LES AGAPES VÉNITIENNES DU TITIEN, DE VÉRONÈSE ET DU TINTORET

 LES AGAPES VÉNITIENNES 

DU TITIEN, DE VÉRONÈSE, ET DU TINTORET





« Tout était dévasté, consumé, calciné. C'est de cet enfer qu'allait renaître le Paradis. »

Dans le décor spectaculaire de la Venise renaissante, l'immense toile du Paradis devient un personnage vivant, opposant le génie de Véronèse, du Tintoret et des plus grands maîtres de la ville. Entre rivalités artistiques, trahisons familiales, déchirements politiques, Clélia Renucci dans "Concours pour le paradis" fait revivre dans ce premier roman le prodige de la création, ses vertiges et ses drames.





QUI ÉTAIT VÉRONÈSE ?

Paolo Caliari, dit Véronèse, né en 1528 à Vérone et mort le 19 avril 1588 à Venise, est un peintre vénitien.

Bien qu'il ait joui d'une réelle popularité de son vivant, notamment à Venise, il fut ignoré des critiques de son temps qui parlent de l’art vénitien, seul Francesco Sansovino parle de lui dans son Guide de 1556. Pourtant, Véronèse constituait avec Titien et Le Tintoret le triumvirat des peintres vénitiens de la Renaissance tardive.

Véronèse est connu comme un grand coloriste ainsi que pour ses décorations illusionnistes (trompe-l’œil) en fresque et à l'huile. Ses travaux les plus connus sont des cycles narratifs raffinés, exécutés selon un style dramatique et coloré, avec des arrangements majestueux et scintillants.

Son véritable patronyme reste inconnu : le peintre a signé successivement Paolo Spezapedra (surnom paternel), Paolo di Gabriele, Paolo da Verona ou Paolo Caliaro (probable nom d’emprunt). La tradition de l’histoire de l'art parle de Paolo Caliari. Finalement, il sera connu sous le nom de « Véronèse » en raison de sa naissance à Vérone.



Le Repas chez Simon est un épisode de la vie du Christ rapporté par les quatre Évangiles (Matthieu (Mt 26,6-13), Marc (Mc 14,3-9), Luc (Lc 7,36-50) et Jean (Jn 12,1-8)), mais avec de grandes divergences sur le lieu, la personnalité de la femme, le nom du protestataire et les paroles de Jésus.


Les trois « Madeleine » 
(et les deux « Simon »)

La tradition a très tôt confondu en la personne de Madeleine trois femmes de l'Évangile : la pécheresse anonyme de Luc dans le repas chez Simon le Pharisien ; Marie de Béthanie, sœur de Marthe et Lazare chez Simon le lépreux ; Marie de Magdala (Marie-Madeleine), convertie par Jésus, présente au pied de la croix, à la mise au Tombeau et première personne à rencontrer le Christ ressuscité. Grégoire Ier, au VIe siècle, considéra que Marie de Magdala ne faisait qu'une avec Marie de Béthanie et avec la pécheresse qui oint le Christ de parfum chez Luc. Cette interprétation n'est pas canonique, même si la tradition populaire l'a fortement propagée.

L'historien Thierry Murcia, dans son ouvrage sur Marie-Madeleine, a proposé d'identifier la pécheresse anonyme de Luc (Luc 7, 36-50) à Jeanne, femme de Chouza qui, comme Marie-Madeleine, fait sa première apparition chez cet évangéliste immédiatement après l'épisode du repas chez Simon (Luc 8, 2-3).

Le Repas chez Simon, comme la Cène, convenait tout particulièrement à la décoration des réfectoires des couvents. 




QUI ÉTAIT LE TINTORET ?

Jean-Paul Sartre lui avait attribué le surnom 
de « Séquestré de Venise ».


C’est en effet dans cette ville que Tintoret (1518–1594) a contribué au mouvement maniériste au cœur de la Renaissance italienne, au même titre que Véronèse et Titien. Cet élève du Titien est connu pour sa chimie des couleurs, ses effets de lumière saisissants et la monumentalité de ses toiles.

Comme la plupart des artistes de son temps, ses œuvres traitent principalement de sujets religieux. Il fut, sans aucun doute, l’un des artistes les plus populaires du milieu du XVIe siècle.

