L'HUMANISME VÉNITIEN À LA RECHERCHE DE LA PERFECTION

 L'HUMANISME VÉNITIEN 

À LA RECHERCHE DE LA PERFECTION



"Enfant, je vécus au milieu des fêtes et des jeux,

heureuse de mes pensées et contente de mon sort ;

à présent amour m’afflige et me tourmente

à tel point qu’il me tourmentera désormais pour peu de temps.

malheureuse que je suis, je crus avoir une vie pleine de joie

lorsque j’entrai, amour, pour faire partie de ta cour ;

à présent j’attends une mort douloureuse :

oh combien j’ai été trompée par ce en quoi je croyais !

tant qu’elle ne s’était pas confiée à l’amour,

médée vivait heureuse et en sûreté en colchide ;

une fois qu’elle brûla pour jason, sa vie devint amère et difficile

jusqu’à son dernier soupir."

Les Asolani de Pietro Bembo (1474-1547), 

ou le double portrait de l’amour


Dans l'Europe des xve et xvie siècles, une nouvelle vision de l'humanité et du monde émerge dans les milieux intellectuels et religieux. Les hommes qui sont à l'origine de ce mouvement regardent vers des époques antérieures qu'ils considèrent comme un âge d'or perdu : selon eux, le Moyen Âge s'est détourné des idées de l'Antiquité gréco-romaine (redécouvertes avec l'arrivée de manuscrits apportés par des réfugiés byzantins après la chute de Constantinople) et du message chrétien des origines. Ils veulent des traductions plus fidèles de la Bible et des textes fondamentaux et développent un nouvel esprit scientifique et technique pour y parvenir. Ils sont intéressés par l'étude de l'humain, de son rapport à Dieu, de sa place et son action sur le monde. Par leur réflexion, ils contribuent à l'entrée de l'Occident dans la modernité.


IMAGE (L'Espagne au secours de la religion TITIEN)

L'Espagne au secours de la religion (ou L'Espagne accourant au secours de la religion, ou encore La Religion sauvée par l'Espagne) est une peinture à l'huile sur toile produite entre 1572 et 1575 par Titien, un maître italien de l'école vénitienne, commémorant la bataille de Lépante en 1571.



IMAGE (Autoportrait TITIEN)

Formidable peintre du Cinquecento vénitien, Tiziano Vecellio, dit Titien (1488-1576), s’est illustré au travers d’œuvres toujours innovantes. Doté d’un talent reconnu dans l’Europe entière, il s’est attaché à la réalisation de toiles religieuses et mythologiques qui ont suscité l’admiration de tous ses commanditaires. Mais Titien apparaît surtout comme l’un des plus grands portraitistes de son temps. Au cours de sa longue carrière, il s’est mis au service de nombreux personnages illustres, parmi lesquels figurent empereurs, reines, doges ou papes.


UNE MUSIQUE D'UNE BONHEUR CONTAGIEUX

Claudio Monteverdi - Compositeur italien (Crémone 1567 – Venise 1643) 

L'Orfeo (Les Arts Florissants / Paul Agnew / Cyril Auvity /Léa Desandre...)


Monteverdi ne se contente pas de suivre les préceptes de ses prédécesseurs. A travers sa musique, notamment avec ses livres de madrigaux, il laisse parler l’émotion. Le madrigal (musique profane a cappella) de Monteverdi exprime tous les sentiments humains, des plus profonds aux plus légers.

Le compositeur attache une grande importance au texte. Quand il reçoit le livret du poète Striggio pour un projet d’opéra, il répond : « Comment pourrais-je provoquer l’émotion par [vos personnages]... L’arianna me poussait à pleurer, l’Orfeo m’incitait à prier mais cette fable-ci, je ne sais quel est son propos, je ne sens pas qu’elle me porte naturellement vers une fin qui m’émeuve » (extrait de Histoire de la musique occidentale, Jean et Brigitte Massin, Fayard).



