FRANÇOIS KUPKA ARTISTE PEINTRE D'ORIGINE TCHÈQUE

 FRANÇOIS KUPKA


František Kupka, dit François Kupka, né à Opočno (royaume de Bohême), le 23 septembre 1871 et mort à Puteaux (Hauts-de-Seine), le 24 juin 1957, est un peintre tchèque comptant parmi les pionniers de l'abstraction avec Vassily Kandinsky, Gino Severini, Piet Mondrian, Kasimir Malevitch, Auguste Herbin et Robert Delaunay.

Durant ses quatre-vingt-cinq années de vie, il aura vu de nombreux bouleversements de l'art, du symbolisme au pop art, en passant par l'impressionnisme, le cubisme, et bien sûr l'art abstrait, mais il aura toujours voulu garder son indépendance, sa liberté par rapport à tous les grands « -ismes » de l'Art. Bien qu'il soit un pionnier de l'abstraction, il refusera toujours l'appellation d'artiste abstrait, et s'en expliquera ainsi : « Ma peinture, abstraite ? Pourquoi ? La peinture est concrète : couleur, formes, dynamiques. Ce qui compte, c'est l'invention. On doit inventer et puis construire. » 



Enfance et formation artistique

Né le premier de cinq enfants dans une famille modeste d'un notaire et officier dans la petite ville Opočno, en Bohême, František Kupka a quinze ans quand il invente un alphabet mélangeant les écritures grecque, cyrillique et latine dont il se sert pour rédiger son journal. Il a appris le métier de sellier. Il s'intéresse assez vite à la peinture et apprend en autodidacte jusqu'à ses dix-sept ans, où il reçoit un enseignement à l'école de métiers de Jaroměř, avec un professeur féru de spiritisme (très à la mode en cette fin de siècle), pour le préparer au concours de l'Académie des beaux-arts de Prague, qu'il réussit en 1889. Il s'inscrit dans la section peinture sacrée et historique et sera diplômé de l'Académie de Prague (dans l'atelier du professeur František Sequens).



Il part rejoindre l'Académie de Vienne en 1892, qui jouit d'un grand renom. La ville est alors en pleine effervescence : Mahler compose ses symphonies, Gustav Klimt commence à peindre, Hugo von Hofmannsthal publie ses poèmes en prose, Karl Kraus s'active à philosopher, et Freud fait son apparition. C'est l'atmosphère de la ville qui le stimulera, plus que les cours qu'on lui donne à l'Académie, relativement semblables aux cours qu'il avait déjà reçus à Prague. 



Arrivée à Paris et premières grandes œuvres

C'est en 1896 que Kupka vient s'installer à Paris, à Montmartre, lieu où se concentre la bohème de l'époque, artistes et poètes. Il vit d'abord très pauvrement, puis, en 1898, il loue un atelier et commence à gagner sa vie comme illustrateur pour des revues ou créateur d'affiches pour des cabarets, tout en continuant ses tableaux en parallèle. Il illustre également des nouvelles d'Edgar Allan Poe, avec en particulier l'aquatinte en couleur, L'Idole noire, où une statue colossale se dresse à contre-jour dans la pénombre d'un paysage désolé.

À partir de 1901, et jusqu'en 1907, après avoir participé à des périodiques humoristiques et littéraires comme Le Rire et Cocorico, il se met à collaborer intensément à L'Assiette au beurre, hebdomadaire satirique à tendance anarchisante, à laquelle participeront notamment Juan Gris, Félix Vallotton, Jacques Villon. Kupka prend une orientation anti-cléricale et anti-monarchiste, qui l'éloigne de la théosophie et du spiritisme de ses jeunes années. Il réalise trois numéros spéciaux : L'Argent (11 janvier 1902), Religions (7 mai 1904) et La Paix (20 août 1904). Il y est dur et offensif envers ceux qu'il dénonce comme les profiteurs et les oppresseurs : les marchands cupides, le Kaiser, le Tsar. 



Ses dessins sont beaucoup plus élaborés que ceux des autres peintres qui ont participé à la revue. De plus, Kupka souhaite qu'on ne sous-estime pas son œuvre d'illustrateur : dans La Création dans les arts plastiques, il affirme que l'illustration est « un genre qui peut fort bien figurer dans les plus hautes sphères de l'art. Le livre est un véritable ami de l'Homme. Lorsque les proportions chantent, que les équilibre sont heureux, que le blanc des gravures fait entendre un soprano, soutenu par l'alto ou la basse des noires typographies, l'illustration ainsi comprise n'est pas indigne d'un grand artiste. Mais combien le comprennent ? Quel champ magnifique laissé en friche ! ».

