ALFRED SISLEY L'IMPRESSIONNISTE ANGLAIS

                                             

ALFRED SISLEY 

L'IMPRESSIONNISTE ANGLAIS



Pierre-Auguste-Renoir.-Alfred-Sisley-1868-

« [Sisley] fixe les moments fugitifs de la journée, observe un nuage qui passe et semble le peindre en son vol. Sur sa toile, l'air vif se déplace et les feuilles sur les branches légères poussent à l'envi, quand, rouges d'or, vert roussi, les dernières tombent en automne, car espace et lumière ne font alors qu'un, et la brise agite le feuillage, l'empêche de devenir une masse opaque, trop lourde pour donner l'impression d'agitation et de vie. »

Stéphane Mallarmé, 1876


MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

André Lafosse : Suite impromptue - Local Brass


André Lafosse (1890-1975) est un tromboniste français, soliste et professeur reconnu.

Lafosse est né le 13 mars 1890 à Marly-le-Roi, dans une famille de musiciens. Il commence le trombone dans la classe de Johannès Rochut avant d’obtenir en 1908 le premier prix aux Conservatoire national de musique et de déclamation. Il entre à l’Opéra-Comique puis à l’Opéra de Paris vers 1920 et ne le quitte qu’en 1949 pour se consacrer à sa classe au Conservatoire national de musique. Il a également été soliste de l'Orchestre Lamoureux

Il est le frère de Marcel Lafosse (1895–1969) qui joua la deuxième trompette dans le Boston Symphony Orchestra de 1928 jusqu'au milieu des années 1950. 




Alfred Sisley. L'église de Moret, le soir (1894). Huile sur toile, 101 × 82 cm, musée du Petit Palais, Paris. 

Il peint à différents moments de la journée et à diverses saisons une quinzaine de toiles représentant l'église de son village. Celle que nous exposons a été exécutée par un soir de grand beau temps en 1894. Installé au deuxième étage d'une maison bordant la place de Moret, Sisley projette directement sur la toile ses impressions visuelles. Les couleurs claires et franches appliquées par petites touches captent les effets fugitifs de la lumière du soir. La ligne d'horizon placée bas laisse une large surface au ciel dont l'azur s'anime d'un nuage rose nacré. Malgré la spontanéité de cette vision, on trouve aussi dans ce tableau la rigueur architectonique et la recherche de  profondeur si caractéristiques de toutes les compositions du peintre. 


QUI ÉTAIT CE PEINTURE IMPRESSIONNISTE ?

Avec lui disparaissait le seul des grands peintres du groupe des impressionnistes à n'avoir pas véritablemement connu le succès de son vivant, malgré le soutien moral et financier manifesté par les marchands d'art Paul Durand-Ruel et Georges Petit, et leurs efforts pour faire découvrir son œuvre à Paris comme à l'étranger.

Pourtant, un an plus tard, à la vente Alfred Sisley, 1892, propos rapportés par Adolphe Tavernier, L'Atelier de Sisley, Paris 1907. « Il faut que les objets soient rendus avec leur texture propre, il faut encore et surtout qu'ils soient enveloppés de lumière, comme ils le sont dans la nature. Voilà le progrès à faire. C'est le ciel qui doit être le moyen (le ciel ne peut n'être qu'un fond). Il contribue au contraire non seulement à donner de la profondeur par ses plans (car le ciel a des plans comme les terrains), il donne aussi le mouvement par sa forme, son arrangement en rapport avec l'effet ou la composition du tableau. » 

Sisley est un peintre exclusivement paysagiste, celui qui, dans la lignée de Corot, et avec Monet, a le mieux cherché et réussi à exprimer les nuances les plus subtiles de la nature dans les paysages impressionnistes.

D'origine et de nationalité britannique, quoiqu'ayant vécu en France, il s'inscrit aussi, par ses paysages, dans la lignée de Constable, Bonington et Turner. S'il subit l'influence de Monet, il s'éloigne de son ami par sa volonté de construction qui lui fait respecter la structure des formes. 



