LE STYLE SINGULIER DE SIMON VOUET SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIII

 LE STYLE SINGULIER 

DE SIMON VOUET 

SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIII



SIMON VOUET  L'Apothéose de saint Eustache et de sa famille


Louis XIII fut aussi le «dernier grand roi de guerre à la manière médiévale». Ses successeurs ne jouèrent pas ce rôle chevaleresque, à cause de la montée de la «monarchie administrative». Sur les cendres mal éteintes des guerres de religion, il combattit pour l'unité du royaume, contre cette «vieille France médiévale, hérissée de villes libres et de privilèges». Ses campagnes contre les soulèvements des Protestants et le terrible siège de la Rochelle furent menés au nom du refus du « séparatisme provincial », Louis XIII n'ayant jamais souhaité convertir les Protestants par la force ou leur retirer leur liberté de culte.

L'interdiction des duels et la destruction d'environ 2000 forteresses qui ne défendaient pas de frontières tendaient également à débarrasser la France des restes de féodalité qui l'affaiblissaient, pour poser les premiers fondements d'un pouvoir absolu. Marqué par les guerres d'Italie et la guerre de Trente ans, le règne de Louis XIII fut en effet également secoué par les intrigues et soulèvements constants des grands seigneurs du royaume -notamment le prince de Condé et «Monsieur», Gaston, frère du roi, qui n'hésitaient pas à pas à conclure des alliances avec les ennemis du royaume.

À sa mort à 42 ans, Louis XIII laissa certes une France dévastée par les guerres incessantes, les famines et les pillages qui les accompagnaient, et écrasée d'impôts qui n'avaient cessé d'augmenter sous son règne, mais il légua à son fils «les grands outils de l'État, l'armée, la marine, la diplomatie, le renseignement, sans compter les arts et les lettres en plein bouillonnement créatif». Autant d'outils qui permirent l'épanouissement de la monarchie absolue.



SIMON VOUET Les Muses Urania et Calliope


L'OEUVRE POLITIQUE 

SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIII

Roi réellement soucieux du bien-être de son peuple, Louis XIII est à l’origine de l’édit qui fait obligation aux évêques d’octroyer une rémunération aux officiers du culte. Il aide également saint Vincent de Paul à fonder une congrégation religieuse dont le but est de venir en aide aux plus pauvres, il achève la construction du pont Neuf, fait creuser le canal de Briare et crée le premier office de recensement des chômeurs et invalides.

Il permet également le retour de l’école des Jésuites de Clermont à Paris et ouvre celle-ci aux fils de la bourgeoisie.

Il est à l’origine de la création du corps des Intendants qui remplacent les baillis et sénéchaux dans l’administration du territoire, et c’est également sous son règne qu’est frappé le premier Louis d’or.



SIMON VOUET Vierge à l'enfant

Les difficultés qu’il rencontre en 1638, ainsi que son tempérament très pieux l’amènent à placer la France sous la protection de la Vierge Marie. Il rédige aussi, avec son confesseur, le père Nicolas Caussin, un livre de prières.

Sur le plan territorial, la France s’agrandit considérablement sous son règne. Le Béarn et la Navarre sont rattachés à la couronne tandis que les protestants cessent de former un « État dans l’État ». La Catalogne en révolte contre l’Espagne est annexée à la France, de même que l’ensemble de la Savoie et du Piémont, ainsi que la ville de Casale Monferrat en Lombardie. Perpignan et le Roussillon sont également annexés à la France. Au nord, une grande partie du Hainaut est conquise avec la prise d’Arras. À l’est, la Lorraine est intégralement occupée par les troupes françaises. Enfin, le roi subventionne les expéditions de Champlain au Canada et favorise le développement de la Nouvelle-France. Il écrit par la suite des articles militaires pour la Gazette de Théophraste Renaudot.

Louis XIII n’est pas un roi mécène, il subventionne surtout des œuvres de charité et des édifices religieux. La seule statue à son effigie fut fondue à la Révolution. Il a cependant protégé le peintre Georges de La Tour et promulgué plusieurs édits en faveur des troupes de théâtre.

