LA SENSUALITÉ DU PORTRAIT CHEZ WINTERHALTER (1805-1873)
LA SENSUALITÉ DU PORTRAIT
CHEZ WINTERHALTER
(1805-1873)
Franz Xaver Winterhalter, né à Menzenschwand, le 20 avril 1805 et mort à Francfort-sur-le-Main, le 8 juillet 1873 (à 68 ans), est un peintre académique et lithographe allemand, ayant vécu principalement en France.
Il fut le portraitiste attitré du gotha européen durant le deuxième tiers du XIXe siècle.
Franz Xaver Winterhalter, Autoportrait avec son frère, 1840.
Franz Xaver est à gauche, et Hermann à droite.
Depuis 1853 et leur mariage, Napoléon et l'impératrice Eugénie sont des commanditaires enthousiastes et assidus de Winterhalter. Les premiers portraits sont des portraits d'apparat, où les souverains sont représentés en pied vêtus de pourpre et d'une traîne de cour, avec tous les insignes impériaux. L'image emblématique du Second Empire est L'Impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur de 1855. Ce grand tableau (295 × 420 cm) réunit autour de l'impératrice la princesse d'Essling et la duchesse de Bassano. À leurs pieds, la vicomtesse de Lezay-Marnésia, la baronne de Pierre, la marquise de Latour-Maubourg, la marquise de Las Marinas, la baronne de Malaret et la comtesse de Montebello. La dixième dame du palais, madame Féray-d'Isly, ne figure pas sur le tableau : elle avait démissionné en janvier 1855. Le tableau était terminé pour l'exposition universelle quatre mois plus tard ; il obtient une médaille de première classe.
Pendant les dix années qui suivent, Winterhalter est au faîte de sa gloire et jouit d'une renommée internationale. Les commandes affluent de toutes les cours d'Europe, et il voyage à travers toute l'Europe. Il séjourne régulièrement en Angleterre, il expose au salon de la Royal Academy de Londres, de 1852 à 1867.
En 1864 et 1865, il peint les portraits des souverains autrichiens, l'empereur François-Joseph d'Autriche, plusieurs fois l'impératrice Élisabeth d'Autriche (« Sissi »), aussi le frère cadet de François-Joseph d'Autriche Maximilien, empereur du Mexique et sa femme Charlotte de Belgique. L'autoportrait de Winterhalter, de 1868, a été exécuté en plusieurs répétitions. La version de Karlsruhe est signée, l'exemplaire destiné à la collection d'autoportraits dans le corridor de Vasari de la galerie des Offices de Florence porte, en plus de la signature, la date «1868».
Franz Xavier Winterhalter Madame Rimsky Korsakov en 1864 huile sur toile H. 117,0 ; L. 90,0 cm. musée d'Orsay, Paris.
Le Second Empire marqua les esprits en France. Période faste pour la cour royale qui vivait dans une certaine exubérance, où les bals se mêlaient aux réceptions officielles, dans des tournoiements de crinoline et de regards chargés de sous-entendus. Franz Xaver Winterhalter est un peintre qui a vécu cette période mouvementée mais qui y a aussi pris part en étant un des portraitistes les plus en vogue. Des portraits officiels aux plus intimes, tous les aristocrates d’Europe souhaitaient avoir le leur. On lui doit de nombreux chefs-d’oeuvre qui sont aujourd’hui des symboles de cette période. Parmi eux, le portait intime de Madame Rimsky-Korsakov, aristocrate russe vivant en France à la cour de l’impératrice Eugenie, réalisé en 1864. Dépôt du Louvre au musée d’Orsay, il voyage beaucoup en étant exposé début 2017 au Palais Impérial de Compiègne dans le cadre de l’exposition « Franz Xavier Winterhalter, Portraits de cour entre faste et élégance » et en ce moment il prend part à l’exposition « Christian Dior, couturier du rêve » au Musée des Arts Décoratifs.
WINTERHALTER À MUNICH
En 1823, avec le soutien de David von Eichthal, un industriel local, Franz Xaver obtient une bourse du grand-duc Louis Ier de Bade pour continuer des études, de peinture cette fois, à l'Académie des beaux-arts de Munich. Pendant cette période, Winterhalter travaille dans l'atelier du portraitiste Joseph Karl Stieler, et il gagne déjà de l'argent comme lithographe ; il exécute notamment des commandes pour le marchand d'art Ludwig Albert von Montmorillon et pour Karl von Piloty. À partir de 1825, le jeune artiste touche régulièrement chaque année deux cents florins prélevés sur le Fonds pour les arts et les sciences du grand-duché.