Sa vie se stabilise en 1904, date à laquelle il s'installe définitivement avec Eugénie Straub à Puteaux, à côté de chez son ami Jacques Villon. En 1905, il suit des cours de physiologie à la Sorbonne. Il travaille également au laboratoire de biologie et s'intéresse à des problèmes d'optique et de mécanique, en plus de son étude de l'histoire et de l'archéologie. Il pense que ces études vont l'aider dans son art, dont il n'est pas satisfait depuis quelque temps.

En 1905, il réalise des planches pour illustrer l'ouvrage de Jean de Bonnefon, qui adapte à la scène le Cantique des Cantiques. Il poursuivra cette œuvre jusqu'en 1909, œuvre qui comprendra 134 dessins qui seront publiés en 1931 par l'industriel et mécène tchèque, Waldès. Fortement influencées par la Sécession viennoise, ces illustrations du livre biblique ont été exposées à Paris en 2005 au Musée d'art et d'histoire du judaïsme de Paris. Au cours de la même période, il illustre L'Homme et la Terre, d'Élisée Reclus, édité en 6 volumes (1905-1908). Il livre aussi des illustrations à Je sais tout, dont les sept merveilles du monde, en novembre 1909.




Passage à l'art non-figuratif

En 1910 survient la première rupture stylistique : Kupka s'oriente vers l'art non-figuratif. Et, en 1912, le Salon d'automne accepte d'exposer des œuvres non-figuratives. Kupka est alors le premier à présenter au public parisien des toiles abstraites (Amorpha, fugue à deux couleurs, Narodni Galerie, Prague et Amorpha, chromatique chaude, Musée Kampa, Malá Strana). Au Salon des Indépendants, Kupka est exposé avec les peintres cubistes, mouvement qui l'intéresse beaucoup, mais il refuse d'y être assimilé. 

À cette époque, il se regroupe chez son ami Jacques Villon avec de nombreux artistes, tels que Marcel Duchamp, Jean Metzinger, Francis Picabia et Albert Gleizes, dans un groupe qu'on appellera le groupe de Puteaux, ou le groupe de la Section d'or. On y discute d'art, de sciences, de mathématiques et de divers concepts à la mode, tout en présentant ses peintures et ses théories aux autres artistes. 

Le groupe s'intéresse de très près aux travaux cubistes : Metzinger et Gleizes les défendent, tandis que Duchamp, Picabia et Kupka sont plutôt sceptiques. Kupka écrira d'ailleurs dans La Création dans les arts plastiques : « Les expériences réalisées par Picasso et Braque sont intéressantes comme tentatives pour approcher la nature autrement que n'avaient fait les peintres du passé. Mais elles n'aboutissent qu'à une interprétation de plus. »

Les membres produisent un unique numéro d'une revue appelée La Section d'Or, parue le 9 octobre 1912, auquel collaborent Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Pierre Reverdy, André Salmon, Roger Allard, Maurice Princet.



En 1913, il publie La Création dans les arts plastiques, un recueil de textes écrits directement en français depuis 1910 :

    « On peut qualifier “d'atelier spirituel” le domaine subjectif où se projettent les images de la vie intérieure, miroir magique d'une réalité recréée, peuplée de visions dont l'origine semble voilée d'un secret insondable. Le secret de ce monde intérieur, c'est l'énigme des processus psychiques, énigme qui souvent demeure irrésolue aussi bien pour le protagoniste — l'artiste — que pour son entourage. »

    « Adieu, pauvres peintres, obligés de voler des costumes dans les loges des comédiens pour parsemer vos toiles de quelques taches de couleurs osées ! Adieu, artistes-décorateurs, appliqués à l'instar des tapissiers et des modistes, à harmoniser matières et objets colorés ! Vous avez oublié que le sens des couleurs se trouve en vous-mêmes. C'est là qu'il faut aller le chercher. »




La guerre

Dès la déclaration de guerre d'août 1914, bien qu'il fréquente les milieux anarchistes parisiens et soit antimilitariste, Kupka s'engage comme volontaire, et se retrouve sur le front dans la Somme, dans la même compagnie que le poète Blaise Cendrars qui l'évoque dans La Main coupée. 

En 1915, il tombe gravement malade et est évacué à Paris, où il active la résistance tchèque anti-allemande. Il devient même président de la Colonie tchèque de France, qui fédère les associations d'immigrants en France et qui se donne comme but d'enrôler des volontaires tchèques dans la Légion étrangère, et surtout les légions tchécoslovaques. 

En 1918, il est à nouveau mobilisé, et sert sous les ordres du maréchal Foch. Il termine la guerre avec le grade de capitaine et reçoit la Légion d'honneur. 