Sa relation avec Richelieu est assez complexe et a sans doute évolué avec le temps vers une affection réelle. Il est l’auteur de cet éloge sur le cardinal : « Le cardinal de Richelieu est le plus grand serviteur que la France ait eu ». À la mort du cardinal, le roi décide de se réconcilier avec certains des anciens conspirateurs comme son demi-frère, César de Vendôme et ses fils, le duc de Mercœur et le duc de Beaufort, mais il ne nomme pas de nouveau premier ministre et continue à faire la politique du Cardinal. Il fait entrer au conseil d’État un de ses proches collaborateurs, le Cardinal Mazarin qui prit vite la place de Richelieu auprès du Roi. La preuve en est que, quelques mois plus tard, lorsque le secrétaire d’État à la guerre, Sublet de Noyers démissionne, le roi nomme pour le remplacer un des protégés de Mazarin, Michel Le Tellier.



Blaise  PASCAL


QUI ÉTAIT BLAISE PASCAL CET "EFFRAYANT GÉNIE" SELON CHATEAUBRIAND ? 

Très jeune, Blaise Pascal montre de grandes dispositions pour les mathématiques. Adolescent, il écrit un traité de géométrie projective qui attire l'attention de Descartes, et invente à 19 ans, la première machine à calculer, "la pascaline". Il en confectionne une vingtaine, aujourd'hui visibles au Musée des Arts et des Métiers à Paris.

1654 : il développe une méthode permettant de résoudre le "problème des partis" (question concernant les jeux de hasard, et permettant de les mathématiser). Ce premier pas dans l'univers des probabilités influencera fortement et durablement les sciences économiques et sociales modernes. On lui doit également la presse hydraulique, le haquet (petit véhicule hippomobile) ou encore... la brouette !

A la fin de sa vie, malade, Blaise Pascal se consacre à un travail théologique d'envergure, concrétisé par l'impression de ses Pensées en 1669, 7 ans après sa mort (et une publication bien plus tardive encore, au XIXe siècle...). A l'aune de la philosophie, il y a aborde de grandes questions existentielles, comme la foi, la raison, l'immortalité de l'âme etc.

La Méthode scientifique

De Blaise Pascal, la postérité a retenu Les Pensées, fragments posthumes d’une Apologie du Christianisme jamais conclue, joyaux d’une pensée moderniste, éclairée, bijou d’une poétique métaphysique fondée sur une implacable rhétorique. Parce que la pensée de Blaise Pascal est avant tout scientifique, d’abord mathématique puis physique. C’est toute la complexité de cette carrière qui est restituée à l’exposition « Pascal, le cœur et la raison » à la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Le pari de Pascal : 

croire en Dieu sur un coup de dés

Alors, qu'est-ce que ce "pari de Pascal" ? L'appellation vient de Pascal lui-même ("Pari sur le problème de l'éternité") et qualifie un argument philosophique qui fit florès, et pourrait se résumer trivialement ainsi : que Dieu existe ou qu'il n'existe pas, autant croire en lui pour être sûr de gagner sa place au paradis, si paradis il y a. Car l"’immortalité de l’âme est une chose qui nous importe si fort, qui nous touche si profondément, qu’il faut avoir perdu tout sentiment pour être dans l’indifférence de savoir ce qui en est. Toutes nos actions et nos pensées doivent prendre des routes si différentes, selon qu’il y aura des biens éternels à espérer ou non...", estime le philosophe, théologien et mathématicien.



Pierre Corneille

QUI ÉTAIT CORNEILLE CE NORMAND ÉPRIS DES PASSIONS HUMAINES ?

Après des études de droit, Pierre Corneille (1606-1684) mène une carrière d’avocat tout en écrivant d’abord des comédies, puis des tragédies. En 1637, Le Cid, est un triomphe, malgré les critiques des théoriciens. Il sera détrôné par le jeune Racine.