En 1828, il quitte Munich pour Karlsruhe, où il est engagé comme maître de dessin de la grande-duchesse Sophie de Bade. Il crée pendant cette période de nombreux portraits de la famille ducale et de notables. Lorsque Léopold Ier devient grand-duc de Bade en 1830, Winterhalter s'installe à Karlsruhe et devient peintre officiel de la cour, même si sa nomination officielle n'intervient qu'en 1834.
Louise d’Orléans, reine des Belges en 1841.
Huile sur toile par Franz Xaver Winterhalter.
Louise Marie Thérèse Charlotte Isabelle d'Orléans, née le 3 avril 1812 à Palerme (Sicile) et morte le 11 octobre 1850 à Ostende (Belgique), est une princesse française, devenue la première reine des Belges par son mariage en 1832 avec le roi des Belges Léopold Ier.
Ancêtre de la dynastie régnant sur la Belgique, Louise est également l'ascendante de l'actuel grand-duc de Luxembourg, du prétendant au trône d'Italie, ainsi que du prince Napoléon.
Membre de la maison d'Orléans par son père le roi des Français Louis-Philippe Ier, Louise est issue d'une fratrie de dix enfants élevés dans un esprit chaleureux en France à partir de 1817, lorsque son père revient définitivement à Paris. Elle grandit dès lors dans les diverses résidences royales. Sous la Restauration, les règnes de Louis XVIII et de Charles X, la popularité de Louis-Philippe s'accroît. À l'issue de la Révolution de Juillet de 1830, ce dernier devient roi des Français.
Louise reçoit une éducation pieuse, rigoureuse et libérale dispensée selon les préceptes émanant de son père, hormis ceux inhérents à la religion, domaine qui relevait du champ de compétences de sa mère Marie-Amélie. Douée pour les arts, elle laisse quelques œuvres picturales de bonne facture, sans toutefois égaler le talent artistique de sa sœur Marie.
En 1832, elle épouse le roi des Belges Léopold Ier, un mariage politique, mais où la concorde règne entre les époux. Mère de trois enfants survivants : Léopold II, Philippe et Charlotte, sa santé s'altère prématurément. Sa volumineuse correspondance, notamment avec sa mère, la place au rang des épistolières et offre un témoignage de première main de la vie politique européenne de son temps.
Louise joue un rôle discret à la cour de Belgique, mais elle devient rapidement un efficace soutien pour le roi qui la consulte en raison de son entendement avisé des questions politiques et diplomatiques. Louise exerce, à plusieurs reprises, un rôle de facilitatrice dans divers mariages concernant sa fratrie. Au point de vue de ses idées, elle fait figure de progressiste en s'opposant à la peine de mort.
L'exil de son père après la révolution française de 1848 et sa mort deux ans plus tard en Grande-Bretagne, altèrent la santé déclinante de la reine qui meurt le 11 octobre 1850, à 38 ans, à Ostende. L'historiographie retient d'elle le surnom de « Reine bien-aimée ».
WINTERHALTER EN ITALIE
En 1832, grâce à une bourse d'études octroyée par le grand duc Léopold Ier de Bade, Winterhalter part en Italie. L'artiste passe par Zurich puis Milan ; il visite Venise, Rome, Florence et Naples. Il copie dans ses carnets les grands maîtres, et progressivement sa palette, principalement en lavis de gris, incorpore toutes la gamme de couleurs. Au milieu de l'année 1833, Winterhalter s'installe à Rome où il partage un atelier avec Johann Baptist Kirner. Il continue à pratiquer l'art du portrait, et peint plusieurs effigies de diplomates et leurs familles, de peintres, de sculpteurs et d'architectes allemands résidant à Rome. Winterhalter peint aussi ses premières scènes de genre, dans le style des peintures de genre italiennes influencées par les Nazaréens, parmi lesquelles Scène de genre romaine (1833), conservée à Karlsruhe.
De retour à Karlsruhe, il revient au portrait ; pendant son court séjour d'août à décembre 1834, Winterhalter exécute des portraits plus colorés, moins maniérés, aux effets atmosphériques plus clairs.