Fils d’un teinturier auquel il doit son surnom de Tintoret, Jacopo Robusti entre en apprentissage aux côtés du Titien, l’un des plus grands peintres vénitiens. Il a à peine 15 ans et admire déjà Michel-Ange. L’histoire rapporte que Titien, ayant rapidement perçu les aptitudes exceptionnelles de son élève, en prit ombrage et vint à le considérer comme un rival. Son père décide alors de l’aider à ouvrir son propre atelier à Venise. Nous sommes en pleine période maniériste, et l’école vénitienne est à son sommet.

En 1564,  Tintoret devient le décorateur officiel de la Scuola Grande de San Rocco et réalise une important cycle, des scènes de la vie de Jésus et de la Vierge Marie. À la différence des travaux des peintres de la Renaissance classique, comme Léonard de Vinci, Tintoret déploie une verve maniériste : il privilégie une certaine dramatisation, le mouvement et l’exacerbation de la gestuelle. En quelque sorte, il préfigure le baroque. Pour réaliser ces effets spectaculaires, l’artiste travaille d’après des figurines de cire qu’il éclaire à l’aide d’une torche.

De 1578 à 1580, Le Tintoret travaille pour Guillaume Gonzague, le puissant duc de Mantoue. Mais la plus grande partie de sa vie, Tintoret la passa à Venise.

L’un des décors principaux de Tintoret fut réalisé pour le palais des Doges, après un terrible incendie survenu en 1577. En 1588, alors que Véronèse ne peut assurer cette commande, il achève sa toile sur le thème du paradis qui n’occupe pas moins de 26 mètres de long et compte 500 personnages. Ce grand décor impressionna Musset lors de son voyage en Italie. Le poète remarque que le peintre a traité ce sujet religieux comme une grande fête profane, un grand mouvement de foule, typiquement baroque. Il meurt en 1594 à Venise.



 
La Cène, 1579–1581

Ce célèbre décor est l’un des chefs-d’œuvre de Tintoret. Le peintre traite la scène d’une façon bien différente de son ainé Léonard de Vinci. La manière de Tintoret est beaucoup moins sèche, plus ténébriste aussi, et surtout il n’hésite pas à installer des personnages au premier plan qui créent comme un écran avec le spectateur, un effet de mise en scène saisissant. Le traitement des personnages est qualifié de maniériste car Tintoret les représente dans des attitudes complexes, penchés ou contorsionnés.




QUI ÉTAIT TITIEN ?

Titien (Tiziano Vecellio) né à Pieve di Cadore, dans les Dolomites, s’est formé Venise auprès des Bellini et de Giorgione. Il acquiert rapidement une grande renommée dès 1520 à Venise et rapidement dans toute l’Italie et en Europe.

Tintoret (Jacopo Robusti) est né à Venise vers 1518. Trente années le séparent de Titien qui aurait été quelques temps son maître. Une forte antipathie semble s’être installée entre eux et de nombreuses commandes ou promesses de commandes apparaissent comme des tentatives pour surpasser ou bloquer l’autre.

Véronèse (Paolo Caliari) naît en 1528 à Vérone. Il s’installe à Venise dans les années 1550 et reçoit très vite de très nombreuses commandes émanant d’églises ou du Palais Ducal, faisant ainsi de l’ombre à Tintoret. Il semble qu’il soit devenu le protégé de Titien voire son pion dans sa rivalité avec Tintoret.





Les Pèlerins d'Emmaüs TITIEN

Dans l'Évangile selon saint Luc (24, 13-35), Jésus apparaît le jour de sa résurrection, au cours d'un repas à Emmaüs, à deux disciples, Luc et Cléophas, qui le reconnaissent à la fraction du pain. Le visage serein du Christ apparaît au-dessus d'une nappe blanche préfigurant l'autel de la messe : les symboles de l'Eucharistie y composent de façon réaliste une des plus belles natures mortes de la peinture vénitienne. La pyramide de sel évoque en outre le rôle que Jésus assigne à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre » (Évangile selon saint Matthieu, 5, 13).


QUELLES SONT LES RIVALITÉS ARTISTIQUES ENTRE TITIEN, VÉRONÈSE ET  TINTORET ?

