité des tableaux montrent aussi un travail de simplification des formes.
3. Les sujets des Fauves
Contrairement à l’Impressionnisme qui s’attachait surtout au genre du paysage, les sujets des tableaux Fauvistes sont nombreux. La nature demeure néanmoins un sujet de prédilection, tout particulièrement les paysages du Sud de la France, car ils présentent un luminosité qui fascine les artistes du mouvement. Les paysages de l’Estaque, de Collioure ou Saint-Tropez sont ainsi très présents dans les œuvres de Matisse, Derain ou encore Camoin.
Cependant, certains peintres s’intéressent au Nord de la France, à l’image de Raoul Dufy et Maurice de Vlaminck. On remarque que les arbres constituent un sujet de prédilection pour tous. La ville, elle aussi, est représentée. Enfin, de nombreux portraits suivent les principes du Fauvisme, tels que les célèbres La raie verte de Matisse ou encore Portrait de Matisse par Derain.
4. Biographie d'Henri Matisse
Henri Matisse naît le 31 décembre 1869 au Cateau-Cambrésis, dans le Nord, fils d'un marchand et d'une mère peintre amateur. Le jeune Henri suit d'abord des études de droits et se fait clerc de notaire. À 20 ans, alors qu'il est alité après avoir été opéré d'une appendicite, il découvre le plaisir de s'exercer à la peinture. Tout en continuant ses études, il s'inscrit à un cours de dessin. Henri Matisse peint son premier tableau, Nature morte avec des livres, en juin 1890. Il va vivre à Paris, et en 1895, il intègre les Beaux-Arts et étudie dans l'atelier de Gustave Moreau. On lui présente Auguste Rodin après l'été 1896. Peu à peu, il s'intéresse à l'impressionnisme et découvre Gauguin, Cézanne, Lautrec et Van Gogh. Il donne alors un nouveau souffle à son art, utilisant des couleurs chaudes et organisant les éléments de ses toiles de manière stricte.
Son voisin lui fait découvrir la peinture pendant sa convalescence
Mais comme le raconte Matisse dans les mémoires qu’il a laissé au musée, il finit par convaincre sa mère. « Ma mère prit sur elle de m’acheter une boîte à couleurs (…). A partir du moment où j’avais cette boîte de couleurs dans les mains, j’ai senti que c’était là qu’était ma vie », racontait le peintre en 1952, deux ans avant sa mort.
Sauf que ce changement brutal de vocation ne sera pas synonyme de réussite immédiate. Au début, il peint des natures mortes. Clin d’œil de l’histoire, son premier tableau représente même ses livres de droit. Mais Matisse galère au point de tout remettre en question au bout de dix ans d’échecs. Marié et père de trois enfants, il peine à joindre les deux bouts et s’apprête à reprendre un boulot plus classique.
5. "La danse" d'Henri Matisse
En 1908, Matisse commence la réalisation de La Danse, destinée au collectionneur Sergueï Chtchoukine. Ce tableau, considéré comme l'un de ses chefs-d’œuvre, possède un pendant intitulé La Musique. Par son style
épuré et ses couleurs vives, il symbolise bien la simplification de la peinture, dont Matisse s'évertue à repousser les limites. Le "maître fauve" continue de peindre pendant la guerre, puis s'installe à Nice. En 1924, il s'essaie à la sculpture et produit Grand nu assis. Atteint d'un cancer du côlon, Matisse est diminué, mais continue de dessiner. Il développe alors des techniques de collage. Assisté depuis 1932 par Lydia Délectorskaya, Henri Matisse décède à l'âge de 84 ans le 3 novembre 1954 à Nice. Il y est enterré, au cimetière de Cimiez. Véritable maître du fauvisme et grand plasticien de son temps, le peintre Henri Matisse s'est aussi adonné à la sculpture, à la gravure, au collage et aux vitraux. Il laisse derrière lui une œuvre considérablement riche, composée de tableaux célèbres comme La Danse, ou encore Luxe, calme, et volupté.
Henri Matisse, Série de Nu Bleu, 1952
6. Une influence considérable
Le Fauvisme est un mouvement éphémère, qui fut un moment d’expérimentation pour les peintres. Cependant, il eut une influence majeure sur les recherches picturales dans la suite du XXe siècle. Il permit notamment de débuter un questionnement sur le rôle et la place de la couleurs, mais aussi sur la représentation de la réalité.