Alfred Sisley. La Place du Chenil à Marly, effet de neige (1876)

Alfred Sisley. La Place du Chenil à Marly, effet de neige (1876). Huile sur toile, 50 × 61,5 cm, musée des Beaux-Arts, Rouen. Les paysages d'hiver représentent une partie importante de l'œuvre de Sisley. Avec cette place de Marly-le-Roy, il s'intéresse aux effets de la lumière sur la neige qu'il transcrit par de légères touches bleutées et rose pâle. Le ciel particulier du temps neigeux est restitué avec les mêmes choix chromatiques.


L'AVANT-GUERRE

Fils d'un riche négociant britannique établi à Paris, Alfred Sisley nait à Paris en 1839. Son père l'envoie en Angleterre à Londres, où il suivra une formation commerciale de 1857 à 1861, mais le jeune Sisley préférera, malgré la volonté parentale, se destiner à la peinture plutôt qu'au commerce : il entre aux Beaux-Arts en 1862, et à l'atelier de Gleyre, où il fait la connaissance de Renoir, Monet et Bazille.

En 1864, en même temps que ses amis, il quitte l'École des Beaux Arts, au moment où Charles Gleyre cesse d' y enseigner, et se consacre à la peinture en plein air, dans la région de Fontainebleau, à Chailly-en-Bière, puis à Marlotte de 1865 à 1866, en vivant grâce à la sécurité matérielle que lui offre son père. 

Dès ses débuts Sisley, comme Pissarro, se consacre essentiellement aux paysages et aux représentations vivantes des rues villageoises ou des cours d'eau parisiens.

Il retrouve fréquemment Monet et Renoir pour travailler. Les premières œuvres d'Alfred Sisley ont été influencées par le réalisme de Courbet, Corot et Daubigny.

Un critique d'art écrit à son sujet, l'année de sa mort : "C'est Corot qui l'impressionne, le Corot clair et argenté, à la fois léger et solide, toujours large, profond, infini, le Corot rêveur, calme et précis...". 



Alfred Sisley. Pont de Villeneuve-la-Garenne (1872). 

Huile sur toile, 49,5 × 65,4 cm, 

Metropolitan Museum of Art, New York. 

Ce pont suspendu au tablier en acier sur piliers de pierres a été construit en 1844 pour établir une liaison entre Villeneuve-la-Garenne et Paris. Le pont permet à Sisley d'accentuer l'effet de perspective par la diagonale du tablier s'enfonçant vers les maisons. Cette composition lumineuse montre la maîtrise de l'espace et le goût de l'artiste pour les couleurs claires et délicates qui s'accordent parfaitement aux paysages de printemps et d'été de l'Île-de-France. Paul Durand-Ruel, qui savait repérer les grandes œuvres, achète le tableau pour 200 francs et le revend l'année suivante 360 francs.


Il sera admis au Salon en 1866, 1868 et 1870. Ses tableaux dénotent son vif intérêt pour les impressions colorées des arbres et des édifices, et pour le jeu changeant de la lumière et des nuages au-dessus du paysage.

Dans le catalogue de la vente de l'atelier Sisley organisée au profit de ses enfants après sa mort, on peut lire sous la plume de ce même critique d'art " ... dans le petit groupe laborieux et insouciant, épris de lumière, que forment à Fontainebleau Monet, Renoir, Sisley, Bazille, il représente la gaieté, l'entrain, la fantaisie".

En juin 1866, il épouse Eugènie Lescouezec , une jeune fille de bonne famille, modèle et fleuriste, dont il aura deux enfants. Auguste Renoir composera d'eux en 1868, un célèbre tableau, intitulé "Les Fiancés" (dit "le Ménage Sisley") . 

En 1869, il s'installe à Louveciennes, au 2 rue de la Princesse. 



Alfred Sisley. Vue de Villeneuve-la-Garenne sur la Seine (1872).Huile sur toile, 59 × 81 cm, 

Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. 

Ce tableau, réalisé deux ans avant la première exposition impressionniste (1874), est une étude de la lumière qui inonde l'arrière-plan tandis qu'au premier plan la rive reste dans l'ombre. L'observateur a ainsi l'impression presque physique de se trouver à l'ombre des arbres et d'observer la lumière sur la Seine et les maisons de Villeneuve.


L'APRES-GUERRE

La guerre de 1870 va provoquer la ruine de sa famille, et Sisley, va passer, pour le reste de sa vie, du statut de fils de famille aisé financièrement, au statut d'artiste devant vivre difficilement de sa peinture.

