PIERRE PAUL RUBENS, LE PLUS FLAMAND DES PEINTRES

 PIERRE PAUL RUBENS, 

LE PLUS FLAMAND DES PEINTRES



L'élévation de la Croix (1610). Huile sur bois, 460 × 340 cm, O.-L. Vrouwekathedraal, Anvers. 

L’une des œuvres les plus célèbres du baroque flamand. Il s’agit de la partie centrale d’un triptyque destiné à l’église Sainte Walburge d’Anvers. L’influence du baroque italien est marquée par la mise en évidence de la musculature du Christ et le jeu de l’ombre et de la lumière.


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L’œuvre dépeint un jeune homme à la musculature apparente essayant de soulever un objet lourd au-dessus de sa tête. L’étude préparatoire a servi à la conception du célèbre autel de l'église Sainte-Walburge à Anvers en 1609-1610, représentant L’Érection de la croix.

Le dessin a une provenance exceptionnelle, à commencer par l’artiste du XVIIIe siècle (et collectionneur de Rubens) Jacob de Wit. Il est est ensuite passé entre les mains de Sir Thomas Lawrence, l'artiste britannique, collectionneur et dirigeant de la Royal Academy. 

Dans les années 1830, il est acquis par le roi des Pays-Bas Guillaume II, afin d’être accroché aux côtés de chefs-d’œuvre de Raphaël, Michel-Ange, de Vinci et de Rembrandt, dans l'une des plus grandes collections d'art de l'époque. L’esquisse est restée en possession de la famille royale depuis.


UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Henry Purcell - «The Old Bachelor» 
(« le vieux célibataire ») Z.607



Dessiné avec une clarté exceptionnelle et une technique magistrale, l'œuvre met également l’accent sur la méthode créative de l'artiste. La figure du jeune homme s’étend jusqu'aux bords de la feuille et, malgré la coupure des mains, semble avoir des dimensions bien précises. 

Les études de personnages à l’époque de Rubens étaient dessinées avec une telle énergie que l’espace venait souvent à manquer, si bien qu’il n’est pas rare de voir des sujets privés de leur pied ou de leur main, réalisés sur une feuille séparée.

Malgré des contours affirmés, on peut s’imaginer que Rubens était encore en train de déterminer le positionnement exact de son personnage dans l’œuvre finale. La jambe gauche de la figure, par exemple, était initialement dessinée légèrement plus courbée et plus avancée que dans la version de l’autel, où la jambe gauche est positionnée plus près de la droite.

Dans L’Érection de la croix, le jeune homme du dessin est un soldat vêtu d’une armure. Rubens s’est familiarisé avec la méthode de l'étude du nu comme étude préliminaire lors de son séjour en Italie, une période qui a changé sa production artistique à presque tous les niveaux. 

Au cours de son voyage, Rubens découvre les maîtres de la Renaissance, comme Michel-Ange, Raphaël, Correggio, Mantegna ou Titien, et s’en inspire profondément. Dans ce dessin, les influences de Michel-Ange sont évidentes, de même que le style baroque de Carracci, avec lequel Rubens a vécu et travaillé pendant son séjour à Rome.


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Le plus flamand des artistes du 17e siècle est né en 1577 à Siegen (Westphalie) en Allemagne. Son père, Jan, était un jurisconsulte d’Anvers qui avait dû fuir la ville en 1568 du fait de ses sympathies pour la Réforme protestante. Jan meurt à Cologne en 1587 et sa femme et ses enfants regagnent alors Anvers. Pierre Paul fait de bonnes études humanistes dans cette ville, puis devient page chez la comtesse Philippe de Lalaing à Oudenarde. 

Sa vocation artistique apparaissant, il entre en apprentissage successivement chez les peintres Tobias Verhaecht (1561-1631), Adam van Noort (1561-1641) et Otto Venius (ou van Veen, 1557-1626). Cet apprentissage dure sept à huit ans. En 1600, Rubens part pour l’Italie où il restera huit ans. Ce long séjour lui permet d’acquérir une immense culture picturale et archéologique. Il obtient très rapidement une célébrité dans l’aristocratie italienne et reçoit des commandes. Il devient ainsi le peintre attitré des Gonzagues de Mantoue.

 Il revient à Anvers en 1608 et, dès 1609, devient le peintre de l’archiduc Albert d’Autriche (1559-1621) et de son épouse l’infante Isabelle d’Espagne (1566-1633). Isabelle, fille du roi d’Espagne Philippe II (1527-1598) reçoit le gouvernement des Pays-Bas en dot à l’occasion de son mariage avec son cousin Albert, fils de l’Empereur Maximilien II d’Autriche (1527-1576). De 1598 à 1621, le couple archiducal permet à cette région dévastée par les guerres de briller au niveau international. Les archiducs établissent leur Cour à Bruxelles et développent une politique de mécénat. Ils financent le rayonnement du baroque flamand en s’entourant de peintres.


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Purcell "If music be the food of love" - King's Singers 



En 1609, Rubens se marie avec Isabelle Brant, fille d’un secrétaire de la ville d’Anvers, dont il aura trois enfants. En 1611, il acquiert une belle demeure (voir photographie actuelle) dans laquelle il installe ses collections de sculptures antiques. Il transformera cette vaste maison en palais renaissance en dessinant lui-même les plans et y vivra jusqu’à la fin de sa vie. 

Ce palais est désormais un musée, le Rubenshuis (Maison de Rubens). L’atelier du peintre, installé dans cette demeure, attire un grand nombre de jeunes talents, en particulier Jacob Jordaens (1593-1678) et Antoine Van Dyck (1599-1641).

Rubens a une immense renommée internationale et les commandes se multiplient : par exemple les cycles des vies de Henri IV (1553-1610) et de Marie de Médicis (1575-1642), peints de 1622 à 1625. Rubens sera anobli par le roi d’Espagne en 1624. L’infante Isabelle, régente des Pays-Bas du Sud, lui confiera plusieurs missions diplomatiques. 

Ainsi, en 1628, il est chargé d’une mission auprès du roi d’Espagne Philippe IV (1605-1665) qui lui commande à cette occasion de nombreux tableaux. Au cours de ce voyage, il rencontre le jeune Vélazquez (1599-1660) sur lequel il aura une influence notable en lui conseillant d’aller voyager en Italie. En 1629-1630, Rubens est en mission diplomatique en Angleterre où il doit rapprocher les points de vue anglais et espagnol.


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A partir de 1630 l’activité diplomatique de Rubens diminue. Sa première femme, Isabelle Brant, étant décédée en 1626, il épouse en 1630 Hélène Fourment (1614-1673) qui lui donnera quatre enfants. Elle a seize ans et lui cinquante trois. L’un de ses portraits les plus célèbres, Le Chapeau de Paille, a eu pour modèle la sœur aînée de sa jeune épouse, Suzanne Fourment (née en 1599). En 1635, Rubens acquiert la seigneurie et le château de Steen, près d’Elewijt (entre Bruxelles et Malines) où il réside souvent. Les paysages environnants lui inspirent de nombreux tableaux.

Jusqu’à sa mort, en 1640, Rubens sera assailli de commandes princières (de Philippe IV d’Espagne, de Charles 1er d’Angleterre, de Ferdinand II de Toscane, de Frédéric-Henri d’Orange). Il se laisse souvent tenter par les grandes scènes monumentales pour lesquelles il a une prédilection.


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SITES CULTURELS DE RÉFÉRENCE

Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique… 

CULTURE JAI (l'Histoire de l'Art en Musique)

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LES LUMIÈRES DE VERSAILLES

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