Élisabeth d'Autriche et de Hongrie en 1867
peinte par Winterhalter
Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, duchesse en Bavière puis, par son mariage, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, de Bohême et de Lombardie-Vénétie, est née le 24 décembre 1837 à Munich, dans le royaume de Bavière, et morte assassinée le 10 septembre 1898 à Genève.
Mariée dès l'âge de 16 ans à l'empereur François-Joseph Ier, le 24 avril 1854, elle refuse régulièrement de se plier aux usages de la monarchie, ce qui provoque un conflit durable avec sa belle-mère, l'archiduchesse Sophie de Bavière. Ne pouvant s'adapter à la vie de la cour de Vienne, Elisabeth passe une grande partie de son existence à voyager. Elle perd deux enfants de son vivant, ainsi que des membres de sa famille, parfois de façon tragique. Elle est en partie à l'origine du compromis austro-hongrois de 1867. Son assassinat, en 1898, fait manchette en Europe, car elle jouit d'une bonne réputation sur le continent à cause de sa beauté et des tragédies qui ont marqué sa vie.
Régulièrement peinte de son vivant, sa vie a aussi inspiré des romans et des films. Elle est connue sous le surnom de « Sissi », en référence aux films d'Ernst Marischka, qui révèlent Romy Schneider dans ce rôle.
WINTERHALTER À PARIS
Il s'installe à Paris en décembre 1834. Deux scènes de genre, Il dolce farniente, exposée au Salon de 1836 à Paris, et Le Décameron, présentée au Salon en 1837 sont toutes deux chaleureusement accueillies par la critique et par le public et assurent la réputation de Winterhalter comme peintre. Il obtient une médaille de deuxième classe au Salon de 1837.
Ses premiers portraits sont ceux de la famille Berthier. Il expose au Salon de 1838 le portrait du prince Alexandre de Wagram, fils du maréchal Berthier et de sa fille Malcy, peint en 1837. Ce portrait lance sa carrière de portraitiste, et lui vaut les premières commandes royales. Il peint le roi Louis-Philippe, la princesse Clémentine et la reine de Belgique avec son fils ; ce tableau est envoyé à la reine Victoria et devient la première peinture dans sa collection des œuvres de l'artiste.
Le roi Louis-Philippe choisit Winterhalter pour exécuter une trentaine de portraits en pied de ses proches, il devient de fait le peintre de cour. Winterhalter demande à son frère cadet Hermann et à son ami Albert Graefle (1807-1889) de le rejoindre pour satisfaire les commandes qui affluent. En 1839, il est nommé chevalier de la légion d'honneur par Louis-Philippe (puis promu officier en 1857 par Napoléon III).
L'Impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur
L'Impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur est un tableau peint par Franz Xaver Winterhalter en 1855 conservé au château de Compiègne. Commandé par Eugénie de Montijo, il s'agit de l'une des peintures les plus célèbres du peintre allemand spécialiste des portraits.
La scène, baignée d'une lumière froide et vive, représente Eugénie de Montijo, impératrice depuis deux ans, entourées de ses neuf dames d'honneurs dans un décor champêtre fictif. Elle est représentée avec une couronne de chèvrefeuille sur la tête et un rameau de cette même plante dans la main, faisant office de sceptre. Elle domine légèrement les autres personnages. Elle est tournée vers la grande maîtresse de sa maison, à sa droite, Anne Debelle, princesse d'Essling (1802-1887), femme de François Victor Masséna. À sa gauche, se tient sa dame d'honneur, Pauline van der Linden d’Hooghvorst, duchesse de Bassano (1814-1867), épouse de Napoléon Maret.
En contrebas, se trouvent les dames du palais, qui suivent quotidiennement l'impératrice : à gauche, Jane Thorne, baronne de Pierres (1821-1873), épouse de Stéphane de Pierres et Louise Poitelon du Tarde, vicomtesse de Lezay-Marnésia (1826-1891), femme de Joseph-Antoine-Albert de Lezay-Marnésia; au centre, Adrienne de Villeneuve-Bargemont, comtesse de Montebello (1826-1870), épouse de Gustave Olivier Lannes de Montebello et à droite, Anne Eve Mortier de Trévise, marquise de Latour-Maubourg (1829-1900), épouse de César de Faÿ de La Tour-Maubourg, Claire Émilie MacDonnel, marquise de Las Marismas de Guadalquivir (1817-1905), femme d'Alexandre Aguado Moreno et derrière elles, debout, Nathalie de Ségur, baronne de Malaret (1827-1910), épouse de Paul Martin d'Ayguesvives (et fille de la comtesse de Ségur.
