George ROMNEY (1734 -1802) Le portraitiste le plus recherché de l'Europe des Lumières

 George ROMNEY 

(1734 -1802) 

Le portraitiste le plus recherché

de l'Europe des Lumières

Ce regard jeté sur la haute société de la seconde moitié du XVIIIe siècle n'est d'ailleurs pas sans analogie avec les sentiments que l'auteur de La Nouvelle Héloïse prête à Saint-Preux découvrant Paris et le « monde ». De telles dispositions font de Romney l'un des inventeurs du type du dandy.

"Ce roman épistolaire, relate la passion mouvementée entre un jeune précepteur roturier Saint-Preux et son élève, une jeune noble Julie d'Etanges. La différence sociale interdit tout espoir à Saint-Preux et Julie, après la mort de sa mère, accepte d'épouser M. de Wolmar, un homme bon et plus âgé qu'elle à qui son père l'avait promise. Ce mariage provoque une crise profonde entre eux et pousse Saint Preux à faire le tour du monde.



A son retour, désireux de revoir les cousines, il part à Clarens, invité par M. de Wolmar qui - informé du passé - tentera de les guérir en transformant cet amour en amitié. Saint Preux s'émerveille alors du système mis en place à Clarens. Cependant, pendant l'absence de Saint Preux, Julie se jette à l'eau pour sauver son fils cadet et tombe gravement malade. Sa foi, sa sérénité et son courage réussiront à convertir son mari. Elle meurt en confiant à Saint Preux l'éducation de ses enfants ainsi qu'en lui réitérant son amour.

Julie ou La Nouvelle Héloïse est un roman épistolaire, en six parties et cent soixante trois lettres, qui connut un très grand succès aux XVIII° et XIX° siècles. Reprenant la situation d'Héloïse et Abélard, Rousseau y crée des personnages qui sont les reflets de ses idéaux : il dira dans Les Rêveries du Promeneur Solitaire avoir donné vie à des êtres selon [s]on cœur. 

Cependant n'y voir qu'une grande et belle histoire d'amour serait passer à côté de toute la richesse du livre qui influencera son siècle et même le suivant, en effet par le biais de ses personnages, Rousseau expose déjà les idées, concepts et théories qu'il développera dans ses œuvres futures." "


MUSIQUE ROYAL IRISH RANGERS

A Long Way to Tipperary   

https://youtu.be/rD4mp33bzec



QUI ÉTAIT GEORGE ROMNEY ?

En 1755, il arrive à Kendal chez son père ébéniste et apprend la peinture avec Christopher Steele (1733-1767), peintre portraitiste itinérant.

En 1757 il commence à se faire connaître comme portraitiste mais il tombe malade. En 1762, il est marié avec deux enfants. Il les abandonne et part pour Londres où il connaît son premier succès avec Mort de Général Wolfe, qui remporte le prix de la Société Royale des Arts.

Il peint très vite, cela se voit dans ses œuvres et leur donne un mouvement très enlevé, malgré quelques maladresses au début.




En 1764, il arrive à Paris et visite le Louvre et découvre François Boucher et Greuze. Poussé par Horace Vernet qu'il rencontre, il part pour l'Italie de 1773 à 1775. Il y découvre le néoclassicisme, décisif pour son art.

De retour à Londres en 1775, il installe son atelier au 32 Cavendish Square. Pendant quinze ans, Sir Joshua Reynolds, le peintre officiel de la "gentry " le considéra comme un rival. Ce dernier, académicien, n'aimait pas Romney, d'ailleurs boudé par l'académie. Mais George Romney eu sa revanche car il fut le portraitiste le plus recherché d'Europe à partir de 1776.



Son atelier fut vite le salon des rendez-vous à la mode et le duc de Richmond s'y rendait parfois avec des membres du Parlement.

En 1802, à 68 ans, malade et oublié de tous, il s'éteint dans le décor de son enfance. 




L'ÉLÉGANCE DE ROMNEY  

DANS "JULIE OU LE NOUVELLE HÉLOÏSE"

DE JEAN JACQUES ROUSSEAU

Rousseau a composé La Nouvelle Héloïse alors qu'il travaillait également sur d'autres œuvres comme notamment la Lettre à D'Alembert (publiée en 1758), Du Contrat Social ou l'Emile (1762). Nous pouvons ainsi retrouver les principales idées de ces ouvrages esquissées dans ce livre dont le type (le roman épistolaire) permet les dissertations morales sur les sujets les plus divers, de l'éducation jusqu'au suicide. 

Ce livre apparaît donc comme une somme des idées, sentiments et rêves de Rousseau exprimés en polyphonie par les personnages - dont Saint Preux qui apparaît dès lors comme son double. Cependant la richesse de ce livre réside dans l'alternance des points de vue des personnages sur un même sujet : Rousseau se plait à peindre parfois des opinions discordantes comme il le fera plus tard dans l'Emile en faisant parler ses détracteurs ou dans la préface même de ce livre : Entretien sur les Romans, dialogue entre Rousseau et un lecteur détracteur de ce livre.



Par l'intermédiaire des personnages, Rousseau expose ses jugements sur le théâtre et les arts, la société - frivole et corruptrice même du plus droit des hommes, comme le montreront les mésaventures de Saint Preux : A vingt et un an, vous m'écriviez du Valais des descriptions graves et judicieuses; à vingt cinq vous m'envoyez de Paris des colifichets de lettres, où le sens et la raison sont partout sacrifiées à un certain tour plaisant - les idées religieuses qui annoncent La Profession de foi du Vicaire savoyard. 

