GÉRICAULT À CHEVAL
GÉRICAULT À CHEVAL
Vous avez aimé Le hussard sur le toit ? Vous aimerez La semaine sainte! Sept ans après Giono, en 1958, Aragon se lance dans un genre prétendument mineur et publie à son tour un gros roman historique. Comme Giono, il signe ainsi l'un de ses meilleurs livres, peut-être le meilleur.
Dans "La Semaine Sainte", Aragon met en scène la semaine du 19 au 26 mars 1815, où Napoléon revint de l'île d'Elbe, poussant Louis XVIII et les princes à un nouvel exil.
Au cours de cette débâcle nous allons suivre de nombreux personnages, des monarchistes et d'anciennes figures de l'Empire rallié à Louis XVIII, mais aussi le peintre Théodore Géricault qui restera notre personnage principal.
La question de l'avenir immédiat se pose pour tout ses gens et pour certains celle de savoir à qui rester fidèle. le talent d'Aragon est de ne pas juger ni de donner des leçons d'histoire mais au contraire de privilégier la pluralité et la multiplicité des points de vue.
Par ce jeu d'empathie avec tous ces personnages, Aragon montre la complexité de la situation historique mais aussi que la fiction reste le procédé le mieux à même de nous la faire comprendre.
(Les préoccupations contemporaines ne sont pas absentes du récit: non content de mettre en scène des conspirateurs républicains du côté d'Amiens, Aragon évoque une grève de mineurs en 1919 dans une parenthèse anachronique. Mais son roman reste avant tout un tableau grandiose et minutieux de ces vingt-cinq années de tempêtes qui aboutirent aux Cent-Jours. Autour de Géricault gravitent des maréchaux d'Empire, des régicides devenus royalistes, des survivants aux fidélités multiples: une génération qui vécut à la vitesse d'un cheval emballé. Et, pour comble de bonheur, pas une once de réalisme socialiste dans ce superbe roman bourgeois!)
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Malcolm Arnold - Brass Quintet No. 1 Op. 73 - I. Allegro vivace
https://youtu.be/ZLaIxHPbgjo
Malcolm Arnold, né le 21 octobre 1921 à Northampton et mort le 23 septembre 2006 à Norwich, est un compositeur et chef d’orchestre britannique, compositeur notamment de la célèbre musique du film Le Pont de la Rivière Kwaï en 1957.
«Les courses, sont un thème emblématique de la modernité.» Une modernité, comme souvent, bien paradoxale, puisque, elle peut tourner le dos à la science pour lui préférer la tradition.
Mais elle ouvre aussi des brèches vers le futur : «Les études sur la locomotion du cheval, écrit le spécialiste des débuts du cinéma, Laurent Mannoni, engendrent, durant la seconde moitié du XIXe siècle, plusieurs techniques d’enregistrement du mouvement qui finiront par donner naissance à la cinématographie moderne.»
Ce nouvel art n’allait pas tarder à susciter à son tour les plus folles cavalcades… Et c’est en toute logique que l’exposition se clôt sur un espace de projection dédié à l’image animée.
Théodore Géricault, Course de chevaux, dit Le Derby de 1821 à Epsom, 1821, huile sur toile, 116 x 148 cm, Paris, musée du Louvre.
Passionné par les chevaux, Géricault réalisa de nombreux tableaux les représentant. Travaillant un temps aux écuries impériales il eut ainsi l'occasion de les étudier en détail et nous laissa de très nombreux « portraits » de chevaux.
Cette œuvre ne s'apparente toutefois pas à ces séries de portraits mais illustre un thème mettant en scène des chevaux, comme l'artiste l'a fait a de nombreuses reprises, tels Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant de 1812 ou La Course de chevaux libres à Rome de 1819.
En voyage à Londres de 1820, Géricault va intégrer des influences locales à son œuvre : représentation pittoresque d'un événement de la vie quotidienne, influence des paysages de Constable et goût pour les peintures sur le sport, autant d'éléments qui se diffuseront en France dans les années suivantes.
D'autre part, cette œuvre constitue un rare - et donc précieux - exemple de peinture daté de son voyage en Angleterre, Géricault préférant y travailler la lithographie. Il peignit cette toile pour le marchand de chevaux anglais Adam Elmore. Le tableau fut acquis par le Musée du Louvre en 1866.
Cette œuvre retient l'attention par le contraste qui réside dans la grande minutie du tableau et l'aspect complètement irréaliste du mouvement des chevaux. Ceux-ci semblent en effet flotter dans les airs, comme s'il s'agissait d'une danse où tous les chevaux seraient représentés pendant le temps de suspension de leur galop. Ce tableau illustre donc parfaitement les recherches de Géricault, et plus généralement du XIXe siècle, sur le mouvement et sa représentation.
