HENRI LEBASQUE, DANS LES NUANCES D'UN BONHEUR RADIEUX

HENRI LEBASQUE, 

DANS LES NUANCES

 D'UN BONHEUR RADIEUX


Henri Lebasque (1865-1937), Véranda sur la plage de Cannes ou Le Bar de la plage,  huile sur toile signée, 46 x 55 cm.  Estimation : 30 000/32 000 €

« Peindre dans la lumière et dans la joie, spontanément, légèrement et sans effort apparent, telle paraît être la fonction et comme le génie propre d’Henri Lebasque. Pas de système appris, laborieusement échafaudé, pas de formules, pas de genres, ou plutôt il les effleure tous, sauf les genres ennuyeux ; il peint tout ce qui vit et tout ce qui charme : les femmes, les fleurs, les enfants, le ciel et les eaux. Un air léger et limpide baigne son œuvre entière qui ne s’attarde ni aux sujets graves, ni aux effets tristes, ni aux teintes sourdes : la nature semble toujours en fête pour lui. »

L’historien de l’art Paul Vitry (1872-1941) a parfaitement exprimé dans son ouvrage consacré à l’artiste (*) les traits essentiel de l’œuvre de Lebasque



Portrait d'Henri Lebasque


UN STYLE QUI RESTE À CE JOUR INÉGALÉ

La douceur de vivre est la signature d’Henri Lebasque. Elle s’épanouit sous la langueur du soleil méditerranéen, illuminant ses tableaux avec subtilité. À la puissance de ses rayons, capables de sculpter et de diviser les formes en les réduisant à de simples contrastes d’ombre et de lumière, il préfère leur caresse paisible sur les corps et les paysages. 

Ses délicats dégradés de rose, de bleu et de mauve s’en font ici les interprètes. Ils dissolvent les sujets en les enveloppant d’une chaleur solaire qui irradie l’atmosphère. 



Henri Lebasque. Hamac (1923). Huile sur toile, 65,5 × 81,4 cm, The National Museum of Western Art, Tokyo. A la fin du 19e siècle et au début du 20e, l’intérêt des artistes pour les arts africains et océaniens fait naître un courant qualifié de primitivisme. Paul Gauguin s’installe même à Tahiti où il peint des chefs-d’œuvre. Cette composition de Lebasque est influencée par le primitivisme et par le style de Gauguin (voir par exemple, Paul Gauguin. Arearea, 1892). Les aplats de couleurs ont remplacé les petites touches impressionnistes des débuts de l’artiste.


Lebasque évoque son intensité avec finesse, grâce à la ligne de parasols traversant la composition sur toute sa longueur : leur éclatante blancheur reflète un ciel sans nuages, dissimulé par la voile rayée de jaune d’or, déployée pour ombrager la terrasse du premier plan. Cette douceur, qui irradie de ses œuvres peintes sur la Côte d’Azur, ne demandait qu’à s’exprimer depuis ses débuts. 



Henri Lebasque. Nono à l’aquarelle (v.1915). Huile sur toile, 65 × 59 cm, collection particulière. Henri Lebasque séjourne à Saint-Tropez avec sa famille. Sa fille Hélène, dite Nono, âgée de quatorze ans, s’exerce à peindre à l’aquarelle une nature morte de fruits, tandis que Marthe, sa fille aînée, âgée de vingt ans, admire le jardin. La lumière envahit la terrasse. Le peintre la saisit avec des tonalités de vert, de gris et de rose, en utilisant des valeurs très claires.


Malgré ses amitiés nouées parmi les artistes fauves du Salon d’automne, auprès desquels il a exposé, il ne s’est pas laissé emporter par leur violence chromatique. Élève de Bonnat après son arrivée à Paris, en 1886, Lebasque a surtout été marqué par Renoir et Pissarro. Il a fait la connaissance de ce dernier en 1902, et n’a jamais oublié les leçons apprises auprès du maître impressionniste, en particulier l’harmonie des tons et les petites touches expressives. Il s’est d’ailleurs essayé quelque temps au pointillisme, à la faveur de sa rencontre avec Luce et Signac, en 1893. L’artiste, qui cherche sa propre voie, finira par la trouver dans le midi de la France, que lui fait découvrir Manguin. 