Le théâtre, encore dans son enfance, avait fait très peu de progrès sous Louis XIII, et rien ne faisait présager ce qu’il allait nous donner de sublime, lorsque apparut Pierre Corneille. Cet homme de génie, par un rare assemblage de qualités, éleva l’art dramatique à une telle hauteur que personne n’a pu le dépasser.

Pierre Corneille naquit, en 1606, à Rouen, où son père était avocat du roi à la table de marbre (nom que l’on donnait au tribunal chargé de tout ce qui avait rapport aux eaux et forêts). Après avoir fait de bonnes études chez les jésuites de Rouen, il étudia le droit pour ne pas déplaire à ses parents, mais sans vocation ni succès. Un singulier hasard fit naître tout à coup le génie poétique du jeune avocat. Un ami l’ayant conduit chez une demoiselle dont il était épris, pour le faire juge de son bon goût, Corneille en fut tellement convaincu, qu’il ne tarda pas à devenir le rival de son ami. L’aventure lui parut si plaisante que, sans connaitre aucune règle de théâtre, il la mit en comédie ; il appela sa pièce Mélite, du nom de la demoiselle, et vint l’offrir modestement à de pauvres acteurs de Paris, dont elle fit la fortune. Cette pièce eut, en effet, un immense succès malgré de graves défauts, elle révélait un poète bien supérieur aux Garnier, aux Hardy et aux tragiques les plus renommés de l’époque. Corneille, encouragé par ce premier succès, abandonna le droit pour l’art dramatique ; il se mit à l’œuvre avec ardeur, et dans les quatre années qui suivirent Mélite, il donna deux autres comédies, Clitandre et la Veuve, qui furent bien accueillies ; Boileau le déclara dès lors le premier poète dramatique français.


Secrétaire de Richelieu

Les succès de Corneille attirèrent sur lui l’attention de Richelieu. Le cardinal aspirait aussi à la gloire d’auteur dramatique : il avait auprès de lui quatre secrétaires chargés de mettre en vers ses idées et même de faire pour lui des pièces de théâtre ; il proposa à Corneille de l’associer à ses travaux littéraires. Corneille accepta avec empressement cette place, dont il avait d’ailleurs besoin ; à cette époque, il se trouvait chargé de tout le poids de sa famille, dont il était devenu le seul soutien après la mort de son père. Outre son frère Thomas, plus jeune que lui, il avait une sœur qui fut plus tard la mère de Fontenelle, le célèbre secrétaire perpétuel de l’Académie française.

Quoique secrétaire de Richelieu, Corneille n’en continua pas moins à composer des pièces de comédie. Il fit représenter successivement la Galerie du Palais, la Suivante et la Place royale et donna une tragédie, Médée, où brilla le premier éclair de son génie. Les faveurs de Richelieu ne furent pas de longue durée. On raconte que Corneille ayant fait quelques changements à une comédie dont le ministre lui avait donné le canevas, Richelieu, étonné qu’on osât ne pas approuver ce qu’il avait fait, retira à Corneille sa collaboration et les bénéfices qu’elle lui procurait. Le poète quitta alors Paris, et revint à Rouen auprès de sa famille. Découragé, il allait renoncer à l’art dramatique, lorsqu’un jour il rencontra un ancien secrétaire de la reine Marie de Médicis, qui l’engagea à chercher des inspirations nouvelles dans le théâtre espagnol, lui signalant, en particulier, le Cid, de Guillen de Castro. Corneille suivit ce conseil et trouva de cette manière le plan de son immortelle tragédie.

 L’immense succès

Il serait difficile de dire l’enthousiasme que cette pièce produisit lorsqu’elle parut. Pour la première fois on voyait sur la scène une intrigue noble et touchante, une lutte vraiment dramatique entre les sentiments les plus tendres et les devoirs les plus sacrés. L’admiration fut telle, que pendant longtemps on conserva l’habitude de dire : Beau comme le Cid.