La découverte « scientifique » et vériste de la décomposition du mouvement n'interviendra que plus tard, à la fin des années 1870, avec la chronophotographie de Marey et Muybridge. Nous savons dorénavant que les chevaux n'ont jamais les quatre jambes tendues simultanément, en dehors d'un saut.
LA BIOGRAPHIE DE GÉRICAULT, CE NORMAND
Né à Rouen dans une famille aisée, Théodore Géricault passe néanmoins sa jeunesse à Paris, où sa famille s’est installée lorsqu’il avait cinq ans.
Passionné de cheval depuis sa plus tendre enfance, Géricault découvre également très jeune l’univers du dessin. Son premier autoportrait date de 1808, alors qu’il n’a que 17 ans. Il est alors encouragé par son oncle à s’engager dans une carrière d’artiste.
Il entre en 1810 dans l’atelier de Carle Vernet, puis dans celui du peintre néoclassique Pierre-Narcisse Guérin. Il se lie d’amitié avec Eugène Delacroix, avec qui il intègre l’École des beaux-arts à quelques années d’intervalle. Géricault arpente les galeries du musée du Louvre, où il étudie et copie les grands maîtres.
En 1812, le jeune peintre adresse son premier tableau au Salon. Il s’agit d’un portrait militaire ambitieux participant de la propagande napoléonienne, Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant. Il reçoit la médaille d’or, une prouesse pour un si jeune peintre, et s’installe dans un atelier. Mais deux ans plus tard, il adresse à l’exposition une toile bien moins héroïque représentant un Cuirassier blessé quittant le feu. Il excelle dans la peinture équestre.
En proie à un amour malheureux et scandaleux avec sa tante, Géricault s’engage dans la garde royale de Louis XVIII, lors de la Première Restauration monarchique que connaît le pays. Il accompagne le roi à Gand lors du retour éphémère de Napoléon. Après avoir échoué au concours du prix de Rome, Géricault part tout de même en 1816 pour l’Italie. Michel-Ange et ses accents maniéristes le fascinent.
En 1816, il se lance dans une ambitieuse et spectaculaire composition d’histoire, inspirée d’un fait divers largement médiatisé : l’abandon par le gouvernement de Louis XVIII d’une frégate ayant échoué au large des côtes sénégalaises. C’est la naissance du Radeau de la Méduse, toile polémique en forme d’allégorie politique, qui assure à Géricault une grande notoriété au Salon de 1819 (où elle fut exposée sous le titre Un naufrage). Pour composer les corps cadavériques, Géricault travaille d’après des cadavres empruntés à la morgue.
Après un séjour en Angleterre, Géricault revient en France, malade. À la Salpêtrière, il réalise des portraits de malades mentaux (les monomanes), un sujet alors inédit. Dans un état lui-même préoccupant, il fait une chute de cheval en 1823 et meurt quelques mois plus tard, après une longue et pénible agonie. Son corps repose au cimetière du Père-Lachaise.
Tête de cheval blanc
Géricault réalise ce tableau en 1814, avant son voyage en Italie. Il en marque en effet le châssis d'un numéro à l'encre, dans le cadre d'un catalogage et d'un marquage de ses études qu'il confie à son père. Le tableau est réalisé peu de temps avant sa mort. Il le considère comme un autoportrait, ce tableau ayant la particularité d'avoir été réalisé « sans confrontation avec un cheval vivant », à partir d'une gravure peu connue de Carle Vernet.
C'est un tableau figuratif, représentant une tête de cheval blanc traitée comme un portrait. Anatole France note que le traitement de l'ensemble donne au tableau une dimension fantastique, la tête du cheval, pâle avec des ombres marquées et une arête du nez apparente, semblant surgir du fond sombre.
Il fait partie des oeuvres équestres de Géricault, dont le cheval a constitué le sujet artistique majeur.
Les dimensions sont de 65 cm de hauteur pour 54 cm de largeur.
Géricault a très peu exposé de son vivant : seulement quatre tableaux aux salons qui se sont tenus de 1812 à 1819. Il est mort jeune, mais Delacroix, à trente ans, avait exposé beaucoup plus d'œuvres (douze au seul salon de 1827-1828).
