Sir William ORPEN (1878-1931), TÉMOIN DE LA GRANDE GUERRE

Sir William ORPEN (1878-1931), 

TÉMOIN DE LA GRANDE GUERRE   





Le 28 juin 1919, un traité entre l'Allemagne et les Alliés règle le conflit qui débuta à Sarajevo 5 ans plus tôt, jour pour jour, et se termina par l'armistice de Rethondes.

Neuf à dix millions de morts (dont 1 400 000 pour la France) témoignent de l'horreur exceptionnelle de cette guerre sans précédent dans un continent qui avait réuni au XIXe siècle tous les atouts de la prospérité, de la grandeur et de l'harmonie.

Après quatre années d’une guerre terrible, le premier conflit mondial de l’Histoire prend fin à Versailles en 1919. « Paix » pour les uns, « diktat » pour les autres, le traité contient en germe les causes d’un second conflit, vingt ans plus tard.

https://youtu.be/LwvTyTmdEkc


Près d’un demi-siècle après la proclamation de l’Empire allemand, Georges Clemenceau savoure sa revanche : le 28 juin 1919, l’Allemagne, vaincue, signe le traité de paix dans la galerie des Glaces, c’est-à-dire à l’endroit même où son empire avait été proclamé. La Première Guerre mondiale est finie. Un bureau Louis XV a été dressé au centre sous le tableau emblématique de Louis XIV Le roi gouverne par lui-même. La séance dure cinquante minutes. 

Aucun décorum, aucune musique pour célébrer ce moment solennel. 27 délégations représentant 32 puissances sont présentes. Sont assis à la table, les quatre représentants des principales nations alliées : Clémenceau pour la France, Wilson pour les États-Unis, Lloyd George pour la Grande-Bretagne, Orlando pour l’Italie. Müller, ministre des Affaires étrangères et le docteur Bell composent la délégation allemande.



1. Les conditions

Il fut signé dans la galerie des Glaces du château, là où l'Empire allemand avait été proclamé, le 18 janvier 1871.

Pour rétablir l'état de paix avec l'Allemagne, les 27 puissances victorieuses alliées ou associées (en fait, 32, le Royaume-Uni parlant au nom du Canada, de l'Australie, de l'Afrique du Sud, de la Nouvelle-Zélande et de l'Inde) se réunirent en conférence de la paix à Paris (18 janvier 1919-10 août 1920) ; lors de la conférence furent élaborés, en outre, les quatre traités secondaires de Saint-Germain-en-Laye, Trianon, Neuilly-sur-Seine et Sèvres.

Les travaux furent en fait dominés par un directoire de quatre membres : Clemenceau pour la France, Lloyd George pour la Grande-Bretagne, Orlando pour l'Italie, Wilson pour les États-Unis. La Pologne était représentée par le pianiste Paderewski, alors président du Conseil. Les contradictions qui se firent jour d'emblée entre les Alliés rendirent souvent les débats difficiles. Selon les vœux du président américain Wilson, le pacte de la Société des Nations (SDN) fut incorporé au texte du traité de paix sous forme de préambule.



2. Le prix de la paix

2.1. Les clauses territoriales

Les principales clauses territoriales concernaient la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France, l'administration de la Sarre par la SDN pendant quinze ans avant l’organisation d’un plébiscite et l'organisation d'un autre plébiscite au Slesvig et en Silésie, revendiquée par l’Allemagne et la Pologne.

Toruń était cédée à la Pologne, Dantzig devenait une ville libre administrée sous le contrôle de la SDN, et le « corridor » de Dantzig qui assurait à cet État un accès à la mer, isolait ainsi la Prusse orientale du reste de l’Allemagne (→ Gdańsk). Enfin, l'Allemagne renonçait à toutes ses colonies au profit des puissances alliées, la SDN ayant charge d'en attribuer le mandat à certaines d'entre elles.



2.2. Les clauses militaires

Après suppression du service militaire, l'armée allemande était ramenée à 100 000 hommes et la marine à 15 000 (contre 400 000 au début de 1919). La fabrication d'un nouveau matériel de guerre (sous-marins, artillerie lourde et chars) était interdite, la flotte de guerre confisquée et les ouvrages fortifiés devaient être détruits sous le contrôle de la Commission des réparations. L'Allemagne devait, à titre transitoire, verser 20 milliards de marks-or en attendant que la Commission des réparations fixe le montant des réparations destinées à rembourser les dommages de guerre.