Retour à l'art

Après la guerre, il reprend plusieurs toiles laissées inachevées, poursuit ses recherches sur la lumière et le mouvement et réoriente son style vers une peinture plus figurative. En 1921, sa première exposition monographique est organisée à la galerie Povolozky, à Paris. En 1923, il est nommé professeur aux Beaux-Arts de Prague, mais il reste cependant à Paris avec la charge de s'occuper des boursiers tchèques. Il rencontre un industriel tchèque, Jindrich Waldes, qui devient son mécène.

En 1931, il participe à la fondation du mouvement Abstraction-Création, créé par Auguste Herbin, en opposition à la peinture de la Nouvelle Objectivité allemande et au surréalisme. Alors qu'il l'a depuis longtemps délaissé, Kupka réintroduit le noir dans sa palette. Il quitte le groupe en 1934.

En 1936, il participe à l'exposition « Cubism and Abstract Art » au MoMA de New York. De 1939 à 1945, il est réfugié à Beaugency avec sa femme, Eugénie Straub. En 1946, il participe au premier Salon des Réalités nouvelles. En 1958, le Musée d'art moderne de Paris organise une rétrospective posthume, un an après sa mort.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (87e division, case 22696). 



Style artistique

Romantisme et symbolisme

Kupka, comme de nombreux artistes, a commencé par suivre les styles appris à l'Académie, notamment le romantisme, tardif mais toujours en vogue dans les Académies de Prague et de Vienne. En témoigne son tableau Vue de Dobruska (1889), peint dans la plus grande tradition artistique.

Mais, dès son arrivée à Paris, il s'oriente vers des thèmes symbolistes, sans pour autant ne faire exclusivement que des peintures symbolistes. De cette période datent les nombreuses illustrations pour L'Assiette au beurre, notamment la couverture de L'Argent, dans lequel l'Argent est un personnage au ventre/coffre-fort et au nombril/serrure, qui tient dans sa main un ouvrier le poing levé. De même, les dessins à l'intérieur de la revue sont parfaitement symbolistes : un curé prêche devant une immense foule avec un Jésus sur une croix en bas de laquelle se trouvent des sacs d'or ; l'Argent courtise une Marianne naïve, et, alors qu'au loin la foule hurle « Vive la liberté ! Vive la Commune ! Vive l'anarchie ! », il dira simplement : « Moi, je m'en fous ! » ; dans un autre dessin, l'Argent écrase la foule et force un homme à écrire « Au nom du peuple » sur une table de loi.



Le passage à l'abstraction

Kupka arrive à l'abstraction après un long travail de recherche. À partir de 1908, ses illustrations dans sa revue Prométhée traduisent une grande recherche artistique : Kupka s'interroge longuement sur la perspective, faisant de nombreux essais, dans ses illustrations mais aussi dans ses tableaux, Les Touches de piano (1909) ou Grand Nu (1909). Il étudie également le mouvement à travers le tableau Femme cueillant des fleurs (1909-1910). 

Ses personnages deviennent peu à peu flous, comme dans une photographie « bougée ». Le mouvement et le temps sont travaillés par les ombres et par les changements de couleur de la gauche vers la droite du tableau. Il produit ensuite une toile intitulée Madame Kupka parmi les verticales (1910-1911), sur laquelle le visage de sa femme est enfermé entre des traits verticaux. Dès lors, les formes géométriques s'imposent à lui, et il passe dans l'abstraction. 



UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

https://youtu.be/dyV-qqKv9Qc



Bedřich Smetana (1824-1884) est considéré comme le père de la musique tchèque par sa contribution au renouveau de la culture bohémienne, empruntant dans ses compositions des thèmes et des mélodies folkloriques tchèques.

Dès son enfance, Smetana fait preuve d’une grande virtuosité au piano et au violon. Il compose ses premières œuvres à l’âge de 8 ans. Il étudie ensuite la musique à Prague et devient maître de musique chez le comte Leopold Thun chez qui il rencontre Liszt, Schumann et Berlioz. Grâce au soutien financier de Liszt, il édite ses premières œuvres et fonde une école de musique. Il enseigne, joue de la musique de chambre et est chef d’orchestre en Suède. Il y dirige la création de ses trois poèmes symphoniques en 1858, 1859, 1861. Il fonde une seconde école de musique à Prague dans le but de promouvoir la musique tchèque, prenant ainsi part aux mouvements nationalistes tchèques. Il est nommé chef d’orchestre de l’Opéra de Prague dans lequel joue Antonín Dvořák avec qui il se liera d’amitié. Il meurt en 1884 atteint de surdité.

Chaque année, son cycle de six poèmes symphoniques Ma Patrie ouvre le festival de musique classique Le Printemps de Prague qui débute le 12 mai, date anniversaire de la mort de Smetana. 


VOUS AVEZ BON GOÛT !​

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​

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