Ce succès prodigieux souleva contre Corneille toute la cabale envieuse de ses rivaux ayant à leur tête Scudéry. Il leur répondit avec une noble fierté : « Je sais ce que je vaux et crois ce qu’on m’on dit. » Scudéry, appuyé par Richelieu, jaloux de son ancien secrétaire, obligea l’Académie à entrer dans le débat et à donner son avis ; c’était lui imposer d’avance la pénible tâche de critiquer un chef-d’œuvre. À cette occasion, le poète écrivit les vers suivants :


 « Qu’on dise bien ou mal du fameux cardinal,

Ma prose ni mes vers n’en diront jamais rien ;

Il m’a fait trop de bien pour en dire du mal,

Il m’a fait trop de mal pour en dire du bien. »


L’Académie ne voulut pas déplaire à Richelieu, mais elle était trop éclairée pour rabaisser le vrai mérite. Dans ses Observations sur le Cid, elle trouva que le sujet n’était pas bon, mais ne dit rien du poète. La postérité a donné raison à Corneille contre l’Académie et a justifié ces vers de Boileau :


« En vain contre le Cid un ministre se ligue,

Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue.

L’Académie en corps a beau le censurer,

Le public révolté s’obstine à l’admirer. »


Chefs d’œuvre

Corneille répondit aux attaques inspirées par la malveillance et la jalousie, en donnant à la scène française de nouveaux chefs-d’œuvre. Il fit successivement Horace, Cinna, Polyeucte.

Avant de présenter Polyeucte au théâtre, Corneille voulut lire cette tragédie à l’hôtel de Rambouillet. La pièce, dit Fontenelle, fut applaudie autant que le demandaient la bienséance et la grande réputation que l’auteur avait déjà ; mais quelques jours après, Voiture vint trouver Corneille et prit des tours fort délicats pour lui dire que Polyeucte n’avait pas réussi comme il pensait, que surtout le christianisme avait infiniment déplu. Corneille, alarmé, voulut retirer la pièce d’entre les mains des comédiens qui l’admiraient, et ne consentit à la leur laisser qu’à force de prières et de supplications. La postérité n’a pas plus ratifié le jugement de l’hôtel de Rambouillet qu’elle n’a justifié pour le Cid le jugement de l’Académie française.

Corneille eut aussi le mérite de donner le Menteur, la meilleure comédie qui eût encore paru au théâtre, et Molière n’hésita pas à reconnaître la valeur de cette pièce : « Lorsque le Menteur parut, disait-il à Boileau, j’avais bien envie d’écrire, mais j’étais incertain de ce que j’écrirais ; mes idées étaient confuses ; cet ouvrage vint les fixer. Sans le Menteur, j’aurais fait, sans doute, quelques pièces d’intrigues, mais je n’aurais jamais fait le Misanthrope. — Embrassez-moi, lui dit Boileau, voilà un aveu qui vaut la meilleure comédie. »



Autoportrait de Simon VOUET
 

QUI ÉTAIT SIMON VOUET (1590-1649) ?

Simon Vouet naît à Paris en 1590. Son père, le peintre Laurent Vouet, lui apprend les rudiments de l’art et Vouet s’adonne d’abord aux portraits. Son frère Aubin Vouet (1595-1641) était également peintre...

Alors qu'il jouit d'une très grande renommée, Simon Vouet rentre brusquement en France en 1627, suivant les recommandations pressantes du duc de Béthunes. Il importe en France le style baroque italien et dominera la scène artistique jusqu'à sa mort. Au fait de toutes les innovations italiennes, notamment dans le domaine du grand décor, il les adapte pour Louis XIII et Richelieu et est rapidement submergé de commandes. Louis XIII le nomme premier peintre du Roi et lui commande des portraits, des cartons de tapisserie et des peintures pour les palais du Louvre et du Luxembourg et pour le château de Saint-Germain-en-Laye.

Il met alors rapidement en place un important atelier destiné à le seconder dans ses travaux, atelier où seront formés presque tous les grands peintres de la génération suivante. Il est l' ami de Claude Vignon, l'un des peintres parisiens les plus actifs.