Il se diffusa rapidement en Europe, notamment en Belgique, en Hongrie et en Espagne. Il fut pratiqué notamment par certains artistes tels que Kandinsky ou Malevitch – ces même peintres, qui, dans les années 1910, furent les premiers à oser l’abstraction…
7. L'œuvre d'Henri Matisse
Côtoyant Paul Signac à partir de 1904, Matisse adopte les techniques pointillistes mais s'en éloigne progressivement. Ses toiles se composent alors de larges aplats de couleurs très vives. Matisse fait tendre ses représentations vers une simplification toujours plus radicale, qu'il qualifie lui-même "d'art d'équilibre, d'épure et de tranquillité". Exposant cette nouvelle forme d'expression en compagnie de Derain et Marquet en 1905, il reçoit, au même titre que ses amis, le surnom de "fauve", donné par le critique Louis Vauxcelles. Ce surnom donne naissance au mouvement du fauvisme. L’œuvre de Matisse commence à être reconnue, et il peut désormais vivre confortablement.
8. Pablo Picasso comme plus grand ami et rival
Gertrude Stein, célèbre écrivaine américaine, définissait les deux artistes comme le « Pôle Nord » pour Matisse et le « Pôle Sud » pour Picasso de l’Art Moderne. Leur relation était assez difficile à comprendre, entre amitié véritable et rivalité professionnelle. Par exemple, l’incontournable tableau de Picasso Les Demoiselles d’Avignon (1907) a été inspiré de celui de son aîné, La Joie de vivre (1905). Ils se disputeront souvent tout au long de leurs vies, jusqu’à leur réconciliation définitive en 1913, quand Picasso rend visite à Matisse, gravement malade. Ces retrouvailles seront officiellement scellées quand ils exposent ensemble en 1918.
9. Les enfants de Matisse étaient dans la Résistance
Alors que le peintre lui même n’a pas participé à la guerre, sa famille oui. En avril 1944, sa femme Amélie et sa fille Marguerite Matisse-Duthuit sont arrêtées par la Gestapo pour faits de Résistance. Sa femme est condamnée à six mois de prison tandis que Marguerite, membre active du Front National clandestin et de l’organisation des Francs Tireurs et Partisans Français, est torturée et défigurée. Elle est libérée en octobre 1944 et Matisse la revoit quelques mois après, en 1945. Sous l’émotion, il peindra plusieurs portraits de sa fille, dont le dernier montre un visage enfin apaisé.
10. Tel père, tels fils
Matisse a eu 3 enfants d'Henri Matisse. Marguerite, l’ainée, puis deux garçons, Jean et Pierre, nés respectivement en 1899 et 1900. Les deux derniers ont suivi les traces de leur père. Jean était un sculpteur peu connu et Pierre, le petit dernier, était un marchand d’art réputé. En 1925, sur les conseils de son père, Pierre Louis Auguste Matisse ouvre une galerie à New York. Dans sa galerie, au 17ème étage du Fuller Building, il exposa les œuvres d’artistes d’Art moderne tels que son père Henri Matisse, ou Georges Rouault, André Derain, Alexander Calder, Balthus, Joan Miró, Marc Chagall, Jean Dubuffet, Yves Tanguy, Roberto Matta, Zao Wou-Ki et François Rouan.
11. "Si la photo est bonne" - Barbara (1967)
https://youtu.be/Rx6my8_o2SU
Barbara, de son vrai nom Monique Andrée Serf (1930-1997) était une auteure-compositrice-interprète française.
Peu attirée par les études, elle ambitionne depuis longtemps de devenir pianiste et chanteuse. Ses parents l'inscrivent aux cours de Madame Dusséqué. Au bout de quelques leçons, son professeur la présente à Maître Paulet, enseignant au Conservatoire de Paris qui la prend comme élève. Elle joue du piano d’instinct, sans prendre de leçons et entre au Conservatoire comme auditrice.
En 1948, après avoir passé une audition au théâtre Mogador, elle est engagée comme choriste dans l’opérette Violettes impériales. Elle quitte ensuite Paris et part pour Bruxelles où elle commence à chanter dans des cabarets sous le nom de Barbara Brodi.
En 1958, elle réussit à s’imposer, sous le surnom de « La Chanteuse de minuit », si bien que sa notoriété grandit et c'est sous le nom de Barbara qu’elle effectue son premier passage à la télévision.
Son premier album 'Barbara à L'Écluse' est sorti en 1959.
Le 24 novembre 1997, elle meurt à l'hôpital américain de Neuilly d'une infection respiratoire foudroyante.
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