La Commune de Paris en 1871 le conduit à se réfugier à Londres, où il rencontre le marchand  d'art Durand-Ruel, qui a ouvert une galerie pour faire connaître les artistes français. Il revient en France, à Louveciennes peu après les évènements.

Maintenant ruiné, il doit dans un souci d'économie quitter définitivement Paris et Louveciennes en 1874 pour s'installer en face de l'Abreuvoir de Marly-le-Roi. 



Alfred Sisley. La neige à Louveciennes (1878). 

Huile sur toile, 61 × 51 cm, musée d'Orsay, Paris.  

La campagne hivernale attire particulièrement Sisley qui excelle à rendre la tristesse et le caractère désolé de la nature. Son tempérament réservé et solitaire s'accorde mieux aux mystères et au silence qu'à l'éclat des paysages ensoleillées et méditerranéens qu'affectionne par exemple Renoir.

Comme Monet, Sisley suit l'exemple de Courbet en peignant des paysages enneigés. Si ce thème séduit les impressionnistes, c'est parce qu'il leur permet d'étudier les variations de la lumière et de jouer des différentes nuances de leur palette. Grâce à des petites touches colorées posées sur la toile, le sol n'est pas uniformément blanc, mais irisé de reflets bleutés. 


Il fait partie en 1874 des 31 exposants de la première exposition du groupe des Impressionnistes, puis expose aux suivantes, en 1876 et 1877, sans toutefois y acquérir la sympathie, ou l'enthousiasme des critiques.

Il peint alors essentiellement à Argenteuil, Marly et Bougival. "Bateaux à l'écluse de Bougival" en 1873, " La Neige à Louveciennes " en 1874, "L'Inondation à Port-Marly" en 1876), sont parmi ses oeuvres les plus marquantes de cette époque. 

Il ne quittera plus alors l'Ile-de-France , en dehors de trois courts séjours, qu'il effectuera l'un en Angleterre en 1874, l'autre en Normandie en 1894, et un dernier au pays de Galles en 1897.

En 1883, cependant Durand-Ruel lui consacre une exposition particulière et lui achète quelques toiles, mais l'intérêt pour son oeuvre reste faible. 




Alfred Sisley. Passerelle d'Argenteuil (1872)

Alfred Sisley. Passerelle d'Argenteuil (1872). Huile sur toile, 38 × 60 cm, musée d'Orsay, Paris. Le pont ayant été détruit au cours de la guerre de 1870, cette passerelle en bois l'a provisoirement remplacé jusqu'à la reconstruction en 1874. Tableau totalement impressionniste où les personnages et les maisons sont évoqués. Le peintre cherche désormais à restituer sa perception du paysage et non à en faire une représentation fidèle.


MORET-SUR-LOING

Après 1880, Sisley alla alors s'installer dans une retraite solitaire, à Moret-sur-Loing, chef-lieu de canton de Seine-et-Marne, proche de Fontainebleau. 

Il trouve dans cet endroit les lieux d'une vive source d'inspiration où il compose inlassablement de nombreuses toiles aujourd'hui célèbres, parmi lesquelles on peut citer "Moret sur Loing au Soleil Levant" ou "Peupliers à Moret-sur-Loing" en 1888, " Le Canal du Loing à Moret ", " La Rue des Fosses à Moret " en 1892 , ou encore "Le Pont de Moret " en 1893.



Alfred Sisley. Moret-sur-Loing au soleil levant (1888). 

Huile sur toile, 61 × 74 cm, collection particulière. 

Le Loing se confond presque avec le rivage car le peintre insiste sur les reflets sur l'eau de la lumière rasante du matin. Mais, sensible à la dimension spatiale du paysage, Sisley donne de la profondeur à sa composition en opposant les arbres au premier plan et le village à l'arrière-plan.


Il éprouve là un plaisir inlassable de peindre en plein air et en toute saison les paysages de cette région. 

Alfred Sisley passe ici les dernières années de sa vie, dans la simplicité, et meurt en 1899, sans avoir pu obtenir la nationalité française qu'il demandait depuis 1895. Il fallut attendre sa mort pour qu'il soit reconnu comme l'un des plus grands peintres impressionnistes 

Le langage pictural d' Alfred Sisley s'est toujours fortement inscrit dans l'impressionnisme, mais il a toujours montré également son attachement à ses premiers inspirateurs que furent Corot et Daubigny.