Ces trois peintres vont se côtoyer pendant plus de trente ans, et après la mort de Titien en 1576, les deux autres se confronteront encore pendant une douzaine d’années. Mais s’ils sont rivaux, ils s’influencent, s’inspirent. Pour chacun de ces artistes, le travail des autres est un aiguillon qui exige une réaction. Ils ont énormément contribué au renouvellement de la peinture : l’utilisation de l’huile sur toile, accent mis sur la couleur de préférence au dessin, l’émergence du tableau de chevalet qui transforme non seulement la peinture vénitienne mais la peinture européenne toute entière.

La compétition entre artistes n’est pas seulement un phénomène vénitien puisqu’elle existait déjà quelques décennies auparavant à Rome, Florence et d’autres grandes villes ; cependant, dans le contexte vénitien, elle ne conduit pas à une dégradation esthétique mais plutôt à une émulation, un foisonnement d’idées. Les commandes émanant de nombreuses sources privées, ecclésiastiques et institutionnelles mais aussi de clients étrangers pleuvent. La société vénitienne n’octroie pas ses faveurs à un seul artiste mais préserve l’harmonie en répartissant les commandes officielles sur une concentration inégalée de peintres. Le format des tableaux et le fait qu’ils soient peints sur toile facilitent leur diffusion et de nombreux amateurs collectionnent leurs œuvres. Nombreux sont les critiques qui discourent sur les dernières productions de chacun. Le public peut comparer leurs travaux, talents et progrès.

Les Concours permettent de mieux cerner combien la rivalité entre les artistes fut une source essentielle de création et de renouvellement artistique. Que ce soit pour la Sala Grande de la Libreria Marciana, pour la Sala dell’Albergo de la Scuola Grande di San Rocco, pour l’autel des Marzeri de l’église San Giuliano, pour la salle du Grand Conseil au Palais des Doges, les commanditaires invitent les artistes à concevoir un dessin de présentation très achevé (un modello) sur un sujet prédéfini ; il semble que le modello peint n’ait été demandé que pour le concours du Paradis pour la Salle du Grand Conseil du Palais des Doges.


MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Le Festin d'Alexandre de Haendel
https://youtu.be/Hu_l7mpKgfQ




Alexander's Feast (Le festin d'Alexandre, HWV 75) est une ode en musique composée en 1735 par Georg Friedrich Haendel sur un livret de Newburgh Hamilton.

Le livret d'Hamilton est une adaptation d'une ode de John Dryden, Alexander's Feast, or the Power of Music, écrite en 1697 pour célébrer le fête de Sainte Cécile. Cette dernière avait été mise en musique par Jeremiah Clarke et la partition en est perdue.

L'œuvre exalte le pouvoir de la musique par l'évocation d'un événement rapporté notamment par Plutarque : la destruction de Persépolis par Alexandre le Grand. Après la conquête de la capitale des Achéménides, Alexandre et la jolie courtisane athénienne Thaïs participent à un banquet au cours duquel le musicien Timothée chante et joue de la lyre, éveillant dans l'esprit du conquérant la volonté d'accomplir le souhait de sa favorite : allumer l'incendie qui détruira Persépolis, en vengeance de la ruine d'Athènes et de la mort des soldats grecs.

Colérique mais généreux, stratège et ambitieux, Georg Friedrich Haendel est l’un des derniers représentants de la fastueuse et prolifique période baroque.

Haendel aime boire et manger, en témoignent les portraits réalisés par ses contemporains qui ne manquent pas de représenter son (important) embonpoint. A ce propos, Haendel est le compositeur le plus portraitisé de son temps, ce qui prouve bien son immense popularité.  

Portraitisé, scultpé même de son vivant par le Français Louis-François Roubiliac, Haendel laisse cependant derrière lui de nombreuses parts d’ombre, notamment sur sa vie privée. On ne lui connaît par exemple aucune relation amoureuse, on n’a retrouvé que quelques écrits signés de sa main… La seule chose donc, que les historiens et musicologues peuvent aujourd’hui affirmer, c’est son amour de la bonne chère et du bon vin.      




VOUS AVEZ BON GOÛT !​ 
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​

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