IMAGE (la bataille de Lépante en 1571 par par Paul VÉRONÈSE)

La bataille de Lépante est une bataille navale qui s'est déroulée le 7 octobre 1571 dans le golfe de Patras, sur la côte occidentale de la Grèce, à proximité de Naupacte — appelée alors Lépante —, dans le contexte de la Quatrième Guerre vénéto-ottomane. La puissante marine ottomane y affronta une flotte chrétienne comprenant des escadres vénitiennes et espagnoles renforcées de galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes, le tout réuni sous le nom de Sainte-Ligue à l'initiative du pape Pie V. 

La bataille se conclut par une défaite pour les Ottomans qui y perdirent la plus grande partie de leurs vaisseaux (200 bateaux) et plus de 20 000 hommes. L'événement eut un retentissement considérable en Europe car, plus encore que la défaite des janissaires lors du Grand Siège de Malte de 1565, il sonna comme un coup d'arrêt porté à l'expansionnisme ottoman. C’est d’ailleurs en souvenir de cette victoire que fut instituée la fête de Notre-Dame de la Victoire, puis fête du Saint-Rosaire à partir de 1573.

Certains historiens estiment qu'il s'agit de la bataille navale la plus importante par ses conséquences depuis celle d'Actium (31 av. J.-C., sur la côte occidentale de la Grèce), qui marqua la fin des guerres civiles romaines. 



IMAGE (Autoportrait VÉRONÈSE)

Véronèse est connu comme un grand coloriste ainsi que pour ses décorations illusionnistes (trompe-l’œil) en fresque et à l'huile. Ses travaux les plus connus sont des cycles narratifs raffinés, exécutés selon un style dramatique et coloré, avec des arrangements majestueux et scintillants. 

Son véritable patronyme reste inconnu : le peintre a signé successivement Paolo Spezapedra (surnom paternel), Paolo di Gabriele, Paolo da Verona ou Paolo Caliaro (probable nom d’emprunt). La tradition de l’histoire de l'art parle de Paolo Caliari. Finalement, il sera connu sous le nom de « Véronèse » en raison de sa naissance à Vérone. 


UNE MUSIQUE D'UNE BONHEUR CONTAGIEUX

Claudio Monteverdi - Compositeur italien (Crémone 1567 – Venise 1643) 

L' ORFEO: Favola in Musica (Claudio Monteverdi) - Representación de Jordi Savall

A cette époque, qui dit succès ne dit pas pérennité. L’oeuvre de Monteverdi tombe vite dans l’oubli. Ce fut le cas de nombreux compositeurs de la Renaissance puis du baroque. Jusqu’au XIXe siècle, on écoute de la musique contemporaine et la musique baroque est « incompréhensible » pour l’époque, selon les mots du musicologue Philippe Beaussant. Il suffit de quelques années pour qu’un compositeur star ne soit remplacé par un plus jeune, plus doué ou plus avant-gardiste.

Il faut attendre le début du XXe siècle pour que les oeuvres de Monteverdi soient exhumées grâce notamment à Vincent d’Indy. Ce compositeur français reprend l’Orfeo de Monteverdi à la Schola Cantorum de Paris en 1905.



L'humaniste est un intellectuel curieux des évolutions du monde, des textes anciens.

Il a un esprit critique.

Il élabore des dictionnaires, des grammaires. Ils rénovent leur propre langue. Ainsi  en 1539, l'ordonnance de Villers Cotterêts impose l'usage du français comme langue officielle et l langue française acquiert ses lettres de noblesse par la publication en 1549 de "défense et illustration de la langue française" par joachim Du Bellay.

Il place l'Homme au centre du monde. 

On peut citer :

    Erasme de Rotterdam (religion, morale)

    Machiavel d'Italie (politique)

    Paré et Vésale (anatomie et chirurgie)

    Copernic de Pologne (astronomie)

    Gutenberg d'Allemagne (imprimerie) ainsi le parchemin est remplacé par le papier


LES ACTIVITÉS HUMANISTES À VENISE 

DE PIETRO BEMBO (1474-1547)

Pendant longtemps, Bembo a été placé au-dessus des écrivains de son époque. Ce jugement méritait assurément d'être révisé par la postérité. Son charme nous retient peut-être moins aujourd'hui que son importance historique dans l'évolution de la langue italienne dont il fixa l'usage littéraire et du pétrarquisme dont il inaugura la mode.