Ce qui le distingue, c'est cependant sa constante discrétion, la sensibilité de son inspiration, son goût pour les paysages paisibles. Il y a toujours eu chez lui une grande humilité dans sa tentative de retranscrire sur la toile l'enchantement qu'il ressentait devant les situations et les paysages réels.

D'aucuns y ont vu un manque de personnalité artistique, son éventail thématique étant effectivement restreint aux seuls paysages, dans lesquels quelques personnages font parfois office de décor, sans aucun trait vraiment personnel. De son vivant, il ne sera jamais considéré, par les amateurs d'art, que comme un peintre du mouvement impressionniste peignant un peu comme Monet. Pourtant les tableaux de Sisley présentent une atmosphère positive de beauté, de clarté et de légèreté, et représentent un haut degré d'aboutissement impressionniste. 


UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Local Brass Quintet - Paris / Crespo - Suite Americana



Enrique Crespo a étudié l'architecture et la musique à Buenos Aires et est devenu tromboniste solo dans l'orchestre symphonique local, il a également travaillé comme arrangeur, soliste de jazz et chef d'orchestre. Une bourse a conduit Crespo à l'Université des Arts de Berlin en 1967. Ici, il a étudié le trombone et la composition. Après avoir terminé ses études en 1969, il devient premier tromboniste de l'orchestre symphonique de Bamberg. Il a occupé ce poste jusqu'en 1980 avant de passer au RSO Stuttgart du SWR en tant que tromboniste solo.

Pendant ce temps, il compose de plus en plus et interprète lui-même ses propres compositions. Il fonde son propre studio de son et de cinéma, d'où émergent de nombreuses productions de disques, de films et de télévision. En 1974, il fonde le German Brass Quintet pour l'une de ses productions avec ses anciens camarades de classe Konradin Groth, Martin Kretzer, Wolfgang Gaag et Dieter Cichewiecz. Pour la production du CD BACH 300 à l'occasion du 300e anniversaire de Johann Sebastian Bach en 1985, Crespo a doublé le line-up à 10 cuivres afin de pouvoir arranger la musique de Bach de manière appropriée pour les cuivres. Depuis, l'ensemble s'appelle German Brass. Cependant, il joue sans Crespo depuis 2011 car il y avait des discussions sur les droits de marque au sein de l'ensemble.

Crespo essaie de connecter la musique sérieuse et populaire. Dans ses compositions, il mélange les styles du classique, du jazz et du folklore. Certaines de ses compositions et arrangements ont trouvé une large utilisation dans le répertoire des ensembles de cuivres, comme la Suite Americana n ° 1 de 1977. Crespo utilise des chansons folkloriques d'Amérique latine, le sujet de l'œuvre Son de México est, par exemple, une chanson populaire au Mexique. Il s'est également arrangé pour l'orchestre de danse de Nuremberg.


CONCLUSION

« Il faut que les objets soient rendus avec leur texture propre, il faut encore et surtout qu'ils soient enveloppés de lumière, comme ils le sont dans la nature. Voilà le progrès à faire. C'est le ciel qui doit être le moyen (le ciel ne peut n'être qu'un fond). Il contribue au contraire non seulement à donner de la profondeur par ses plans (car le ciel a des plans comme les terrains), il donne aussi le mouvement par sa forme, son arrangement en rapport avec l'effet ou la composition du tableau. »

Alfred Sisley, 1892, propos rapportés par Adolphe Tavernier, L'Atelier de Sisley, Paris 1907



Alfred Sisley. Le pont de Moret (1893)

Alfred Sisley. Le pont de Moret (1893). Huile sur toile, 73,5 × 92 cm, musée d'Orsay, Paris. Cette vue panoramique de Moret-sur Loing par un jour radieux de printemps permet à Sisley de synthétiser tout son savoir-faire. Les bâtiments se découpent nettement sur un ciel immense et le pont est minutieusement dessiné, mais les reflets de la lumière sur l'eau sont traités avec une parfaite maîtrise de la technique impressionniste. Avec Corot, Sisley est le peintre qui a le mieux capté la quiétude de la campagne française du 19e siècle.



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