WINTERHALTER À PARIS (SUITE)
En 1842, Winterhalter est invité en Angleterre par la reine Victoria, et il réalise des portraits de la reine et du prince Albert qui enchantent le couple royal, au point qu'ils se font mutuellement cadeaux des toiles de l'artiste. Dans les vingt années qui suivent, Winterhalter passe chaque année plusieurs semaines ou mois en Angleterre ; il réalise plus de cent vingt peintures commandées par la famille royale. Le plus grand tableau de cette époque (aussi en taille : il mesure 250,5 × 317,3 cm) est La Famille royale en 1846 ; il représente le couple royal entouré de ses cinq premiers enfants. La différence de statut entre la reine et le prince consort est subtilement marquée par le regard et le geste plus directs de la reine, et plus déférents de l'époux.
Lors de la révolution de 1848, Winterhalter voyage en Europe, notamment en Espagne, Belgique, Angleterre, Suisse et le pays de Bade, et peint les têtes couronnées. Il retourne à Paris à la fin de l'année 1849. Il travaille les années suivantes à Paris et Londres, et à Madrid avec Eduard Magnus (en), où il peint la reine d'Espagne Isabelle II. Il réalise aussi, en 1852, une nouvelle peinture de genre, Florinde, inspirée d'un conte espagnol, montrant un groupe de jeunes femmes au bain, acquis par la reine Victoria pour le trente-troisième anniversaire d'Albert.
Léonille de Sayn-Wittgenstein-Sayn (1849 env.).
LE STYLE DE WINTERHALTER
Dans les premiers tableaux de la famille du grand-duc de Bade déjà, Winterhalter exprime certains éléments typique du style Biedermeyer auquel il est formé, caractérisé par une figuration réaliste du modèle et une attention méticuleuse à la toilette et des accessoires. Il se montre en cela influencé par son maître Josephe Karl Stieler et comme lui, peint avec un fini très poussé. Comme Stieler, Winterhalter insiste sur certains détails exécutés avec grand soin, tels que les coiffures plus ou moins complexes, les châles dont il rend le précieux de l'étoffe, les bijoux et ornements des femmes rendu dans leurs moindres détails, comme la précision dans les décorations et médailles militaires pour les hommes, la qualité des étoffes, la finesse des chaussures, le raffinement des chapeaux.
Dès les premiers portraits de la période parisienne, on peut observer l'approche particulière de l’artiste, consistant à idéaliser légèrement les traits du modèle tout en allongeant sa silhouette. Moins visible dans le portrait officiel de Louis-Philippe, cette idéalisation est bien visible dans le portrait d’apparat de Napoléon III. On voit aussi cette idéalisation du modèle dans le tableau du fils aîné de Louis-Philippe, Ferdinand-Philippe d'Orléans, peint par Ingres avant sa mort, et représenté par Winterhalter en 1843, et plus encore dans le tableau de deuxième fils de Louis-Philippe, Louis d'Orléans portant ses décorations parfaitement identifiables.
Pauline Sándor, princesse Metternich (1860).
Peintre de femmes, Winterhalter dépeint leur carnation délicate, leur chevelure lustrée, leurs toilettes raffinées et leurs bijoux et accessoires précieux. Alors que le portrait de Anne de Prusse de (1858) insiste encore sur les couleurs vives et les riches parures, mais dans un éclairage venant de côté, vers la fin des années 1850, et suivant en cela l'évolution de la mode, les détails cèdent la place à un traitement plus large des volumes, avec des jupes amples à crinoline qui mettent en valeur les tailles fines et les décolletés généreux.
Un des portraits typique de cette période est celui de la Princesse Pauline de Metternich, daté de 1860. La robe de bal qu'elle porte est composée de multiples couches de tulle qui enveloppent la princesse en coloris unis, garnie de dentelles, de nœuds et de fleurs aux couleurs contrastées. La robe est vraisemblablement l'une des premières créations de Charles Frederick Worth (1825-1895), le premier grand couturier devenu couturier de la cour impériale. Le rendu de la matière et des étoffes apparaît avec perfection dans le châle de dentelle noire, et la robe de soie brochée de fils d'or portés par la princesse Léonille de Sayn-Wittgenstein-Sayn ou encore dans le vêtement de tulle de la princesse Anna de Prusse. L'expression du visage, l'attitude, la toilette et les bijoux des deux femmes sont brillamment arrangés et mis en scène par le peintre.