IMAGE (Pietro BEMBO)

Né à Venise d'une famille patricienne, le 20 mai 1474, Pietro Bembo réunit d'assez bonne heure suffisamment d'avantages pour pouvoir escompter sans outrecuidance, compte tenu de l'époque où il vécut, le chapeau de cardinal avant soixante-cinq ans, âge qu'il dut attendre pour accéder enfin à cette dignité.

Son père, qui avait fait restaurer à ses frais le tombeau de Dante à Ravenne, l'éleva dans le culte des lettres et de la poésie, et, bien que voué par ses charges diplomatiques à de nombreux séjours hors de Venise, il ne se sépara jamais longtemps de son fils. Celui-ci l'accompagna à Florence en 1478-1480 et le rejoignit à Rome quelques années plus tard avant d'obtenir de lui, sans difficulté, en 1492, de se rendre à Messine pour s'y former à l'école du célèbre helléniste Constantin Lascaris. 

Rentré à Venise en 1494, Pietro Bembo, qui venait de se faire connaître par une relation latine dialoguée d'une excursion de Messine à l'Etna, en repartit bientôt pour l'université de Padoue. En 1497, il se transporta à Ferrare, où son père était appelé par une nouvelle mission ; il devait y demeurer jusqu'en 1505. Il y prépara l'édition des poésies de Pétrarque qui parut en 1501 à Venise chez le fameux imprimeur Alde Manuce. Il y composa aussi, entre 1497 ou 1498 et 1502, les trois livres des Asolani, également imprimés à Venise, en 1505.


UNE MUSIQUE D'UNE BONHEUR CONTAGIEUX

Claudio Monteverdi - Compositeur italien (Crémone 1567 – Venise 1643) 

1610 - Vesperae Virginis - Monteverdi



Beaucoup de compositeurs ont connu un succès posthume. Ce n’est pas le cas de Monteverdi. Le musicien a vécu ses heures de gloire vivant, et jusqu’à son décès il n’a eu de cesse d’être reconnu comme le musicien le plus célèbre d’Italie et d’Europe. A sa mort, en 1643, des funérailles grandioses sont organisées dans la basilique Saint-Marc à Venise pour lui rendre hommage.

Pourquoi un tel succès ? Peut-être pour son avant-garde musicale. Monteverdi ne se contente pas de composer, il explore, s’inspire de ses prédécesseurs tout en apportant une touche de modernité, de nouveauté dans sa musique.

Dans le cadre d’études humanistes, Monteverdi étudie l’orgue, la viole, le chant et le contrepoint, auprès de Marc Antonio Ingegneri. Après avoir publié de petits cantiques sacrés et des madrigaux à 4 voix, il se fait connaître à vingt ans lors de la parution de son premier Livre de madrigaux  à 5 voix ; les deux suivants suivent de peu – il y en aura huit en tout. En 1590, Monteverdi est engagé par le duc Vincenzo de Mantoue, comme instrumentiste puis une décennie après comme maître de chapelle. Il se consacre aux madrigaux et à la musique sacrée (Les Vêpres de la Vierge ), mais également au genre nouveau de l’opéra, d’abord avec L’Orfeo  en 1607. Cette œuvre scénique reprend le même sujet que L’Euridice  de Peri  (1600), le mythe d’Orphée et Eurydice ; c’est un immense succès, qui marque d’après certains la naissance de l’opéra. En 1608, le Lamento issu de l’Arianna, deuxième ouvrage lyrique de Monteverdi, suscite un tel engouement que Monteverdi en réutilise deux fois la musique.



IMAGE Claudio MONTEVERDI (1567–1643)

En 1613, Monteverdi devient maître de chapelle de San Marco de Venise, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort. Il compose une œuvre abondante, principalement des livres de musique religieuse, mais aussi beaucoup d’œuvres dramatiques dont la majorité sont perdues aujourd’hui. De cette période, il nous reste cependant deux opéras majeurs, Le retour d’Ulysse dans sa patrie  (1640) et Le couronnement de Poppée  (1643).

Le style de Monteverdi symbolise l’évolution de la polyphonie, caractérisée par l’abandon définitif du système modal et l’apparition des effets propres au baroque, comme l’adresse plus directe à la sensibilité des auditeurs grâce à la mise en valeur d’une voix soliste.


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