SALLY STORCH ET LE SPLEEN BAUDELAIRIEN

 LE SPLEEN BAUDELAIRIEN, MISE EN LUMIÈRE PAR EDWARD HOPPER, SUBLIMÉ PAR SALLY STORCH




Charles Baudelaire est un poète qui se situe au carrefour de trois courants littéraires importants : le romantisme qui valorise l'expression personnelle des sentiments, appelée également lyrisme personnel ; le Parnasse qui accorde beaucoup d'importance au travail de construction formelle (esthétique formaliste) et qui refuse à la fois l'engament et l'expression des sentiments personnels ; et enfin, le Symbolisme qui tente de faire comprendre et découvrir le sens caché des chose par l'intermédiaire de symboles qui révèle la Vérité cachée sous les apparences .

Dans son poème intitulé Spleen, Baudelaire peint un paysage mental oppressant caractérisé par un ciel bas et lourd, une sensation d'enfermement provoquée par les nombreuses références à l'emprisonnement : on trouve ,en effet, le champ lexical de la prison mais également des notations plus originales à une sort d'étau spirituel décrit selon l'image  d'une toile d'araignée géante dans le cerveau du poète. Le Spleen prend donc la forme d'une tristesse vague , associée à des sensations désagréables  qui peuvent devenir douloureuses.

Le poète utilise des animaux nocturnes peu appréciés comme la chauve souris et les araignées et il introduit ces créatures de la nuit au sein d'un paysage angoissant,  sombre et peuplé de cris effrayants;  Les jours y sont noirs comme la nuit, l'homme s'y sent prisonnier  et souffre sous les assauts des cloches furieuses métamorphosées en esprit démoniaques ; ce paysage cauchemardesque est un paysage état d'âme: il traduit les sentiments du poète et rend ainsi concret, palpable , sa détresse morale. apparaître

Dans d'autres poèmes des Fleurs du Mal, le Spleen peut prendre la forme d'une angoisse mortelle face au Temps qui passe; Ainsi dans l'horloge, l'homme se sent  la cible d'un dieu cruel , prêt à le dévorer et à lui arracher le coeur ; dans L'Ennemi, le poète montre ,sous un jour nouveau, ce combat perdu d'avance entre l'homme et le Temps; le Spleen se nourrit ainsi des pensées morbides du poète, des regret de sa jeunesse envolée et Baudelaire déplore, comme de nombreux artistes avant lui, la fuite  inexorable du temps.

Le Spleen peut également revêtir la forme d'un amour malheureux ou déçu comme dans La mort des amants par exemple . Il  prend des allures de mélancolie mais avec une forme aiguë et le poète le décline

Paysage triste, cauchemar, promenade sentimentale, images de mort imminente : le Spleen de Baudelaire imprègne ses créations poétiques . Il peut aussi apparaître comme une sorte de plongée dans des ténèbres,  une chute vertigineuse vers des gouffres amers  et le poète se sent toucher le fond.



QUI EST LA PEINTRE SALLY STORCH ?

Quelle émotion de découvrir Sally Storch (j’avais vu au Grand Palais en 2012 l’exposition sur Edward Hopper) c’est une très grande artiste et si son inspiration elle nous raconte l’histoire de ses femmes avec sa sensibilité au singulier.

Sally Storch est une artiste américaine née en 1952. Elle étudie l'art à l'U.S.C sous Edgar Ewing et obtient un BAF. Elle se tourne d'abord vers l'enseignement avant de se consacrer uniquement à la peinture. Elle expose partout avec succès.

Sally Storch nous emmène dans un monde de solitude et d'expectative un peu inquiétant. Encore plus prononcé que chez Edward Hopper. Ces femmes semblent à ce point désemparées...



Peut on être heureux sans les autres ?
Peut-on être heureux sans amis ?


Bien qu'étant un des plus grand penseur de la démocratie, Rousseau n'a pas eu que des amis. Souffrant d'un délire de persécution pour les uns, victime d'un complot réel pour les autres, c'est dans la solitude qu'il trouve le bonheur, expérience dont il témoigne dans Les rêveries du promeneur solitaire. Dans le même temps, Diderot écrit, à propos de Rousseau: «il n'y a que le méchant qui soit seul ». Cet exemple pose la question de savoir si l'on peut être heureux sans amis: l'amitié est-elle nécessaire à notre propre accomplissement ou bien peut-on trouver une forme d'accomplissement dans la solitude ?