Princesse Anne de Prusse (1858).
Winterhalter a en plus le sens de la bonne pose, celle qui flatte ses clientes et met en valeur leurs tenues. Il parvient à ce que le portrait ressemble au modèle tout en l'embellissant. Le succès de Winterhalter tient aussi à son attitude, à la fois aimable et disponible tout en restant dans les bornes de la bienséance. La reine Victoria le décrit dans son journal comme un « interesting man, so good natured and straightforward » (« un homme intéressant, honnête et de bon caractère »), de même qu'il demeure, avec « Alfred de Dreux, Ernest Meissonier, Ange Tissier et Adolphe Yvon, parmi les peintres que Napoléon III considéra comme l'un des plus doués des serviteurs de la gloire impériale ».
Friedrich Pecht (1814-1903), peintre et lithographe lui-même, écrivain et historien d'art, a rencontré plusieurs fois Winterhalter. Il décrit la personnalité de Winterhalter dans la notice biographique qu'il lui a consacré en 1875. Selon lui, on était « dans les hautes sphères, agréablement touché voire attiré par ce fis de paysans », qui a une « imagination des plus fertiles, un humour des plus fins et des plus charmants ». Les séances de pose dans son atelier étaient visiblement très agréables, car l'artiste peignait avec une rapidité étonnante, et les modèles pouvaient « également bouger sans aucune contrainte ». Le succès de Winterhalter repose sur son habilité à « représenter ses modèles comme ils voulaient se voir ».
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
"La Farandole" (de l'Arlésienne) de Georges Bizet
https://youtu.be/SvL3-N-GaSc
Georges Bizet est un compositeur français du XIXe siècle, figure phare de la musique lyrique française et l’auteur de l’un des opéras les plus joués au monde, Carmen.
Issu d’une famille de musiciens, Bizet entre au Conservatoire de Paris à l’âge de 9 ans, où il suit les classes de Halevy (en composition), Zimmerman (en harmonie), Besnoit (en orgue) et rencontreCharles Gounod, dont il devient un fervent admirateur. Il travaille même à ses cotés en tant qu’arrangeur et répétiteur et se familiarise grâce à lui avec le monde des artistes.
Enchainant les récompenses, Bizet s’essaye à l’opérette et l’emporte le premier prix au concours organisé par Offenbach pour l’ouverture des Bouffes-Parisiens.
Après avoir remporté le Prix de Rome avec sa cantate Cloviset Clotilde il s’installe pour un temps à la Villa Medicis, où il écrit quelques œuvres et s’épanche de la Belle Rome, pour laquelle il compose d’ailleurs plus tard la Symphonie « Roma ». De retour à Paris, pianiste envié du virtuose Liszt, il s’attèle à la transcription d’œuvres pour piano afin de ne pas sombrer dans la précarité.
Après la guerre de 1870 il devient chef des cœurs à l’opéra puis chef de chant à l’Opéra comique qui lui commande Carmen. Tchaïkovski en prophète annonce que «d'ici dix ans, Carmen serait l'opéra le plus célèbre de toute la planète ».
Brahms assiste une vingtaine de fois aux représentations et Saint-Saëns écrit à Bizet pour le féliciter. L’opéra ne fait pourtant pas l’unanimité lors des toutes premières représentations, le directeur de l’opéra comique et plus largement la bourgeoisie conformiste de l’époque sont furieux du manque de bienséance de la sulfureuse Carmen. Son succès se déclare quelques mois après sa création, et Bizet meurt peu de temps après.
Qualifié par Nietzche d’artiste « méditerranéen », Bizet a réussi a peindre à merveille les différentes atmosphères et cultures du Sud de la France (l’Arlésienne ), l’Espagne Andalouse (Carmen ), et du Maghreb (Djamileh ), sans avoir quitté Paris. Maniant les techniques de composition avec brio et audace, Bizet fait preuve d’une certaine insolence face à l’académisme musical, il s’accorde des libertés tonales, et se donne comme leitmotiv : « *des dissonances avant tout * ».
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