Son talent est mis à profit aussi bien dans le domaine de la peinture religieuse que profane. Il élabore un système décoratif qui faisait alors défaut en France et introduit la mythologie et les figures allégoriques dans le décor des hôtels particuliers et des châteaux. L'Allégorie de Richesse serait un de ces nombreux et brillants fragments qui témoignent de ces ensembles, sur lesquels le sort semble s'être acharné : aucun ne nous est parvenu intact1.

En 1632, il œuvre sur les chantiers du cardinal de Richelieu au palais cardinal (actuel Palais-Royal) et au château du Val de Ruel. Il décore encore en 1631 le château du président de Fourcy, à Chessy, l’hôtel Bullion, le château du maréchal d'Effiat à Chilly, l’hôtel du duc d’Aumont, la chapelle Séguier, la galerie du château de Wideville.

Sa gloire souffrit de l'arrivée à Paris de Poussin. Simon Vouet meurt quelques années plus tard, le 30 juin 1649. Il est inhumé à Paris dans l'église Saint-Jean-en-Grève2, aujourd'hui disparue. 



LOUIS XIII DE SIMON VOUET

QUEL EST LE STYLE DE SIMON VOUET ?

Dans la France de Louis XIII et de Richelieu, Simon Vouet (1590–1649) était le chef de file d’une école française qu’il a contribué à créer. Opérant la synthèse entre le baroque italien et l’art classique français, Vouet est l’initiateur du grand décor mythologique dans les palais royaux et les hôtels particuliers.

 Avec sa touche élégante et enlevée, son style théâtral et ses couleurs franches, il est un peu le Véronèse français. Ce contemporain de Nicolas Poussin était à la tête d’un atelier prolifique, annonçant la fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture sous Louis XIV.

Simon Vouet est l'emblème d'une peinture baroque française. « Si Le Brun, David ou, d'une certaine façon, Delacroix existèrent, c'est qu'il y eut d'abord Simon Vouet », dit Denis Lavalle, inspecteur en chef des monuments historiques. Simon Vouet introduisit en France le goût des compositions amples, des perspectives théâtrales, des attitudes déclamatoires, des têtes d'expression, les poses recherchées et les couleurs brillantes.



HENRY du MONT

UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

"Panis angelicus " d'Henry du Mont (1610-1684)




Henry Du Mont est l’une des figures importantes de la vie musicale de la Chapelle du Roi. Aujourd’hui tombé dans l’oubli, ce musicien laissa une empreinte indéniable par ses activités de compositeur, claveciniste, organiste et d’enseignant. Il est notamment le principal créateur du genre du grand motet, une nouvelle figure musicale très en vogue à la cour du Roi. 

Henry Du Mont naît à Looz (Borgloon en flamand) vers 1610. Ses parents, Henry de Thier et Elisabeth Orbaen vivaient dans cette ville depuis leur mariage ; une ville relativement importante pouvant offrir des activités diverses. Le calme relatif régnant sur le pays de Liège n’allait pas durer, la guerre allant bientôt faire rage. C’est probablement suite à ces circonstances que la famille se déplaça à Maastricht. Le frère de Henry de Thier les y attendait ; il se chargea d’ailleurs rapidement de l’éducation des enfants – Henry du Mont avait un frère Lambert – qui firent partie de la maîtrise de Notre-Dame de Maastricht dès 1621.

Le jeune Henry y reçut une solide éducation, générale et musicale (enseignement de la philosophie, théologie, contrepoint, composition, basse continue, instruments) et pouvaient chanter dans le chœur en contrepartie d’un petit salaire en nature.

Il n’est âgé que de 16 ans lorsque ses maîtres reconnaissent son talent en lui accordant la prébende musicale de Sainte-Anne. En 1629, sa carrière prend également un tournant en étant nommé organiste de Notre-Dame. Cependant, il suscite très vite le changement et désire voir au-delà de Maastricht. Nous ne savons pas où il se rendit ; probablement à Liège où se mêlait à l’époque diverses tendances artistiques. 