3. Un diktat humiliant pour l'Allemagne

Pour garantir l'exécution des clauses du traité, la rive gauche du Rhin ainsi que trois têtes de pont sur la rive droite devaient être occupées pendant quinze ans, au maximum, par les Alliés ; la Rhénanie était démilitarisée et l'Allemagne devait reconnaître sa responsabilité dans les dommages causés du fait de la guerre. Les Allemands des Sudètes étaient intégrés à la Tchécoslovaquie.

Alors qu'en France l'opinion publique considéra généralement comme insuffisantes les garanties obtenues contre un éventuel retour offensif de l'Allemagne, le traité fut jugé excessif en Grande-Bretagne et surtout aux États-Unis, où le Sénat refusa de le ratifier (20 novembre 1919).

Les Allemands, eux, lui témoignèrent une violente hostilité et n'acceptèrent de signer que sous la menace d'une reprise de la guerre. La protestation contre le diktat de Versailles allait être un thème efficacement exploité par les groupes nationalistes, en particulier par les nazis. Le traité créa donc, en raison de l'humiliation subie par le vaincu, les conditions d'une marche à la revanche qui entraîna à nouveau le monde dans la guerre en 1939.



BIOGRAPHIE DE SIR WILLIAM ORPEN (1878-1931)

Peintre portraitiste irlandais

William Orpen, de son vrai nom William Newenham Montague Orpen, est né le 27 novembre 1878 à Stillorgan, dans la banlieue de Dublin. Il étudie les Beaux-Arts à la prestigieuse Metropolitan School de Londres, qui met à l'époque l'accent sur l'étude des maîtres anciens. 

Très vite, Orpen devient un portraitiste reconnu et très demandé par les familles irlandaises aisées. Il décide d'ouvrir un atelier à Londres, et s'installe dans la capitale anglaise, tout en continuant de participer activement à la vie culturelle irlandaise. 



Il s'implique notamment dans le mouvement du « Celtic Revival » qui vise à revaloriser la culture et les traditions irlandaises, et se rend souvent sur sa terre natale pour y peindre. En 1901, Orpen épouse Grace Newstub, avec qui il aura trois filles. 

Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, le jeune irlandais est nommé peintre de guerre, et part pour le front Ouest en 1917. Là bas, il réalise près de 150 toiles, immortalisant les soldats, les prisonniers allemands, les civils, mais aussi les généraux et les politiciens. Ce travail lui vaut d'être fait chevalier de l'Ordre de l'Empire Britannique en 1918. 



Un an plus tard, Orpen est élu membre de la Royal Academy of Arts, prestigieuse institution londonienne. Très marqué par son expérience au front et par les souffrances dont il a été témoin, il réalise des toiles à l'ambiance macabre qui relatent souvent les horreurs de la guerre. William Orpen meurt le 29 septembre 1931 à Londres, à l'âge de 53 ans.




 28 juin 1919

Paix bâclée à Versailles


Contexte historique

Faire la paix en 1919, une gageure

La conférence de la paix s’ouvre à Versailles le 18 janvier 1919. Deux mois après l’armistice, la question reste entière : comment pacifier l’Europe après un conflit aussi dévastateur ? 

Boiteux, le règlement des hostilités l’est assurément dès l’origine, car tous les pays entrés en guerre en 1914 ont la conviction de l’avoir faite pour de bonnes raisons. Comme la France, l’Allemagne estime avoir été attaquée. 



Les dispositions du traité instituant la responsabilité unilatérale de l’Allemagne dans le déclenchement du conflit ne pouvaient être acceptées outre-Rhin. Elle n’est d’ailleurs pas conviée à la table des négociations, procédé alors inédit dans l’histoire diplomatique. Des lignes de faille entre nations victorieuses sont également décelables, ce qui complique encore la situation. 

La paix prônée par le président américain, le démocrate Woodrow Wilson, s’oppose ainsi à la volonté d’écrasement de l’ennemi héréditaire prévalant côté français. Les Britanniques, fidèles de leur côté à leur souci pluriséculaire d’équilibre des puissances sur le continent, veillent sans relâche à empêcher la France d’obtenir des conditions trop favorables. Ces tensions pèsent lourd sur l’élaboration du traité, et son contenu final est paraphé le 28 juin 1919, cinq ans exactement après l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo.



Analyse de l'image

 28 juin 1919

Paix bâclée à Versailles

Le tableau de sir William Orpen, peintre accrédité par l’armée anglaise durant le conflit, est un peu l’image d’Épinal de l’événement, maintes fois reproduit dans les manuels scolaires. Sa limpidité immédiate – les plénipotentiaires allemands Müller et Bell signant la mort dans l’âme sous le regard dominateur de Wilson, Clemenceau et Lloyd George en face d’eux – n’est toutefois pas sans dissimuler quelques subtilités.