Ce livre est également le lieu de réalisation des concepts rousseauistes sur l'éducation (au sujet des enfants de Julie) ainsi que sur une société idéale ayant pour modèle le système instauré à Clarens par M. de Wolmar (dont la volonté d'isolement par rapport au reste de la société jugée corruptrice rappelle fortement sa théorie du bon sauvage).

Ainsi plus qu'une simple histoire d'amour, ce livre est en fait un recueil des pensées, concepts et théories philosophiques de Rousseau qu'il développera ensuite dans des œuvres qui l'ont rendu célèbre.


MUSIQUE 

Her Majesty Royal Marines 

Heart of Oak

https://youtu.be/QwoYH20zdeQ



POURQUOI LE CHAPEAU EMBELLIT LA PEINTURE DE ROMNEY ?

Le mot chapeau vient de l'ancien français chapel, lui-même issu du latin caput (tête). En normand il a donné le mot cap, qui désigne en anglais la casquette (et non le chapeau).

Selon le dictionnaire d'Ancien français de Godefroy, le terme de chapel est une « coiffure que les hommes et les femmes mettent sur leur tête pour sortir » mais aussi une « couronne dans l'acception générale », et notamment une couronne de fleurs sens qui sera conservé jusqu'au XVIIIe siècle au moins.

Dans la première édition de son Dictionnaire françois en 1680, Richelet le définit comme « une couverture de tête dont l'homme se sert durant le jour et qui est composée de deux parties, dont l'une s'appelle forme et l'autre bord » (l'édition de 1715 en rajoutera une troisième, le lien).




L'article du Dictionnaire de l'Académie française de 1694 le définit comme une « coiffure, habillement de teste pour homme, qui a une forme et des bords. Autrefois on les faisoit de drap ou d'estoffe de soye, maintenant on les fait de laine ou de poil que l'on foule » ainsi que comme « une couronne qu'on met sur la teste dans quelque resjoüissance, dans quelque feste solemnelle », citant : « les Prestres à la procession portoient un chapeau desur la teste ».

Les mots capa, capella ont la même racine. Selon le Dictionnaire encyclopédique de l'Histoire de France de Ph. Le Bas « Le chapeau, qui, dans l'origine, fut un diminutif, non pas du chaperon, comme on l'a dit aussi, mais du capuchon qui accompagnait la chape, et servait à couvrir la tête, était une simple calotte de velours, de drap ou de feutre, retenue sous le menton par deux cordons. Cette calotte était tout unie ou ornée de fourrures, de broderies, de dorures et de pierreries, selon la fortune ou la condition de celui qui la portait. ». 




L'ÉVOLUTION DE LA MODE DES CHAPEAUX

La forme du chapeau évolue sur trois éléments : le bord du chapeau, dit aussi "aile", la hauteur de la calotte, la forme de cette calotte (ronde, carrée, en pointe).

Dans la première moitié du XVIe siècle, la mode française est au chapeau à la calotte très plate et au bord très étroit. La calotte augmente petit à petit dans la seconde moitié du XVIe siècle, formant la toque recouverte de tissu plissé et à petits bords qui caractérisent notamment les portraits de Henri III. À l'extrême fin du XVIe siècle, le chapeau voit sa calotte diminuer et ses bords s'élargir un temps.

Dès 1610, mais surtout dans les années 1620-1630, la mode est sous influence hollandaise, avec les chapeaux en "pain de sucre", à savoir à calotte haute et conique et aux bords étroits. Dès 1630 cependant la taille de la calotte diminue tandis que celle des bords augmente. Au début du règne de Louis XIV, la mode est au chapeau de mousquetaire, à savoir une calotte de petite taille, carrée, masquée par un grand panache, et aux bords très large. Dès les années 1670, à la Cour, les hommes préfèrent porter des chapeaux à petite calotte et à bords de taille moyenne ou petite. 


MUSIQUE WELSH GUARDS  

men of harlech

https://youtu.be/NK35Y3xknlY




LE STYLE DE GEORGE ROMNEY

Un peu plus jeune que Reynolds et que Gainsborough, auprès desquels il apparaît généralement comme un peintre anglais « mineur », George Romney est surtout connu pour son œuvre de portraitiste. 

Sa production dans ce domaine est abondante et ne présente pas de grandes innovations par rapport aux formules de ses illustres contemporains et à celles d'autres peintres de l'aristocratie anglaise comme Angelika Kaufmann et Pompeo Batoni. 



Les historiens de l'art anglais, à la suite d'Ellis Waterhouse, le qualifient, avec quelque dédain, de « portraitiste mondain » (fashionable) et lui reprochent d'avoir été moins sensible au caractère de ses modèles qu'à leur position sociale, manifestée par leurs costumes, leurs attitudes et leurs expressions. 

Il serait plus juste de considérer que Romney, avant Lawrence qu'il annonce par bien des traits, a exprimé avec ce qu'il fallait de distance le formalisme d'une société en représentation, dans laquelle le masque et l'habit finissent souvent par remplacer l'homme (Sir Christopher et lady Sykes, 1786, coll. part.). 




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Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.  
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