Henri Lebasque. La famille sous la lampe (v. 1905). Huile sur toile, 50 × 50 cm, musée des Beaux-Arts, Angers. Cette scène familiale a été peinte dans la même pièce que dans La lecture du soir (1904, ci-dessus). Catherine Fisher, épouse Lebasque, dite Ella, est entourée de Marthe, dix ans, qui dessine, et d’Hélène, dite Nono, quatre ans, qui joue. L’influence divisionniste reste notable.


À partir de 1906, la touche de Lebasque, plus libre, adopte de vaporeuses couleurs pastel à l’unisson d’une vie heureuse, dont il représente des instants choisis ayant pour cadre de paisibles villas, des jardins arcadiens, des bords de rivières ou des plages ensoleillées. Bien qu’il se rende encore en Vendée, en Bretagne et en Normandie, sa nouvelle terre d’adoption est désormais le littoral méditerranéen, entre Nice et Sanary. Saint-Tropez et Sainte-Maxime l’ont accueilli avant qu’il ne pose définitivement ses valises au Cannet, en 1924, près de Bonnard, alors que Matisse réside à Nice. 

Entre ses deux amis, le nabi et le fauve, il a développé un style personnel plein de fraîcheur, dont la sensibilité a été gage de son succès. Une rétrospective du musée des Ponchettes, à Nice, lui a rendu hommage en 1957, avant que son atelier ne soit dispersé à Drouot, en 1983.



Henri Lebasque. Sur le banc vert, Sanary (1911). Huile sur toile, 93 × 130 cm, collection particulière. Il s’agit de Marthe, la fille aînée du peintre et de Nono jouant à l’arrière-plan. Lebasque, en pleine possession de ses moyens, a trouvé un style lui permettant de mettre en valeur ses qualités exceptionnelles de coloriste. La richesse chromatique apparaît immédiatement avec les couleurs complémentaires structurant le sol et le kimono de Marthe. La forte luminosité tombant sur Nono contraste avec la mi-ombre où se trouve Marthe. Visiblement, Marthe s’ennuie un peu en prenant la pose, mais la sérénité familiale règne.


BIOGRAPHIE D'HENRI LEBASQUE (1865-1937) 

 Le peintre de la joie et de la lumière Henri Lebasque est né le 25 septembre 1865 à Champigne. Il a étudié la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. En 1893, sous l'influence de Maximilien Luce et de Paul Signac, il s'essaya au pointillisme, que l'on peut considérer comme un mouvement post-impressionniste. Dans les années 1900, Lebasque s'inspire du fauvisme, un nouveau mouvement artistique de la peinture française, caractérisé par des couleurs vives et sauvages.

Henri Lebasque était ami avec d'autres peintres de son époque comme Matisse, Rouault, Dufy, Valtat, Manguin avec lesquels il eut beaucoup d'échanges. En 1924, il s’installa dans le sud de la France. Cette migrationa eu un effet considérable sur son travail artistique : sa palette de couleurs est devenue plus lumineuse et plus heureuse.

Les critiques et collègues artistes de son temps ont qualifié Henri Lebasque de "peintre de la joie et de la lumière". Il travaillait avec des couleurs heureuses, subtiles, axé sur la complémentarité et la représentation de la lumière et des ombres. La joie de vivre évocatrice de ses œuvres et le sens prononcé de la beauté sont des caractéristiques qui le distinguent des peintres de son temps. Ses peintures expriment des sentiments de légèreté et d'optimisme.

Henri Lebasque décède dans la ville de son coeur du Sud de la France, Le Cannet.





Henri Lebasque. Nu à la fenêtre (1926). Huile sur toile, 81 × 60 cm, Indianapolis Museum of Art. L’association classique intérieur-extérieur permet au peintre de traiter à la fois le nu, le paysage méditerranéen et le balcon. L’étude de l’ombre et de la lumière sur le corps constitue la difficulté principale.


LA MÉTHODE DE TRAVAIL D'HENRI LEBASQUE

Henri Lebasque a connu le succès avec des scènes de genre familiales dans un cadre méditerranéen. Il place ses personnages dans des jardins, sur des terrasses environnées d’une végétation luxuriante. Le traitement subtil de l’ombre et de la lumière constitue un élément essentiel de la composition. Les figures masculines sont rares. Le peintre s’intéresse à la féminité et à l’enfance en prenant pour modèles son épouse Catherine (Ella), ses deux filles Marthe et Hélène (Nono) ainsi que son fils Pierre. L’omniprésence de ses proches, dans une ambiance de sérénité, transforme ses tableaux en odes à la joie de vivre paisiblement près de la nature, dans la douceur du rivage méditerranéen.