Après le succès de 1812, le Cuirassier blessé de 1814 est un échec. Géricault le présente en compagnie du tableau de 1812, réexposé sous le titre Un hussard chargeant, ce qui en altère rétrospectivement la signification et justifie ainsi l'interprétation de Michelet : « Ce génie, extraordinairement ferme et sévère, du premier coup peignit l'Empire et le jugea ; du moins l'Empire en 1812 : La Guerre, et nulle idée.
C'est l'officier des guides, le terrible cavalier que tout le monde a vu, le brillant capitaine, séché, tanné, bronzé. » La juxtaposition des deux œuvres devait d'ailleurs faire ressortir le contraste entre le pinceau brillant du Hussard et l'exécution plus sommaire, âpre, et presque brutale du Cuirassier.
Course de chevaux libres : La Mossa
Une course épique
Géricault peignit cette Course de Chevaux, ainsi que d’autres études à l’huile et au crayon sur le même sujet, lors de son séjour en Italie en 1816-1817. Il résida à Rome plusieurs mois et assista au fameux Carnaval qui lui inspira cette scène illustrant le point culminant des festivités : la traditionnelle course de chevaux libres.
Une douzaine d’étalons de sang arabe sont présentés par leurs palefreniers Piazza del Popolo sur le lieu du départ appelé la "mossa", du nom de la loge tapissée où se pressent les notables.
Les chevaux s’élancent alors dans une poursuite périlleuse le long du corso, la principale artère de Rome transformée en arène pour l’occasion, jusqu’à la Piazza di Venezia.
Géricault, « homme de cheval » passionné, exprime parfaitement l’extrême excitation des animaux, que les palefreniers peinent à retenir. Les muscles sont tendus dans la violence du corps à corps, mais hommes et chevaux semblent emportés par leur commun désir de compétition et de triomphe.
Entre héroïsme classique et scène de genre
Géricault s’inspire d’une scène observée directement dans la rue, qui ne pouvait que le séduire pour sa célébration du cheval, pour son aspect populaire et contemporain. Si le thème lui plut au point d’y consacrer plusieurs études et de nourrir un projet de plus grande ampleur sur une toile d’environ dix mètres, il le traita de diverses manières qui expriment une recherche stylistique, un choix artistique.
Dans la version de Baltimore, Géricault utilise un langage événementiel : le sujet est traité comme une scène de genre, où l’on reconnaît l’habillement moderne, où l’espace des tribunes est envahi par le peuple de Rome.
En revanche, dans la version du Louvre, les palefreniers sont torse nu, ou vêtus d’une tunique à l’antique, et la composition, animée à l’arrière plan par une architecture classique, tend plus vers l’abstraction. Le langage est celui de la scène héroïque ; il porte en lui un classicisme que l’artiste pousse plus loin encore dans l’esquisse du Getty Museum de Los Angeles.
UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Wien Berlin Brass Quintett - Victor Ewald Symphony for Brass Choir No.1_1st movement
https://youtu.be/jfQr0z18VeE
Victor Ewald, parfois Viktor Vladimirovič Èval'd (en russe : Виктор Владимирович Эвальд ; 27 novembre 1860 – 16 avril 1935) né à Saint-Pétersbourg, est un compositeur russe de la période romantique dont les œuvres principales concernent les instruments à vent en particulier les cuivres.
CONCLUSION
Géricault, dont le tempérament s’accommodait mal des rigueurs de l’étude académique, peinait à acquérir la reconnaissance de ses pairs lorsqu’il partit en Italie à ses frais, ayant échoué au concours du Prix de Rome. De ce voyage, incontournable « Grand tour » emprunté par tous les grands artistes français depuis le XVIIe siècle, Géricault revint insatisfait, confessant à un ami que ce fut « une année de tristesse et d’ennui ».
Sans doute par ce que son œuvre est d’abord une quête de la modernité, il sera moins attentif aux vestiges antiques qu’aux scènes de la rue, dont il laisse de nombreux dessins. Mort jeune, sans élève, Géricault laisse une peinture d’une grande modernité, ce que pressentit le jeune Delacroix qui retint son goût de l’étude des maîtres, ainsi que son sens du réalisme et de l’expression appliqués à des sujets contemporains.
« Le mouvement, l’âme, l’œil du cheval, sa robe, le brillant de ses reflets, voilà ce qu’il a rendu comme personne. » (Eugène Delacroix au sujet du travail de Géricault)
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
CULTURE JAI
(L'Histoire de l'Art en Musique)
https://vincentdelaplageculturejai.blogspot.com/
LES LUMIÈRES DE VERSAILLES
(Histoire Moderne en Musique)
https://leslumieresdeversailles.blogspot.com/
SING SANG SUNG
(Pop anglaise traduite)
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CINÉ CINÉMA
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