Henry Du Mont obtient plusieurs congés au cours des années 1630 pour voyager mais c’est en 1638 qu’il disparut complètement de Maastricht ; selon de multiples probabilités, il s’installa en France, où il devait certainement tenir les orgues de quelque couvent de la capitale. On retrouve sa trace à la tribune de l’Eglise Saint-Paul, où il est officiellement engagé comme organiste de l’église le 4 avril 1643 – il exercera cette fonction jusqu’à la fin de sa vie. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il utilise la première fois, officiellement, la traduction française de son nom wallon, Du Mont et non plus Thier.

Grâce à ce poste, le musicien devint l’un des organistes les mieux payés de Paris, et assura sa position et sa notoriété.

 Organiste, Henry Du Mont est également claveciniste, enseignant et compositeur et se trouve présente dans la salons mondains om sont organisés des concerts privés. C’est ainsi que se diffuse son œuvre, avant même les premières publications imprimées.


SIMON VOUET La Madeleine repentante


En 1647, le compositeur reçoit  ses « Lettres de naturalité » faisant de lui un sujet de Louis XIV à part entière. Cinq années plus tard, il publie ses Cantica sacra cum vocibus tum instumentis modulata (Cantica sacra pour deux, trois et quatre voix, avec basse continue), entremêlées de plusieurs pièces instrumentales. Il s’agit de la première publication en France de petits motets alors que ce genre existait en Italie depuis décennies. Peu de temps après cette publication, il est nommé claveciniste du duc d’Anjou, le frère du Roi, et fait ainsi son entrée à la Cour.

L’année suivante (1653), il retourne dans son pays d’origine pour un bref séjour et épouse Mechtel Loyens, la fille d’un notable de Maastricht ; elle décèdera très tôt, en 1660.

En 1657, Du Mont publie ses Mélanges, un ensemble d’airs accompagnés de préludes instrumentaux, et de petites pièces religieuses. S’ensuivent les Airs à quatre parties – sur des paraphrases de psaumes en français – et les Motets à deux voix.

En 1660, le roi Louis XIV se marie avec l’infante Marie-Thérèse. La Musique de la Reine doit se constituer et avec elle Henry Du Mont qui devient son organiste. Deux années plus tard, il saisit l’opportunité de se présenter au « concours » de sous-maître de la Musique de la Chapelle suite à la perte de Jean Veillot. Henry Du Mont et Pierre Robert – maître de musique de Notre-Dame – partageront ce poste en alternance. Du Mont a enfin touché ce qu’il souhaitait le plus au monde : occuper les hautes fonctions de la Cour dans le domaine de la musique sacrée.

Le sous-maître compose beaucoup : en 1668 et 1681 paraissent les Motets à deux voix puis les Motets à II, III et IV parties, et en 1669 ses Messes en plain-chant qui sont toujours  chantées aujourd’hui.

Pendant les vingt dernières années de sa vie, Du Mont accroit sa notoriété : il obtient en 1667 en bénéfice l’abbaye de Silly-en-Gouffern, près d’Alençon, qu’il gérera jusqu’à son dernier souffle, puis en 1668 il devient le compositeur de la Musique de la Chapelle après le décès de Robert Gobert. A cela, il faut lui ajouter la charge de maître de la Musique de la Reine et obtient divers bénéfices.

En 1683, Henry Du Mont demande au Roi « un congé à cause de son infirmité » et se retire dans sa maison parisienne. Il s’y éteindra le 8 mai 1684 et sera enterré aux côtés de son épouse « près de la chapelle des fonts » dans l’Eglise Saint-Paul. Avec Henry Du Mont se clôt une riche période de la vie musicale de la Chapelle du Roi ; ses successeurs vont ouvrir une nouvelle ère et par le même temps, plonger le vieux sous-maître dans l’oubli. 



SIMON VOUET Loth et ses filles


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