Henri Lebasque. La lecture du soir (1904). Huile sur toile, musée de Beaux-Arts de Nancy. Autre titre : Sous la lampe. La vie familiale d’Henri Lebasque est la source principale de son inspiration. Les scènes d’extérieur dans un jardin, très lumineuses, deviendront sa spécialité. Mais quelques scènes d’intérieur apparaissent aussi dans son œuvre. Ses deux filles, Marthe lisant et Hélène ouvrant la porte d’un buffet, offrent l’occasion à l’artiste de décrire un intérieur bourgeois de l’époque, avec semble-t-il déjà, l’éclairage électrique.

L’œuvre d’Henri Lebasque est quantitativement très important et concerne tous les genres : paysages, portraits, natures mortes, nus. Cet éclectisme est le signe de la curiosité expérimentale, mais aussi du goût du travail. L’artiste nous a laissé des milliers d’huiles, aquarelles, dessins, dont quelques échantillons représentatifs sont fournis ci-après.



Henri Lebasque. Le jeune peintre (1904-05). Huile sur toile, 81,4 × 65,7 cm, collection particulière. Lebasque saisit le geste de l’enfant et sa concentration sur son travail. La peinture sur le motif, au milieu de la nature gagne ses lettres de noblesse avec le courant réaliste au 19e siècle, mais les paysagistes plus anciens prenaient déjà des croquis en extérieur. L’enfant ne peut pas être Pierre, le fils du peintre, né en 1912, mais peut-être Marthe, née en 1895, qui deviendra peintre. 


Il n’est pas possible de rattacher Lebasque à un courant pictural particulier. Il naît en 1865, au moment où apparaît l’impressionnisme. Il ne peut échapper au bouleversement que constitue cette esthétique entièrement axée sur la perception. Ses premiers travaux sont impressionnistes, mais ayant rencontré les divisionnistes Paul Signac et Maximilien Luce, il emprunte un temps leur technique. Par la suite, au début du 20e siècle, il fréquente les Fauves, mais leurs provocations chromatiques n’attirent pas ce sage, qui savait faire la part des choses. Pierre Bonnard (1867-1947), son contemporain, l’influencera davantage à partir de 1924, année de son installation au Cannet, à proximité de la demeure de Bonnard. Ils s’intéressent tous les deux à des thèmes identiques. Mais Lebasque reste à l’écart de tout embrigadement avant-gardiste, il évolue en saisissant souplement l’air du temps.



Henri Lebasque. Le peignoir bleu (1920). Huile sur toile, 81 × 65 cm, collection particulière. Cette composition concilie avec brio l’intimité familiale et le paysage montagneux, qui pourrait se situer dans les environs de Saint-Tropez, où le peintre séjournait en 1920. Les portraits comportant un arrière-plan paysager visible par une fenêtre datent de la Renaissance. Cette composition, qui n’est pas un portrait, revisite donc un modèle ancien.


UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

"Messe de Requiem", composée par Guiseppe Verdi (1813-1901) et présentée en 1874, à la mémoire du poète et romancier italien Alessandro Manzoni.

Enregistré en 1967, les solistes ténor Luciano Pavarotti, la soprano Dame Joan Sutherland, la mezzo-soprano Marilyn Horne et la basse Martti Talvela, avec le Chœur de l'Opéra national de Vienne et l'Orchestre philharmonique de Vienne.



Verdi est un compositeur italien de la période romantique ayant produit une vaste œuvre lyrique.

Musicien anti-doctrinaire n’ayant laissé aucun écrit théorique, à la différence de son contemporain Wagner, Verdi s’inscrit à la suite de Rossini, Bellini et Donizetti, et constitue le lien entre le mélodrame du début du siècle et le drame musical que symbolise l’œuvre de Wagner. 

L’évolution que Verdi impulse n’est pas lisible dans la progression de son œuvre, mais plutôt dans les principes qui se dégagent de ses compositions au fur et à mesure, comme l’importance de la théâtralité du sujet et de la mélodie.


VOUS AVEZ BON GOÛT !​
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​

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