D'un côté la nature sociale de l'homme fait qu'on ne voit pas comment sans amis ont peut être heureux: il n'y a de bonheur accompli que partagé dit-on souvent; mais d'un autre côté, dire qu'on ne peut être heureux sans amis, n'est-ce pas faire dépendre le bonheur d'une condition extérieure sur laquelle nous n'avons pas de prise? N'est-ce pas le faire dépendre des circonstances, voire l'hypothéquer si l'on pense aux souffrances qui naissent de la rupture d'une amitié, le mieux étant, si l'on veut être heureux de ne jamais aimer? Que faut-il penser:peut-on être heureux sans amis ou bien l'amitié est-elle indispensable au bonheur ? 






UNE MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Gustav Mahler (1860-1911)
 " Ich bin der Welt abhanden gekommen "
- ("Je me suis retiré du monde") -




- "L'ENFER C'EST LES AUTRES" -

Cette citation de Jean Paul SARTRE souligne au combien, le regard de l'autre nous juge, en affirmant ou en niant ce que nous sommes, au du moins ce que nous paraissons être. Pourquoi "L'enfer c'est les autres" selon SARTRE ?

« Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l’autre ne peut être que l’enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu’il y a de plus important en nous, même pour la propre connaissance de nous-mêmes. Nous nous jugeons avec les moyens que les autres nous ont fournis.

Quoi que je dise sur moi, quoi que je sente de moi, toujours le jugement d’autrui entre dedans. Je veux dire que si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d’autrui et alors en effet je suis en enfer. Il existe quantité de gens qui sont en enfer parce qu’ils dépendent du jugement d’autrui ».  

JEAN PAUL SARTRE


- "JE EST UN AUTRE" -

Un ami dans la peine est un autre qui a besoin de moi. On aurait pu commencer ainsi le document du Groupe des six qui suit en liens. On y voit Jean COCTEAU parlant d'Erick SATIE et Francis POULENC jouant piano...

Erik SATIE est mort dans la misère, seul et isolé. Ses amis ont essayé de l'aider et ne l'ont jamais oublié. "Le groupe des six" appréciait et admirait SATIE, pour son excentricité, style musical atypique.

L'esprit tourmenté du compositeur normand, l'a conduit à négliger ses amis, autrui.

Dans sa folie, SATIE s'est surtout négligé lui même. Alors on se poser la question de savoir si l'on peut vivre sans amis, sans s'oublier soi même ?






UN REPORTAGE D'UN BONHEUR COBTAGIEUX
Erik Satie par Man Ray et Jean Wiener








- LA PERCEPTION D'AUTRUI -

Je perçois autrui comme un autre que moi, a priori j'ai confiance en l'autre. Je pars du principe comme Jean Jacques ROUSSEAU que "l'homme est bon par nature"...

Le pire qu'il puisse arriver est en quelque sorte, l'indifférence envers l'autre. Pour moi, chaque individu a une valeur humaine.

Autrui m'enrichit et me dérange parfois car nous sommes tous différents, mais il n'intéresse quand ils me ressemblent un peu et ne me dérange pas trop.

Alors je marche à ses cotés sur le chemin de l'existence et ensemble nous évoluons par le langage commun qui nous unit.

Autrui me fait douter de quelques certitudes absurdes ou quelques préjugés. Si son avis est pertinent et constructif, alors je l'écoute.

 "Il est plus facile de donner que de recevoir"
(Saint Luc).



UN MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX

Musique de GABRIEL FAURÉ sur un poème de Victor HUGO.
("Le papillon et la fleur")



CONCLUSION 

"Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre." Sartre, L'existentialisme est un humanisme.


"Par conséquent, à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu'un ami est un autre soi même." Aristote.


"J’ai besoin de la médiation d’autrui pour être ce que je suis." Sartre.






MUSIQUE D'UN BONHEUR CONTAGIEUX
Allons-y, Chochotte - Erik Satie






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