Il semble en effet que, fortement marqué par son expérience de la vie des tranchées, Orpen ait voulu minimiser quelque peu la superbe du trio de dirigeants alliés tel qu’il apparaît. Orpen contrebalance la majesté des gouvernants victorieux en les écrasant sous les hauts plafonds de la galerie des Glaces, qui occupent les trois quarts supérieurs du tableau. Omniprésents, les miroirs n’ont rien à refléter : la salle est vide en face des signataires. Sommés de se battre, les peuples ne sont pas conviés au ballet diplomatique. 

Que l’artiste, sur ce point, ait pris la peine de reproduire l’inscription « Le Roy gouverne » en haut au centre dit bien le fond de ses interrogations. Dans une continuité directe, son tableau de 1923, To the Unknown British Soldier Killed in France, fera d’ailleurs l’objet d’une vive polémique. Il représentait, au départ, un cercueil enveloppé de l’Union Jack et flanqué de deux soldats à l’allure de spectres, gommés par la suite sous la pression des autorités anglaises. Précision : le lieu choisi par Orpen pour cette scène était aussi le château de Louis XIV…



 28 juin 1919

Paix bâclée à Versailles

Interprétation

Un jalon essentiel du XXe siècle européen

Ce traité de Versailles vole en éclats vingt ans et deux mois après sa signature, quand la Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l’Allemagne d’Hitler. Le casus belli, l’invasion de la Pologne par Hitler, découle du texte de 1919 puisque celui-ci avait établi une Pologne indépendante. Mais « le refus des puissances victorieuses de réintégrer les perdants torpilla les maigres chances de paix » (Éric J. Hobsbawm, L’Âge des extrêmes, Bruxelles, Complexe, 1999, p. 60), tant les torts ne pouvaient, au sortir de la Grande Guerre, être endossés par les seuls Allemands. 

En réalité, le traité de Versailles ne satisfait pas grand monde dès sa signature. Certes, Clemenceau se réjouit de l’attitude de défaite des émissaires allemands : « Moins de superbe au jour de la signature, où les glaces du Grand Roi ne reflétaient plus que les feux follets des grosses lunettes rondes en couronnes de crânes administratifs, où la grimace du visage démentait les vagues gestes d’une courtoisie renfrognée. Un tragique silence. » (Georges Clemenceau, Grandeurs et misères d’une victoire, Paris, Plon, 1930, p. 343). 

Il n’empêche que les clauses dures du traité, les réparations notamment, ne seront mises en œuvre que très fragmentairement. Quant au projet wilsonien de Société des Nations, il est décrédibilisé par l’absence d’une force armée internationale, puis par le désaveu du Sénat américain en mars 1920. La création par les commissions du traité de paix de nouvelles entités nationales comme la Yougoslavie, loin de pacifier le continent, porte en elle les germes de conflits à venir. Le traité de Versailles apparaît ainsi comme un faux répit dans un siècle de guerres.


UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Edward Elgar - Enigma Variations 

(Warsaw Philharmonic Orchestra, Jacek Kaspszyk)

https://youtu.be/vLNLvcBmoqo



Sir Edward Elgar est un chef d’orchestre et compositeur britannique, figure clé de la musique anglaise dite « romantique » du XIXe, début XXe siècle. L'influence d'Edward Elgar  est incontestable sur les compositeurs britanniques, tels que Holst, Tippett et Britten.

 Compositeur largement autodidacte  (initié à la musique par son père), Edward Elgar ne se limite pas à un genre en particulier : son œuvre musicale est composée de symphonies  et concertos  (Concerto pour violoncelle en mi mineur op.85 ), de musique pour chœur, cantates et oratorios  (The Dream of Gerontius ), de ballets (The Sanguine Fan ), de musique de chambre  (Salut d’Amour ), et de musique pour clavier ainsi que pour orgue (Sonate pour orgue en sol op.28 ).

Bien qu’il soit apprécié pendant sa carrière pour sa musique anglaise quasi- « chauvine », Elgar se sent tout de même excentré, culturellement et musicalement, de la société anglaise contemporaine : son manque de formation musicale de conservatoire (et une forte influence musicale européenne plutôt que britannique), sa foi catholique romaine, ainsi que ses origines de classe moyenne, font qu’Elgar n’atteint pas la renommée avant ses quarante ans. Reconnue aujourd’hui principalement pour son aspect mélodique, sa musique fait partie du canon musical ; Edward Elgar est aujourd’hui considéré comme un pilier incontournable de la musique anglaise.


​VOUS AVEZ BON GOÛT !​

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​

CULTURE JAI 
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